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CR Deadlands Reloaded : The Great Northwest (08)

Publié le par Nébal

CR Deadlands Reloaded : The Great Northwest (08)

Huitième séance de « The Great Northwest » pour Deadlands Reloaded. Vous trouverez la première séance , et la séance précédente ici. L’enregistrement de la séance est disponible .

 

C’est un épisode charnière de la partie, où se mêlent les éléments issus de la campagne Stone Cold Dead et du scénario Coffin Rock ; jusqu’à présent, la première l’emportait, et c’est peut-être toujours le cas, mais elle est de plus en plus modifiée selon mes envies personnelles ; concernant Coffin Rock, c’est surtout le principe du scénario qui est ici développé, mais certaines scènes en sont directement issues de manière plus concrète.

 

Tous les joueurs étaient présents, qui incarnaient Beatrice « Tricksy » Myers, la huckster ; Danny « La Chope », le bagarreur ; Nicholas D. Wolfhound alias « Trinité », le faux prêtre mais vrai pistolero ; Rafaela Venegas de la Tore, ou « Rafie », l’élue ; et enfin Warren D. Woodington, dit « Doc Ock », le savant fou.

Vous trouverez l'enregistrement de la séance ci-dessous.

I : UN HAVRE DANS LA BOUE

 

[I-1 : Nicholas, Rafaela : Mr Fong, Mrs Duvall] De retour des sources, les PJ vont jeter un œil à la blanchisserie de Mr Fong, où ils ont incité pas mal de monde à se réfugier, sachant que c’était le bâtiment le plus sûr de la ville. Ce faisant, ils savent qu’ils ont sauvé des vies, et en nombre. Tout le monde ne les a pas écoutés, mais il y a bien 200 personnes de rassemblées dans l’usine – maussades, fatiguées, effrayées ; et la rumeur ne laisse aucun doute : un certain nombre de ces réfugiés ont vu des proches mourir. Nicholas s’intéresse plus particulièrement aux enfants qu’ils avaient sauvé de l’école en flammes – ils vont « bien », du moins ceux qui ont pu ainsi retrouver leurs parents… mais l’institutrice, Mrs Duvall, est très affectée : elle est à genoux, priant sans cesse en sanglotant ; elle n’est certes pas la seule ici à avoir ce genre de réflexe religieux, même si on peut supposer que les plus bigots ont plutôt cherché refuge dans l’église, un bâtiment pas forcément très adapté pour cela – et à l’autre bout de la ville. Quoi qu’il en soit, Nicholas entend raisonner l’institutrice : les enfants ont besoin d’elle ! Rafaela veut l’appuyer de ses Miracles, en contribuant au sermon… Mais Mrs Duvall est hors d’atteinte pour l’heure. Cependant, d’autres qui étaient dans son état sont bel et bien inspirés, et prennent sur eux de ne plus seulement se perdre dans leurs prières, pour aider concrètement ceux qui, dans la blanchisserie, ont besoin de réconfort. Nicholas sait les coordonner de manière efficace : ses sermons incongrus portent leurs fruits, son aura d’autorité y participant dans une égale mesure ; le personnage intrigue, mais, dans ces circonstances, les gens sont portés à lui accorder une certaine confiance.

 

[I-2 : Rafaela : Mr Fong] Mais Rafaela songe au long terme. Cela fait partie, croit-elle, de la mission que la Vierge de Guadalupe lui a attribuée : il faut s’assurer que ce bâtiment sera toujours en mesure d’abriter la population de Crimson Bay, en cas de nouveau cataclysme… ou de menace démoniaque d’un autre ordre. Rafie va donc Sanctifier la blanchisserie – un Miracle qui demande du temps, il lui faudra bien une semaine d’efforts et de prières pour y parvenir…

 

[Note : la joueuse incarnant Rafie sait qu’elle devra s’absenter pour les séances qui viennent ; cette idée permet donc de conserver un rôle à son personnage en son absence, sans trop sombrer dans les ambiguïtés du PJ temporairement PNJ.]

 

Il lui faut tout d’abord obtenir l’accord du propriétaire des lieux, Mr Fong. Elle se rend à son bureau de la mezzanine… et décide de tout lâcher d’emblée : usant de son Miracle de Compréhension des langues, elle s’adresse à l’entrepreneur chinois dans un mandarin parfait – et même avec l’accent de son petit village natal ! Quitte ou double… Mais cela fonctionne. Stupéfait, Mr Fong est d’autant plus disposé à croire que Rafie dispose bel et bien de pouvoirs surnaturels, et l’élue le convainc sans peine de la laisser faire ; il aurait envoyé balader quiconque lui aurait fait cette requête, en temps normal, mais il a confiance en Rafie – il n’est pas chrétien, mais constate (et « accepte » assez facilement, en fait…) que Rafie a des facultés particulières, et il croit que sa blanchisserie aurait tout à y gagner, puisque ces Miracles sont bien réels ; que Rafie fasse ce qu’elle a à faire, il va prévenir ses hommes de la laisser travailler.

 

II : UNE VILLE MEURTRIE

 

[II-1 : Danny, Warren : Josh Newcombe, Gamblin’ Joe Wallace, Russell Drent, Tom Jenkins] De leur côté, Danny et Warren ne souhaitent pas s’attarder plus longtemps dans la blanchisserie. Le premier veut jeter un œil à ce qui se passe en ville, maintenant que la pluie est un peu moins forte, tandis que le second veut retourner au Washington. Ce qui leur permet de faire un bout de chemin ensemble. La ville est ravagée par les coulées de boue – et la prédiction de Josh Newcombe, qui avait parié qu’il y aurait dans la grande rue, devant le Gold Digger, une crevasse de bien 80 cm de large, s’est vérifiée. Quelques citoyens cependant, constatant que la pluie se calmait, et les coulées de boue avec, ont entrepris de poser des planches en travers des rues pour faciliter un peu le passage – car avancer dans la boue serait autrement bien trop fatiguant. Mais nombre de maisons ont été affectées – certaines par les coulées de boue, d’autres par des incendies : il y a eu plusieurs foyers, assez nombreux, mais, par chance, ils ne se sont que rarement communiqués d’un bâtiment à l’autre. Entre Chinatown et le Washington, les bâtiments les plus notables, incluant la maison de Gamblin’ Joe Wallace, le bureau du shérif Russell Drent, le Gold Digger et enfin le Washington lui-même, ont globalement bien résisté. L’atelier du maréchal-ferrant Tom Jenkins a davantage souffert, même si les dégâts restent raisonnables. Mais, à errer ainsi dans les rues, Danny et Warren ont par contre aperçu plusieurs cadavres – des gens qui se sont noyés dans la boue, des grands brûlés, des gens qui sont tombés d’un étage ou deux dans les pires conditions…

