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Les Canots du Glen Carrig, de William H. Hodgson

Publié le par Nébal

Les Canots du Glen Carrig, de William H. Hodgson

HODGSON (William H.), Les Canots du Glen Carrig. Récit de leurs aventures en d’étranges lieux de la Terre suite au naufrage du vaisseau Glen Carrig sur un récif immergé des mers inconnues du Sud-Ouest ; récit fait par l’honorable John Winterstraw à son fils James Winterstraw en l’an 1757 et par celui-ci transcrit très proprement et légalement ci-après [The Boats of the ʺGlen Carrigʺ. Being an account of their Adventures in the Strange Places on the Earth, after the foundering of the good ship ʺGlen Carrigʺ through striking upon a hidden rock in the unknown seas to the Southward. As told by John Winterstraw, Gent., to his son James Winterstraw, in the year 1757, and by him committed very properly and legibly to manuscript], traduit de l’anglais par Jacques Parsons, préface de Brian Stableford [traduite de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel], Rennes, Terre de Brume, coll. Terres Fantastiques, [1907, 1971] 2004, 183 p.

 

Suite de ma découverte, petit à petit, des œuvres de William Hope Hodgson, avec Les Canots du Glen Carrig, qui fut en 1907 son premier roman à être publié, et témoignait déjà de la prédilection de l’auteur pour le genre si particulier de l’horreur maritime (qui allait déboucher sur d’autres œuvres bien sûr, comme le roman Les Pirates fantômes ou la plupart des nouvelles de L’Horreur tropicale, pour m’en tenir à ce que j’en ai lu ; sans doute faut-il y rajouter au moins La Chose dans les algues, que je lirai un de ces jours – peut-être aussi y a-t-il d’autres choses dans ce goût-là qui n’ont jamais été traduites ?) ; à vrai dire, on associe aujourd’hui instinctivement le nom de William Hope Hodgson à ce sous-genre spécifique, lié à la propre expérience de l’auteur, qui s’était engagé comme mousse à l’âge de 14 ans, pour vivre la vie de marin pendant huit ans – une expérience marquante à n’en pas douter, passablement traumatisante aussi, sans doute…

 

Pourtant, il faut préciser une chose quant à cette publication, qui en éclaire le sens, autant que le sens de l’œuvre de Hodgson au sens large. Le roman ayant été publié avant tout autre, en 1907, on y voyait logiquement le premier roman écrit par l’auteur, en supposant que les romans suivants, autrement plus ambitieux à bien des égards (La Maison au bord du monde, Le Pays de la nuit, et, pour revenir à l’horreur maritime, Les Pirates fantômes), avaient été écrits ultérieurement – témoignant chez l’auteur de l’élargissement de ses sujets et de ses champs d’investigation, et sans doute, paradoxalement ou pas, d’une voix plus personnelle, dépassant les seuls clichés de l’horreur maritime. Pourtant, c’est là une erreur : Brian Stableford, dans sa très pertinente et utile préface, reprend en effet les travaux essentiels de Sam Gafford, peut-être le plus grand spécialiste de William Hope Hodgson (et par ailleurs auteur d’une très jolie nouvelle « lovecraftienne » figurant dans Black Wings of Cthulhu, je vous en causerai bientôt), qui ont permis de déterminer que les choses se sont passées dans l’ordre contraire… En fait, les trois romans cités avaient tous été écrits avant la rédaction de Les Canots du Glen Carrig. Ils avaient été soumis avant l’écriture de ce dernier… et rejetés. En fait, c’est justement la raison pour laquelle Hodgson s’est embarqué (aha) dans l’écriture de Les Canots du Glen Carrig : ce roman, étant plus court et plus stéréotypé, correspondait bien davantage aux attentes d’un lectorat aisément ciblé, qui savait ce qu’il voulait ; l’auteur, pour sa première exploration romanesque (publiée) de l’horreur maritime dont on ne le détachera pas ultérieurement, s’est donc en fait plié à des exigences éditoriales à mille lieues de ses véritables ambitions en matière de littérature fantastique… D’où un roman plus court, d’une approche plus aisée, plus classique aussi à bien des égards – et d’une ambition incomparablement moindre. Comme de juste dans un cas pareil, ce roman a quant à lui été accepté… Il s’avèrerait ainsi déterminant pour la suite des opérations, et si son succès relatif autoriserait enfin Hodgson à publier les trois romans précités, plus personnels, il n’en confirmerait pas moins, même si peut-être davantage aux yeux des lecteurs ultérieurs qu’à ceux de ses contemporains, l’association dès lors irrémédiable entre l’auteur et le sujet maritime, avec ses monstres tentaculaires et ses algues envahissantes… Certes, il ne faut sans doute pas s’arrêter uniquement aux romans, et, à l’époque en tout cas, les nouvelles consacrées au « détective de l’étrange » Thomas Carnacki ont sans doute montré que William Hope Hodgson pouvait très bien se passer de bateaux… Mais Les Canots du Glen Carrig tient bien, pour sa part, du condensé du thème, intégrant dans son format somme toute assez court à peu près tout ce que l’on peut concevoir dans le sous-genre.

