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CR Imperium : la Maison Ptolémée (05)

Publié le par Nébal

(Illustration de Khelren.)

(Illustration de Khelren.)

Cinquième séance de la chronique d’Imperium.

 

Vous trouverez les éléments concernant la Maison Ptolémée ici, et le compte rendu de la première séance .

 

(Le joueur incarnant le Docteur Suk Vat Aills était absent. Étaient donc présents le jeune siridar-baron Ipuwer, sa sœur aînée Németh, le Conseiller Mentat Hanibast Set et l’assassin – maître sous couverture de troubadour – Bermyl.)

 

Ipuwer confirme qu’il entend faire une excursion (discrète) en ornithoptère au-dessus de la zone de transit des bateaux des morts, entre Cair-el-Muluk et le Continent interdit. D’ici-là, il ne rompt guère avec sa routine et se laisse aller – la seule exception à sa fainéantise étant ses entraînements avec son maître d’armes Delambre…

 

Németh, outre qu’elle entend toujours se livrer à des recherches pour nouer une alliance matrimoniale fructueuse, prépare son voyage sur la lune de Khepri, avec le Docteur Vat à ses côtés, afin d’enquêter sur les trafics de biens de haute technologie. Mais elle poursuit un autre lièvre – ses travaux « somptuaires » d’aménagement d’un jardin « d’apparat » à Cair-el-Muluk, conçu par les scientifiques les plus aptes (avant d’en confier la réalisation à des techniciens et artisans qualifiés) : elle entend profiter de l’occasion pour discuter avec eux de « bricoles » plus ou moins en conformité avec le Jihad Butlérien (notamment avec ceux du Sentier de l’Eau, probablement impliqué dans l’affaire), même si elle prend garde, dans le cadre de ces travaux au palais, de ne rien employer de suspect de quelque manière que ce soit. Elle s’interroge aussi vaguement sur ce qui se déroule sur la face non habitée de Gebnout IV…

 

Hanibast, à Memnon aux côtés de Bermyl et Vat, maintient que la priorité va à la capture de l’assassin d’Ahura Mendes – supposant qu’il ne bénéficie peut-être pas d’abris solides à Memnon, et qu’il faut donc en profiter tant qu’il est éventuellement aux abois. Par ailleurs, il reste très intrigué par les « notes secrètes » de certains étudiants d’Ahura Mendes – il avait fourni la liste des suspects à Bermyl. Celui-ci – qui reste pour le moment à Memnon, contraint et forcé par l’urgence de la situation (il n’en a pas moins évoqué sa curiosité à l’égard de la situation de la Maison mineure Arat à Nar-el-Abid, où son agent infiltré Taho a déniché des éléments perturbants sur le culte rendu par ces zélotes à Ipuwer et Németh, assimilés à Osiris et Isis) – approuve la nécessité d’une politique plus frontale à l’égard des étudiants suspects : il est prêt à intervenir lui-même sur le terrain – à l’instar d’Hanibast, d’ailleurs. Le Conseiller Mentat en profite pour lui livrer une analyse projective, permettant en théorie de déterminer un comportement probable de l’assassin… mais il manque de matière pour déduire quoi que ce soit, et ça ne débouche en fin de compte sur rien d’utile. Bermyl comprend cependant que, du fait des précédentes perquisitions (pas très bien effectuées…), les étudiants les plus suspects auront à plus forte raison mieux dissimulé leurs « notes secrètes » ; en outre, ils sont dans une situation ambiguë par rapport à l’assassin supposé : à certains égards, ils seraient peut-être les plus à même de l’abriter – ou du moins de mener à lui ? Mais le problème, là encore, est qu’ils savent être sous surveillance… Bermyl approuve cependant l’idée, chère à Ipuwer, d’employer les grands moyens, et ordonne une rafle : perquisitions, arrestations et interrogatoires… Il prend toutefois le soin d’observer un semblant de formes légales (même s’il aurait probablement pu s’en passer) afin d’éviter toute contestation malvenue.

 

