Pluie noire, de Shôhei Imamura
Titre : Pluie noire
Titre original : 黒い雨 (Kuroi ame)
Titre alternatif : Black Rain (international)
Réalisateur : Imamura Shôhei
Année : 1989
Pays : Japon
Durée : 123 min.
Acteurs principaux : Tanaka Yoshiko, Kitamura Kazuo, Ichihara Etsuko, Ozawa Shôichi, Miki Norihei, Ishida Keisuke…
IMAMURA, QUE JE NE CONNAIS PAS ASSEZ
Parmi les réalisateurs nippons au succès mondial, Imamura Shôhei s’impose comme un des plus étonnants à avoir succédé à la première vague internationale de cinéma japonais – focalisée sur les Kurosawa Akira, Mizoguchi Kenji et Ozu Yasujiro. Avec son contemporain tout aussi brillant Oshima Nagisa, et d’autres peut-être moins connus, on en a fait un pilier de la « Nouvelle Vague japonaise » – qui emprunte sa dénomination à la « Nouvelle Vague » française, tout en s’en distinguant radicalement, et en se montrant en définitive bien moins rigide… et bien plus pertinente, mais ceci n’engage que cet ignare de moi.
Quoi qu’il en soit, Imamura a – étonnamment – su s’exporter. Il fait partie du cercle relativement retreint de réalisateurs ayant obtenu deux fois la Palme d’Or à Cannes – pour La Ballade de Narayama (1983) et L’Anguille (1997) –, et je me souviens encore qu’à la sortie de De l’eau tiède sous un pont rouge (2001 – déjà !), plus d’un avait pronostiqué qu’il en gagnerait une troisième… Ce qui n’a pas eu lieu. Mais peu importe.
Comme tant de réalisateurs japonais, qu’ils soient d’ores et déjà envisagés comme des « classiques » ou pas, il a livré une œuvre abondante, dont je ne connais pour l’heure que les échos les plus tonitruants – à savoir ces deux Palmes d’Or… J’ai beaucoup aimé L’Anguille (d’après une nouvelle de Yoshimura Akira, que je n’ai pas lue), mais j’ai adoré La Ballade de Narayama – ce qui m’a amené, tant qu’à faire, à lire le roman originel, de Fukazawa Shichirô (excellent lui aussi) ; mais pas à regarder sa première adaptation, par Kinoshita Keisuke, visiblement très différente. L’approche délibérément « anthropologique » du film d’Imamura – dimension que l’on trouve également dans le roman, mais avec des connotations différentes sans doute – m’a tout particulièrement parlé : tourné à la façon d’un documentaire matérialisant en images fortes la rudesse et la crudité d’un monde sauvage et hostile, c’est là une œuvre de tout premier ordre, de celles qui produisent sur le spectateur un effet inoubliable.
C’était sans doute une raison plus que suffisante pour poursuivre l’exploration de la filmographie du réalisateur, en creusant un peu ; je m’étais procuré il y a quelque temps de cela, outre De l’eau tiède sous un pont rouge, les deux films qui précédaient immédiatement La Ballade de Narayama, à savoir La Vengeance est à moi et Eijanaika… sans pour autant trouver l’occasion de les regarder. Pas davantage pour ce qui est de son adaptation du très chouette roman de Nosaka Akiyuki Les Pornographes, sous le titre Le Pornographe (introduction à l’anthropologie), un peu plus vieux. Il faudra…
PLUIE NOIRE… ET DES MALENTENDUS
Et c’est finalement, de manière très aléatoire – les envies d’un soir – avec Pluie noire que j’approfondis un peu le sujet. Pluie noire également est une adaptation de roman – en l’espèce celui, éponyme, de Masuji Ibuse (que j’ai également dans ma bibliothèque à lire…), qui a connu un grand succès en son temps (il est sorti en 1965) et par la suite (le film n'est pas en reste, qui a connu un beau succès critique, et a été doublement récompensé à Cannes, s'il n'a pas cette fois remporté la Palme d'Or...). C’était l’occasion, pour Imamura, de traiter à nouveau d’un tabou nippon, mais d’un ordre très particulier – et qui, aujourd’hui encore, reste difficile à traiter là-bas. Et pour cause : il s’agit d’évoquer le bombardement atomique de Hiroshima le 6 août 1945… et, plus encore, ses suites à très court terme.