 

[II-2 : Warren : Mrs Jansen ; Mr Jansen, Richard Lightgow, Jon Brims] Warren s’arrête donc au Washington, qui a plutôt bien résisté au cataclysme, même si son accès est un peu compliqué. Le savant fou redoute les pillages… mais le tableau qui s’offre à lui quand il pénètre dans la salle de restaurant est tellement incongru qu’il dissipe aussitôt cette crainte : Mrs Jansen est installée derrière son comptoir, et tricote tranquillement, pas le moins du monde affectée par ce qui s’est produit en ville… Warren se félicite de ce qu’elle aille bien – et Mr Jansen ? Levant à peine les yeux de son tricot, elle dit qu’elle ne sait pas où il est : « Quelque part en ville, sans doute, il ne va pas tarder à revenir. » Warren n’insiste pas : il retourne dans sa chambre, où il s’assure de ce que sa petite réserve de roche fantôme est toujours là, et c’est bien le cas ; il en a besoin pour recharger son bras mécanique Roselyne, auquel il a beaucoup fait appel ces dernières heures – il lui faudra faire quelques réparations, en outre. Il se munit du nécessaire, et retourne en ville : il entend prendre des nouvelles de ses amis le Dr Lightgow et le croque-mort Jon Brims – mais c’est à l’autre bout de la ville, et la traverser s’annonce épuisant.

 

[II-3 : Danny : Jeff Liston, Denis O’Hara] Danny, lui, continue d’explorer la ville, pour juger de son état général, et plus particulièrement de l’état de certains bâtiments clefs. Le Red Bear, son endroit préféré en ville, n’a pas été vraiment atteint ; en fait, Jeff Liston est dehors, occupé à poser de ces planches qui doivent faciliter la circulation. Rassuré, Danny ne s’attarde pas davantage. Dans la partie sud de la ville, les dégâts des incendies sont un peu plus prononcés que de l’autre côté de la rue principale. L’école a entièrement brûlé ; tout près, l’église a globalement tenu, même si son clocher, touché par la foudre, s’est effondré – par chance, le reste de l’édifice n’a pas trop souffert. Danny entend du bruit et voit de la lumière, il y a du monde à l’intérieur, facile une centaine de personnes ; il y jette un œil et une oreille : le père O’Hara se livre à un prêche enflammé devant ses ouailles, qui prient avec ardeur. Danny ne s’attarde pas là non plus.

 

[II-4 : Warren : Jon Brims ; Richard Lightgow] Pendant ce temps, Warren s’est rendu, avec difficultés, à la clinique du Dr Lightgow, qui abrite également l’entreprise de pompes funèbres de Jon Brims. Repérant de la lumière dans l’atelier de ce dernier, Warren s’y rend. Le croque-mort, l’air stoïque, travaille sur des cercueils d’une qualité un peu moindre que ce que le savant fou l’avait vu créer lors d’une précédente visite – c’est que Brims a bien conscience de ce qu’il va y avoir sous peu beaucoup de demande, et, dans ces circonstances, il ne peut pas s’appliquer autant qu’il le voudrait… Le croque-mort explique que Richard Lightgow n’est pas dans sa clinique – il ne dit pas où il se trouve, mais assure Warren que le docteur va bien ; simplement, il lui faudra un peu de temps pour « se reprendre », un ou deux jours…

 

[II-5 : Warren : Lilly Brown ; Richard Lightgow] Warren se rend tout de même à la clinique pour gagner son atelier afin d’effectuer les réparations nécessaires sur Roselyne. Effectivement, le Dr Lightgow n’est pas là… et son absence se fait cruellement sentir, parce que nombre de patients, blessés d’une manière ou d’une autre durant la tempête, fatigués, traumatisés, auraient grand besoin de ses services ! L’infirmière, Ms Lilly Brown, est débordée… Warren, après avoir travaillé sur son bras mécanique (avec succès), offre de lui apporter son aide – même si son absence totale de connaissances en médecine fait qu’il n’est pas d’un grand secours. Au bout d’une heure, Lightgow n’est toujours pas réapparu, et Warren jette l’éponge : il retourne auprès des autres.

 

III : NOIRS SECRETS

 

[III-1 : Danny : Shane Aterton, Jeff Liston, Russell Drent] Danny suppose que ce sont les conditions idéales pour se livrer à une petite enquête qui lui tenait à cœur : il se rend à l’adresse de Shane Aterton, dans la partie sud-ouest de la ville – adresse qu’il avait obtenue auprès de Jeff Liston. Il ne sera pas difficile de pénétrer à l’intérieur – et, avec ce qui s’est passé, le bagarreur n’a pas vraiment à craindre les regards indiscrets. Il cherche des preuves – liées au meurtre de Chinatown, notamment. Il n’a pas besoin de chercher bien loin – et cela concerne également le vol dans le bureau du shérif : une cagoule passablement explicite, et un petit Derringer posé simplement sur le bureau (pas le genre d’arme qu’on associe à une brute comme Shane Aterton, mais elle correspond par contre à l’arme employée sur un des adjoints lors du vol). Danny, dans un autre registre, tombe aussi sur des photos pornographiques, rangées dans un tiroir, et qui figurent des jeunes femmes aux traits asiatiques dans des mises en scène très sadiques (il en prend une). Ceci mis à part, ce sont autant de preuves suffisantes pour déterminer avec assurance la culpabilité de feu l’adjoint du shérif, au moins dans le vol… Danny laisse tout cela sur place, et prend soin de refermer aussi naturellement que possible la porte d’entrée derrière lui : il lui faut parler de tout cela à Russell Drent

 

[III-2 : Danny, Beatrice, Nicholas, Warren : Russell Drent, Shane Aterton] Mais d’abord avec ses camarades, que Danny retrouve à la blanchisserie : il entend attirer le shérif Russell Drent sur place, en fait – mais il faut assurer ses arrières, il n’a pas confiance… Et, oui, il faudra bien « s’occuper de lui » ! Danny se rendra seul au bureau du shérif, tandis que les autres prendront place dans les environs de la maison de Shane Aterton. Ce qu’ils font – Beatrice à l’intérieur, Nicholas et Warren à l’extérieur, tous aux aguets.

