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CR L'Appel de Cthulhu : Arkham Connection (14)

Publié le par Nébal

CR L'Appel de Cthulhu : Arkham Connection (14)

Quatorzième séance de la campagne de L’Appel de Cthulhu maîtrisée par Cervooo, dans la pègre irlandaise d’Arkham. Vous trouverez les premiers comptes rendus ici, et la séance précédente .

 

Tous les joueurs étaient présents : les PJ étaient donc Dwayne, Leah McNamara, Michael Bosworth (dont le joueur incarne également Clive dans une scène au début), le perceur de coffres Patrick, et ma « Classy » Tess, maître-chanteuse.

 

Sur l’astéroïde, Clive, qui est monté à bord du bateau d’ébène, jette un œil aux cages sous le pont. Il remarque des traces de tortures et de mutilations sur les « satyres » (mais rien les empêchant de travailler). Les « humains » de la cage à côté ont vu Clive, et se le signalent mutuellement. D’une voix unie mais avec des accents inconnus, ils lui demandent de l’aide – en anglais ? Clive leur demande d’où ils viennent. La femme dit venir d’Ulthar, un homme grand et costaud luit donne un autre nom inconnu, et le dernier homme vivant, un vieillard d’aspect « arabe », répond qu’il ne sait plus d’où il vient (on apprend plus tard leurs noms : la femme est Selvine, le grand Tomni, le vieillard Higar – qui, au bout d’un moment, dit avoir de vagues souvenirs d’une contrée appelée « Algérie »…). Quand Clive les interroge sur les « satyres » à côté, ils répondent qu’il s’agit de l’équipage du bateau ; ils ont été enfermés par les maîtres – ceux que, supposent-ils, Clive a massacrés ? Ils lui demandent alors d’où il vient, lui – il dit tout d’abord ne pas vraiment savoir, puis lâche le nom d’Arkham, qui ne semble pas leur évoquer grand-chose. Mais ils lui demandent à nouveau de les libérer avant de poursuivre la conversation… Clive s’assure que l’autre cage est bien fermée – les « satyres » l’ont vu, mais ils sont bâillonnés ; ils ne réagissent pas quand il dit aux prisonniers « humains » qu’il va ouvrir leur cage. Mais il y a un verrou ; Clive demande où est la clef, et ils répètent : « Sur ceux que vous avez abattus. » Clive leur dit qu’il reviendra (le vieil homme le supplie de ne pas les abandonner ; Clive lui demande en partant s’ils ont un moyen de retour, et il répond : « Le navire. »), et va chercher la clef sur les cadavres des bêtes lunaires. Il finit par trouver une clef en forme d’étoile à cinq branches sur le cadavre répugnant d’une de ces créatures – et aucun doute, ils sont bien morts… Clive retourne sur le bateau, descend dans la cale, dit aux « humains » de reculer, et qu’il va d’abord libérer la dame – ça ne les enchante pas, et elle-même dit qu’elle ne sortira pas sans ses camarades… Clive accepte de laisser passer le vieux, qui doit s’appuyer sur le grand pour se relever, et essaye de refermer la cage derrière lui, mais Tomni l’en empêche, tandis que Selvine, à peine libérée, se précipite sur l’échelle pour atteindre le pont. Clive demande au grand s’il n’a pas confiance – et il lui répond que c’est visiblement réciproque… Clive explique sa situation, les atrocités vécues sur l’astéroïde, justifiant sa méfiance. Mais Tomni peut en dire autant… Il n’est toutefois pas agressif. Il demande à Clive si les bêtes lunaires sont bien toutes mortes ; Clive répond que c’est possible, mais qu’il ne sait pas combien elles étaient… Le grand sort alors de la cage, et suit la femme sur le pont, tandis que le vieux reste en arrière ; les « satyres » s’agitent. Clive demande à Higar si les bêtes lunaires leur ont fait du mal. Le vieux répond qu’effectivement, de toute évidence, il n’est pas « d’ici »… « Ce sont des hommes du Plateau de Leng, et il ne faut pas essayer de négocier avec eux ! » Tous remontent sur le pont. Le grand a trouvé une longue-vue, qu’il emploie pour surveiller les cadavres des bêtes lunaires. Clive leur dit qu’ils ont besoin les uns des autres, et qu’ils peuvent s’apporter une aide réciproque. Les détenus libérés ont cependant entendu le nom de « 6X » ; Clive l’a-t-il vu ? Il dit que non. Ils sont inquiets : « Il pourrait repasser… » Mais quand vient la question du départ, ils confessent ne pas savoir manœuvrer le bateau : seuls les hommes de Leng et leurs « esclaves » le savent ; il faut voir avec ces derniers…

