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Gunnm, t. 6 : Le Chemin de la liberté (édition originale), de Yukito Kishiro

Publié le par Nébal

Gunnm, t. 6 : Le Chemin de la liberté (édition originale), de Yukito Kishiro

KISHIRO Yukito, Gunnm, t. 6 : Le Chemin de la liberté (édition originale), [銃夢, Gannmu], traduction depuis le japonais [par] David Deleule, Grenoble, Glénat, coll. Manga Seinen, [1990-1995, 2013] 2017, 217 p.

ONZE ANS PLUS TARD

 

Retour à Gunnm, le cultissime manga SF-action de Kishiro Yukito, après un tome 5 « édition originale » qui avait presque miraculeusement remonté le niveau après deux tomes fainéants et navrants consacrés au motorball ; la série était redevenue fun, même si le scénario n’avait sans doute rien d’exceptionnel, et le dessin redevenait brillant, atteignant peut-être même des sommets inégalés dans la série. Soulagé par ce retour en force, je n’ai guère hésité à me procurer ce tome 6 pour prolonger l’aventure.

 

Nous reprenons, mais assez brièvement, là où le tome 5 s’était arrêté : Gally a vaincu Zapan, auquel Desty Nova avait confié son corps de Berserker ; mais le combat a été dur, et, au final, il ne restait presque plus rien de Gally… Ceci étant, dans cet univers limite transhumaniste, ça n’est pas forcément un problème – on peut reconstruire… Sauf quand la législation de Zalem et des usines entre en jeu ? Gally, pour avoir fait usage d’une arme à feu, et qu’importe si c’était pour sauver Kuzutetsu, est considérée comme la pire des criminelles (hein, quoi ?) ; nul besoin d’un procès pour la condamner à voir ses restes broyés dans les usines, et bye bye Gally…

 

Sauf que. Alors même que ses débris avancent sur le tapis roulant fatal, la cyborg est contactée en rêve par Zalem – le moment idéal, comme vous vous en doutez, pour une de ces « offres qu’on ne peut pas refuser » : si Gally se met au service de Zalem, en acceptant de devenir un « Tuned » (a priori ce que les habitants de Kuzutetsu qualifient en frissonnant d’ « ange exterminateur »), elle vivra. Gally n’est guère disposée à vendre ainsi sa liberté (comme Florent Pagny, notre plus grand révolutionnaire à nous qu'on a), mais quand son interlocuteur, le bien nommé Bigot, explique qu’il s’agira pour elle de se mettre sur la piste du scientifique félon Desty Nova, elle tend l’oreille – et l’éventualité de remonter ainsi la piste de son cher Ido, mort dans le tome précédent, mais dont Desty Nova lui avait assuré qu’il était parfaitement dans ses cordes de le ressusciter, achève de la convaincre.

 

Et… Nouvelle ellipse. Déjà, l’essentiel du tome 5 s’était déroulé deux ans après les événements du tome 4 (de sinistre mémoire). Cette fois, c’est un bond de onze années que nous accomplissons – la mission de Gally semble demander beaucoup de temps, sans forcément entamer sa détermination…

 

IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST (DE KUZUTETSU)

 

… Et ce changement dans le temps s’accompagne aussi d’un changement dans l’espace. Fait inédit dans la série, quelques très brefs flashbacks exclus, ce tome 6 nous invite à quitter les limites de Kuzutetsu. Pas (encore ?) pour nous rendre sur Zalem, même si nous en avons exceptionnellement quelques très brefs aperçus : nous restons sur Terre (?), mais pour nous perdre dans les campagnes.

 

En effet, Kuzutetsu et (surtout) Zalem ont besoin de ressources (matériaux, nourriture) produites dans un réseau de fermes, de mines et d’usines autour de la Décharge. Une fois dépassées les frontières de Kuzutetsu (un mur d’eau infranchissable), le monde n’est plus que vastes plaines désertiques, où l’on trouve encore çà et là des vestiges du monde d’avant, et notamment des villes fantômes toutes de gratte-ciel arrogants et d’autant plus mesquins qu’ils ont été abandonnés de longue date. Çà et là, pourtant, il y a donc des fermes (mais on n’en voit pas ici), reliées à Kuzutetsu par un réseau de trains.