 

[III-3 : Danny : Russell Drent, Glenn Cabott] Danny se rend donc au bureau du shérif Russell Drent. Dans les environs, les adjoints s’affairent à rendre la grande rue praticable. Le shérif est à l’intérieur – il a repris son air dur habituel, le sourire a quitté ses lèvres. Danny lui dit avoir fait des découvertes concernant le meurtre de Chinatown, mais aussi le vol du pactole du grand tournoi de poker. Drent soupire : « Ça peut pas attendre un peu ? On est plutôt occupés, là… » Il faut assurer la sécurité de la ville, des pillages sont à craindre, il a déjà envoyé des adjoints patrouiller – ce que devrait faire Danny également. Mais le bagarreur insiste : ses preuves sont chaudes… Il a trouvé une arme du crime, une cagoule, d’autres choses encore concernant ces deux affaires. Pourquoi ne lui a-t-il pas amené tout ça ? Eh bien, la confiance ne règne pas entre eux, en ce moment… Et pour respecter les procédures… « Putain, tu me fais chier avec ton légalisme à la con… Cabott, suis-le, va voir ce qu’il a dégoté de si important, et reviens vite, on a à faire ! » L’adjoint massif approche de Danny, prêt à l’accompagner – Drent se désintéresse du bagarreur, qui n’insiste pas davantage.

 

[III-4 : Danny : Glenn Cabott ; Shane Aterton] En chemin, Danny discute avec Cabott. Il cherche à comprendre ses liens avec Drent, ainsi qu’avec Aterton. Et parle aussi des « dérapages », comme celui de la communauté des anciens esclaves… Mais Cabott, bougon, répète toujours que « rien n’a jamais dérapé ». Il se demande si Danny a bien trouvé quelque chose d’intéressant… D’autant que le bagarreur reste évasif quant à leur destination ; en fait, il cherche à déterminer les réactions de l’adjoint quand il comprendra qu’ils se rendent chez Shane Aterton. Mais Cabott reste impénétrable tout le long du chemin. Bien sûr, une fois sur place, il sait qu’il s’agit de la résidence de feu son collègue… « Tu pouvais pas te contenter de le buter, faut que t’en rajoutes maintenant qu’il est mort ? » Eh bien, c’est là qu’a abouti son enquête… Ils rentrent à l’intérieur.

 

[III-5 : Danny : Glenn Cabott ; Shane Aterton, Russell Drent, les cousins Sannington] Danny avait laissé les choses en l’état, et montre à Cabott tout ce qu’il a trouvé – des éléments qui ne laissent guère de place au doute… Il n’est visiblement pas surpris ; et, s’il avait commencé par avancer que tout ça ne prouvait rien, il n’a pas pu achever sa phrase. Cabott est coincé – les questions de Danny l’agacent. Il essaie de minimiser : Danny a trouvé son coupable, et il est mort, très bien. Mais le bagarreur le reprend aussitôt : il reste deux coupables à identifier… Par ailleurs, cela innocente les anciens esclaves – et là Cabott lui-même a eu sa part, en trouvant « comme par hasard » l’argent volé, avec un de ses adjoints… Puisque c’est bien Aterton qui l’avait volé, comment se fait-il qu’il l’ait trouvé là-bas ? « J’en sais rien ; c’est toi le grand enquêteur… » Danny l’interroge sur son emploi du temps – et Cabott n’aime pas ces insinuations ; Drent non plus… Cabott ramasse un sac, et y fourre les pièces à conviction. Mais, avant qu’il ne parte, Danny lui pose sa main sur l’épaule : oui, il va enquêter sur ses conneries… Cabott dégage la main du bagarreur. Il a l’air… déçu ? Danny paraissait bien plus obéissant à la ferme des Sannington

 

[III-6 : Danny, Beatrice : Glenn Cabott ; Russell Drent] Danny excédé lui colle une patate en pleine face ! Cabott, pris par surprise, est sonné… mais il réalise que Beatrice est là, qui vient de sortir de sa cachette, arme au poing ; il porte la main à son holster… mais la huckster est plus rapide : elle ventile et abat pour le compte l’adjoint Glenn Cabott… Il n’est pas encore mort, mais ça ne va pas tarder : il s’est pris une balle dans le bide et s’écroule, se noyant dans son sang. Beatrice réfléchit déjà à une mise en scène pour assurer qu’ils ont agi en état de légitime défense… Cabott meurt tandis que Danny l’assure que Drent aussi y passera…

 

[III-7 : Nicholas, Warren, Danny, Beatrice : Glenn Cabott, Russell Drent] Dehors, Nicholas et Warren ont entendu les coups de feu, et se sont précipités à l’intérieur – mais Cabott rend son dernier souffle au moment où ils retrouvent Danny et Beatrice. Danny ramasse les preuves – il aurait aimé davantage de discrétion... Mais s’ils veulent jouer la carte de la légitime défense, il leur faut de toute façon revoir Drent. Toutefois, il sait très bien que c’est un coup à ce que tout le bureau du shérif les traque pour les éliminer ! Danny demande à Nicholas de lui balancer une pêche, pour rendre la légitime défense plus crédible… et le faux prêtre y va un peu fort ! Le bagarreur s’en souviendra…

IV : DES VISITEURS

 