 

De retour sur Terre, à la ferme de Danny O’Bannion – où se déroulera tout le reste de la séance, pour l’essentiel une longue scène de combat. Leah, en voyant le corps de Johnny « La Brique » surmonté de la tête de Moira, prend conscience de ce qui est arrivé aux gens qu’elle remplace, ce qui n’est pas pour la rassurer… Le garde Eric se réfugie dans un fourré, tandis que son collègue Matthias s’agenouille derrière le muret de pierre entourant la propriété (ils sont tous deux armés d’une mitraillette Thompson ; ce n’était pas le cas de Cagney, abattu par « La Brique », qui n’avait qu’un .45 amélioré). « La Brique » continue d’avancer – la tête de Moira a sauté, mais ça ne l’affecte en rien, et il sait de toute évidence où il va… Harry, à l’étage, gueule qu’il ligote Stanley et qu’il descend – on entend Stanley couiner…

 

Je dégaine mon .45, mais « La Brique » est encore trop loin pour que je puisse lui tirer dessus avec quelque efficacité, et je préfère me replier en direction de la maison, en m’abritant derrière les arbres. Michael n’a pas d’arme à feu… Il cherche autour de lui quelque chose d’utile – mais rien, si ce n’est que les voitures en feu l’obnubilent (d’autant qu’il fait froid). Il décide de rentrer dans le garage, juste à côté de lui – s’y trouvent un tracteur, une camionnette et une voiture de base, assez neuve ; il n’a pas les clefs, mais tente de démarrer la voiture en bricolant – sans succès. Dwayne, plus loin sur la route menant à la ferme, est inconscient, et du sang s’écoule de son front – il a heurté le pare-brise, maintenant étoilé… Patrick court vers le logement des gardes, supposant qu’il y trouvera une mitraillette – mais c’est de l’autre côté de la ferme, et il passe à côté des épaves de voitures. Leah fait comme moi, mais Harry descend au rez-de-chaussée, et nous dit qu’il faut nous battre, en me rejoignant sous le couvert d’un arbre ; Leah rentre cependant dans la maison, et se poste derrière une fenêtre lui permettant d’observer la scène.

 

Les fermiers, qui étaient partis dans les champs à l’ouest, reviennent vers la demeure, qui les sépare de « La Brique » ; celui-ci enjambe le muret de vieille pierre. Eric et Matthias font feu, de longues rafales. Ils se concentrent sur le torse de « La Brique », et en déchiquètent les hanches, ses tripes tombent au sol en tas ; mais l’arme de Matthias s’enraye… La démarche de « La Brique » est un peu gênée, mais il continue d’avancer malgré tout – heureusement, sa Thompson s’enraye aussi ! Il laisse tomber le chargeur au sol, et avance vers Matthias plutôt que de tenter de nous rejoindre devant la maison (ce qu’il semblait vouloir faire à la base) – il traîne sa hache sur les graviers… On entend les fermiers, au loin, gueuler en irlandais, parlant de « diable » ou de « démon » ; et l’un d’entre eux s’enfuit…

 