 

Bien sûr, dans un monde pareil, les ressources transportées par ces trains sont d’autant plus précieuses… et les brigands ne manquent pas en chemin, qui comptent mettre la main dessus. Les trains doivent donc être lourdement protégés par un contingent de mercenaires, dotés des meilleures armes et armures – mais, bien sûr, les usines n’ont pas confiance en eux : durant tout le temps de leur mission, les mercenaires ne peuvent pas se séparer de ces « prêts », et, viendraient-ils à s’éloigner un peu trop de la voie de chemin de fer, ils sont alors programmés pour exploser automatiquement…

 

Pourquoi une telle débauche de sécurité ? Eh bien, parce qu’il y a une nouvelle bande de pillards qui sévit sur la voie, le « Barjack », contrôlé par un mystérieux (…) Den. Ces hommes-là sont bien mieux équipés et bien plus redoutables que tous leurs « collègues ». Bien sûr, c’est ce qui intéresse Gally (renommé G1 par ses employeurs de Zalem, bravo) dans cette affaire : elle est sur la piste de Desty Nova…

 

Ce changement de cadre est une bonne idée, qui renouvelle le graphisme comme plus généralement l’atmosphère de la série. Nous quittons enfin les ruelles encombrées de Kuzutetsu (et, bon, les pistes de motorball…) pour un tout autre monde, ouvert – pas moins étouffant cependant, mais c’est cette fois l’angoisse des grands espaces déserts qui saisit les personnages et, peut-on supposer, le lecteur . Le thème du train, en outre, fait rejaillir bien des souvenirs associés à l’esthétique western, et c’est sans doute assez bien vu…

 

MAD GALLY

 

Ceci étant, vous savez très bien quelle est la référence essentielle : Mad Max, bien sûr… Ici, la BD ne dissimule rien de ses emprunts – et, du coup, le scénario sous cet angle ne brille certainement pas par son originalité. Quand le Barjack lance l’assaut sur le train, avec ses buggys qui bondissent sur les dunes, les jeux sont faits.

 

Mais bien faits ! Pour le coup, au-delà du clin d’œil très (vraiment très) appuyé, on sent un auteur qui s’amuse et communique son enthousiasme au lecteur. Les grands espaces offrent des opportunités de mise en scène de l’action que la fourmilière de Kuzutetsu n’autorisait pas. Et quand la ville fantôme entre en jeu, pour le coup plus inventive, en tout cas au plan graphique, de nouvelles opportunités encore apparaissent, dont Kishiro Yukito sait habilement tirer parti. Dans tous les cas, j’avoue avoir trouvé ça assez jubilatoire – un peu le sentiment que j’avais éprouvé en regardant tout récemment (et donc bien à la bourre) Mad Max Fury Road : c’est excessif, ça bouge en permanence, et c’est en même temps bourré de petites idées futées qui asseyent l’ambiance et contribuent à créer un véritable univers.

 

Mais la thématique « Mad Gally » ne s’arrête pas là, et doit sans doute être aussi envisagée… ben, au pied de la lettre, disons. Depuis le début de la série, Gally n’a cessé d’alterner entre deux attitudes : assumer son rôle de combattante, ou tenter de s’en détacher pour faire un pied de nez à tout déterminisme – une histoire de « liberté », qui n’a peut-être jamais été aussi affichée que dans le présent tome. Or, ici, même si, jouant de son harmonica, Gally n’a peut-être pas tout perdu de son éphémère carrière de rock star au Kansas (le bar des hunter-warriors, hein), elle tend globalement à se montrer plus froide et impitoyable – en fait, sur un mode qu’elle a hérité de sa tout aussi éphémère carrière dans le motorball…

 

Sauf que, cette fois, ça fait sens, ça marche. Parce que ça va bien plus loin : Gally s’assume en tueuse psychopathe, comme l’outil qu’elle est censée être au service de Zalem – elle clame qu’elle n’attend rien d’autre en ce monde que des occasions de se battre, d’éviscérer, de démembrer, de décapiter… Et elle le fait en arborant une mâchoire carnassière, mi prédatrice, mi sadique. Comme si, d’ailleurs, la justification première de son engagement de « tuned », à savoir retrouver Ido, n’avait plus grande importance.