Németh, préparant toujours son voyage sur Khepri (qui impliquera de passer tout d’abord par l’astroport d’Heliopolis), contacte Ra-en-ka, le dirigeant de la Maison mineure Soris, et se montre très franche avec lui quant à ses inquiétudes et la raison de sa visite sur le marché franc de la Guilde – aussi doit-elle en priorité contacter Iapetus Baris, le représentant la Guilde sur Khepri ; elle lui annonce son arrivée pour le lendemain, afin de faire le point sur le commerce en général et d’entretenir les bonnes relations entre l’ordre des Navigateurs et la Maison Ptolémée. Iapetus Baris se doute qu’il y a anguille sous roche, mais accorde à Németh, quelque peu « royalement » à son habitude, l’autorisation de se rendre sur Khepri pour s’entretenir avec lui. Ipuwer vient voir sa sœur alors qu’elle se livre à ces divers préparatifs : il insiste sur la nécessité de garder de bonnes relations avec la Guilde ; par ailleurs, conscient des intentions de Németh concernant le jardin « d’apparat » qu’elle souhaite aménager dans le palais de Cair-el-Muluk, il lui fait part de son inquiétude : un rapprochement trop flagrant avec notamment les scientifiques quelque peu iconoclastes du Sentier de l’Eau pourrait être mal perçu… D’autant que se trouvent peut-être parmi eux les responsables de ce « merdier » : ils doivent payer ! Mais les inquiétudes d’Ipuwer vont bien au-delà : les rapports de Taho sur le comportement de la Maison mineure Arat le laissent perplexe, ainsi ; il s’interroge aussi sur la pertinence de la politique de sécurité menée par la Maison Ptolémée – ne faudrait-il pas « officialiser » la position de Bermyl ? Elihot Kibuz, qui a conservé son titre officiel de Maître-Assassin mais sans en avoir le pouvoir, pourrait s’avérer un homme aigri, et potentiellement dangereux… Mais Németh ne s’était pas vraiment posé cette question, et continue de voir en lui un « homme de paille » utile pour préserver la « couverture » de Bermyl...

 

À Memnon, les perquisitions et arrestations menées par Bermyl, justement, se sont passées au mieux ; le coup de filet a porté sur une dizaine d’étudiants d’Ahura Mendes, et leurs « notes secrètes » ont pu être saisies. Parmi ces étudiants, deux ont un profil qui les rend a priori plus intéressants que leurs collègues. Bermyl les interroge en personne ; Hanibast observe la scène derrière une glace sans tain, communiquant le cas échéant avec l’assassin via une oreillette.

 

Le premier se nomme Satemi Pa-heb. C’est un jeune homme très brillant, qui, contrairement à la très grande majorité de ses semblables, a déjà publié des travaux de recherche dans des revues scientifiques – ses « notes secrètes » sont d’ailleurs les plus amples et en même temps les plus précises : elles ont permis à Hanibast Set d’affiner quelque peu le profil psychologique d’Ahura Mendes, mais aussi (et surtout ?) d’approfondir ses thématiques de recherche – le Jihad Butlérien, avec les problèmes qu’il suscite, y est directement évoqué, de même que ceux qui, dans l’Imperium, s’y opposent à leur manière, essentiellement Ix, Richèse, et surtout le Bene Tleilax : Ahura Mendes l’évoque nommément, et notamment ses recherches en matière génétique – qu’elle oppose pour mieux les valoriser à celles du Bene Gesserit, qu’elle avait un temps fréquenté avant de se consacrer à la science. L’interrogatoire de Satemi à proprement parler permet vite de déterminer qu’il incarnait une sorte de « chouchou » aussi brillant qu’arrogant (mais pas vraiment « fanatisé », ce qui ne correspond guère à son profil) – une recrue potentielle de choix. Bermyl se montre sévère et intransigeant en le questionnant, là où l’étudiant reste globalement très calme quoique infect, et en tout cas pas impressionné le moins du monde. Quand Bermyl lui demande tout de go s’il est l’assassin d’Ahura Mendes – il s’agissait d’étudier la réaction de l’étudiant –, Satemi se montre tout d’abord stupéfait qu’on lui pose une question pareille, et bien vite méprisant. Il ne se montre guère coopératif de manière générale, se fondant sur des arguties juridiques pour contrebalancer l’autorité de Bermyl. Il n’a, à l’en croire, rien à se reprocher, ne craint absolument rien, et décrit sa relation avec Ahura Mendes comme étant, très banalement, celle qui peut unir un professeur à son élève le plus doué. Hanibast, derrière sa glace sans tain, remarque bien que le jeune homme a un brin tiqué quand Bermyl lui a demandé comment il avait appris la nouvelle de la mort d’Ahura Mendes, mais probablement pour la seule raison qu’il a été ainsi amené à se remémorer un souvenir désagréable. Bermyl décide de placer le jeune homme dans une prison de haute sécurité – affirmant qu’il s’agit avant tout de le protéger ! Plus tard, Ipuwer réclamera son transfert à Cair-el-Muluk, au secret, à la disposition du Docteur Vat, qui mènera des interrogatoires plus approfondis…

 