La situation ayant changé, je retourne à l’avant, derrière un autre arbre, afin de tirer dans le dos de « La Brique » – mais mon arme, mal entretenue, éclate dans mes mains ! Je saigne… Michael, dans le garage, essaye cette fois de faire démarrer le tracteur, mais rate là encore (il voit que le véhicule a déjà été lourdement retouché). Dwayne, sur la route, reprend vaguement conscience, mais il souffre d’une légère amnésie – il ne sait plus ce qu’il fait là, il n’a que le vague souvenir que ça devait impliquer Patrick… Il entend toutefois les détonations au loin ; il redémarre sa voiture, et prend la direction de la ferme (essayant vainement de « nettoyer » son pare-brise, qui ne lui facilite pas la conduite). Patrick, conscient de ce qui s’est passé, abandonne l’idée de rejoindre le logement des gardes ; il se retourne, se rapproche de « La Brique » et lui tire dessus avec son arme de poing – mais il l’écorche à peine au niveau de l’épaule… Leah entend des marmonnements à l’étage – dont Fran descend, hagarde, affolée, un .38 en main ; celle-ci commence par lui demander ce qui se passe, mais elle la rejoint de suite à fenêtre, et elle voit elle-même ce qu’il en est – elle couine un cri étranglé d’horreur en voyant « La Brique » décapité qui avance sur Matthias… Leah lui demande qui est en haut (elle ne connaît pas Stanley ; elle sait seulement que nous détenons un type à l’étage, et que c’est moi qui m’en occupe), mais Fran n’est pas en état de répondre… Leah lui dit qu’il faut qu’elles sortent, « faire le ménage »... « La Brique » est en effet trop loin pour qu’elle fasse feu depuis la fenêtre, et elle se résigne donc à sortir, au niveau de Harry, mais derrière un autre arbre.

 

Matthias, dont l’arme ne fonctionne pas, est d’autant plus terrorisé – il fuit dans la direction opposée à « La Brique », mais a cependant le réflexe d’éjecter son chargeur. Harry est gêné pour faire feu, Patrick et moi sommes dans sa ligne de mire, et il avance pour rejoindre un autre arbre. Eric tire une rafale – les balles atteignent encore « La Brique » au niveau des hanches (Patrick et moi, qui sommes les plus proches, entendons des tintements métalliques dans le corps de « La Brique » haché par les balles) ; mais il trébuche, et son faux mouvement l’amène à se tirer une balle dans la jambe gauche… Quelques-uns des fermiers franchissent le muret – dont Jamie, qui se dirige aussitôt vers la maison, le simplet Jerry le suivant instinctivement ; deux autres se dirigent vers le logement des gardes ; mais les deux derniers s’enfuient en hurlant… Matthias, qui cherchait à échapper à « La Brique », s’emmêle les pieds en se retournant pour voir où se trouvait son agresseur… qui en profite pour le trancher en deux d’un coup de hache. « La Brique » la pose ensuite, ouvre ses vêtements, pioche dans la fermeture éclair de son torse et en retire un chargeur camembert.

 

Je me concentre sur ma main, voulant limiter les dégâts – et je m’en sors bien (ma main est douloureuse, mais le saignement n’est pas abondant, j’ai pu retirer les éclats et la bander avec un mouchoir, et seul mon petit doigt semble vraiment affecté – mais il se contente de réagir plus lentement que les autres, c’est tout). Michael parvient à concocter un cocktail molotov avec les outils dont il disposait dans le garage, et il essaye à nouveau de démarrer le tracteur ; cette fois, il y parvient – les hurlements dehors lui procurent une montée d’adrénaline… Il fait sauter le tableau de bord, et démarre avec les câbles. Dwayne se rapproche de la ferme en voiture, mais s’arrête derrière un muret – il voit Matthias succomber au moment où il sort de sa voiture, en s’emparant de son fusil. Patrick tire sur « La Brique » : une balle se loge dans les côtes, sans grand effet ; la deuxième touche au ventre – ça ne lui fait semble-t-il pas grand-chose non plus, mais les trous laissent apercevoir comme une lumière intérieure… Leah me rejoint et tire elle aussi – sa balle se loge dans le coude droit de « La Brique », puis ricoche ; on ne voit pas d’os, mais quelque chose qui luit, comme une articulation métallique à la place ; ça ne l’affecte pas davantage…

 