Faussement vieux
Et mon visionnage a débuté sur un énorme malentendu : le visuel (moche) de la jaquette, les photographies du film, avec leur noir et blanc un peu sale et granuleux, m’avaient amené, instinctivement, à supposer qu’il s’agissait là d’un film relativement ancien dans l’œuvre d’Imamura… Mais pas du tout ! Manipulé, le Nébal – et d’autres aussi peut-être : le film date en fait de 1989 – il est donc postérieur à La Ballade de Narayama…
Mais les choix techniques du réalisateur, qui n’ont à l’évidence rien d’innocent, forgent au préalable cette image faussée, qui questionne ainsi d’emblée la possibilité de la reconstitution historique – a fortiori d’un événement aussi singulier, et aussi horrible…
En fait, ce noir et blanc un peu sale, ce cadre éventuellement tremblant, mais s’inscrivant dans un montage sobre, l’emploi de la lumière, l’allure même des acteurs sinon leur jeu (à voir), sont autant de moyens de leurrer le spectateur – éventuellement en pleine connaissance de cause, là n'est pas la question ; il n’y a guère que la bande son qui, délibérément sans doute, ne joue peut-être pas ce jeu jusqu’au bout…
Mais l’impact demeure – qui renvoie sans doute à La Ballade de Narayama, et peut-être à d’autres œuvres antérieures réalisées (ou du moins présentées) dans une optique anthropologique. Ce choix s’avère donc bien vite très pertinent – et n’a rien d’une affectation.
Ce qui donne l’orientation du film dans ses premières séquences – qui, là encore, font preuve d’une singularité et d’une intelligence, cinématographique, narrative ou historique, qui hissent sans ambiguïté le film bien au-dessus des seuls clichés d’un cinéma-vérité plus ou moins sincère, et sans doute à craindre avec un sujet pareil.
Pas Hiroshima à proprement parler
En effet, oubliez l’affiche – ou son slogan : Pluie noire n’est pas un film sur Hiroshima – Hiroshima et son bombardement ne sont que des points de départ ; le film y consacre une dizaine de minutes à peine, au tout début – allez, un quart d’heure tout au plus… Par la suite, on y reviendra occasionnellement (deux flashbacks, je crois), mais guère longtemps à chaque fois. L’essentiel du film se déroule en fait cinq ans plus tard, et dans une campagne finalement assez souriante… de prime abord.
Contraste, bien sûr, avec la ville anéantie par l’atome… Mais, fidèle à son optique quasi documentaire, et forcément conscient des périls du sujet, Imamura adopte alors un dispositif cinématographique particulier, en usant – à une exception près, la seule image du champignon nucléaire de tout le film, qui arbore sans qu’on y appuie quelque chose d’une menace surnaturelle, démoniaque – de plans resserrés et d’une grande sobriété, à hauteur d’homme. Imamura évite ainsi tout pathos de mauvais goût, sans pour autant cacher pudiquement le drame – bientôt, les victimes apparaissent à l’écran, les morts carbonisés, peu ou prou en cendres, et les survivants pour un temps, la chair brûlée, fondue, flasque, comme autant de créatures de cauchemar (un papier lu avant de rédiger cet article mentionnait les zombies de George A. Romero, et c’est probablement pertinent – ceux de La Nuit des morts-vivants au premier chef, les deux films disposant de cette même approche quasi documentaire), et peut-être plus cauchemardesques encore… car toujours humaines.