[IV-1 : Danny, Nicholas : Shane Aterton, « La Tempête Rouge »] Mais une surprise attend les PJ quand ils sortent de la maison de Shane Aterton : juste devant l’entrée se tient… un homme ? Aux traits horriblement cadavériques, très fins, trop à vrai dire… D’une carrure très maigre, l’homme est revêtu d’une sorte de long imperméable noir (d’une certaine élégance, étrangement), et porte vissé sur le crâne un chapeau orné d’une plume. Il les observe sans un mot – sensation étrange… car ils ont la conviction que ces yeux qui les fixent sont morts ! Danny s’approche – en dépit des avertissements de Nicholas, qui, affolé, dégaine un pistolet qu’il braque sur l’inconnu… Danny parle de la fusillade, avançant qu’il n’y a plus rien à craindre – il est adjoint du shérif, et… L’étranger avance lentement pour pénétrer dans la maison, il ne tient pas compte des protestations de Danny – et son aura inquiétante, si son comportement n’est pas ouvertement menaçant, suffit à nouer les tripes du bagarreur et à inciter Nicholas à s’écarter de son chemin… tandis que le faux prêtre songe à cette « Tempête Rouge » qui est sa Némésis. Le bagarreur, en même temps, conscient de sa sensation de peur, réagit paradoxalement : il aurait bien trop honte d’admettre être terrifié – une poussée d’adrénaline l’incite à ne pas se laisser faire ! Nicholas hurle que c’est « un mort qui marche »… et il retient Danny. Le visiteur ne leur accorde pas la moindre attention, et pénètre à l’intérieur.

 

[IV-2 : Nicholas, Danny : Glenn Cabott, « La Tempête Rouge »] Là, le mystérieux personnage contemple un instant le cadavre de Glenn Cabott, qu’il retourne enfin, d’un seul bras – témoignage éloquent de ce que sa force est surhumaine, et en tout cas bien plus remarquable que ce que son apparence pourrait laisser croire. Il s’agenouille – et ouvre la bouche, qui s’écarte de manière monstrueuse ! C’est comme s’il aspirait quelque chose… Puis il se redresse. Nicholas retient toujours Danny, cherchant à le raisonner : il ne peut rien faire contre pareille créature ! Mais le mort se retourne vers eux – et... leur parle, d’une voix insupportablement caverneuse : « Ce n’est qu’un mort de plus, dans la tempête… N’agissez pas stupidement. Vous pouvez être utiles, ici. » Nicholas enrage – il est persuadé qu’il s’agit de la « Tempête Rouge »… Il a dit le mot « tempête », après tout !

 

[IV-3 : Danny, Nicholas, Beatrice, Warren : Glenn Cabott] Le mort a dit ce qu’il avait à dire. Il sort de la maison, sans que personne ose se mettre sur son passage, et prend la direction du sud, comme pour sortir de la ville. Danny et Nicholas le suivent – mais en restant à quelque distance. L’inconnu poursuit son chemin d’un pas lent. Beatrice était restée en retrait, elle ne sait pas comment réagir – et Warren ? Pas davantage, même s'il est intrigué... Les rues sont désertes, il n’y a personne aux fenêtres : ils sont seuls avec le mort. Celui-ci franchit les limites de la ville et continue son chemin – il passe à bonne distance de la gare, qui se trouve sur sa droite. Puis, au bout de 200 m environ, il s’arrête subitement – et ceux qui le suivent font de même. Mais, d’un seul coup, il disparaît en s’enfonçant dans la boue ! Plus une trace de lui – même quand Nicholas va jeter un œil à l’endroit où le mort s’est enfoncé dans le sol meuble… qui ne présente absolument rien de spécial. Beatrice a toutefois sa petite idée de ce qu’il a fait avec le cadavre de Cabott – de toute évidence, il a ôté la puce qui lui avait été greffée par les sbires des barons du rail

 

[IV-4 : Nicholas, Danny, Beatrice : Russell Drent] Mais Nicholas remarque quelque chose : il a entendu – et les autres aussi, maintenant qu’il le mentionne – sonner la cloche de l’église. Est-ce qu’il s’y passerait quelque chose ? Il compte s’y rendre aussitôt. Mais Danny et Beatrice ont autre chose en tête : il faut confronter Russell Drent

 

 

[IV-5 : Nicholas : Denis O’Hara ; Danny] Nicholas ne les a pas attendus : il a pris seul la direction de l’église. Sur place, il constate le même tableau entrevu quelques heures plus tôt par Danny – dont le fait troublant que le clocher a entièrement brûlé… Pourtant, la cloche a sonné ! Nicholas est très méfiant… Il s’approche de l’église – où il y a foule : peut-être dans les 200 personnes, maintenant, qui prient avec ferveur tandis que le père Denis O’Hara leur adresse un sermon qui n’a absolument plus rien à voir avec ce que les PJ avaient pu associer au personnage, débonnaire et ouvert – c’est un prêche virulent, chargé de menaces d’une éternité en enfer pour les pécheurs incapables de se repentir ! La foule réagit avec passion – sanglots et cris ponctuent le terrifiant sermon, des fidèles se roulent par terre… Et les yeux du prêtre brillent d’une folie inquiétante. Nicholas s’esquive, perturbé – il va tâcher de retrouver les autres…

 

