CR Imperium : la Maison Ptolémée (04)
Quatrième séance de la chronique d’Imperium.
Vous trouverez les éléments concernant la Maison Ptolémée ici, et le compte rendu de la première séance là.
Ipuwer demande à Vat de mener des recherches sur les drogues « vaudou » dès son retour d’Heliopolis. Cependant, le Docteur Suk est d’abord appelé à Memnon, afin de mener l’enquête sur l’assassinat d’Ahura Mendes, et notamment de se livrer à son autopsie ; il profitera des riches bibliothèques universitaires au passage. Hanibast l’accompagne.
Németh, par contre, va quitter Memnon et retourner à Cair-el-Muluk – pour la gestion « normale » des affaires de la Maison Ptolémée et de son fief planétaire de Gebnout IV, mais aussi pour traiter des questions matrimoniales concernant son frère le siridar-baron ; à son retour, cependant, elle semble tout d’abord prendre un peu son temps, ou du moins s’intéresser à des pratiques « somptuaires » aux conséquences politiques éventuelles mais incertaines – elle joue ainsi avec ses tureis, envisageant d’en faire des cadeaux diplomatiques, et songe à l’édification d’un jardin grandiose au Palais, bénéficiant des meilleurs travaux en matière de terraformation, etc. Elle se montre par ailleurs très satisfaite de son image récente de « marraine des sciences », qu’elle entend cultiver…
Ipuwer avait hâte que sa sœur revienne : il a dû subir plusieurs réunions importantes, exercice qu’il déteste, même s’il n’a pas commis de bêtises significatives dans ce cadre… Il a eu tendance à se montrer plutôt reclus ces derniers temps. Il attache par ailleurs une grande importance à la surveillance « en temps réel » de la zone de transit des vaisseaux des morts entre Cair-el-Muluk et le Continent Interdit – il a recours pour le moment aux données des satellites de la Guilde, en attendant que la base d’ornithoptères dont il avait décrété la création soit en mesure d’agir ; il redoute des actes de « piraterie » en cette période suivant immédiatement la Grande Fête d’Osiris, et envisage de se rendre sur place…
Bermyl reste quant à lui à Memnon, et inspecte la scène de crime. Il ne relève pas de traces, ni de lutte, ni d’effraction. La victime a été tuée d’un seul coup, net et sans bavure, égorgée par quelqu’un qui se tenait dans son dos et l’avait ceinturée. Il renforce la surveillance du groupe d’étudiants lié à Ahura Mendes, et demande aux forces de police de se livrer à des perquisitions chez eux. Il contacte enfin Taho, infiltré au sein de la Maison mineure Arat, pour qu’il lui fasse son rapport le moment venu.
Vat et Hanibast sont accueillis par Bermyl à Memnon. Ils se rendent d’abord eux aussi sur le lieu du crime : Ahura Mendes habitait un appartement au troisième étage d’un immeuble quelconque, dénué de tout signe ostentatoire de position sociale, non loin de l’Université. En chemin, Bermyl leur fait son rapport sur les événements récents, et Hanibast semble en être quelque peu affecté. Vat s’en aperçoit, et essaye de lui tirer les vers du nez, mais sans succès. Le Conseiller Mentat y coupe court en s’intéressant aux meilleurs points d’observation dans les environs. En inspectant la scène de crime, il parvient en outre à déterminer que deux personnes vivaient depuis quelque temps dans l’appartement de la victime – un petit studio destiné à une personne seule. Il suppose donc qu’Ahura hébergeait et sans doute cachait quelqu’un – a priori une femme, plutôt jeune, qui s’en serait débarrassée après ses confidences quant à ses entrevues avec Bermyl… Conjointement avec l’assassin, il organise une enquête de voisinage.