 

Cela ne signifie pas tout à fait, pour autant, que Hodgson n’y exprime pas sa voix : au-delà même du seul cadre maritime, rendu plus « réaliste » chez lui par son expérience de huit ans dans la marine – et passant notamment par un emploi très technique du jardon marin, qui peut à bon droit faire décrocher le lecteur lambda tel que votre serviteur, tout en constituant un outil d’ambiance à l’efficacité indéniable (notons que le schéma d’un bateau figurant en tête du roman ne se montre guère utile à l’appréhension de cette dimension – le vocabulaire nautique employé étant en fait d’un autre ordre, notamment en ce qu’il renvoie plus à des actions qu’à des objets, outre que le Glen Carrig a déjà coulé quand le roman débute, et qu’il faudra donc attendre un bon moment avant de retrouver un voilier dans ses pages…) –, il faut ici mettre en valeur un aspect… qui disparaît totalement à la traduction ! Ainsi que le long sous-titre en témoigne, le récit qui est ici livré est censé avoir été couché sur le papier en 1757 par le fils du narrateur, laissant supposer que les événements décrits se sont déroulés vers le début du XVIIIe siècle ; on n’en a pourtant guère l’impression, à lire ce roman dans la traduction de Jacques Parsons… Et pour cause : il a semble-t-il choisi de se passer de cet aspect (ou est-ce une exigence éditoriale ?), et le texte français n’a ainsi peu ou prou rien à voir avec la langue délibérément « archaïque » ou du moins « datée » du texte original ! Certes, la réussite de Hodgson à cet égard a été plutôt contestée, et sans doute s’était-il montré maladroit dans cette (relative) ambition ; mais que cet aspect ait ainsi été sacrifié dans la traduction me laisse passablement perplexe… Le fait est que, dans le roman tel qu’il est paru en français, rien, absolument rien, ne renvoie à ce cadre temporel spécifié dans le sous-titre – à tel point que je me suis bientôt demandé à quoi bon cette précision : l’âge des grands voiliers, peut-être ? Mais c’est un peu léger… D’autant que les choix de traduction ont semble-t-il concerné un autre aspect : ainsi que le sous-titre, là encore, le laisse entendre, le narrateur n’est pas un marin, ce n’est pas un membre de l’équipage : le gentleman John Winterstraw est un passager du Glen Carrig. Certes, un aspect crucial de son récit porte sur son assimilation, assez vite somme toute, à ce cadre qui n’est pas « naturellement » le sien, la catastrophe et les épreuves partagées ensemble impliquant bien vite que tous à bord des canots se serrent les coudes, en faisant fi des préjugés de « classe » (à défaut d’un terme plus précis et approprié). Mais sa langue n’a ici pas grand-chose d’un gentleman, même retourné chez lui depuis fort longtemps, bien après les drames qu’il rapporte… Ce n’est d’ailleurs qu’au tout dernier chapitre du roman que sa position sociale s’exprime sans la moindre ambiguïté. En fait, de ces différents aspects qui devraient singulariser le récit (et qui le font semble-t-il en anglais, quand bien même avec une certaine maladresse), il ne ressort ici qu’un seul vague trait stylistique : le choix de ne pas recourir aux dialogues, mais de rapporter les conversations indirectement. C’est peu… Et, pour le coup, c’est d’autant plus incompréhensible que le texte français, en l’état, n’est de toute façon pas exempt lui-même de lourdeurs, loin de là, et qui plus est d’une pauvreté stylistique dont on peut douter qu’elle soit vraiment préférable à la maladresse éventuelle du texte original…

