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"Lovecraft Studies", no. 36

Publié le par Nébal

"Lovecraft Studies", no. 36

Lovecraft Studies, no. 36, West Warwick, Necronomicon Press, Spring 1997, 40 p.

 

Lovecraft Studies, suite. N’ayant pas trouvé le trente-cinquième numéro (ou, plus exactement, ne l’ayant pas trouvé à un prix décent…), j’enchaîne directement avec le trente-sixième.

 

On commence avec Paul Montelone, qui poursuit plus que jamais sa lecture schopenhauerienne de Lovecraft dans « "The White Ship" : A Schopenhauerian Odyssey ». « Le Bateau blanc » est un des récits dits « des Contrées du Rêve », où l’influence de Lord Dunsany se fait particulièrement sentir. C’est aussi, au-delà de son seul caractère onirique très prononcé cette fois, clairement une allégorie. Aussi, l’idée de l’interpréter à l’aune des conceptions philosophiques de l’auteur, et éventuellement, donc, de sa lecture de Schopenhauer, n’a-t-elle rien de saugrenu. Mais, dans cet article, Paul Montelone retombe quelque peu dans les travers de sa communication sur « Ex Oblivione » dans la trente-troisième livraison du fanzine : beaucoup de blabla, et surtout beaucoup de paraphrase… Et on y retrouve à vrai dire aussi, en sens inverse, quelques argumentations faiblement étayées comme dans son article sur « Je suis d’ailleurs » dans le n° 34. Du coup, ça n’est guère convaincant dans l’ensemble… Mais la nouvelle est décortiquée, c’est rien de le dire. Et on en retiendra malgré tout quelques idées intéressantes, notamment celle des deux bateaux dans la conclusion (une évidence, peut-être, mais ma lecture de la nouvelle remonte un peu, et j’avoue ne pas l’avoir envisagée sous cet angle).

 

Richard Ward (un cousin, sans doute) livre ensuite « In Search of the Dread Ancestor : M.R. James’ "Count Magnus" and Lovecraft’s The Case of Charles Dexter Ward ». Il s’agit plus d’une comparaison des deux textes que d’une argumentation solide en faveur de l’influence directe du premier sur le second. Hélas, n’ayant pas lu la nouvelle de M.R. James (n’en ayant à vrai dire toujours pas lu une seule, il faudra y remédier un de ces jours, tout de même…), je ne peux guère juger de la pertinence de ce qui est avancé ici (même s’il y a bien un point commun essentiel dans la trame générale, sans doute). Au-delà, on peut effectivement s’interroger sur les reprises conscientes ou inconscientes par Lovecraft de thèmes développés par d’autres auteurs, mais Richard Ward ne s'avance pas trop dans cette approche dans son bref article (par ailleurs quelque peu pollué par des choses inutiles, trouvé-je, ainsi dans ses – heureusement très courtes – allusions à l’occultisme contemporain, bien après la mort des deux auteurs…).

 

L’article suivant est de loin celui qui m’a le plus intéressé… et c’est le plus « factuel », ce qui en dit long, j’imagine, sur mes attentes. Chris Powell, dans « The Revised Adolphe Danziger de Castro », s’intéresse donc au cas d’un médiocre scribouillard « révisé » par Lovecraft, et probablement celui qui l’a le plus énervé à en juger par sa correspondance pour le moins fielleuse. Je ne savais pas que ledit Adolphe Danziger (il deviendra officiellement Adolphe Danziger de Castro en 1921) avait été un proche d’Ambrose Bierce, et encore moins, donc, qu’il avait participé à l’élaboration de Le Moine et la fille du bourreau (qui traine dans ma bibliothèque), le plus long récit de l’auteur du Dictionnaire du Diable… et qui s’avère être un plagiat (et avait déjà suscité une querelle entre les deux hommes quant à la part exacte de la contribution de Danziger). L’article s’intéresse en effet à l’ensemble de la pathétique « carrière » littéraire du tâcheron, pas seulement à ses rapports pour le moins tendus avec Lovecraft, et c’est très intéressant. Et assez triste, finalement : le bonhomme a pas mal écrit, est sans cesse revenu sur ses premiers textes publiés en les soumettant plusieurs fois à révision, et est mort presque centenaire dans l’indifférence générale, ne laissant guère que le portrait d’un raté ; on ne se souviendra de lui que pour avoir été « révisé » par Bierce et Lovecraft, écrivains autrement plus compétents, et qu’il a largement escroqués…