À Cair-el-Muluk, Németh et Ipuwer font le point sur la situation. Ipuwer confie à sa sœur qu’il avait bien perçu en son absence que Lætitia Drescii cherchait à l’aborder, sans oser franchir le pas. Le jeune siridar-baron a conscience que ses invités Ophelion ne sont pas venus « pour admirer le paysage », et aimerait savoir ce que sa sœur en pense… Németh admet, encore qu’un peu à couvert, que l’épouse de Cassiano Drescii est sans doute la vraie personne qui compte parmi les invités, et qu’elle est venue pour envisager l’avenir matrimonial d’Ipuwer – sans doute afin de lui faire épouser une Kenric, avec la bénédiction des Ophelion. Ipuwer sait qu’il devra un jour passer par un mariage d’intérêt et n’y voit pas d’inconvénient – il suppose qu’il pourra de toute façon continuer à vivre comme il l’entend, mais est prêt à ce relatif « sacrifice » pour le bien de la Maison Ptolémée, à l’instar de son père auparavant. Mais, mettant en avant sa philosophie de duelliste, il dit, d’une certaine manière, comprendre et respecter les « adversaires », mais se méfier des « partenaires » (il suppose qu’il y en a toujours un pour abuser de l’autre… en termes plus fleuris), a fortiori s’il s’agit de trouver quelqu’un au sein de la Maison Kenric… Németh lui dit qu’il est de toute façon trop tôt pour envisager une telle union, et entend mener des recherches quant à d’autres alliances éventuelles. D’autres sujets préoccupent cependant Ipuwer, qui confie notamment sa gêne à l’égard du sort de sa lointaine cousine Ahura Mendes – il ne la connaissait certes pas vraiment, mais, à sa manière, c’était néanmoins une Ptolémée ! Il est surtout obsédé par l’idée d’une nécessaire purge des Maisons mineures, en premier lieu des mercenaires – et tout d’abord la Maison Arat –, mais aussi peut-être des contrebandiers – notamment les Nahab, les plus « mafieux ». Il pense que la Maison Ptolémée ne pourrait que gagner à désigner un coupable idéal dans les rangs de ces maisons subordonnées… Mais Németh redoute la réaction de la Maison Arat en particulier ; elle suggère à son frère d’en discuter avec Hanibast. Ipuwer, enfin, après s’être renseigné pour la forme sur la possibilité (juridique et théologique) de survoler la zone de transit des vaisseaux des morts, envisage de s’y rendre lui-même très bientôt avec une patrouille d’ornithoptères (équipés d’un armement léger).
À Memnon, le Docteur Vat se livre à une autopsie rigoureuse du cadavre d’Ahura Mendes. Il confirme tout d’abord l’impression de Bermyl : la jeune femme a été égorgée d’un seul coup, avec une arme de type poignard, par quelqu’un qui se tenait dans son dos et la ceinturait ; il remarque d’ailleurs un léger bleu au bras gauche, mais pas d’autres contusions (en dehors des effets de la chute du cadavre). Il s’interroge sur la possibilité d’un « meurtre rituel », mais manque d’éléments pour en juger – a priori, ce n’est pas le cas… Il ne relève pas de traces de poison ou d’autres drogues – si ce n’est un peu de zha, mais pour une simple consommation courante sans rien de suspect. Il apprend que les parents d’Ahura Mendes sont toujours en vie et au courant de ce qui s’est produit, même s’ils ne se sont pas encore rendus à Memnon et n’ont rien dit quant à l’exécution des rites funéraires (essentiellement le voyage en vaisseau des morts lors de la prochaine Fête d’Osiris – celui-ci n’a pas lieu automatiquement, il faut le demander et le financer). Vat sécurise le cadavre.
Lors de l’autopsie, à laquelle il a assisté, Hanibast s’est tenu à distance et n’a pas dit un mot. Vat s’interroge quant à ce comportement qu’il juge inhabituel, et demande au Conseiller Mentat s’il connaissait la victime. Ce n’est pas le cas, mais il n’en dit guère plus – tout en reconnaissant être affecté par ce meurtre qui l’attriste ; il dit même être prêt à financer le cas échéant l’exécution des rites funéraires du Loa-Osiris (d’autant qu’il s’agit d’une Ptolémée…). Il a cependant bien des choses à faire dans l’immédiat – outre l’analyse des enregistrements des cours d’Ai Anku, que lui a remis Bermyl, ainsi que celle des notes de cours récupérées chez les étudiants d’Ahura Mendes (lors des perquisitions décrétées par l’assassin, qui n’ont rien relevé de suspect autrement). L’enquête d’Hanibast permet de déterminer l’heure du crime – il était très frais quand il a été découvert, sans doute une heure ou deux à peine avant l’arrivée des policiers et bientôt de Bermyl… L’enquête de voisinage confirme qu’une jeune femme a été vue à plusieurs reprises ces dernières semaines dans l’appartement d’Ahura Mendes, ou du moins en sa compagnie, et il est possible d’en dresser un portrait-robot (qui ne correspond a priori pas à quelqu’un de fiché ou surveillé ; déterminer si cette personne fréquentait l’Université demandera davantage de temps, il faut compulser les trombinoscopes, etc.).
