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(Bien trop bref) Bilan musical 2018

Publié le par Nébal

(Bien trop bref) Bilan musical 2018

L’an dernier, je me plaignais de n’avoir pas écouté beaucoup de trucs « nouveaux » en 2017. J’émettais le vœu pieux de me tenir un peu plus au courant de l’actualité musicale en 2018… mais, sans vraie surprise, ça n’a pas exactement été le cas, hélas. Quand vient l’heure de dresser (malgré tout) le bilan, je n’ai pas grand-chose à mentionner. Non que l’année ait été spécialement mauvaise musicalement parlant, ou que « la musique de là maintenant c’est forcément nul par rapport à quand j’étais djeunz » (pitié, non, j'ai été ado au moment du néo-metal...), c’est juste que, vieux con avant l’heure, je n’ai peut-être plus la même curiosité qu’avant. La dématérialisation de la musique n’y aide peut-être pas, non plus, pour quelqu’un qui achetait beaucoup de disques il y a quelques années encore et avait peut-être du coup davantage tendance à s’y investir qu'en zonant sur YouTube ou Spotify. Ou alors c’est juste un énième prétexte à la con…

 

Bref : pas grand-chose de neuf cette année non plus. Mais je vais quand même faire un peu de tri, pour le principe…

 

 

Mon album préféré, cette année, a probablement été The Sciences, le grand retour des légendes doom-stoner Sleep, et leur premier album en, euh, quinze ans ? Voire plus, le légendaire Dopesmoker ayant en fait été conçu des années plus tôt… Quoi qu’il en soit, le groupe a bien géré la pression (enfin, le bong…), et The Sciences s’est avéré un excellent album dans son genre, avec une production idéale ; du gras, du lourd, du lent, du long – la guitare et la basse (davantage en avant qu’autrefois, ai-je l’impression, peut-être une conséquence de l'aventure Om ?) qui s’enchevêtrent au fil de riffs interminables et faussement simples, une rythmique lourde et groovy en même temps… Difficile d’isoler une piste dans ce magma enfumé (enfin, disons qu’on ne peut pas faire comme avec Dopesmoker et dire que le meilleur morceau de l’album est « Dopesmoker »), l’ensemble est de très haute tenue – mais parce qu’un hymne ne fait pas de mal de temps à autres, le relativement bref « Marijuanaut’s Theme » pourrait faire l’affaire.

En même temps, « Sonic Titan » porte bien son nom, et « Giza Butler » est un hommage bienvenu à qui vous savez… Alors yep : on fera difficilement de Sleep un groupe « actuel », hein, mais si je devais voter pour mon album de l’année, oui, ça serait probablement The Sciences.

 

 

À noter, le guitariste Matt Pike peut se permettre d'apparaître deux fois dans l’étique top de cette année, puisque son groupe High on Fire, plus orienté thrash avec des morceaux de punk dedans mais pas que, a également sorti un album très recommandable avec Electric Messiah (voici par exemple le morceau-titre). Paraîtrait que ce serait un hommage à Lemmy ? Ce qui se tiendrait, en fait… Bon, maintenant, Sleep est bien plus ma came (aha qu’il est drôle aha) que High on Fire, mais l’occasion fait le larron, et je n’ai vraiment pas écouté grand-chose de neuf cette année…

 

 

Mais il n’y a pas que le gras dans la vie – y a l’électronique aussi. En cette année 2018, l’album electro qui m’a le plus parlé est probablement Singularity de Jon Hopkins – même s’il m’a considérablement moins retourné que son excellentissime prédécesseur Immunity, que je continue de m’écouter très régulièrement (à vrai dire, « Open Eye Signal » demeure mon morceau de prédilection pour les transports en commun, à défaut de skate – oui, en boucle, c’est carrément fait pour). En même temps, c’est un album dans la continuité (peut-être un peu trop, diraient certains ?), et cette house triturée à l’ambient comme au glitch parle toujours à mes oreilles. Isolons peut-être le morceau « Everything Connected », je crois que c’est le truc de cette année que j’ai le plus écouté et réécouté – ouais, probablement mon morceau de l’année, dès lors, même si pas au point de « A Solitary Reign » de Amenra l’année précédente (dans un tout autre genre, certes).