 

Venons-en tout de même au récit – à la première personne, donc, même si la retranscription est bien ultérieure aux faits. On peut d’ailleurs se demander si elle est complète – car le roman démarre sur les chapeaux de roue : non seulement le Glen Carrig, dont on ne saura rien de plus, a-t-il déjà fait naufrage à la première page du roman, mais, en outre, la plume même du narrateur entame le récit tel qu’il est rapporté ici in media res : « Cela faisait maintenant cinq jours que nous nous trouvions à bord de ces canots et que nous n’apercevions aucune terre. » Mais c’est d’un à-propos certain quant à la forme adoptée par ces premiers chapitres – dont on suppose qu’ils ont été ajoutés plus tard, voire au dernier moment, pour compléter le récit ultérieur plus ample et « lié », en lui conférant un volume plus propice à la publication… Ces premiers chapitres tiennent en effet du concentré d’horreur maritime : les conditions infernales subies par les naufragés prennent bientôt une teinte plus sinistre encore, avec ces rencontres lapidaires avec des créatures improbables et effrayantes, sur des îles que l’on supposait désertes et qui auraient mieux fait de l’être… Le rythme est dès lors extrêmement rapide dans ces premiers chapitres, Hodgson jouant justement de ce laconisme inquiet et inapte à la description pour susciter l’horreur maritime ; à vrai dire, j’ai trouvé que ces premiers chapitres avaient quelque chose de nouvelles à part entière, tant le liant est mince – cela m’a renvoyé notamment à « L’Horreur tropicale », dans le recueil du même nom : une nouvelle centrée sur l’instant, sur la scène précise, se passant autant de préalables que de suites, et évitant ainsi l’écueil de l’explication, au point d’en être sans doute quelque peu abstraite. En fait, c’est probablement ce que j’ai préféré dans ce roman – aussi étrange que cela puisse paraître, et je n’avais pas manqué d’être décontenancé par ce rythme étrange lors de ma lecture ; je redoutais alors que cette formule soit employée jusqu’à la conclusion du roman, et que cela devienne vite lassant… Je me trompais du tout au tout – mais, d’une certaine manière, je le regrette.

 

En effet, ces premiers chapitres secs et expéditifs, après une transition évoquant une tempête (menaçante certes, voire horrible, mais « naturelle », c’est déjà ça), laissent la place à une trame plus ample et suivie, qui reprend des éléments des premiers chapitres (les apparitions subites et effrayantes de créatures monstrueuses, de préférence avec des tentacules, encore que les crabes géants y aient aussi leur part), mais dilate le récit d’une manière étonnante… et hélas assez vite ennuyeuse. Les canots ont trouvé un refuge temporaire sur une petite île, entourée d’algues, un véritable herbier – sans doute est-ce pourquoi la quatrième de couverture évoque la Mer des Sargasses, mais sauf erreur ce terme ou quelque autre que ce soit ne figure pas dans le roman. Nos hommes, quoi qu’il en soit, découvrent bientôt, à distance, un voilier en bon état, et de toute évidence habité (par des humains, ouf) ; le problème est que le navire est paralysé par les algues, d’une densité telle qu’elles prohibent tout mouvement – et nous apprendrons ultérieurement que le bateau est dans cette absurde situation… depuis sept ans ! Situation qui ne se contente toutefois pas d’être absurde : un poulpe géant, des crabes qui le sont tout autant, d’étranges créatures humanoïdes empruntant autant à la limace qu’à la pieuvre (un certain gentleman de Providence a dû s’y reconnaître, quoi qu’il ait pu en dire), maintiennent le navire prisonnier dans un état de siège constant… qui n’en facilite bien sûr pas l’abord.