Taho fait son rapport à Bermyl. Il confesse que son infiltration de la Maison mineure Arat à Nar-el-Abid est pour le moins délicate, tant les zélotes se montrent ouvertement paranoïaques… Il a pu cependant nouer quelques liens, sans doute encore un peu précaires. Pour ce qui est des mouvements au sein de la Maison et en dehors de son fief de Nar-el-Abid, il n’a rien relevé de suspect – a fortiori en période de fêtes religieuses… Rien d’inhabituel non plus dans les contacts extérieurs entretenus par la Maison. Quelques rumeurs courent néanmoins, pouvant évoquer le rapport du Culte officiel quant à la déviance « résurrectionniste », mais qui se contentent de reprendre le discours du Grand Prêtre Suphis Mer-sen-aki (y compris son attribution de la responsabilité des troubles aux Atonistes de la terre Pure, et notamment à Thema Tena et son entourage, sans plus de preuves). Taho a par contre relevé dans les discours internes de la Maison un élément qui surprend beaucoup Bermyl (puis les autres quand ils sont plus ou moins mis au courant) : les Arat, Bahiti en tête, témoignent d’un profond respect envers la personne généralement décriée du siridar-baron Ipuwer… qu’ils assimilent d’une certaine manière au dieu Osiris lui-même !
À Cair-el-Muluk, justement, Ipuwer s’interroge toujours quant à la démarche à adopter par rapport à Lætitia Drescii, et interroge Németh à ce sujet ; il pense qu’il vaut mieux ne pas solliciter lui-même une entrevue, mais l’inciter elle-même à le faire. Németh entend maintenir une relation cordiale avec les invités, mais cherche d’abord d’autres pistes, au sein d’autres Maisons, pour mettre davantage d’éléments dans la balance (en prenant bien en compte qu’Ipuwer ne serait pas contre l’idée de remettre à leur place les Ophelion…). Elle repère quelques noms potentiels au sein de la Maison Wikkheiser, que son goût pour le progrès et la technologie, en tant que « marraine des sciences », lui fait envisager en priorité : cette Maison a de bonnes relations avec les Ptolémée, quand bien même épisodiques – simplement des votes de temps à autre allant dans le même sens. La meilleure candidate dans leurs rangs est incontestablement Linneke Wikkheiser, issue de la branche aînée – c'est la demi-sœur du comte Meric ! Connue pour être une femme de tête, elle prendrait sans doute elle-même en mains les négociations éventuelles, et ne se livrerait qu'en contrepartie de bénéfices substantiels pour sa Maison... Femke Kesimaat, cousine de la précédente, serait bien plus abordable, et peut-être raisonnable – mais c'est un laideron, en outre affligée d'une fâcheuse réputation de bêtise... Németh cherche aussi du côté des Delambre – supposant que ce rapprochement intéresserait tout particulièrement son duelliste de jeune frère : Anneliese Hahn pourrait être envisageable – assez garçonne, au grand dam de sa famille, elle a appris sur le tas l'escrime et y excelle, au moins autant que tout mâle Delambre ; elle a la réputation d'être sèche et tout sauf courtoise, mais cela lui confère à vrai dire un certain charme... Sa cousine Clotilde Philidor, plus « féminine », au point à vrai dire de s'effacer, pourrait constituer elle aussi un choix, mais la Maison Delambre chercherait sans doute à tout prix à caser la difficile Anneliese si on lui en offrait l'opportunité... Entre attitude techno-progressiste et goût du secret, la Maison Kyzyl pourrait également être intéressante, même si les relations présentes avec les Ptolémée sont quasi inexistantes – Németh entend néanmoins creuser cette piste à tout hasard.
