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Eclipse Phase : Gatecrashing

Publié le par Nébal

Eclipse Phase : Gatecrashing

Eclipse Phase : Gatecrashing, Posthuman Studios, 2010, 200 p.

 

Je croyais m'être gardé Gatecrashing pour la fin, dans la mesure où ce supplément de contexte ne me paraissait pas hyper utile dans l'immédiat... et voilà qu'on m'annonce la sortie en VO de Firewall ! Bon, celui-là aussi, il va y passer... en son temps.

 

Dans l'immédiat, donc, Gatecrashing, supplément consacré à ladite activité, fort dangereuse, et finalement à peine esquissée dans le livre de base comme dans les suppléments qui ont suivi. On sait, depuis le départ, que l'on a trouvé et exploité dans le système solaire transhumain cinq « portails de Pandore » (nommés ainsi parce que le premier fut trouvé sur Pandore, lune de Saturne – ça tombe bien, hein ?), mystérieux artefacts d'origine inconnue – on suspecte les TITANs, mais tout cela a pourtant l'air bien plus vieux, mais alors carrément oui beaucoup – permettant d'accéder à d'autres systèmes de la Voie Lactée – essentiellement des exoplanètes, mais pas que. On sait aussi que les Courtiers, les seuls extraterrestres évolués que connaisse la transhumanité, ont formellement déconseillé voire interdit l'utilisation de ces portes, sans donner plus d'explications sur leur provenance comme sur la raison de cette prohibition, de toute façon vite outrepassée – les transhumains sont têtus, et n'aiment pas quand des amibes géantes leur disent ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire ; quant aux hypercorps avides, elles ont vite saisi le potentiel de l'utilisation de ces « portes ».

 

Et le monde d'Eclipse Phase se retrouve ainsi considérablement agrandi, avec des centaines, non, des milliers de mondes accessibles seulement – pour l'instant tout du moins – via ces étranges machineries.

 

C'est un peu ce qui me posait problème, à vrai dire. Même si un des personnages-joueurs de ma campagne était censé travailler sur Pandore même, et pratiquer à l'occasion le gatecrashing, je n'ai pas eu l'occasion de développer cet aspect jusqu'à présent (…) et n'en voyais à vrai dire pas forcément l'utilité : l'univers d'Eclipse Phase est déjà assez riche, et c'est peu dire, en se focalisant sur le seul système solaire. D'où cette lecture un peu retardée : à quoi bon ? N'était-ce pas compliquer inutilement les choses ? J'avouerais même que j'étais a priori un poil sceptique quant à l'opportunité de ce supplément, et en ai entamé la lecture un peu à reculons, craignant qu'il fasse un peu tache à côté du reste, dont je n'ai cessé et ne cesserai de vanter l'excellence.

 

Bien sûr, mes craintes étaient totalement infondées, et Gatecrashing est bel et bien à la hauteur du reste.

 

On commence en présentant par le menu cette activité casse-cou qu'est le gatecrashing, avec tout ce qu'il implique. Il s'agit notamment d'évoquer les différents types de missions que peuvent être amenés à remplir les gatecrashers (exploration, exploitation, colonisation, recherche scientifique...) et les dangers qui leur sont inhérents. Tout ceci est bien fait, comme d'habitude, mais ce n'est pas cela qui m'a convaincu de la réussite de ce supplément.

 

À vrai dire, ce n'est pas non plus le (bref) chapitre suivant, consacré à la description des cinq portails du système solaire et à la présentation de leurs exploitants, qui m'a pleinement séduit, d'autant que, pour une fois et bizarrement, j'ai trouvé ça un peu court...

 

Après, cependant, il y a le gros du bouquin, et là j'ai craqué. Il y en a pour tous les goûts, et c'est l'occasion de se prendre une grosse, mais alors très grosse baffe de « sense of wonder ». On a l'impression que les auteurs ont parcouru toute la science-fiction afin d'en extraire le plus précieux, original et intrigant, et d'élaborer ainsi ces mondes autres qui présentent un intérêt particulier pour Firewall (que ce soit en raison d'un risque-X ou de quelque chose de moins évident à cerner) ; ne jamais oublier en outre qu'il y a des milliers d'autres mondes accessibles, dont la plupart n'ont été que très superficiellement explorés. Un régal à chaque page, bourré d'idées toutes plus réjouissantes (et régulièrement terrifiantes...) les unes que les autres (j'aime beaucoup, à titre d'exemple, le « Facebook extraterrestre » de Giza...). Chacun y trouvera son bonheur, donc. Même s'il y a fort à parier que la quête de la vie intelligente joue un rôle particulier, et je ne parle pas ici seulement de xéno-archéologie (domaine si passionnant, il est vrai).

 

Le dernier chapitre, comme d'habitude, comprend les « informations de jeu », c'est-à-dire la technique (règles d'utilisation des portails, nouveaux morphes – qui ont cependant été repris depuis dans le Morph Recognition Guide –, nouvel équipement, etc.), mais aussi les « secrets » réservés au maître de jeu : l'occasion de rajouter une vingtaine de pages aux développements précédents concernant les exoplanètes (et plus puisque affinités) ; il ne faut cependant pas en attendre des réponses claires et nettes (bon nombre d'éléments essentiels sont laissés à la discrétion du maître de jeu), mais bien plutôt des pistes, à exploiter ou pas ; et ça en fait un paquet...

 

Oui, donc : Gatecrashing est bel et bien un excellent supplément, qui étend la profondeur d'Eclipse Phase d'une manière impressionnante, confirme la richesse sidérante (à vrai dire un peu étouffante, à ce stade...) de son univers, et garantit des dizaines, soyons fous des centaines, nan DES MILLIERS de parties fascinantes. Bon sang que j'aime cette gamme...

 

Allez, faut que je me dégotte Firewall. Hop.

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