 

Mais n’est-ce pas une façade ? Gally, au fond, n’est pas comme ça. Oh, sans doute ressent-elle bel et bien cette joie du combat, qui lui permet de s’oublier pour un temps, mais « l’ange exterminateur » a pourtant le cœur sur la main – ici, nous la voyons régulièrement contrevenir aux ordres émis par Zalem pour… faire le bien ?

COMPAGNONS DE ROUTE ET GUIGNOLADES

 

Car elle a des compagnons de route qui lui en offrent l’occasion. Gally n’est pas à proprement parler une de ces mercenaires que les usines embauchent pour protéger les précieux trains – et lesdits mercenaires le savent, qui flippent à la seule évocation de celle qui ne peut être qu’un « ange exterminateur » : tous ceux qui la côtoient de trop près meurent, c’est un fait.

 

Mais il y a donc ces mercenaires. Le danger étant immense, les tarifs sont élevés (la décision de les augmenter, au passage, est prise par ce connard de Vector, que nous avions vu dans les tomes 2 et 3) – au point où les usines ne manquent finalement pas de volontaires. Tous ne sont peut-être pas si compétents, cela dit…

 

Jorg, ainsi, fait figure de bon bougre mais passablement timoré – tout l’effraie, et Gally au premier chef. Mais c’est que sa famille se trouve dans une de ces lointaines fermes, alors… Les circonstances l’affectent – tout au long de l’album, il est celui dont les choix sont par nature biaisés par le monde extérieur, un personnage dont la fonction, d’une certaine manière, implique la sympathie, dans tous les sens du terme : bienveillance et souffrance.

 

Mais Jorg, par le hasard des affectations, s’est lié à un autre personnage, autrement plus « badass » : un certain Fogia Four, homme qui vient lui aussi de la cambrousse, et l’affiche – à la différence de 99,9 % des types que l’on croise à Kuzutetsu, il n’est pas « cyberisé » : que du naturel, pas de prothèses bizarres ! Il n’en est pas moins un combattant efficace – maîtrisant des techniques fort anciennes ; et comme on tend instinctivement à le sous-estimer du fait de son absence d’armure, de prothèses, etc., il peut faire de sacrés dégâts.

 

Il est arrogant, par contre... Il n’a peur de rien, et certainement pas de Gally ! Les remarques craintives de Jorg l’incitent à rivaliser avec la cyborg – en lui imposant sans cesse un duel dont elle n’a que faire, tant il est vain. Or Fogia Four est dur de la comprenette… et/ou persévérant ? Il a beau se faire démontrer la tronche à chaque fois, il remet toujours ça !

 

Ça pourrait être vaguement pénible… Et pourtant non, car le traitement de cette rivalité par Kishiro Yukito, la plupart du temps, s’avère pertinent, en tournant la chose à la guignolade, dans le récit comme dans le graphisme. Je crois que c’est un atout de ce tome 6, même si c’est peut-être à débattre : il y a beaucoup d’humour, cette fois, bien plus ai-je l’impression que dans tous les tomes précédents. Le dessin n’y est pas pour rien, car Fogia Four ne se contente pas, comme nombre de personnages dans cette série qui y accorde visiblement une grande attention, de bénéficier d’un « character design » irréprochable, qui lui confère d'emblée une personnalité et assure son identification immédiate, il est aussi l’occasion de dessins louchant davantage sur la caricature à force de bleus et bosses à tout va.

 

Une dimension, en fat, qui rejaillit sur Gally, dans ses traits les plus expressionnistes – mâchoire prédatrice, donc, mais pas seulement ; et j’avoue avoir trouvé amusant que Fogia Four, ruminant sa rancœur, ne cesse de la décrire comme « la fille avec la bouche en cul de poule », une chose que j’avais évoquée dès le premier tome… En fait, cela contribue à rendre les poses de pin-up de Gally (il y en a toujours de temps en temps, oui) plus « acceptables », car susceptibles d’être un peu raillées par l’auteur lui-même, derrière ses personnages.

