Titre original : Flight Of The Living Dead: Outbreak On A Plane.
Titres alternatifs : Flight Of The Living Dead, Plane Dead.
Réalisateur : Scott Thomas.
Année : 2007.
Pays : Etats-Unis.
Genre : Fantastique / Horreur / Zombies / Catastrophe / Action.
Durée : 1h30.
Acteurs principaux : Raymond Barry, Derek Webster, David Chisum, Kristen Kerr, Kevin J. O’Connor, Rychard Tyson, Erick Avari…
Depuis quelque temps, dans la foulée des 28 jours plus tard, L’armée des morts, Land Of The Dead et autres Shaun Of The Dead, le film de zombies connaît un indéniable regain d’intérêt, pour le meilleur (ces quatre-là, entre autres)… et pour le pire (les Resident Evil et compagnie). Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre. Problème : tout le monde n’est pas Romero, loin de là ; et nombreux sont ceux qui manquent de la passion, de la sincérité et éventuellement de l’humour et / ou des moyens nécessaires pour aboutir à quelque chose de potable…
Du coup, ce Plane Of The Dead, sorti directement en DVD, et œuvre du quasi-inconnu Scott Thomas, a de quoi laisser sceptique. Difficile de dire ce que l’on est en droit d’en attendre, dans un premier temps. Bon, une série B, ça, ça ne fait aucun doute : mais un bon film ? Un affligeant navet ? Un réjouissant nanar, comme les Italiens en produisaient à tout va il y a de ça un quart de siècle ? Le pitch, a priori, n’est pas sans rappeler le consternant Avion de l’apocalypse d’Umberto Lenzi, même si l’on s’en éloigne bien vite… Et le générique du film fait craindre le pire, avec son odieuse chansonnette hard FM et ses CGI pourris… Les acteurs, plutôt pas top dans l’ensemble, ne rassurent guère (on croise cependant, avec un sourire, quelques têtes connues de ce genre de productions, abonnées aux seconds rôles poussifs et au cabotinage effréné, notamment Erick Avari et Kevin J. O’Connor…). Quant aux personnages, ils forment un beau ramassis de clichés pour le moins éprouvant : on retiendra notamment ces quatre djeuns ricains caricaturaux au possible, les deux surfers branchouille et leurs biatches de copines qui semblent se livrer à une compétition pour déterminer laquelle sera la plus vulgaire et écervelée ; ceux-là, on en vient à souhaiter très vite leur mort dans d’atroces souffrances…
Voilà pour la première impression. Abordons maintenant le scénario, pour le moins limité. Un Boeing 747 (de la compagnie « Concord »…) fait la liaison Los Angeles – Paris. A son bord, le ramassis habituel de glandus que l’on trouve nécessairement dans un avion : outre les quatre ahuris précédemment évoqués, une bonne sœur tout droit sortie de Y’a-t-il un pilote dans l’avion ?, un flic cynique et bourru accompagnant un criminel blagueur, un agent de la sécurité paranoïaque et pas crédible deux secondes, un champion de golf (le black de service) et sa femme, un grand patron cynique et deux savants fous, et enfin un peu de figuration pour nourrir nos chers amis les zombies ; pour ce qui est de l’équipage, le pilote, très logiquement, doit prendre sa retraite après ce dernier vol, le copilote est un jeune couillon, et les hôtesses sont chaudes comme la braise… Mais voilà. Il y a dans la soute de l’avion une cargaison inhabituelle, gardée par un type en tenue de lutte anti-bactériologique et armé d’un gros flingue (a priori, tout ça monte dans l’avion – civil – sans souci…). Et cette cargaison, c’est quoi donc ? Bah bien sûr : un zombie… Enfin, le cadavre ressuscité de la femme d’un des savants fous, qui, très logiquement, s’échappe de son sarcophage quand l’avion traverse une zone de turbulences, et est subitement pris d’une petite fringale… La contamination se répand bien vite – on notera au passage que les zombies, dans ce film, tiennent plus de la version sous amphétamines à la Boyle et Snyder (ou Mattei, ou Lenzi…), que de la version sous tranxène propre à Romero et Fulci –, et c’est bientôt le chaos dans l’avion… Les autorités américaines, au sol, prennent finalement conscience du danger potentiel de l’atterrissage du Boeing, et envisagent de l’abattre en vol. Rien que de très banal, donc ; seule petite originalité par rapport aux grands classiques du genre : le cadre de l’avion, qui, depuis le 11-Septembre, prend une résonance particulière peut-être pas innocente ici… Mais faut voir comment c’est traité, ensuite.
Eh bien, on peut cracher le morceau maintenant : c’est extrêmement réjouissant ! On a là une série B assumée, très rythmée, généreuse et bourrée d’humour, qui sait ne pas trop se prendre au sérieux et faire contre mauvaise fortune (ah ah, blague, ah ah…) bon cœur ; il y a beaucoup d’action, quelques scènes très inventives, de sympathiques passages gores (les maquillages sont assez réussis, même si on peut être assez perplexe pour ce qui est des lentilles jaunes à la Evil Dead), les blagues, bonnes et volontairement mauvaises, abondent, et l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Alors oui, les acteurs ne sont pas terribles et les effets spéciaux numériques – assez rares – particulièrement ratés, mais ça n’est guère rédhibitoire : on a ce que l’on pouvait espérer de mieux dans ce contexte précis, une chouette série B respectueuse de son thème et divertissante, qu’on savourera probablement d’autant mieux entouré de potes, avec un peu de bières et des chips.
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