[IV-6 : Danny, Beatrice, Warren : Russell Drent ; Glenn Cabott, Shane Aterton, Cordell] Danny, Beatrice et Warren, quant à eux, ont pris la direction du bureau du shérif – ils ont emporté les preuves, mais laissé le cadavre de Glenn Cabott chez Shane Aterton. Le savant fou, plus stoïque que les autres, remarque aussitôt que « quelque chose ne va pas ». Il y a un attroupement devant le bureau du shérif – et dix adjoints montent la garde devant, armés de Winchesters. Mais les adjoints comme les civils ne prêtent aucune attention aux PJ : ils ont tous les yeux fixés ailleurs… sur un étrange individu qui progresse très lentement dans la grande rue défoncée par les coulées de boue, en direction du bureau de Drent. C’est un homme noir, de toute évidence – mais ses vêtements sont en lambeaux, et il porte une cagoule noire qui lui dissimule intégralement le visage. Et Danny a bien vite la conviction que c’est à nouveau « un mort qui marche » ! Ses cicatrices deviennent visibles, et son mouvement est inhumain, empreint d’une rigidité effrayante… En fait, à l’observer avec plus d’attention, il comprend qu’il s’agit de l’ancien esclave abattu froidement par Aterton lors du raid sur la communauté de Cordell… Tout doute disparaît alors que l’homme s’arrête enfin devant le bureau du shérif, et ôte sa cagoule : il a le front explosé par un impact de balle quasiment à bout portant – c’est bien la victime de l’adjoint sadique… Danny s’écarte – et emmène Warren fasciné en arrière. Le mort effraye les adjoints, mais ils n’osent pas tirer, si certains le braquent de leurs carabines. Drent sort nonchalamment du bureau – et c’est alors que l’ancien esclave prend la parole, d’une voix grave au possible : « Les morts reviendront de l’enfer tourmenter les vivants. Les morts reviendront dévorer le cœur des coupables. Vous êtes tous coupables. Et vous allez tous payer. » À peine a-t-il fini de dire ces mots que Russell Drent, après avoir haussé les épaules, dégaine son pistolet et loge aussitôt une balle dans ce qui restait du crâne du mort – lequel s’effondre en arrière. Après quoi le shérif retourne à l’intérieur – les adjoints et la foule des badauds, stupéfaits, ne savent absolument pas comment réagir… Danny maugrée que c’est ce qui arrive, quand on fait porter le chapeau à des innocents des crimes qu’on a soi-même commis… Et il pénètre dans le bureau à son tour ; ses collègues hésitent d’abord à le laisser passer, ainsi que Beatrice et Warren, mais la voix de Drent se fait entendre : « Laissez-les entrer. »

 

V : MORTS OU VIFS

 

[V-1 : Danny : Russell Drent ; Glenn Cabott, Shane Aterton] À l’intérieur, Drent s’est assis à son bureau. Danny pose brutalement le sac de pièces à conviction dessus. Où est Cabott ? Ces preuves ne lui ont pas plu, il a essayé de l’éliminer… Il devait être de mèche avec Aterton, puisque c’est là-bas qu’ils ont trouvé toutes les preuves ? Le bagarreur et Beatrice, qui scrutent les réactions de leur supérieur, réalisent… qu’il a peur. Il essaie, à son habitude, de maintenir une façade stoïque et froide, mais ce qui vient de se passer dans la grande rue l’a affecté bien plus qu’il ne le prétend… Aterton ? Cabott ? À ce stade, il n’en a plus rien à foutre…

 

[V-2 : Warren, Danny, Beatrice : Russell Drent ; Shane Aterton, Glenn Cabott] Mais Warren intervient, avec sa naïveté habituelle : Aterton, Cabott, le mort-vivant… Ils ont leurs trois coupables, non ? Les autres sont éberlués, ils ne comprennent pas ce que veut dire le savant fou : « Eh bien, le mort, dehors, il avait cette cagoule noire, c’est que ça doit être leur complice, non ? » Drent comprend ce que « Mr Woodington » avance – et rebondit là-dessus, mais dans un discours semi incohérent, et visiblement paniqué : « Oui, voilà, c’est ça ! Il a raison… Le troisième coupable était cet homme… Et… c’est bien un homme de… de la communauté des anciens esclaves, donc nous… nous avons bien fait, et… Oui, c’était bien là-bas que se trouvait le coupable, et… » Danny cherche à l’interrompre, mais n’y parvient pas ; Warren, par contre, surenchérit : si Shane Aterton a abattu cet homme, c’est parce que c’était son complice, il voulait effacer les traces, sans doute… Le shérif abonde, avec comme une forme de reconnaissance soulagée : « Exactement ! Voilà… Oui, c’est bien ce qui… C’est bien comme ça que les choses se sont passées… » Beatrice ne mange pas de ce pain-là : les anciens esclaves avaient été prévenus du raid, pourquoi auraient-ils gardé l’argent aussi en évidence ? Cette fois, c’est Danny qui rebondit : c’est que c’est Cabott qui l’avait apporté n’est-ce pas ? Drent acquiesce sans vraiment peser la part d’insinuation dans l’interruption de Danny – qui avance aussi que son « bon travail » mériterait bien une promotion… Le shérif se ressert un troisième verre – il boit beaucoup, en ce moment… Drent fait glisser la bouteille dans la direction de Danny : « Trinquons ensemble ! Oui… À… à l’avenir de Crimson Bay… Maintenant que les mauvais éléments… ont été éliminés… » Warren se demande quand même à haute voix avec quoi le shérif a pactisé…

 

[V-3 : Beatrice, Warren, Danny : Russell Drent] Mais le shérif ne faisait plus attention à lui – depuis quelques minutes, il semble fixer avec une attention soutenue, et inquiète, les affiches des personnes recherchées, collées contre le mur de son bureau. Il est maintenant totalement figé. Par réflexe, Beatrice, Warren et Danny regardent dans la même direction… Danny ne remarque rien de particulier, mais il n’en va pas de même pour ses camarades : tous deux voient leurs propres visages sur les affiches – avec en dessous la mention « MORT OU VIF »… à ceci près que « OU VIF » est barré d’un trait de peinture rouge ! Mais cela va au-delà : tandis que Warren s’approche de l’affiche le représentant (avec comme chef d’accusation principale « CHARLATAN »), car il se demande si la peinture est fraîche et veut la toucher du doigt, son portrait se met à s’animer sous ses yeux : une cicatrice apparaît sur son front, et c’est comme si une main invisible, après cela, ôtait le sommet du crâne, pour faire apparaître le cerveau du savant fou ; confronté à cette représentation incongrue de son pire cauchemar (les opérations de trépanation ou lobotomie sur sa propre personne), Warren ressent une violente douleur dans son torse – il est passé à deux doigts de l’attaque cardiaque ! Et il lui faut se poser sur une chaise et reprendre son souffle – dans la crainte que cela ne soit pas suffisant et que le cœur lâche…

 

[V-4 : Beatrice, Warren, Danny : Russell Drent] Quant à Beatrice, elle voit quelque chose du même ordre la concernant – avec toute une litanie d’infractions, mais « PROSTITUTION », se dégage de la liste. Elle encaisse cependant bien mieux le choc que Warren, et se tourne aussitôt vers le shérif, en le menaçant de son arme : qu’est-ce qu’il a fait ? Qu’est-il en train de se passer ? Mais Drent ne fait pas vraiment attention à elle : les yeux vissés sur les affiches, il est pris d’un fou rire : « Ah ah ah ! Non… Non, non… ça ne va pas se passer comme ça ! Ah ! Non, je ne serai… Je ne serai pas pendu… Non, pas pendu, ah, jamais, ça n’arrivera pas ! Je ne finirai pas pendu ! Ah ah ! C’est depuis que vous êtes arrivés en ville… Vous avez foutu la merde dans ma ville… Mais, moi, pendu ? Ah ! Non, jamais, je ne serai pas pendu, vous voulez me faire… me faire peur, mais, non ! Non, vous n’arriverez à rien, et je ne serai pas pendu… pas pendu… » Le shérif reprend la bouteille qu’il avait tendue à Danny et boit au goulot.