Bermyl, à Memnon, enquête sur les lieux de culte officiels, et se rend à un temple proche de l’Université. Il interroge le prêtre – qui se montre plutôt réfractaire devant ce feu roulant de questions par un « barde » qui dit s’intéresser depuis peu à cette foi, et s’adresse à une autorité du Culte pour qu’elle le renseigne sur des déviations quasi « hérétiques » du Culte Épiphanique du Loa-Osiris… Bermyl mentionne le courant « résurrectionniste », faisant même allusion à la rumeur concernant feu le siridar-baron Namerta, mais le prêtre, un brin gêné, ne peut que reconnaître qu’il a eu vent de certaines rumeurs d’ordre général en ce sens – dont il entend bien guérir ses ouailles… Il n’a par ailleurs pas de noms à communiquer comme représentant d’une manière ou d’une autre cette « déviation ». Il se montre un petit peu plus loquace quant au courant qui accorde une place toute particulière à la figure d’Osiris ; à l’en croire, chez ces « dissidents », la mise en avant d’Osiris n’est souvent qu’un leurre, visant en fait à accorder une place de choix à son épouse et sœur Isis – c’est un comportement qu’il juge flagrant chez Bahiti Arat et ses zélotes, en tout cas… Bermyl reste sur place pour épier un temps les conversations des fidèles, mais n’en retire rien de plus – rien d’autre en tout cas que les vagues interrogations de certains croyants, que le prêtre entend effectivement traiter dans la pure orthodoxie du credo le plus officiel…
Hanibast, de son côté, se penche sur les enregistrements des cours d’Ai Anku ; il y décèle bel et bien, notamment dans les passages les plus techniques et pointus – ce qui en rend l’appréciation d’autant plus délicate –, une certaine hostilité à l’égard de la religion et des traditions, pouvant éventuellement porter de manière plus précise sur les interdits du Jihad Butlérien. Pas grand-chose, cependant… Quant aux notes prises par les élèves d’Ahura Mendes, elles diffèrent grandement d’un étudiant à l’autre, au point que le Conseiller Mentat détermine que les notes les plus précieuses à ses yeux ont probablement été notées « à part », en tout cas par les étudiants les plus réceptifs – autant de cahiers « secrets » qui n’ont pas été saisis lors des perquisitions, sans doute effectuées un peu trop à la va-vite et sans vrai plan d’ensemble… Du coup, les étudiants dont ces notes manquent sont à ses yeux les plus suspects – et Hanibast communique leurs noms à Bermyl. Le Conseiller Mentat essaye par ailleurs de dresser un profil psychologique d’Ahura Mendes au travers de ces notes, mais ces renseignements de seconde main ne sont pas vraiment éclairants à cet égard – il n’en retient guère que l’image d’un professeur sérieux, clair et pédagogue, très carré par ailleurs et ne s’autorisant pas de trait d’humour ou quoi que ce soit qui « dérape » d’une manière ou d’une autre, mais rien d’étonnant à cela…
Vat, quant à lui, obéit aux ordres d’Ipuwer et se lance dans des recherches sur les drogues « vaudou », notamment celles permettant la création de « zombies » – d’abord dans une perspective historique, directement en lien avec la religion et les coutumes ancestrales. Le Culte Épiphanique du Loa-Osiris, comme son nom le laisse entendre, est à l’origine un syncrétisme entre foi égyptienne antique et vaudou, mais ce dernier élément est devenu de moins en moins important au fil des siècles – a fortiori depuis l’installation de la famille Ptolémée à Cair-el-Muluk et l’édification sur l’île du Grand Sanctuaire d’Osiris, permettant l’institutionnalisation de la Fête du dieu des morts et du rite des vaisseaux des morts. Il n’en reste plus guère que le rôle religieux de la drogue zha, permettant – surtout si elle est prise en quantité, ainsi par ceux qui pratiquent la mithridatisation à cet égard – de simuler un état de mort, ce qui peut évoquer certaines légendes vaudou concernant les « zombies » ; l’idée bien différente de morts qui reviennent concrètement à la vie a pu avoir son importance, tout particulièrement jadis, mais on ne peut pas vraiment en tirer d’indications concrètes sur un procédé scientifique, cela tient plus encore de la légende… Un regain récent des tendances « vaudou » du Culte Officiel ne peut pas vraiment