 

Or les rescapés du Glen Carrig – et ce sans ambiguïté aucune, ils semblent ici portés par une sincère générosité, un devoir d’assistance et d’entraide unissant les marins par-delà leurs différences – entendent bien venir au secours des prisonniers. D’où l’élaboration – d’abord sur une suggestion du narrateur, d’ailleurs – de complexes machineries permettant, dans un premier temps, de communiquer, au moins, avec le navire, puis, peut-être, de sauver ses passagers de leur prison flottante ? À moins bien sûr que ce ne soit la « prison » qui change de statut, permettant de sauver tout le monde… Hélas, ces longs chapitres consacrés à la construction de « l’arc géant » puis d’un cerf-volant hors normes, m’ont paru considérablement ennuyeux – qu’ils soient épicés de rencontres, de combats le cas échéant, de simples aperçus le plus souvent, avec la faune impie de l’herbier, n’y change en fin de compte pas grand-chose. Là où le récit, dans les premiers chapitres (semble-t-il rajoutés après coup, donc), avait quelque chose de concentré voire d’expédié, la dilatation qui suit m’a bien davantage lassé – d’autant que Hodgson semble étrangement tirer à la ligne, en s’étendant sur des micro-événements en rien utiles au propos (et pas davantage à l’ambiance en ce qui me concerne) et par ailleurs d’une précision vaguement agaçante : chaque fois qu’un marin mange, boit une rasade de rhum, fume pour se détendre, prend son quart, va se coucher, etc., le récit du gentleman ne manque pas de le mentionner, au point où cela devient franchement pénible…

 

Le rythme des tout derniers chapitres, étrangement, rejoint dans un sens celui des tout premiers : une fois la communication véritablement établie avec le vaisseau prisonnier des algues, les événements se précipitent à nouveau – jusqu’à une conclusion très lapidaire. La découverte du quotidien de ces naufragés de longue date ravive un temps l’intérêt du lecteur, cependant bientôt endormi de nouveau, notamment quand s’y greffe un ersatz de romance parfaitement superflu (mais sans doute attendu, donc, par le lectorat cible du roman, et peu importe que ce « passage obligé », dans pareil cadre, ait quelque chose de hautement improbable sinon carrément absurde). Le principal intérêt, encore une fois, de ces dernières scènes, est probablement la singularisation du statut social du narrateur – délibérément peut-être, je ne doute pas que le récit, et à raison, ait jusqu’alors insisté sur son assimilation à l’équipage du Glen Carrig, le danger permanent anéantissant les distinctions sociales qu’impose autrement la « civilisation », laquelle n’a effectivement rien à faire ici… Mais c’est peut-être le seul moment du roman où le narrateur a véritablement une voix.

 

Mentionnons à cet égard un autre trait saillant du roman, et qui porte sur les noms propres. Si nous savons, en raison du sous-titre seulement (le roman n’y revient pas ensuite, de quelque manière que ce soit), que le narrateur est un gentleman du nom de John Winterstraw (peut-être son statut social perce-t-il très vaguement à l’occasion, encore que l’on n’en prenne véritablement conscience qu’après coup – ainsi quand il remplit la fonction de scribe pour l’équipage, ou encore quand, les marins ayant déniché des armes, ils lui confient sans l’ombre d’une hésitation la meilleure, un sabre d’abordage…), la quasi-totalité des autres personnages ne sont pas nommés. Tout au plus quelques figures secondaires – souvent, si je ne m’abuse, de jeunes marins, des mousses le cas échéant, éventuellement promis à un sort tragique – se voient-elles accorder un prénom sans autre caractérisation (Job, Jessop, George…).