Le deuxième étudiant susceptible de se montrer intéressant est une jeune femme du nom de Femi Iseret – dont on a pu déterminer qu’elle était une ex-amante d’Ahura Mendes. Bermyl change radicalement d’approche pour mener ce second interrogatoire : il se montre autrement courtois et aimable, va même jusqu’à s’excuser pour ses méthodes, et affirme qu’il s’agit avant tout de protéger la jeune femme. Elle est profondément triste, et sans doute quelque peu craintive – même si elle passe l’essentiel de son temps à fixer le sol, sans un mot, ou bredouillant à peine de vagues tentatives de réponse qui ne vont guère loin. Bermyl parvient progressivement à la mettre en confiance, mais elle n’est pas en mesure de prendre la moindre initiative, et il faut lui tirer les vers du nez. L’étudiante lui confie enfin qu’Ahura Mendes n’a probablement jamais été aussi heureuse que ces derniers mois – probablement du fait de sa rencontre d’une jeune femme du nom de Druhr, celle qui l’a « remplacée », et qui a fini, il y a six ou sept mois de cela, par s’installer chez elle, dans son petit studio (au cours de leur relation, Ahura n’avait jamais proposé ou accepté de s’installer quelque part avec Femi…). Druhr n’était pas une étudiante de l’Université de Memnon, même si elle s’y rendait à l’occasion – en tant que visiteuse, éventuellement « auditeur libre »… Quand Bermyl soumet à Femi le portrait-robot de la femme qui avait vécu chez Ahura Mendes, l’étudiante acquiesce, mais ses traits se durcissent quelque peu ; elle lui demande si Druhr est soupçonnée d’avoir assassiné Ahura – Bermyl répond positivement, sans entrer dans les détails. Femi dit n’avoir jamais vraiment discuté avec sa « rivale » – dans sa situation, ce n’était guère envisageable, et toujours douloureux, très difficile à vivre... Femi fait part d’une certaine jalousie morose à l’égard de cette femme qui était « mieux » qu’elle, « plus belle », « plus intelligente »… Elle n’ose pas donner de noms d’autres personnes qui auraient pu être en relation avec Druhr – mais quand Bermyl avance celui de Satemi, elle suppose que c’est probable : il était « brillant », et pouvait donc avoir « l’honneur » de s’entretenir avec elle… L’interrogatoire reprend dans une autre direction : oui, l’idée d’une réconciliation entre foi et science avait toujours préoccupé Ahura Mendes, mais sans doute jamais autant que depuis qu’elle avait rencontré Druhr. Mais Femi se braque quand Bermyl évoque la « protection » d’Ahura Mendes par ses services : c’est rien de le dire, elle ne s’est pas montrée très efficace ! En fait, c’est sans doute même ce qui l’a tuée ! Alors doit-elle mourir à son tour ? Au fond, elle s’en moque… Par contre, elle affirme ne jamais s’être perçue comme une conspiratrice, et Ahura Mendes pas davantage. Bermyl tourne autour du pot quant aux relations entretenues par la victime avec des factions plus ou moins fréquentables. Femi lui demande pourquoi il craint tant de lâcher le nom du Bene Tleilax, puisque c’est à l’évidence de cela qu’il s’agit… Oui, c’était bien le cas. Druhr en faisait-elle partie ? Impossible de le dire avec certitude – tout ce que sait Femi, c’est que Druhr n’était pas native de Gebnout IV, mais elle ne sait pas pour autant d’où elle venait. Ahura Mendes avait peut-être fait part à quelqu’un d’un projet en rapport avec les recherches tleilaxu, mais pas à elle et elle ne saurait dire à qui… Là encore, malgré l’approche différente de l’interrogatoire, Femi est bientôt mise au secret – et, quand Ipuwer obtient le rapport d’Hanibast et Bermyl, il exige qu’elle soit elle aussi transférée à Cair-el-Muluk…

 

Après ces deux interrogatoires, Hanibast et Bermyl se livrent à une sorte de débriefing. Le Conseiller Mentat félicite l’assassin pour la conduite de ces entretiens, et notamment pour avoir su tirer les vers du nez de Femi Iseret – il est sans doute impossible d’en apprendre davantage pour le moment, par contre. L’implication du Bene Tleilax inquiète grandement les deux hommes – l’affaire prend, du fait de cette information essentielle, des proportions insoupçonnées… La « conspiration » qui les préoccupe, dans ce cas, n’est clairement pas le fait d’amateurs ; en outre, le Bene Tleilax représente une double menace – en lui-même, mais aussi du fait que sa présence sur Gebnout IV pourrait donner du grain à moudre aux autres Maisons nobles rivales des Ptolémée, tout particulièrement au sein du Landsraad, et peut-être encore davantage de la CHOM, où un scandale est toujours à craindre… Ceci est d’autant plus vrai que Gebnout IV s’intéresse notoirement à des technologies en délicatesse avec le Jihad Butlérien, on pourrait en tirer des conséquences très fâcheuses ! Peut-être les Tleilaxu travaillent-ils main dans la main avec une Maison rivale, d’ailleurs ? Tout est possible, concède Hanibast – même si à vue de nez les objectifs du Bene Tleilax et des Maisons rivales ne paraissent pas similaires. Il leur faut en outre se pencher sur le cas de la mystérieuse Druhr, à l’évidence, mais ils manquent cruellement d’éléments – ne disposant guère que de rumeurs ; et si elle est bel et bien liée au Bene Tleilax, elle est sans doute bien moins aux abois que ce qu’ils supposaient, et d’une compétence jamais envisagée jusqu’alors pour se fondre dans la foule… Il faudra probablement reprendre les interrogatoires, tant avec Satemi et Femi qu’avec les autres étudiants interpellés.

