The Void : Secrets of the Void
The Void : Secrets of the Void, Wildfire, 2014, 29 p.
Si le livre de base de The Void décrivait très correctement le background pour ce qui est de la partie anticipation/SF/prétendument « hard science », sans se montrer très convaincant d'ailleurs (enfin, par rapport à – au hasard, hein – Eclipse Phase, c'était quand même très léger et timide), les éléments spécifiquement « lovecraftiens » n'y étaient finalement guère présents. Certes, on parlait de cette étrange « Étoile Chthonienne » qui se rapprochait du système solaire en réveillant tout un paquet de sales bébêtes endormies et oubliées, mais sans avoir véritablement d'éléments très concrets permettant de mettre tout cela en scène. À vrai dire, le livre s'intéressait nettement plus aux conséquences façon « horreur survivaliste » (avec des gros morceaux d'Alien dedans) du voyage de ladite « étoile », qu'à un fond lovecraftien (ou derlethien, ou truc) supposé rendre la chose un peu plus originale, en participant de sa singularité et au-delà de son intérêt en tant que jeu.
Ce très bref supplément qu'est Secrets of the Void s'imposait donc pour prendre en considération tout le sel de The Void. Les informations qu'il contient, destinées comme de juste au maître de jeu, auraient d'ailleurs trouvé parfaitement leur place dans The Void : Core, mais bon : on ne va pas trop râler, au vu des tarifs et du mode de commercialisation du jeu de Wildfire... Il n'en reste pas moins que Secrets of the Void est à mon sens indispensable.
En moins de trente pages – assez remarquables de synthèse, avouons-le –, Secrets of the Void révèle la vérité quant à l' « Étoile chthonienne » et l'histoire authentique de notre système solaire – notamment en ce qui concerne les différentes créatures qui l'ont écumé avant les insignifiants humains : Choses Très Anciennes, Grand-Race, Mi-Go et Polypes ont ainsi plus de corps.
Sont également évoqués, bien sûr, les « Anciens Dieux » – si tant est que l'on puisse parler de dieux en l'espèce (à titre d'exemple, le premier cité est inévitablement Cthulhu, pourtant un prêtre extraterrestre qui colle mal à cette désignation métaphysique ; ce qui le distingue d'Azathoth, Yog-Sothoth, Shub-Niggurath ou Nyarlathotep, qui ont des attributs plus « divins » pas forcément évidents à justifier) –, selon un classement un brin douteux, mais bon : la question est complexe... Suivent les races extraterrestres, celles « de serviteurs » et les « indépendantes », ce qui recoupe un peu les éléments avancés dans l'histoire du système solaire, à l'occasion.
Ce petit livret présente ensuite différents cultes (fournissant bien des « cultistes » à massacrer à coups de mega-blaster...), puis des lieux particuliers, tels les Contrées du Rêve, le Plateau de Leng ou R'lyeh (pas toujours évidents à insérer dans ce contexte de SF décidément pas très « hard science »...).
Enfin, les conséquences de l'approche de l' « Étoile Chthonienne » sont évoquées en fonction des planètes ou autres endroits importants du système solaire.
Tout cela est parfois un peu trop lapidaire pour être directement employé, mais mieux vaut ça que rien ; Secrets of the Void en dit parfois trop, parfois pas assez, ne parvenant guère à trouver l'équilibre idéal qui fait les bons suppléments de contexte. Mais, quand bien même il se montre un peu frustrant, il me semble peu ou prou indispensable, afin de donner au maître de jeu une base assez riche – quitte à ce que celui-ci s'en défasse rapidement, préparant ses scénarios en réaction.
Je vous parle prochainement de Pandora's Paths 1 : Adventures, un bref recueil de scénarios illustrant peut-être malgré lui les atouts et limites de The Void...
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