Jamie et Jerry pénètrent dans la maison – la partie réservée aux ouvriers agricoles ; un autre fermier sort du logement des gardes avec une Thompson en main. Eric, blessé par son faux-mouvement, est plus que jamais terrifié par « La Brique », qui vient de massacrer sous ses yeux son collègue Matthias… Il s’empare d’une grenade qu’il avait sur lui, et la lance avec précision – la majeure partie de la chair et des vêtements de « La Brique » est soufflée, reste pour l’essentiel une armature métallique, comme une parodie de squelette ; et les chargeurs dans le corps de « La Brique » ont explosé. Nous ne parvenons pas à identifier ce métal – Patrick et moi, suite à notre expérience dans le souterrain « infernal », supposons qu’il n’est peut-être même pas terrestre… Mais « La Brique », même dans cet état, tient toujours ! Et il riposte, tirant sur Eric déjà amoché, et l’achève…

 

Je crie aux autres qu’il faut atteindre le métal, et que tirer ne sert à rien – j’hésite à retrouver Michael au garage (je le vois en sortir sur le tracteur), mais préfère retourner à la maison, y trouver de quoi faire moi aussi des cocktails molotov ; je croise Fran, toujours terrorisée et incapable d’agir. Michael roule dans la direction de « La Brique », prêt à lui jeter son explosif – mais il n’est pas encore à portée. Dwayne, caché derrière le muret, a sorti son fusil, et, bien qu’à distance (mais son arme est appropriée et c’est un tireur précis), il tire sur « La Brique » – il le touche à la cuisse, la balle ressort de l’autre côté, et ça n’altère pas davantage son déplacement… Harry, avec un temps de retard, touche lui aussi « La Brique » à la cuisse – on entend cette fois des bruits d’articulations métalliques qui se bloquent : « La Brique » a été atteint à son ersatz de rotule, il se fige et manque chavirer – il tend sa jambe pour qu’elle reste droite, ce qui le ralentit, mais ne l’empêche toujours pas de se déplacer. Patrick se positionne derrière le tracteur de Michael, fait feu et rate.

 

Le fermier à la Thompson se rapproche et tire à son tour – il lâche une rafale… qui atteint même la voiture de Dwayne derrière « La Brique » ! Ses vitres explosent, mais Dwayne n’est pas touché. « La Brique », pour sa part, a été touché au bras gauche ; là encore, il ne reste plus grand-chose d’autre qu’une tige métallique – mais son avant-bras, emporté par le poids de la hache, tombe au sol ! Harry fait feu lui aussi, visant plus précisément le genou restant, mais sans succès. Jamie et Jerry traversent la maison, nous rejoignant Fran et moi. « La Brique » voit le tracteur qui roule dans sa direction, et lui tire dessus. Michael est touché à l’épaule gauche, mais s’en sort plutôt bien. Le tracteur aussi est touché, une balle qui fait fumer le moteur sans plus de conséquences pour le moment, et une autre au pneu avant gauche. Mais l’arme de « La Brique » s’enraye une fois de plus, il la laisse tomber et ramasse sa hache.

 

Jamie et Jerry me retrouvent. Je leur dis qu’il faut faire des cocktails molotov, que c’est le seul moyen de se débarrasser de « La Brique », il faut atteindre le métal ! Jerry, simplet, ne comprend pas, répétant sans cesse « molotov ? », les yeux dans le vague… Jamie pensait d’abord aller vers Fran, mais écoute mes instructions, et fille dans la cuisine du côté fermier pour se mettre au travail ; je le suis en repoussant Jerry perplexe qui m’obstruait le passage (ça choque un peu le simplet…) ; Jamie et moi concoctons un explosif chacun, et ressortons – au passage, je dis à Jerry de s’occuper de Fran, il ne comprend peut-être pas tout à fait mais se dirige quand même vers elle. Michael, furieux, arrive à portée et jette son cocktail molotov sur « La Brique », mais ça ne fait pas beaucoup de dégât – il atteint tout juste la colonne vertébrale, et le peu qui reste de chair et de vêtements prend feu. Michael gueule alors à Patrick de ne pas rester derrière lui, au cas où – il compte lancer le tracteur sur « La Brique » et sauter du véhicule en chemin… Dwayne vise le squelette métallique à la rotule et touche – la chair restante en gicle, l’articulation est maintenant totalement dénudée ; il se planque à nouveau derrière le muret. Patrick vise « La Brique » à l’épaule droite – celle du bras tenant la hache… Mais ses viscères sont plus que jamais tourmentées, son poignet est moins ferme : sa première balle se loge dans le réservoir du tracteur – qui risque maintenant de prendre feu d’un instant à l’autre, voire d’exploser –, quand la deuxième touche « La Brique » à l’épaule, mais sans véritable effet. Leah le touche aussi, mais pour pas grand-chose là encore…