LE JOUR DE L’ÉCLAIR-QUI-TUE
Au moment de l’explosion, les Shizuma, Shigematsu (Kitamura Kazuo, bonhomme, parfait) et Shigeko (Ichihara Etsuko), se trouvaient à Hiroshima, où ils habitaient ; leur nièce, Yasuko (Tanaka Yoshiko, lumineuse), venait justement leur rendre visite ce jour-là… Les Shizuma sont aux premières loges quand frappe la bombe (l'explosion n'est perçue qu'indirectement, au travers d'une foule ballotée par le souffle), mais s’en tirent sans trop de blessures – de blessures visibles du moins, car les victimes de Hiroshima n’ont alors en rien conscience de la menace sourde des radiations… Yasuko, qui était à bord d’une petite barque lors de l’Éclair (toujours ou presque qualifié ainsi, éventuellement en précisant Éclair-qui-tue par la suite), ne subit pas à proprement parler l’explosion, mais est souillée par une pluie noire qui en résulte, phénomène de bien mauvais augure et sans doute pas très bien compris… Après quoi, l’oncle, la tante et la nièce errent toute la journée dans une Hiroshima volatilisée, hantée par les victimes atterrées, et en proie aux flammes – l’incendie, conséquence immédiate du bombardement, est tout particulièrement à craindre…
CINQ ANS APRÈS
Mais cinq années passent. Nous sommes à la campagne, et le Japon a changé (même loin des villes). La guerre est terminée depuis « longtemps », et pourrait n’être réduite qu’à un bien triste souvenir, si ses séquelles n’étaient pas palpables au quotidien.
Un personnage exprime bien cette dimension, tragicomique et à l’origine de scènes que l’on hésite à qualifier de drôles ou de déchirantes – peut-être parce qu’elles sont les deux à la fois : il s’agit de Yuichi, un jeune homme habile de ses mains, sculpteur émérite dans un genre grotesque qui n’est pas sans charme… mais qui perd la tête au moindre bruit de moteur (heureusement assez rare dans sa campagne) : possédé par le démon militaire, il perçoit dans ces bruits mécaniques autant de vrombissements des chars d’assauts américains – il n’a alors d’autre choix que d’obéir aux ordres intraitables de ses supérieurs, et de se jeter sous les chenilles imaginaires pour y faire sauter une bombe hypothétique : « Mission accomplie ! » Scènes cocasses, burlesques, et pourtant terribles quant à leurs implications...
Yuichi tient du traumatisme visible – même s’il n’est qu’occasionnel. En cinq années, cependant, on en a appris davantage concernant ce qui s’est passé à Hiroshima… Et si des interrogations essentielles demeurent (dont la plus douloureuse, la plus lancinante : « Pourquoi ont-ils fait ça ? »), la réalité de la menace des radiations, malgré nombre de zones d’ombre, est globalement un fait connu : les Shizuma, comme tant d’autres, sont des hibakusha, reconnus comme tels, des « victimes de la bombe », des irradiés – autant dire, même si le cadre bucolique qui est désormais le leur, dans une campagne qui pourrait être de carte postale, ne semble tout d’abord pas affecté par cette dimension, autant dire donc qu’ils sont tous autant de morts en sursis…
LE MAL DES RADIATIONS
Car les morts s’accumulent toujours – les irradiés, fatalement, développent à terme une maladie, le véritable poison de l’Éclair-qui-tue, et meurent quoi qu’on fasse ; il est vrai que la médecine est largement désarmée, avec ses docteurs qui martèlent que « tout est affaire de volonté, même la maladie »… Mangez donc de ces légumes ! Surtout, ne forcez pas trop ! Cette dernière injonction passe d'ailleurs mal auprès de certains, pour qui les irradiés ont finalement la belle vie… On peut tenter de faire appel à d’autres garants, bien sûr – dans la foi, ou la magie : Shigeko, bonne femme superstitieuse, a recours à une médium dont la nature de charlatan ne fait pourtant aucun doute aux yeux de Shigematsu…
Mais le mal des radiations, s’il est grossièrement conçu, si l’on a globalement conscience de sa menace, n’est pas défini avec précision. On s’étonne – les irradiés « du moment », tels les Shizuma – que, en bien des occasions, il se trouve des « irradiés d’après », pas présents au moment même de l’explosion mais ayant parcouru les lieux sinistrés assez rapidement ensuite, qui meurent précocement, avant ceux que l’on aurait cru être les premières victimes… lesquelles, comme de juste, éprouvent alors un vague sentiment de culpabilité, à rester ainsi plus longtemps en arrière.