 

Quant au tube de l’année, il se trouve probablement sur le nouvel album de Janelle Monáe, Dirty Computer. La dame qui prise la SF et pas qu’un peu figure parmi les personnalités les plus intéressantes de la musique populaire de ces dernières années (au point en ce qui me concerne d’écraser toute la concurrence en RnB – s’il est pertinent de la ranger là-dedans et à vrai dire je n’en sais rien). Je ne saurais pas classer cet album par rapport à ses prédécesseurs, mais il m’a paru de qualité (même si ma pudibonderie tragique et navrante m’éloigne un peu de sa version vidéo décidément ultra-sexe), et si je ne crois pas y avoir décelé de tube parfait comme l’incroyable « Dance Apocalyptic » en son temps, je suis quand même très tenté d’isoler le très princesque et charnellement funky « Make Me Feel », que j’ai beaucoup fait tourner cette année.

(Et, oui, je sais : High on Fire qui paye son tribut à Lemmy et Janelle Monáe à Prince, c’est à croire que, même dans un top pas si tip 2018, il y a des macchabées musicaux du tragique hiver 2015-2016 qui squattent encore ma playlist… En cherchant bien il y a forcément aussi Bowie quelque part, hein ? Mais je vous arrête tout de suite : Sleep rend certes hommage à Geezer Butler, mais celui-ci est bien vivant, alors bon !)

 

(…)

 

(Je suis vieux.)

 

 

Côté sympa, pas renversant, non, mais, oui, sympa, voire un peu plus que ça, j’ai bien aimé Stranger Fruit, de Zeal and Ardor, projet qui ne me paraît toujours pas aussi génial qu’il devrait objectivement l’être, et en tout cas probablement pas tout à fait à la hauteur de son buzz, mais ça reste intéressant, aucun doute, et cet album me paraît plus cohérent et solide sur la durée que son trop inégal prédécesseur Devil is Fine. Peut-être parce qu’il s’excite un peu plus, dans sa veine black metal, des morceaux comme, mettons, « Don’t You Dare », parvenant bien mieux qu’avant, à mes oreilles, à réaliser la synthèse recherchée (il y en a d’autres, « Waste » par exemple).

 

Sans avoir été totalement convaincu, je suppose que l’album collaboratif de Venetian Snares et du vétéran Daniel Lanois, répondant au nom inventif de Venetian Snares x Daniel Lanois, était plus qu’honnête dans son genre, même avec quelque chose d’un bricolage (ou d’un jazz du XXIe siècle, à en croire les principaux intéressés).

 

 

En parlant de titres inventifs, Dead Cross, qui avait fini dans mon top 2017 avec son premier album intitulé Dead Cross, peut à bon droit squatter également le présent top 2018 avec son EP... intitulé Dead Cross EP (c’est bien, sont pas chiants, comme gars). Le principe même de cet enregistrement ne lui permet pas forcément de se placer au même niveau que le reste dans ce bilan, mais, outre deux remixes qui confèrent à ce projet une dimension un peu metal indus pas dégueu, on y trouve du bon méchant foufou comme dans l’album qui précède, et, si dire du clip de « My Perfect Prisoner » qu’il est le meilleur de l’année serait peut-être un peu abusif, on reconnaîtra sans peine qu’il est celui qui passe le mieux au p’tit-déj’.

Mais je crains de ne pas pouvoir en dire beaucoup plus. J’ai bien écouté quelques autres trucs çà et là, et qui m’ont plu, mais pas forcément au travers d’un album précis (Author & Punisher par exemple) ; d’autres, sans forcément me déplaire, m’ont laissé un peu indifférent (comme Strangled de L’Enfant de la Forêt) ; d’autres enfin ne m’ont pas du tout parlé, mais parfois tout simplement parce que ce n’était pas ma came à la base, comme Ámr d’Ihsahn (trop prog et mélodieux pour ma pomme, et j’avais simplement tort de vouloir y retrouver du Emperor quand ce n’était pas le propos).

 

2019, ça sera mieux, hein ?

 

Forcément.

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