 

[V-5 : Danny, Beatrice : Russell Drent] Danny, qui ne comprend pas bien ce qui se passe – pour lui les affiches sont parfaitement normales –, va, à la suggestion de Beatrice, chercher des adjoints dehors pour qu’ils s’occupent de Drent, qui succombe visiblement à une sorte de crise de folie furieuse. Danny prend en main les opérations – il faut garder le shérif sous surveillance, dans un endroit plus approprié. Beatrice avance que Danny pourrait tout aussi bien récupérer son étoile de shérif… Les adjoints n’y prêtent pas attention, mais s’occupent de leur chef. Beatrice les suit, histoire de voir comment ils s’y prennent.

 

VI : PASSER PAR LA MORGUE

 

[VI-1 : Danny, Warren : Richard Lightgow] Quand la situation se calme, Danny ressort – il y a toujours des badauds, figés dans une sorte de transe… à ceci près que certains semblent faire des préparatifs pour quitter la ville, chargeant des bagages dans des charrettes, qui ne sont clairement pas en mesure d’aller bien loin, au vu de l’état de la ville et des routes depuis les coulées de boue… Le cadavre de l’ancien esclave est toujours étendu au milieu de la rue ; Danny s’empare d’une bâche pour le recouvrir, et fait en sorte qu’on le transporte à la morgue. À l’intérieur, Warren reprend son souffle ; il manipule Roselyne, et se concentrer ainsi lui permet de se calmer – la douleur dans sa poitrine cesse peu à peu ; mais il sait que ça n’est pas passé loin. Toutefois, s’il faut amener le cadavre à la clinique du Dr Lightgow, eh bien, c’est dans ses cordes : Roselyne est tout indiquée pour cela – et il aurait bien besoin de discuter un peu avec son ami…

 

[VI-2 : Warren : Jon Brims ; Richard Lightgow] Warren ne passe pas exactement inaperçu… Mais il parvient sans peine à la clinique, et va voir Jon Brims dans son atelier. Le croque-mort est un peu surpris par ce spectacle – et Warren ajoute : « C’est un nouveau client, qui vient du bureau du shérif ! Mais il est un peu particulier – c’est la deuxième fois qu’il meurt… Vous avez déjà vu ça ? » Brims est sceptique – mais n’insiste pas, quand il constate qu’il y a deux impacts de balles mortels au front du cadavre. Il manipule un trousseau de clefs, qui lui permet d’ouvrir la porte de la morgue – laquelle relie la clinique du Dr Lightgow à sa propre entreprise de pompes funèbres. Warren persiste : « Ça vous est déjà arrivé ? Vous avez déjà vu ça ? » Le croque-morts lâche, dans un soupir, que... oui, ça a pu lui arriver – dans une autre vie. Mais il ne s’étend pas là-dessus : il lâche aussitôt qu’il a entendu du bruit dans la clinique, le Dr Lightgow est sans doute revenu. Lui, il va s’occuper du cadavre.

 

[VI-3 : Warren : Richard Lightgow, Lilly Brown ; Jon Brims] Le savant fou obéit à l’ordre indirect de Jon Brims et le laisse à son travail ; il passe dans la clinique, où le Dr Lightgow est effectivement revenu, et a beaucoup de travail – son infirmière Ms Lilly Brown est visiblement épuisée, mais elle doit encore l’assister. Cependant, Warren remarque que le docteur est visiblement en train de planer… Il n’a aucune idée de la cause, mais le constat demeure : il est défoncé. Warren n’ose pas le déranger dans ces conditions… Il rejoint les autres.

VII : MEURTRE IMPOSTURE HÉRÉSIE

 

[VII-1 : Rafaela, Nicholas, Danny] Rafie ne peut rien faire de plus pour aujourd’hui à la blanchisserie – elle aussi rejoint les autres, en même temps que Nicholas revient de l’église : la moitié de la ville est folle, à l’en croire… À peine a-t-il prononcé ces mots que la cloche sonne – Danny comprend, comme Nicholas avant lui, que ça n’est tout simplement pas possible, le clocher a été détruit ! Mais le son se fait entendre, et vient indubitablement de l’église… La pluie redevient plus forte – Danny dit aux adjoints qui font le pied de grue devant le bureau de rentrer se mettre à l’abri…

 

[VII-2 : Warren, Danny, Beatrice : Russell Drent] Warren revient à son tour. Maintenant qu’il a pleinement récupéré, il entend parler de ce qu’il a vu sur l’affiche. Il ne comprend pas ! Pourquoi est-il recherché ? Lui, un charlatan ? Danny ne voit absolument pas de quoi parle le savant fou… Lequel pointe les affiches : ça se voit, pourtant ! Mais Beatrice, peut-être parce qu’elle est une huckster, comprend un peu mieux ce qui s’est passé : de manière générale, ces affiches n’ont rien de spécial – chacun n’a vu que l’affiche qui lui était proprement destinée : Warren, elle-même, le shérif Drent… Tout ça ne saurait être expliqué par la science ; cela relève de la magie…

 