L’enchaînement des funérailles, avec leurs prières répétitives et plus ou moins sincères (Shigematsu, que l’on contraint de les lire, n’est sans doute pas le plus dévot des hommes, s'il a ses propres croyances, c'est-à-dire ses propres illusions), marque l’écoulement du temps – impitoyable, mais sans esbroufe, avec une simplicité lapidaire dans l’exposition qui ne rend ces scènes que plus absurdes, et donc tragiques…
LE DESTIN DE YASUKO
Ce qui illustre cependant, tout à la fois l’horreur des radiations et la méconnaissance que l’on en a, c’est le cas de Yasuko. La jeune femme va sur ses 25 ans, et est charmante comme tout. Elle vit, depuis Hiroshima, à la campagne, auprès de son oncle et de sa tante (sa mère, la sœur de Shigematsu, est morte à sa naissance ; quant à son père, brièvement entraperçu dans le film, elle n’a guère de relations avec lui…). Mais les Shizuma désespèrent de la marier un jour – car c’est là le seul moyen de concevoir pour elle un avenir, et le débonnaire bonhomme et sa gentille épouse envisagent Yasuko comme leur propre fille, celle qu’ils n’ont jamais eue… Mais personne ne veut épouser Yasuko – dans ce système de mariages arrangés où les Shizuma consultent nombre d’intermédiaires. Yasuko… Elle était à Hiroshima ! Elle a subi de plein fouet l’Éclair ! Elle tombera forcément malade – voire, et c'est bien pire encore, elle ne peut qu’être stérile !
Aussi les désillusions s’enchaînent-elles… au grand dam des Shizuma, et peut-être davantage que de Yasuko elle-même. Shigematsu n’en revient pas de ces rejets multiples ; il est obnubilé par cet ultime argument : mais non, elle n’a pas été irradiée ! Elle n’était pas vraiment là sur le moment… Tout ce qu’elle en a subi, c’est cette « pluie noire », et rien d’autre ! Elle n’est pas du tout irradiée ! Il n’en démord pas – et va jusqu’à fournir des « preuves » aux marieurs éventuels, ou directement aux beaux partis, probablement davantage encore à leurs familles : il recopie les passages de son journal et de celui de Yasuko qui traitent de la catastrophe – il va même jusqu’à les confier à un médecin pour expertise, supposant que le récit sincère de cette « pluie noire » suffira à convaincre le docteur de certifier la parfaite santé et la fécondité de Yasuko…
Bien sûr, le spectateur du film de 1989 sait ce qu’il en est… Et que ces journaux soient l'occasion de flashbacks oriente bien sûr notre ressenti. Oui, Yasuko est évidemment irradiée, elle tombera inévitablement malade, et…
Disons que Shigematsu à son tour, désarmé, sera amené à chercher un bien illusoire réconfort dans des actes de foi, aussi dénués de sens que la vie et la mort elles-mêmes.
Mais d’ici-là, les échecs amoureux de Yasuko – à supposer qu’il s’agisse d’amour – affectent probablement plus son oncle et sa tante qu’elle-même ; stoïque, si elle ne dit rien, Yasuko se doute bien de quelque chose. Et il n’y a rien d’étonnant, à cet égard, si elle ne trouve de véritable réconfort, tardif, qu’auprès de Yuichi – un autre traumatisé de guerre, au mal secret, mais qui, tout empêtré qu’il soit dans ses illusions d’assauts militaires, envisage peut-être la réalité pitoyable de son existence avec une lucidité faisant défaut aux aimables Shizuma…
TOUT SAUF UNILATÉRAL
Certes : Pluie noire n’est pas exactement un « feelgood movie »… Pour autant, il ne s’agit pas d’un film aussi unilatéral qu’on pourrait le croire, et, surtout, il sait se montrer suffisamment habile et juste pour éviter le pathos associé au sujet.