 

Le fermier fait toujours feu de sa Thompson – il grêle de balles la jambe gauche de « La Brique », qui se verrouille elle aussi ; il ne peut plus avancer que difficilement, mais continue quand même… Il approche d’Harry, en contournant le tracteur sur le point de s’enflammer. Il parvient à sortir une petite boîte de son torse, avec sa main droite – il l’ouvre et la place au sol, puis reprend sa hache en main, et poursuit…

 

Je longe les voitures en feu (mais il n’y a plus beaucoup de flammes, d’autant que la neige recommence à tomber), et jette mon cocktail molotov sur la boîte posée au sol – j’entends (et Patrick aussi) la voix d’Hippolyte Templesmith qui en émane : « Ceci n’est que le premier d’une longue série. Tant que vous ne me rendrez pas mes parchemins… » J’ai bien jeté mon explosif, qui atteint la boîte au sol ; la voix devient moins distincte, puis s’interrompt tout à fait. Jamie, qui m’avait suivi, a lui aussi jeté son cocktail molotov, mais sur « La Brique » – toute chair qui pouvait rester est anéantie. Michael saute du tracteur menaçant de s’enflammer, et se met à couvert derrière le muret de la ferme. Le tracteur continue sa route et prend feu. Michael crie à Dwayne de tirer sur le tracteur, pour le faire exploser – Dwayne obtempère, atteint le véhicule, mais ça n’a pas d’autre effet, « La Brique » était trop loin pour être affecté par le souffle… Patrick a vu lui aussi la petite boîte, avant que je la fasse sauter – il a pu apercevoir, à l’intérieur, comme de la chair, et ce qu’il a identifié comme des cordes vocales ; mais il voit que ce qui reste de « La Brique » semble avancer vers moi… Il profite de ce que sa cible ne fait pas attention pour se jeter sur lui et essayer de s’emparer de sa hache ; il s’y accroche, parvient à contraindre « La Brique » à tendre son bras droit, mais il ne lâche pas prise pour autant – ce qui témoigne de sa force surhumaine, même si celle de « La Brique » vivant était déjà conséquente… Patrick hurle : « Aidez-moi ! Tous dessus ! » Leah se dirige vers Michael pour lui porter assistance, mais rate ses premiers soins.

 

« La Brique » essaye de se dégager violemment de l’emprise de Patrick. Sa puissance est redoublée… Il brandit la hache en repoussant Patrick pour le faire tomber – et, effectivement, ce dernier s’affale (il remarque cependant qu’en haut du torse de « La Brique », il y a comme un caisson métallique, entre les épaules, sous la nuque) ; « La Brique » avait entamé un mouvement pour décapiter Patrick, mais s’en est abstenu au dernier moment, et s’est contenté de le repousser ; il le délaisse visiblement, et continue vers moi… Le fermier recharge. Harry ne peut pas tirer, Patrick étant dans le champ ; il se rapproche et tente de donner un coup de crosse à « La Brique » – mais les flammes consumant le peu de chair et de vêtements de sa cible le gênent, interrompant son déplacement…

 