 

Ipuwer, quant à lui, effectue enfin son voyage en ornithoptère (il pilote lui-même son appareil, et deux autres ornis l’accompagnent – légers et maniables, avec à leurs commandes des pilotes de confiance ; ils n’emportent par ailleurs pas de passagers, et s’en vont discrètement). Le trajet au-dessus de la zone de transit des vaisseaux des morts s’effectue sans le moindre souci – lesdits vaisseaux ont déjà atteint la baie du Continent Interdit où ils s’accumulent, mais, en la survolant, Ipuwer obtient bien vite la confirmation de ce qui avait été déduit de l’observation des images satellites fournies par la Guilde : les bateaux ont beau être nombreux, ils ne le sont pas assez au regard d’un rite plurimillénaire. Les appareils effectuent alors des passages à basse altitude au-dessus de la baie, en cercles concentriques de plus en plus larges afin d’avoir un aperçu de l’intérieur des terres. C’est ainsi qu’Ipuwer parvient à distinguer de vagues « chemins » (certainement pas des routes aménagées, simplement quelque chose qui témoigne du passage régulier de véhicules lourds, probablement des engins de chantier). Intrigué, il décide de rester un peu plus longtemps sur place que ce qui avait été prévu (il dispose d’une marge d’autonomie amplement suffisante pour cela). Il repère alors un bâtiment d’allure archaïque (construit en pierre, avec des colonnades affectées par le passage du temps évoquant une sorte de « temple ») au terme d’un de ces chemins, dans une zone de désert rocheux autrement difficile d’accès. Ipuwer en prend des photos de qualité médiocre et guère éclairantes – l’emplacement de ces divers objets d’attention est par contre clairement défini et enregistré. Il décide alors de rentrer à Cair-el-Muluk, sans pour autant transmettre ces informations à qui que ce soit pour le moment, et en faisant un détour par le sud, au-dessus de l’emplacement de la base d’ornithoptères dont il a décrété l’édification. Le voyage de retour se déroule tranquillement, rien n’attire son attention.

 

En attendant, Hanibast a fait remonter les informations sur l’implication du Bene Tleilax à Cair-el-Muluk, où Németh les reçoit immédiatement (Ipuwer ne les aura qu’à son retour au Palais). Tout cela change la donne quant au voyage de Németh sur Khepri – même si elle entend toujours s’y rendre, et s’entretenir en priorité avec Iapetus Baris. Le nom même du Bene Tleilax les inquiète tous grandement – et ils évoquent par ailleurs les rumeurs mal définies concernant les mystérieux « Danseurs-Visages » (on dit qu’ils sont capables de prendre l’apparence de quelqu’un d’autre)… Hanibast n’entend pas céder à la panique, d’autant qu’on ne sait pas, au juste, ce dont est capable le Bene Tleilax. Il se pose la question du clonage, peut-être dans les capacités des Tleilaxu – technologiquement, il suppose que c’est possible, mais cette question est si intolérable sur le plan éthique qu’il ne parvient guère à l’envisager sereinement… D’autres questions plus concrètes se posent : quelle est au juste la puissance du Bene Tleilax ? Dispose-t-il d’agents sur Gebnout IV ? Et ces agents sont-ils seulement conscients d’en être ? Németh, du coup, s’interroge plus particulièrement à son tour sur les relations éventuelles du Bene Tleilax avec des Maisons rivales – l’arrivée de Cassiano et Lætitia Drescii à ce moment précis est-elle purement une coïncidence ? Peut-être faudrait-il les surveiller plus attentivement – Hanibast suppose que c’est toujours faisable, même si cela lui paraît étrange… Mais l’idée d’un scandale éventuel dans le Landsraad ou la CHOM implique de se poser la question, et Bermyl suggère à nouveau de faire appel à son comparse Gilf Tehuti, qui siège à la CHOM et vient de la Maison Kenric, mais est en disgrâce aux yeux de cette dernière…

 

À suivre…

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