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CR L'Appel de Cthulhu : Arkham Connection (00-03)

Publié le par Nébal

CR L'Appel de Cthulhu : Arkham Connection (00-03)

Jusqu’à présent, les seuls comptes rendus de parties de jeu de rôle repris sur ce blog provenaient de parties maîtrisées par votre serviteur. Mais j’ai envie de faire une exception (qui sera peut-être suivie d’autres encore ? On verra…).

 

En effet, depuis que j’ai décidé de me mettre au jeu de rôle virtuel (notamment via le forum sobrement baptisé JDRVirtuel, d’ailleurs), j’ai eu l’occasion de vivre quelques très chouettes parties en tant que joueur. En l’espèce, presque immédiatement, j’ai intégré une fort sympathique table, dirigée par le vaillant MJ Cervooo, enchaînant tout d’abord, sous le titre global de « Poulpe du jeudi soir », des parties hebdomadaires de L’Appel de Cthulhu basées sur des « one-shots » du commerce (d’avant Sans-Détour sauf erreur), généralement étendus. Or la donne vient de changer récemment, me paraissant du coup plus propice à ce que j’en livre des comptes rendus ici.

 

Tout avait commencé, pourtant, dès le premier scénario que j’ai joué dans ce cadre (ce devait être ma deuxième ou troisième session en virtuel). Le Gardien Cervooo nous avait fait jouer le scénario « Irish Coffee », qui avait pour sympathique particularité de changer un tantinet la donne en ce qui concerne les investigateurs clichés du jeu, et, du coup, leur rapport à l’enquête et aux PNJ : nous incarnions en effet tous des gangsters, issus de la pègre irlandaise d’Arkham, aux ordres du guedin fini Danny O’Bannion. L’atmosphère classique de Prohibition prenait dès lors une tout autre signification, et les méthodes des personnages, autant que leur éthique, ne pouvaient qu’en être profondément chamboulées…

 

Les personnages (conçus par le Gardien des Arcanes sauf erreur, peut-être développés à partir de prétirés – ils en faisaient office, en tout cas) étaient les suivants : Johnny « La Brique », au pseudonyme éloquent, était donc un homme de main pas forcément des plus subtils, néanmoins d’une grande efficacité ; Drexler (le joueur n’a pas suivi après les premières séances…) était un tueur à gage à l’imperméable rebondi, et sentant sempiternellement la cordite ; Dugan « L’Anguille » était un cambrioleur fort agile, ancien artiste de cirque ; Agnes « Ma » Fletcher, un peu à part, était une braqueuse de banques afro-américaine, confrontée au racisme des WASP du coin au moindre geste, à la moindre parole, mais s’en accommodant à sa manière exubérante ; pour ma part, j’incarnais « Classy » Tess McClure, une séduisante jeune femme issue d’un milieu populaire, ancienne femme de ménage, mais ayant connu une belle ascension sociale, notamment en raison de son habileté à faire chanter les pigeons… et à une romance avortée.

 

Nous avions tous un passé défini, et une bonne raison de travailler pour Danny O’Bannion. Je ne vais pas détailler outre mesure l’histoire à proprement parler… Disons simplement que s’y mêlaient pègre et folklore irlandais, le « Mythe » n’étant pas à proprement parler au cœur de la trame, néanmoins riche de phénomènes troublants et de créatures qui ne l’étaient pas moins.

 

Ce fut une très chouette partie, avec une belle ambiance ; la table fonctionnait par ailleurs très bien. Depuis, nous avons joué (avec quelques changements de joueurs occasionnels) d’autres « one-shots étendus », fort sympathique à leur tour. Le Gardien Cervooo envisageait ultérieurement de relancer la mythique campagne des Masques de Nyarlathotep (qu’il avait déjà jouée avec trois des membres de la première table – je devais y participer, cette fois, avec quelques autres), puis a avancé une autre idée : la table ayant bien fonctionné et l’ambiance ayant été très chouette sur « Irish Coffee », ils nous a proposé de créer une campagne plus personnelle, passablement « bac à sable », dans ce joli cadre de la pègre irlandaise d’Arkham – belle idée que nous avons tous approuvée sans hésitation. Et c’était donc parti pour « Arkham Connection » (ou, de son petit nom, « Cthulhu GTA » ?).