Je contourne « La Brique » et cours vers Michael et Leah en leur gueulant de trouver la tête de Moira (que je sais être de leur côté) : c’est peut-être toujours elle qui contrôle « La Brique » ! Je ne peux cependant pas les rejoindre maintenant, je n’en ai pas le temps… Jamie n’ose pas me suivre, il est bien trop effrayé par « La Brique » – il se replie dans la maison, avec Fran. Michael pense que « j’ai perdu la tête », il ne comprend pas où je veux en venir, mais il cherche malgré tout la tête de Moira – il ne la trouve pas, tombant à la place sur le cadavre d’Eric… Dwayne retourne à sa voiture (il jette son fusil sur la banquette arrière) et la remet sur la route. Patrick tente de donner un violent coup de pied dans le caisson métallique qu’il avait repéré dans le corps de « La Brique » – mais les flammes le gênent, et sa chaussure prend feu… Leah cherche elle aussi la tête de Moira, mais se prend les pieds dans la Thompson d’Eric et s’effondre sur son cadavre…

 

« La Brique » semble ignorer totalement Patrick. Il traverse les flammes le séparant d’Harry et l’attaque, lui plantant la hache dans la hanche – Harry essaye de se dégager, et son sang coule à flots ; il se réfugie derrière un arbre, près du fermier, se retenant difficilement de s’effondrer. Le fermier attend quant à lui une ouverture.

 

Je trouve enfin la tête de Moira, maculée de sang et de cervelle – je voulais voir s’il n’y avait pas de boîtier aménagé pouvant contrôler « La Brique », mais ce n’est pas le cas ; la seule trace d’intervention, c’est la couture grossière qui la reliait au corps de Johnny – pur sadisme gratuit de la part de Hippolyte Templesmith ! Écœurée, je balance la tête en gueulant : « Merde ! », puis me retourne vers « La Brique ». Michael tente d’arrêter le saignement de son bras, sans succès. Dwayne roule dans la direction de « La Brique », et klaxonne pour que Patrick s’écarte de sa route. Patrick voit la voiture et comprend l’intention de Dwayne, il se jette sur le côté. Leah désigne la Thompson d’Eric à Michael, puis se dirige vers « La Brique » après avoir descellé une pierre du mur, mais ne va pas bien loin.

 

« La Brique » jette sa hache sur le fermier – il l’atteint en plein ventre. Harry et le fermier tentent de se soigner, mais ratent, tandis que « La Brique » se dirige vers la maison – vers Fran ?

 

Je tente de venir en aide à Michael, sans succès là encore… Lui n’ose pas s’emparer de la Thompson – la situation est trop confuse, et il ne maîtrise pas l’engin ; il s’éloigne en longeant le muret de la ferme. Dwayne veut coincer « La Brique » entre sa voiture et une de celles en feu ; mais il voit la boîte sous les épaules de Johnny – il passe alors sur la banquette arrière et ramasse son fusil. Patrick se rapproche. Leah aussi, mais elle conserve une certaine distance avec les voitures en flammes.

 

« La Brique » repousse de son seul bras la voiture de Dwayne !

 

Je me rapproche de la scène, voulant voir de plus près ce qui se passe au juste. Michael retourne au garage en quête d'un autre véhicule. Dwayne, qui a attrapé son fusil, tire sur « La Brique » au niveau du caisson, à bout portant – sa deuxième balle le perce et ricoche à l’intérieur. « La Brique » est pris de convulsions, qu’il essaye de maîtriser, mais s’effondre par terre ; il essaye de se relever mais ses tremblements le gênent. Patrick entend les gargouillis du fermier et de Harry, et a vu la scène avec Dwayne. À ses yeux, « La Brique » est en train de crever, et il pense donc plutôt aider le fermier ou Harry – pour le fermier, c’est sans doute trop tard, mais peut-être, en stoppant l’hémorragie, peut-il encore sauver Harry ? Mais, dans l’affolement, ce dernier tremble beaucoup trop pour que Patrick puisse l’aider – et un faux mouvement fait même déraper la main de ce dernier dans la plaie à vif ! Il ne s’en tirera pas… Leah lance sa pierre en plein sur le caisson de « La Brique », mais elle rebondit après avoir fait une simple petite rayure…

 

« La Brique » ne parvient pas à se relever – seul son bras doit s’agite encore, cherchant à saisir furieusement tout ce qui passe à sa portée.