être constaté à partir des outils dont dispose Vat à la Bibliothèque Universitaire de Memnon – davantage tournée vers les considérations historiques. Cette étude permet néanmoins à Vat de comprendre que la déviation « résurrectionniste », en tant qu’héritière à sa manière des pratiques « vaudou » originelles, entre en fait en opposition avec le courant mettant en avant Osiris : le syncrétisme n’est donc pas parfait, et les deux origines du Culte Officiel tendent à se contredire, voire à être clairement incompatibles et antagonistes… Vat communique ces divers éléments à Hanibast ainsi qu’à Ipuwer, conformément à ses ordres. Le Conseiller Mentat demande au Docteur Suk si la léthargie extrême induite par l’usage excessif de drogue zha pourrait « tromper » et faire passer un vivant pour mort ; Vat ne peut s’empêcher d’y voir une critique éventuelle quant à son professionnalisme, notamment quand il avait constaté la mort de Namerta (assassiné, de toute façon), mais ne s’en offusque pas : il a bien fait son travail, et si cette idée a pu devenir au fil des siècles une sorte de « thème littéraire », elle n’a pas de conséquences pratiques, et n’a jamais été constatée de manière « scientifique »…
Les cinq PJ, qu’ils se trouvent à Cair-el-Muluk (Németh, Ipuwer) ou à Memnon (Bermyl, Hanibast, Vat), font alors le point. Németh, devant le rapport de Vat, se demande s’il ne serait pas possible d’envisager d’autres moyens que des drogues, des moyens plus « technologiques », afin d’aboutir à des résultats similaires et même davantage probants ; elle envisage de se rendre sur la lune de Khepri pour enquêter sur cette éventualité, notamment auprès de la Maison mineure Soris, qui a le monopole de la contrebande de haute technologie (Vat est prêt à la suivre le cas échéant) ; mais une autre Maison mineure, à l’en croire, pourrait être intéressante dans cette optique : la Maison Menkara, du fait de son rôle central dans tous les trafics à connotation religieuse ; dès lors, afin d’enquêter tant sur cette maison commerçante que sur la maison mercenaire Arat, il pourrait être utile d’envoyer quelqu’un (outre Taho déjà présent) à Nar-el-Abid… Vat interroge Hanibast sur l’opposition « Osiris/vaudou » ; le Conseiller Mentat confirme l’analyse à cet égard du Docteur Suk : concrètement, il en ressort l’image d’une Maison Arat « pro-Osiris/Isis », dès lors foncièrement hostile aux tendances résurrectionnistes « vaudou ». Ipuwer se montre par ailleurs insistant sur la nécessité de trouver bien vite l’assassin d’Ahura Mendes (et sermonne même quelque peu Bermyl à cet égard) ; Hanibast approuve la nécessité de faire vite : si Ahura Mendes avait abrité son assassin chez elle, on peut supposer que celui-ci ne disposait gère de soutien à Memnon, et on devrait donc profiter de ce qu’il est en cavale pour l’appréhender avant qu’il ne trouve un autre abri. Ipuwer entend utiliser médiatiquement la capture de l’assassin – et de même pour les funérailles de sa lointaine cousine Ahura Mendes, qu’il compte prendre en charge au nom de la Maison Ptolémée. Le siridar-baron reste par ailleurs très préoccupé par le rôle de la Maison Arat, et demande à Bermyl de lui communiquer des éléments à ce sujet (l’assassin – au contraire d’Hanibast, qui suivait malgré tout le protocole – faisait jusqu’alors ses rapports essentiellement à Németh, sachant que c’était bien elle qui agissait, Ipuwer ne s’étant jusqu’alors jamais montré très intéressé par ces questions ; mais Németh communique volontiers ces dossiers à son frère, surtout s’ils peuvent avoir des implications militaires : elle considère que c’est alors bien davantage son domaine à lui). Hanibast, enfin, s’interroge sur les implications de la vénération d’Osiris et d’Isis par les Arat : si Bahiti assimile bien Ipuwer à Osiris, ainsi que le rapport de Taho semble le confirmer, et si l’analyse de ce courant telle qu’elle a été faite par le prêtre de Memnon interrogé par Bermyl s’avère exacte, ne faut-il pas en conclure que, au-delà du seul Ipuwer particulièrement « voyant », la Maison mineure entendrait en fait glorifier ainsi, de manière autrement essentielle, sa sœur Németh ?
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