 

Le scénario « Irish Coffee », en bon « one-shot » de L’Appel de Cthulhu, avait été assez… mortifère, disons. Des personnages qui avaient joué ce « préambule », seuls deux ont donc pu intégrer la nouvelle campagne, à savoir Johnny « La Brique » et ma « Classy » Tess (Drexler et « Ma » Fletcher étaient morts, quant à Dugan « L’Anguille » je crois qu’il avait fui la ville ?). De nouveaux personnages s’y sont donc agrégé. La joueuse incarnant « Ma » Fletcher est passée à Moira, une flingueuse (mais auparavant femme au foyer, d’un milieu assez confortable) ; Dugan « L’Anguille » a cédé la place à Clive Donnelly, un bootlegger et plus généralement trafiquant ; un nouveau joueur (rencontré lors d’autres séances du « Poulpe du jeudi soir ») a remplacé celui qui avait un temps incarné Drexler, avec son propre personnage de Patrick O’Brien, perceur de coffres et amateur de dynamite le cas échéant, qui avait par ailleurs combattu auprès de l’IRA au pays…

 

Mes notes des premières séances de la campagne étaient probablement trop lapidaires pour que je puisse les livrer utilement ici telles quelles. Je vais donc me contenter de résumer un peu les éléments essentiels, mes comptes rendus complets commençant par la suite, avec la quatrième séance.

 

Contexte de base : la pègre irlandaise d’Arkham est dirigée par Danny O’Bannion – un inquiétant fou furieux, tellement instable et violent qu’il en devient très dur à appréhender et à supporter au quotidien. Sa position au sein de la ville est relativement confortable, et il a globalement pris le dessus sur l’autre grande faction criminelle d’Arkham, aux mains des Italiens – il cherche cependant à éviter toute guerre des gangs (toute guerre ouverte, en tout cas). Ses affaires se portent plutôt bien et, outre son réseau de speakeasies, plus ou moins couvert par des entreprises « légales » en guise de façade (la compagnie de taxis du Trèfle, notamment), il entend au début de la campagne (nous sommes aux environs de Noël) lancer une sorte de club prestigieux – le Trèfle, là encore.

 

Les PJ doivent faire face à quelques conséquences du « préambule », plus ou moins heureuses : ainsi, en guise de récompense, j’ai pu découvrir qui était le responsable de la mort de feu mon époux, en l’espèce son associé Edward Timley, qui avait fricoté avec les Italiens – il a été torturé et éliminé avec ma bénédiction… Les enfants de « Ma » Fletcher, le futé Trevor et la racaille Franklin, sont par ailleurs arrivés à Arkham – « La Brique » et moi étions censés leur venir en aide, en mémoire de notre défunte camarade (je m’occupe volontiers du sympathique Trevor, l’encourageant même – ce qui n’est certes pas évident étant donné son statut social – à « faire son droit » ; mes relations avec Franklin sont plus tendues, et c’est « La Brique » qui le prend bien vite sous son aile…). Plus anecdotique, Margaret Hoover, veuve depuis peu, a offert une récompense à qui pourrait éclairer la mort de son époux – un dommage collatéral de nos expéditions dans les égouts de la ville… –, tandis que le père Sheene, avec lequel nous avions eu des relations un brin houleuses et qui s’était retrouvé en prison, s’en est évadé en tabassant un garde, ce qui a fait les gros titres !

 

Surtout, il nous a fallu nous occuper du cas de Thomas Lindsay III, un WASP bien trop curieux rencontré lors de notre enquête initiale… Mais le bonhomme s’avérait probablement moins propre que l’image qu’il voulait bien donner : son goût secret pour les prostituées (de couleur, qui plus est) et la pornographie a permis de se débarrasser de cet encombrant fureteur.

 

Au-delà, nous avons été bombardés d’informations et de pistes dès le départ – il y a beaucoup de choses à faire dans cette ville… Par exemple, nous avons été amenés à nous intéresser de près au personnage d’Hippolyte Templesmith, un rupin fantasque récemment arrivé à Arkham, et bien mystérieux au-delà de son excentricité typique de « people » ; d’autant qu’il s’est retrouvé en affaires auprès d’O’Bannion, victime d’une pénurie d’alcool… et lui a même « piqué » sa compagne, Elaine !