[VII-3 : Danny, Nicholas, Warren] Danny et Nicholas regardent les affiches, après ces explications : pour le coup, Danny ne voit toujours rien de spécial… mais Nicholas voit bien une affiche à son nom : les chefs d’accusation sont variés, « MEURTRE », « IMPOSTURE », « HÉRÉSIE », etc. Mais des taches rouges se mettent à apparaître un peu partout sur l’affiche, de plus en plus nombreuses, au point où c’est comme si son portrait se noyait dans le sang en hurlant… mais c’est bientôt le vrai Nicholas qui se met à hurler ! Pris d’une crise de panique, il sort précipitamment du bureau du shérif, et court dans la grande rue impraticable, chutant sans cesse dans la boue… Il prend sans y penser la direction du Washington. Warren se lance à ses trousses…

 

[VII-4 : Nicholas : Mrs Jansen] Au bout de 200 m d’une course acharnée, Nicholas commence à reprendre ses esprits – mais la terreur demeure. Il a besoin de calme, et de prière ! Il retourne au Washington, où Mrs Jansen est toujours à tricoter derrière le comptoir, et monte sans un mot dans sa chambre. Là, il s’agenouille devant sa croix, Christina, et se met à prier…

 

VIII : ÊTRE À LA HAUTEUR ?

 

[VIII-1 : Danny, Beatrice : Shane Aterton] Au bureau du shérif, Danny et Beatrice discutent de leurs options. La huckster n’a pas forcément envie de venir en aide à une ville où tout le monde pète un câble… Danny n’est pas d’accord. Mais une menace surnaturelle pèse-t-elle sur eux ? Le truc des affiches semble aller dans ce sens… mais le comportement du mort chez Shane Aterton les laisse perplexes : il n’était pas à proprement parler hostile… Il semblait dire qu’ils avaient une utilité, ici ? Beatrice suppose que, tant qu’ils sont utiles, on ne s’en prendra pas vraiment à eux…

 

[VIII-2 : Danny, Beatrice, Russell Drent] Mais Danny aimerait en savoir plus sur ce que le shérif Russell Drent a vu quand il a regardé les affiches… Il se rend dans la petite pièce où plusieurs adjoints gardent le shérif, toujours pris d’une crise de fou rire. On lui a ôté sa bouteille (et ses armes, bien sûr), mais il ne tient pas en place – riant sans cesse, il se débat, et trois adjoints ne sont pas de trop pour le maintenir assis sur une chaise. Beatrice lui intime de reprendre ses esprits, sans succès. Elle n’obtient que de nouveaux : « Non, non, je ne finirai pas pendu ! Ah ah ! » Beatrice dit aux adjoints de faire une pause – Danny et lui vont s’occuper du shérif, ça va aller… Mais deux des adjoints refusent de sortir ; ils sont effrayés, mais aussi loyaux, et méfiants. Beatrice aurait aimé qu’ils dégagent – mais tant pis : elle use de son Pouvoir de Pressentiment sur Drent lui-même. Il est tellement obsédé par l’affiche que c’est tout ce que peut voir ainsi la huckster : c’est le même type d’affiche qu’ils ont vues, et celle-ci représente sans l’ombre d’un doute Russell Drent, avec toute une litanie de chefs d’accusation : « MEURTRE », « CORRUPTION », « CAMBRIOLAGE »… La liste est infinie : tous les crimes y passent. Mais, surtout, le portrait de Drent s’anime : une corde apparaît autour de son cou, et le visage oscille dans un mouvement de balancier, très lent – les yeux sont morts, et un étrange et inquiétant sourire défigure la face de Drent. Mais, à force de regarder ainsi… l’image change à nouveau – et c’est à nouveau elle-même que Beatrice voit, même si le Pressentiment a été appliqué à Drent ! Et la liste de ses crimes a changé : n’apparaît plus maintenant que « PROSTITUTION » sans cesse répété, « PROSTITUTION », « PROSTITUTION », « PROSTITUTION », une centaine, un millier de fois… La huckster encaisse à nouveau, mais ça commence à faire beaucoup ! Elle sort de la pièce – en demandant aux adjoints d’administrer au shérif de quoi le faire dormir ; l’un d’entre eux dépêche une jeune recrue : « Va au Blue Lotus, et ramène un truc pour le calmer… »

 

IX : CUISINE FAMILIALE

 

[IX-1 : Nicholas, Beatrice, Danny : Mrs Jansen, Mr Jansen] Tous décident alors de se retrouver au Washington – où Nicholas se trouve déjà, qui a récupéré de sa frayeur. Le même spectacle attend tous les PJ : Mrs Jansen, imperturbable, qui tricote derrière son comptoir. Mais ils remarquent autre chose : il y a une odeur qui plane, dans le restaurant – une odeur de pourriture… Beatrice interpelle Mrs Jansen : elle ne sent pas… quelque chose ? Mais à peine a-t-elle posé cette question qu’apparaît dans son dos Mr Jansen, qui arrive dans la salle depuis l’extérieur : « Toute cette humidité ! Mais nous avons aéré les chambres, ça ne devrait pas poser de problème… » Il panique visiblement, et les incite fortement (et maladroitement) à se retirer dans leurs chambres… Beatrice s’en rend bien compte, mais impossible d’obtenir une explication valable de l’hôtelier : « Toutes ces choses, en ville, il y a bien de quoi affecter un honnête homme… » Beatrice lui rappelle que Danny et elle sont des adjoints du shérif : si jamais il craint quelque chose… Mais non, rien ! Par contre, dîner dans la salle de restaurant… Il va plutôt leur apporter une petite collation dans leurs chambres – qu’ils s’y rendent, ça ne tardera pas ! Le temps de se mettre aux fourneaux… Beatrice y renâcle, mais le bonhomme, affolé, est intraitable – et obtient l’appui de Danny, qui a faim. Très bien !