 

Le personnage principal du roman (narrateur mis à part), ainsi, n’est pas nommé : il s’agit du maître d’équipage du Glen Carrig, qui fait office de capitaine pour les naufragés (il dirige clairement l’activité des marins sur un des deux canots, la déléguant à quelqu’un d’autre pour le second). Il est vrai que le personnage est à maints égards défini par sa seule fonction… Pourtant, il y a peut-être quelque chose de plus ; car le maître d’équipage remplit au mieux ce rôle, à la perfection, même : cet « officier de secours » est d’une pertinence de tous les instants, sachant s’ouvrir aux conseils qu’on lui fait parfois (dont bien sûr le narrateur, les deux hommes éprouvant une solidarité et un respect mutuel ne s’embarrassant là encore en rien des préjugés d’ordre social), sachant autrement imposer son autorité quand c’est nécessaire ; il prend les bonnes décisions, se montre aussi courageux que juste et généreux, bref, il incarne, jusque dans son anonymat, le modèle, peut-être même le type idéal (par essence inaccessible, pourtant), de l’officier de marine compétent et sympathique – y compris face à l’horreur impie qui les affecte tous, et lui pas moins que ses hommes.

 

Seul un autre personnage est véritablement nommé… et c’est, sans surprise, Mary Madison, la jeune fille prisonnière des algues (et qui n’a donc rien connu du monde depuis qu’elle a l’âge de douze ans), qui ne manquera pas de tomber amoureuse de notre narrateur (on apprend alors seulement qu’il a vingt-trois ans pour sa part), lequel ne dissimule en rien la réciprocité de ces sentiments – à terme, bien sûr, ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d’enfants… Ce que je n’ai pu m’empêcher de trouver un brin navrant. Une note supplémentaire, ici, portant sur la traduction : dans le récit de John Winterstraw, on trouve très souvent, pour désigner le personnage, « damoiselle Mary Madison ». « Damoiselle » ? Sérieux ? La chasse aux « archaïsmes » opérée par le traducteur en a laissé un très gros ici (probablement plus gros en français, d'ailleurs), et vraiment hors de propos…

 

Bilan guère satisfaisant dans l’ensemble, on s’en doute… Le roman pèche par trop d’aspects à mes yeux. Certes, aucun des livres de William Hope Hodgson que j’avais lus au préalable ne m’avait convaincu de bout en bout : que ce soit dans L’Horreur tropicale, Les Pirates fantômes, ou même La Maison au bord du monde, j’avais toujours relevé des défauts, çà et là – des défauts qu’il me semblait important de noter, mais qui n’étaient pas prégnants au point de saborder l’intérêt global de ces bouquins ; et j’avais trouvé les deux romans mentionnés remarquables à bien des égards, régulièrement visionnaires, et bénéficiant par ailleurs d’une voix indéniable et qui leur était propre. Je tends à croire que c’est le défaut de cette voix, ici, qui nuit au roman – s’expliquant semble-t-il par les conditions de rédaction et de publication de cet opus délibérément « commercial », puis par les partis-pris de sa traduction. Je ne le rejette pas pour autant en bloc, et, comme de juste, les amateurs d’horreur maritime y auront déjà jeté un œil, les simples curieux pourraient très bien le faire sans perdre totalement leur temps… Les premiers chapitres, dans leur laconisme, et quelques autres séquences ultérieurement, sont bien à même d’emporter l’adhésion du lecteur désireux de se distraire. Mais il lui manque clairement une voix, une personnalité – et peut-être d’autant plus dans cette traduction française, donc. Une déception, oui… qui ne m’empêchera cependant pas de poursuivre l’expérience, j’ai trois autres Hodgson dans ma bibliothèque de chevet, et ils y passeront bien un de ces jours – ma curiosité demeure sincère, à l’égard de cet auteur hors-normes, qui gagne à mettre en avant sa singularité et son talent de précurseur. Ce qu’il ne fait hélas guère ici…

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L
Pour l'avoir lu il y a quelque deux ans, j'ai effectivement le souvenir que le début est assez glaçant mais que ça s'embourbe (sans jeu de mot, promis) à partir du moment où les personnage s'installent dans l'île.<br /> Je serais curieux de lire plus de nouvelles de Hodgson - j'ai lu quelques Carnacki, mais le genre "détective de l'occulte" est un peu limité, même si amusant à petite dose.
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N
Carnacki, je lirai ça, mais ce n'est effectivement pas ce qui m'attire le plus - même chose pour les John Silence d'Algernon Blackwood, d'ailleurs.