 

Cette pénurie d’alcool est par ailleurs en rapport avec des trafics indélicats, par bateau, sur lesquels O’Bannion aimerait en savoir davantage… Et il y a des choses plus inquiétantes – ainsi, des enfants qui disparaissent, ou que l’on croise à l’occasion, la nuit, dans des endroits improbables… Mais aussi un mystérieux tueur, une vraie machine, qui sème la mort et la destruction à Arkham et dans les environs, en laissant sur les cadavres de ses victimes (du Milieu) des cartes à jouer – toujours un as de pique…

 

Les premières séances (après cependant la mise en jambes de l’affaire Thomas Lindsay III) ont d’ailleurs été assez mouvementées. « La Brique » et moi avons ainsi pu constater les dégâts commis par le tueur à l’as de pique (tout d’abord sur les Rocks, un gang de gamins italiens) – et, après coup, Johnny m’a même raconté le plus improbable : ce tueur en imperméable n’avait pas de tête ! Or nous avons recroisé sa route à plusieurs reprises depuis, et l’évidence s’est faite : le tueur sans tête n’est autre que notre ancien camarade Drexler, mort depuis plusieurs mois…

 

Nous avons cependant rejoint les autres, partis, la nuit, enquêter sur les docks d’Arkham. Ils ont fait mouche, repérant un mystérieux bateau passablement délabré, vite identifié comme provenant de l’inquiétant petit port d’Innsmouth… Notre tentative conjointe de nous approcher de l’entrepôt où officiaient les marins, tous affligés du « masque », a cependant tourné court ; s’en est suivi un très violent affrontement, et, si nous avons bien fini par vaincre, Moira et Patrick ont été sévèrement amochés – voire aux portes de la mort –, et j’ai moi aussi pris quelques coups…

 

« La Brique » et moi avons fouillé l’entrepôt, avec plusieurs lots de caisses, comprenant tant des alcools a priori plutôt luxueux ou des cannettes de la nouvelle boisson à la mode, le Miska-Tonic !, que des choses plus improbables – notamment des chiots bâtards, avec une sorte de dague sacrificielle, et plus loin une étrange pierre gravée de mystérieux symboles ésotériques, disposée sous le cadavre d’un chat… Dans le bateau, d’une puanteur invraisemblable, Moira, Patrick et Clive ont également trouvé des documents potentiellement utiles, renvoyant au propriétaire, Mike Sargent (éliminé lors de l’affrontement, j’avais d’ailleurs empoché quelques objets en or véritable en fouillant les cadavres…), évoquant une rénovation auprès de l’entreprise Locke & Key, située à Martin’s Beach, et surtout une lettre sibylline :

 

« Lot 1 : comme prévu, puis passez à celui des Irish.

« Lot 2 : doublez le rendement, finissez l'extrait, je vous en fournirai d'autres par la suite.

« Lot 3 : à poser sur l'angle signé, puis sacrifiez. Evitez de le laisser vous voir.

« Nous nous élèverons ensemble, nous les bâtards de nos dieux et maîtres, au rang que nous méritons.
« – 6X »

 

Le retour a été agité lui aussi – tandis que Moira, Clive et Patrick repartaient à bord du bateau d’Innsmouth, le Corail d’Ébène, « La Brique » et moi sommes retombés sur Drexler, qui a enchaîné les massacres ! Le temps de rejoindre Big Eddie, patron par intérim (c’est le bras droit brutal de Danny O’Bannion, en retrait ces derniers jours, mais qui avait un peu trop sévèrement corrigé son second habituel, Vinnie, lors de la deuxième séance, à l’inauguration du Trèfle – après son entrevue tendue avec Templesmith accompagné d’Elaine…), les morts se sont accumulés, et bien des « pièces à conviction » ont disparu…

 

On en arrive alors à la quatrième séance. Désormais, je vais pouvoir faire des comptes rendus plus précis. Et donc :

 

À suivre…

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C
Mais quel genre d'esprit deviant peux imaginer de telles horreurs ?!
Répondre
N
Avec des enfants, en plus !