 

(Bon, on a quand même toujours du gros machisme indéniable dans tout ça, avec par exemple Fogia Four lâchant cet argument massue, p. 140 : « J’vais pas nier que j’aime la castagne, mais certainement pas la guerre ! Surtout quand elle est faite par des femmes ! » Argument tellement pertinent qu’il laisse Gally sans voix, dites donc… Ça se confirme, après quelques autres trucs du même registre dans les tomes précédents : avoir une héroïne ultra badass ne protège en rien des bêtises sexistes – mais ça on le sait depuis longtemps.)

 

Bon, il y a une autre conséquence qui me parle moins : Gally et Fogia Four sont presque forcément amoureux, derrière leur rivalité de principe… De Fogia Four à Gally, ça n’a rien de bien étonnant, mais dans l’autre sens, ça m’a paru moins pertinent. Ceci dit, ça participe aussi du traitement humoristique de l’ensemble, avec ce gimmick du baiser qui s’annonce toujours mais ne se réalise jamais, parce que tout le monde se bastonne à côté. Avouons aussi que la toute dernière séquence, à cet égard, est plutôt réussie.

 

Cette dimension mise à part, le ton assez humoristique de ce tome 6 m’a plutôt parlé, et le trio de personnages suscite des scènes amusantes – pas que, mais souvent.

 

LA LIBERTÉ – ET UNE CAUSE AU NOM DE LAQUELLE SE BATTRE ?

 

Mais l’album n’est pas que gags. Bon, déjà, il est avant tout baston, ça bourrine sévère… Avec l’efficacité habituelle, et un surplus de techno-gore qui n’est pas pour me déplaire, d’autant qu’il prolonge les guignolades plus inoffensives de Fogia Four ne s’avouant jamais vaincu.

 

Parfois, le ton se montre plus sérieux – même si avec plus ou moins de réussite… Le thème de la liberté, surtout, revient souvent – je l’ai déjà évoqué, via Gally et via Jorg, mais cela va sans doute au-delà. Mettre ce titre de Chemin de la liberté en avant était donc plutôt bienvenu. On ne fait certes pas dans la philosophie de haut vol, et le trait est parfois un peu trop appuyé, mais ça reste globalement intéressant et pertinent, alors ne crachons pas dessus.

 

Il faut sans doute aussi relever une idée corollaire : celle de la cause pour laquelle on se bat. Gally, bien sûr, est amenée à se poser régulièrement cette question depuis les tout débuts de la série – la pulsion, l’argent, l’amour, la compétition… Tout y est passé. Ici, la quête de Desty Nova et/ou d’Ido relance la thématique en la rendant plus… « concrète », disons, via la soumission de l’héroïne à Zalem.

 

Mais cette idée s’exprime aussi dans un autre registre, dans ce tome 6 – concernant les intentions du Barjack. Je ne vous apprends rien, le monde de Gunnm est passablement nihiliste, et/ou cynique. Même le rêve de Yugo, dans les tomes 2 et 3, n’était pas totalement exempt de ces connotations fâcheuses – et Ido, avant même Gally, ne semblait pas faire mystère de ce que son activité de hunter-warrior n’était pas forcément motivée au premier chef par le désir de justice et de protection des siens, mais par la satisfaction d’une compulsion ultra-violente. Depuis cette époque, nous n’avons jamais eu l’occasion d’envisager les choses différemment, au fond.

 

Ici, pourtant, le thème ressurgit d’une manière un brin différente – concernant les intentions du Barjack. Les brigands pourraient être de simples connards cupides ; et ils le sont probablement, pour l’essentiel. Mais certains, en son sein, dont un certain colonel, mettent en avant une cause qui n’est peut-être pas (tout à fait) hypocrite : assurer l’indépendance de la surface contre l’exploitation et l’oppression de Zalem. Ce qui, toutes choses égales par ailleurs, serait sans doute une cause des plus légitime, à même de susciter la sympathie du lecteur, et peut-être même de certains personnages, dont Gally – qui ne lutte contre le Barjack, en théorie, que parce que Zalem, pour le coup très intéressée à l’affaire, le lui ordonne sans tenir le moindre compte de ce qu’elle pourrait bien en penser. Mais il faut y associer les méthodes, certes – cette vieille histoire de fin justifiant les moyens… Et, bien sûr, très concrètement ici, il faut y associer le personnage de Jorg. Il y a du potentiel dans tout ça – même si je n’ai aucune idée de ce que la suite de la BD en fera.