 

[IX-2 : Nicholas, Danny, Beatrice : Mr Jansen ; Shane Aterton, père Davis] Les PJ se rassemblent dans une chambre. Tout cela est bien louche : cette odeur… et depuis quand est-ce Mr Jansen qui fait la cuisine et le service ? Pour l’heure, ils ont plusieurs informations à partager – et Nicholas est visiblement très affecté par le spectacle de ce mort-vivant qu’ils ont croisé chez Shane Aterton… Les autres l’invitent à s’expliquer. Le faux prêtre prend sa respiration, et s’exécute. Il avait dans les quatorze ans… Il vivait dans un petit orphelinat, dirigé par le père Davis. Nicholas était un garnement – mais plutôt gentil, au fond. Un soir, il s’était fait la belle – ça lui arrivait régulièrement, et il revenait toujours. Mais cette fois, quand il est revenu, l’orphelinat était dévasté, comme par le passage d’une tempête. Pire : tous ses camarades, dix-sept enfants, étaient morts – leurs cadavres déchiquetés et répandus çà et là… Et la tempête recommençait – une tempête rouge, qui menaçait ouvertement le petit Nicholas ! Mais c’est alors que le père Davis s’est jeté en travers pour pousser l’orphelin hors de la trajectoire du phénomène… Le corps du père s’est élevé dans les airs – et la tempête lui a comme arraché la peau, centimètre carré par centimètre carré… Une torture infinie, sous les yeux de Nicholas : réduit à l’état d’écorché, le père Davis a cependant trouvé la force de s’adresser une dernière fois à son pupille : « Chacun porte sa croix. Ne t’en veux pas. » Et il a rendu son dernier soupir. Jetant un œil à l’intérieur de la tempête, Nicholas a distingué la silhouette d’un homme – qui lui tournait le dos et s’en allait… et la tempête a disparu. Nicholas est convaincu que cet homme et le mort-vivant croisé chez Aterton sont la même créature – surgie de son passé. « Danny, quand je te dis que tu ne peux rien faire contre lui, tu ne peux rien faire contre lui ! Mais moi je l’aurai – je me vengerai... Dix-sept enfants et le père Davis… Il va payer ! Et je comprendrai enfin pourquoi il a fait ça ! Quitte à y laisser la vie – mais je serai le dernier à périr par sa faute. » Beatrice est sceptique : comment peut-il être sûr qu’il s’agit bien de la même créature ? Nicholas n’a que le mot de « tempête » à la bouche… « Il va y avoir des morts dans cette ville. » Mais lui sait ce qu’il a à faire.

 

[IX-3 : Beatrice : Mr Jansen ; Mrs Jansen] On toque à la porte : c’est Mr Jansen qui leur apporte leurs repas. C’est de toute évidence lui, et non son épouse, qui a fait la cuisine. Beatrice demande si Mrs Jansen est souffrante – oh, juste un peu affectée par les derniers événements, ce sont des choses qui lui arrivent… « J’espère que cela vous conviendra quand même ? » Oui, oui… Il s’en va sans plus attendre.

 

[IX-4 : Rafaela, Nicholas : Shane Aterton] Rafaela réfléchit à la description qu’on lui a faite du mort-vivant, et au récit de Nicholas. Elle a une certaine expérience des choses étranges… et la Vierge de Guadalupe, en quelques occasions, l’a amenée à prendre en compte l’existence de ces étranges créatures que l’on appelle les Déterrés. Pour elle, il ne fait aucun doute que c’est cela qu’ils ont vu chez Shane Aterton. Elle n’en sait pas beaucoup plus – quelques choses, cependant : un Déterré n’est pas un vulgaire mort-vivant, c’est un être pensant, et fort de son individualité ; mais justement : il y a plusieurs Déterrés, rien ne garantit que ce soit le même que celui de l’histoire de Nicholas… Au moins sont-ils d’accord pour les envisager comme de redoutables et démoniaques créatures, vomies sur Terre depuis l’enfer.

 

[IX-5 : Beatrice : Mr Jansen, Mrs Jansen] Beatrice a cependant des préoccupations plus immédiates : le comportement des Jansen est tout de même très suspect… Elle descend l’escalier – seule, en utilisant son Pouvoir d’Augmentation de Trait pour améliorer sa Discrétion. Elle avance, et distingue les paroles de Mr Jansen : « Oh, ma chérie, ma chérie ! Ce n’est vraiment pas le moment… » Il a l’air assez affolé. « Tu sais combien je regrette tout ça… Je t’en prie, fais un petit effort, les choses vont se tasser, tout va bien se passer… Le shérif va reprendre les choses en main, Crimson Bay redeviendra comme avant… Ah ! Ici, il y a un petit… Un instant, je vais réparer ça. » Beatrice descend quelques marches de plus, elle voit maintenant la scène :Mrs Jansen est assise sur une chaise, immobile ; Mr Jansen, devant elle, s’active, passant des cotons sur le visage de son épouse – une sorte de maquillage. Beatrice remonte discrètement à l’étage : elle est maintenant convaincue que Mrs Jansen est morte – mais depuis pas mal de temps, si ça se trouve !

 

[IX-6 : Rafaela, Nicholas, Beatrice, Danny : Mrs Jansen ; Mr Jansen] La nouvelle laisse les autres perplexes… Rafie ne pense pas qu’elle soit une Déterrée, mais… Soudain un cri se fait entendre ! Un cri d’homme, celui de Mr Jansen… La discrétion n’est plus de mise : les PJ dévalent tous l’escalier – et tombent sur une scène horrible : Mr Jansen est allongé sur le dos, mort, et Mrs Jansen se repaît de ses entrailles ! Des lambeaux de peau se sont détachés de son visage, elle saigne de multiples endroits, mais ça ne l’interrompt en rien dans son festin cannibale. Nicholas et Beatrice, par réflexe, dégainent. Mais Mrs Jansen réagit avant eux : le sang et les entrailles de son époux dégoulinent de son visage, mais elle affiche en même temps comme un sourire extatique – et se précipite sur Danny ! Nicholas a ses deux pistolets fétiches, le Père et le Fils, en mains, et vise la tête – mais rate son coup ; il récite une prière d’exorcisme en même temps… Rafaela use d’un Miracle d’Aveuglement sur Mrs Jansen – sans être bien certaine que cela soit très efficace sur une morte-vivante. Danny, lui, a recours à son gourdin, et atteint Mrs Jansen, sans lui faire trop de dégâts. Mais Beatrice vide son chargeur – et abat l’hôtelière d’une ultime balle en pleine tête ; elle s’effondre en souriant sur le cadavre éviscéré de son époux… Et Rafaela sort son rasoir – pour que ces monstres ne reviennent pas, à ce qu’on lui a dit, il faut leur couper la tête…

 

À suivre…

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