 

Dwayne vide son chargeur à bout portant dans le caisson – il entend des bruits organiques et comme du bois fracassé : « La Brique » arrête définitivement de bouger. On n’entend plus que les râles d’agonie de Harry et du fermier, condamnés…

 

Michael veut prélever le caisson, mais il est encore trop chaud ; Dwayne, pour sa part, conserverait bien la carcasse entière – mais, d’abord, il faut appeler le patron : il se dirige vers la maison.

 

Jamie en sort, paniqué : il me dit que Fran a essayé de se suicider, mais que lui et Jerry l’en ont empêchée… Je lâche à nouveau un : « Merde ! », et retourne moi aussi dans le bâtiment.

 

Michael et Leah se rendent au cabanon à outils, où ils trouvent des pinces leur permettant de prélever le caisson. Il a des panneaux vissés à l’avant et à l’arrière. Michael l’ouvre ; à l’intérieur, il y a deux petites boîtes – dont une, fracassée par les balles de Dwayne, contenait un bout de cerveau ; l’autre n’est cependant qu’un peu roussie, et toujours fermée – à l’intérieur, Michael découvre un œil recouvert de cataracte, vision qui affecte un peu Leah… d’autant que l’œil bouge toujours, les regardant l’un et l’autre par petits mouvements secs ! Il y a aussi comme un réseau de « veines », ou de petits tuyaux, reliant les deux boîtes.

 

Dwayne téléphone à O’Bannion, et obtient Big Eddie ; il dit qu’il y a eu un souci à la ferme, et que le patron sera intéressé par celui qui a commis le massacre – « une bestiole de Templesmith »… qui n’était autre que le cadavre de « La Brique » ! Big Eddie lui demande s’il a bu, et Dwayne lui dit de venir voir par lui-même. Big Eddie nous ordonne alors de ne pas bouger, ajoutant qu’ils arrivent.

 

Jamie ne cesse de me demander si « on l’a eu » ; j’acquiesce une première fois, mais il continue, ne tenant pas compte de mes réponses, et je décide enfin de l’ignorer. Il me dit cependant que Fran est au premier étage, avec Jerry – je comprends que Fran l’a jeté violemment, ce qui le met mal à l’aise… Je monte à l’étage – j’entends Fran engueuler le pauvre Jerry, qui tient quelque chose contre son torse : une arme. Il me dit : « A voulu s’tuer… » Je regarde Fran, qui arrête de houspiller Jerry. Elle ne dit plus un mot. Je lui dis qu’il faut qu’on discute ; elle regarde Jerry d’un œil noir, et recommence à l’agresser verbalement, lui disant violemment de dégager – et il s’en va en chouinant. Je dis à Fran que Jerry ne méritait probablement pas ça, et qu’elle le sait… Elle est très troublée. Je lui dis de me parler – et qu’on est là pour la protéger, et qu’elle peut nous aider elle aussi, que nous sommes ensemble, pour faire face. Elle me dit enfin qu’elle se voyait déjà retourner dans l’enfer d’Hippolyte Templesmith, et qu’elle ne pouvait l’accepter… Mais je lui réponds que, justement, ce n’est pas ce qui s’est passé. Au bout d’un moment, elle me dit qu’il y a autre chose : elle nous a entendu parler de la « taupe », et évoque le garage d’Otto – à l’en croire, personne ne pouvait connaître cette adresse, à part Patrick et moi… Je lui dis que je n’ai bien évidemment pas balancé, et ne peux croire que Patrick ait pu le faire – mais je m’étais déjà posé la question de l’état de ce dernier, suite à l’affrontement avec les deux sbires de Templesmith près de la ferme abandonnée des Tulliver ; ce qui l’a affecté dans les téléportations l’a peut-être transformé, au-delà du seul dérèglement de ses viscères… au point d’en faire un informateur inconscient ? Comme une caméra vivante…

 

Fran descend, elle veut voir le cadavre du monstre ; je l’accompagne – j’ignore Stanley qui se manifeste dans son coin. Fran donne de grands coups de pieds dans la carcasse de « La Brique »…

 