 

SUPER-TECHNIQUES DE COMBAT ET CATALOGUE D’ARMES À FEU

 

Bon, jusqu’ici, j’ai essentiellement mis en avant des choses positives. Mais tout n’est pas si bon dans ce tome 6, ne prétendons pas le contraire…

 

Déjà, une évidence : Gunnm est une BD d’action (sans déconner ?). Et l’action est bien au premier plan – autant dire le combat pour l’essentiel. Ce qui ne laisse pas forcément beaucoup de champ pour la « subtilité », hein... Cependant, comme dit plus haut, aussi bien les guignolades de Fogia Four que les moments plus sombres et réfléchis (il y en a quand même un peu, si, si) sont bien gérés, et le tome est finalement assez équilibré à cet égard. Il bénéficie en outre d’un graphisme toujours au top, qui peut à l’occasion (à l’occasion seulement) rattraper un scénario certes pas bien épais dans l’ensemble. Les « petites idées » émaillant le récit de même, heureusement.

 

Mais cette action a quelques implications plus fâcheuses, je crois – du fait de la mise en avant de super-techniques de combat, comme d’hab’, et d’un côté « catalogue d’armes à feu » (enfin, de munitions, surtout, en l’espèce), qui, via des notes ou des encarts abscons mais en fait creux, m’a ramené aux pires souvenirs de The Ghost in The Shell de Shirow Masamune. Concernant les super-techniques de combat de Fogia Four, ça peut à l’occasion être vaguement (très, très vaguement) rigolo, parce que ça ne se prend visiblement pas très au sérieux, le personnage étant ce qu’il est – quand il explique que son art martial repose avant tout sur le « baffage », bon, OK… Mais, tout de même, j’avoue peiner devant des dialogues du genre (p. 93) :

 

GALLY (pensées) — Je rêve ? Ce type maîtrise un Hertzscher Hauen, sans augmentation ?!

FOGIA FOUR — Hé hé… Ce que tu viens de voir, c’est ce qu’on appelle la « transmission » dans mon koppo cybernétique.

(Note de bas de page) — Koppo cybernétique : art martial asiatique que l’on dit dérivé d’un ancien art de combat japonais du général de l’époque de Nara, Komaro d’Otomo. Il tient en réalité sa principale source d’inspiration du « koppo de rue » fondé par le réformiste Seishi Oribe.

 

L’occasion aussi, j’imagine, de constater que la traduction, euh.

 

Le catalogue de munitions suscite le même genre de développements. Et c’est fatiguant.

 

I WANT TO BREAK FREE

 

Bilan globalement satisfaisant, voire un peu plus que ça.

 

Je n’ai pas été aussi convaincu que par le tome 5, qui avait certes pour lui de relever le niveau après l’arc du motorball que j’avais trouvé désastreux. Par ailleurs, l’action au tout premier plan bouffe du papier, avec des résultats appréciables au plan graphique, mais le manque d’épaisseur du scénario n’en ressort alors que davantage – le jeu sur les clichés du western et la référence ouverte à Mad Max pouvant également avoir un impact similaire.

 

Mais j’ai bien aimé, car, sous cette façade, il y a plein de choses intéressantes : de bons personnages, parfaitement conçus dans le fond comme dans la forme, des gags bienvenus, des inventions bien pensées et qui servent le récit (au premier chef l’équipement explosif, je dirais – ou en tout cas c’en est une bonne illustration), et une ambiance qui évolue, jouant certes du contraste, mais pas au point de la contradiction : l’occasion, en fait, d’étendre l’univers de Gunnm d’une manière très pertinente, et convaincante. Si les précisions martiales sont soulantes, elles trouvent heureusement leur contrepartie dans le traitement certes plus ou moins discret et subtil de thématiques plus graves qui font sens au regard de la série, de son univers et de ses personnages. Pas de quoi cracher dans la soupe, donc.

 

La suite un de ces jours avec le tome 7.

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