 

Je n’ai pas lu intégralement l’article suivant, j’ai rapidement lâché l’affaire. « Lovecraft and Keats Confront the "Awful Rainbow" (part II) » (je suppose que la première partie se trouvait dans le n° 35) est en effet signé Robert H. Waugh, qui m’avait tant énervé dans son article du n° 34. Il se penche ici de nouveau (en principe tout du moins…) sur « Je suis d’ailleurs » et sur l’influence éventuelle du poème de Keats The Eve of St. Agnes (que je n’ai bien évidemment pas lu, béotien de moi). Mais ça vole haut, et ça s’éloigne bien vite de ces deux références, pour citer abondamment (et inévitablement) tant Shakespeare que Poe, mais aussi Newton évoquant l’arc-en-ciel... Je maintiens, pour les quelques pages que j’en ai lu avant de baisser les bras, mon jugement antérieur : cette analyse littéraire ultra-érudite est pédante bien avant d’être pertinente (si tant est qu’elle le soit). Pas ma came, mais alors vraiment pas du tout.

 

Le numéro se conclut sur une curiosité amusante (sans autre intérêt, à vrai dire) : « A Talk With H.P. Lovecraft », article signé Howard Wolf, a été publié (sans ce titre) pour la première fois dans l’Akron Beacon Journal en 1927 ; cette évocation élogieuse d’une rencontre avec le Maître de Providence et de la découverte émerveillée de quelques-uns de ses textes (première manière) dans Weird Tales est probablement le premier article traitant de Lovecraft et de son œuvre en dehors du « journalisme amateur » et de la presse spécialisée…

 

Un numéro inégal, donc, mais qui se lit assez bien dans l’ensemble (si l’on excepte le machin de Robert H. Waugh), voire très bien (Chris Powell). Pas mal, donc. Suite au prochain numéro…

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L
Très beau personnage que ce Danziger De Castro. <br /> Dentiste autodidacte ? Aventurier au Mexique ? <br /> Il y a là un livre de cinq cent pages, minimum.<br /> <br /> Un volontaire dans la salle ?<br /> <br /> &amp;amp;quot;Danziger De Castro also claimed that he had received the rabbinical ordination by Rabbi Israel Jehoszua Trunk called 'R. Shiele Kutner' (1820–1893)[2][3] around 1877 and had obtained a Ph.D. in oriental philology at the university of Bonn in 1882. In 1883 he emigrated to the U.S.A., where he first lived as a journalist and teacher in St. Louis and Vincennes (IN), before settling in San Francisco in November 1884, where he practiced as a dentist and free-lance journalist until 1900. In 1900 he moved to New York City to get a book published, abandoning his first wife and the children. In 1903-04 he served as vice-consul of the United States in Madrid. Since that time he worked as an attorney at law. In 1904-05 he lived in Aberdeen, Scotland, between 1905 and 1921 in California. On February 1, 1920, he was one of the thirty-nine founders of the Sephardic Community of Los Angeles (La Comunidad Sefardi) and was elected the first president of the congregation.[4] Between 1921 and 1926 he spent some time in Mexico, between 1927 and 1936 he lived in New York City, since 1936 in Los Angeles.&amp;amp;quot;<br /> <br /> (wiki)
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N
Mais oui, en plus, tout à fait !<br /> <br /> Allez, au boulot !