Dwayne et Leah rassemblent les corps. Patrick cherche une Thompson, mais aussi la tête de Moira. Michael étudie l’œil dans la boîte, mais n’y décèle rien, il manque de la compétence pour ce faire (l’œil bouge encore, mais de plus en plus lentement). Puis Patrick chancelle, et hurle : « Merde ! Non ! » Il a encore eu une vision de Templesmith – il faut s’en occuper, il a tué nos amis, et va continuer ! Deux des fermiers fuyards reviennent, hagards et inquiets, un peu honteux aussi, et assistent Dwayne et Leah. Patrick a trouvé ce qu’il cherchait : il a la Thompson dans une main, et la tête de Moira dans l’autre ; il est visiblement très perturbé… Il ne cesse de répéter qu’il faut la venger ! Michael essaye de se bander le bras – il y parvient enfin, stoppant l’hémorragie, mais la balle est toujours logée à l’intérieur. Il demande à Patrick s’il ne voudrait pas lui confier la tête de Moira – mais il refuse sèchement ; il la gardera avec lui jusqu’à ce que le patron arrive…

 

Je me décide à agir avant l’arrivée de Danny O’Bannion, et demande aux autres qu’on se réunisse tous dans la cuisine (avec Fran également, mais personne d’autre). Je leur explique à tous mes doutes : nous cherchions une « taupe » agissant en pleine conscience, mais peut-être faisions-nous fausse route ? Une chose que m’a racontée Fran m’a amenée à formuler une hypothèse différente – je reste évasive, mais Fran intervient d’elle-même : elle parle du garage d’Otto, et de sa suspicion portant sur Patrick et moi. Je prends mes précautions, disant que nous ne pouvons être sûrs de rien dans cette affaire dont nous ne maîtrissons pas les tenants et aboutissants… Mais c’est possible : je parle nommément de Patrick, du comportement incompréhensible de l’homme à la grenade près de la ferme abandonnée des Tulliver, qui était à deux doigts de le tuer, mais s’en est abstenu au dernier moment, se sacrifiant à la place ; je ne suis pas certaine de ce que j’ai vu ce soir, mais nous sommes tous amenés à questionner de la même manière le comportement de « La Brique », qui aurait pu massacrer Patrick, mais s’en est pourtant détourné… Ce n’est qu’une hypothèse, j’insiste – mais il serait suicidaire de ne pas en tenir compte. Patrick est là, mais s’est retiré dans un coin de la pièce, les yeux dans le vague, et toujours la tête de Moira dans une main et la Thompson dans l’autre ; il n’a semble-t-il guère fait attention à ce que j’ai dit… Que faire ? On avance qu’il faut voir à nouveau le docteur East – mais si la « taupe » qu’il nous demandait de débusquer est justement, même à son corps défendant, la personne même qu’il doit opérer, comment va-t-il réagir ? Peut-être faut-il quand même le contacter, en lui exposant la situation… Michael, à vrai dire, se demande si Patrick « survivra psychiquement » d’ici à son opération – et, à le voir, perdu dans la contemplation de la tête mutilée de Moira, on peut effectivement en douter… Mais je fais remarquer en définitive que, même si mes hypothèses concernant Patrick sont fondées sur les comportements étranges des sbires de Templesmith à son égard, Fran et moi aussi pouvons avoir été affectées de la même manière, sans le savoir nous non plus… Fran, vexée, me dit que je ne peux pas douter de sa motivation, mais je lui réponds que ce n’est pas la question : elle n’en serait pas forcément consciente elle non plus (et Templesmith aurait pu apprendre à travers elle l’adresse du garage d’Otto, qui justifie ses accusations), pas plus que Patrick… Mais je garde pour moi, en outre, des doutes quant à la vérité de ce que Fran nous a raconté quand nous l’avons trouvée dans le souterrain « infernal » (j’avais bien dû admettre, un peu plus tôt, qu’il nous était impossible d’être sûrs de quoi que ce soit à son égard – même si cette idée me déplaisait) ; je suspecte avant tout Patrick, malgré lui, mais ne peux rien exclure…

 

À suivre…

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