À vrai dire, il se montre d’autant plus pertinent à cet égard que, dans son optique quasi documentaire, il sait ménager des moments lumineux – dans ce cadre bucolique, où la bande de vieux copains irradiés passe ses journées à lézarder au bord d’un étang et à taquiner la carpe, même pas pour la manger, mais pour s’assurer de ce qu’elle grandit et continuera à grandir... Cet environnement a quelque chose de souriant sans même être véritablement forcé – et la communauté villageoise, avec ses amitiés autant que ses vagues disputes, est pleinement humaine, elle n’a rien d’un sanatorium transitoire, vague étape mesquine séparant la vie de la mort, sans autre propos. Les irradiés sont des morts en sursis, oui, mais ils ne sont pas que cela. Et, aussi tragique au fond soit la condition d’un Yuichi au milieu des cancéreux, le sourire peut étrangement être de la partie quand il cède à ses fantasmes de combattant – le rire, même. La chute n’en est sans doute que plus terrible…
LA JUSTESSE DE LA RÉALISATION
Bien sûr, la technique va de pair. La réalisation d’Imamura est sobre, caractère qui ressort peut-être d’autant plus en raison de son usage à la fois inventif et académique (disons, entre les deux, faussement académique) du noir et blanc, un peu sale, et pourtant lumineux le cas échéant. Les « effets » de réalisation, au sens le plus visible, sont somme toute rares durant la majeure partie du film – ce qui participe sans doute de sa dignité.
Au fur et à mesure, cependant, Imamura glisse des plans plus inattendus, et probablement de plus en plus à mesure que le film progresse – dans la dernière demi-heure, tout particulièrement, où les funérailles gagnent en horreur à être narrées au travers de lugubres travellings... Jusqu’aux sublimes plans de la conclusion, où la composition de l’image, littéralement, évoque au sens le plus matériel de l’expression une « nature morte » s’insinuant dans la carte postale bucolique. Il faut sans doute mentionner ici une scène assez forte, et qui tranche sur les dispositifs globaux du film sans que cela paraisse incongru pour autant : le récit douloureux par Yuichi, en pleine lumière, spots pointés sur lui, de son traumatisme – en écho savoureusement et tristement grotesque du traumatisme insidieux des irradiés, contraints à attendre la mort, sans même savoir « pourquoi »…
LE MONDE ET LA BOMBE
Le film n’est d’ailleurs pas neutre à cet égard, s’il n’a pour autant rien d’un pamphlet. Forcément, en ce qu’il est plus un film sur le traumatisme de Hiroshima que sur Hiroshima à proprement parler…
La perspective de « l’après » domine, qui justifie ces allusions bienvenues mais jamais vraiment développées au conflit qui se déroulait alors en Corée, où un Truman n’excluait pas le recours une fois de plus à l’Éclair-qui-tue – manière sans doute de désigner sans le dire MacArthur, fervent partisan de l’emploi de la bombe, alors même qu’il dirigeait l’occupation américaine dans ce Japon anéanti par ladite bombe…
Par allusions, donc, on évoque un monde « d’après » la bombe, un monde assez idiot sans doute pour en faire de nouveau usage, mais où le stoïcisme des victimes n’en fait pas pour autant totalement des statistiques résignées. Peut-être ne pourront-elles pas faire grand-chose en définitive... Mais dire non, c'est déjà beaucoup.
Très beau film, donc. Dur sans doute, poignant assurément, subtil souvent, pertinent toujours. Encore une réussite d’Imamura Shôhei, confirmant bien qu’il me faudra sous peu creuser davantage dans sa filmographie…
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