Titre : Devil Story : Il était une fois le Diable.
Réalisateur : Bernard Launois.
Année : 1985.
Pays : France.
Genre : Horreur.
Durée : 72 min.
Acteurs principaux : Véronique Renaud, Marcel Portier, Catherine Day, Nicole Desailly, Christian Paumelle, Pascal Simon…
David Lynch est un fumiste, un escroc, un vil plagiaire. Et Kubrick aussi, d’ailleurs. Et tous les autres. Tous. Sans exception. Des voleurs, des menteurs, qui ont tout pris au plus grand cinéaste de tous les temps, le seul, le vrai, qui se trouve être Français, en plus (oui, Môssieur), j’ai nommé Bernard Launois. Avec cet extraordinaire Devil Story : Il était une fois le diable, M. Launois a réalisé le plus grand film d’auteur (avec un grand « H ») de l’histoire du cinéma. Et il ne sera jamais dépassé.
Espérons-le, du moins (quoique…). Parce que pour un film d’horreur, ben là, du coup, c’est vraiment horrible ! Devil Story est une de ces œuvres rares qui aguichent le superlatif. Tout est « le plus » quelque chose, dans cette abomination. Pas étonnant, dans un sens, que ça soit le dernier film de son auteur (qui avait semble-t-il commencé sa pathétique carrière dans le film de fesses avant qu’il ne devienne film de boules, puis avait enchaîné sur d’abjectes comédies franchouillardes, avant de finir sur ce chef-d'oeuvre). En comparaison, Eric Rohmer fait figure de réalisateur correct, et Jean Rollin de virtuose. C’est dire… Produit en faisant la quête dans le métro de Saint-Barnabé-les-Flôts, photographié par un sadique, filmé avec les pieds de la scripte, monté par un nazi, interprété par des recalés au casting de Plus belle la vie, et, surtout, écrit par un fou dangereux, Devil Story est un film somme, une expérience, une grosse merde. Un nanar de compétition.
Plan bucolique sur la campagne normande. C’est joli, la Normandie. Quand soudain… TADAAAAAAAAAA !!! Surgit à l’écran un… heu… un type bizarre, sorte de sous-Leatherface mal maquillé, vêtu d’un pantalon militaire et d’un manteau noir de SS. Ca commence fort. Le type beugle, agite frénétiquement son couteau, et se rue sur ses victimes innocentes (en se prenant les pieds dans une tente). MASSACRE ! Gros plan sur le cadavre d’une victime ; le réalisateur semblant très content de son unique effet gore d’une inventivité et d’une efficacité sensationnelles, à savoir une poire qui fait « pssscchit » et fait gicler un peu de vin rouge toutes les deux secondes, le plan s’étire sur une durée inqualifiable, à la manière de ce que l’on pouvait voir dans le légendaire Blood Feast d’Hershell Gordon Lewis, mais en plus ridicule encore (et ça reviendra souvent dans le film, qui a de toutes façons une tendance ahurissante à faire s'éterniser les plans pour gagner du métrage…). Mais retournons maintenant à notre joyeux massacreur nazi ; il s’en prend à d’autres campeurs innocents qui ramassent du bois en sautillant et chantonnant (juré, j’invente rien) ; puis c’est le générique ; et puis hop un autre meurtre, comme ça, d’un automobiliste de passage et de sa bourgeoise qui n'en revient tellement pas qu'elle continue d'ouvrir et de fermer les yeux une fois morte. De temps à autre on voit un cheval. Noir, c’est important. Et puis on rejoint notre héroïne, touriste blonde comme il se doit. Un chat noir la regarde. Miaou. Miaou. Eclair. Cheval. Chat. Aaaaaaaaaaaaaah ! Mais non chérie ce n’est rien. La jeune fille perturbée et son ahuri d’époux se rendent dans une auberge (qui ressemble fort à un putain de château, oui) tandis que retentit la Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach, agrémentée de coups de tonnerre de temps à autre (astucieux et original, n’est-ce pas ?).
Sans qu’on lui ait rien demandé, l’aubergiste, pressé par sa grognasse, se met à raconter la lugubre histoire du patelin. Flash-back : auparavant, dans le coin, y’avait des naufrageurs (on voit cinq types en costumes ridicules allumer un feu, et un stock-shot de bateau) ; sauf qu’une fois, il y a cent ou deux-cents ans, on sait plus, ils ont ainsi fait s’échouer un navire anglais « qui aurait dit-on fait une brève escale en Egypte pour y ramasser quelque chose, on n’a jamais su ce que c’était ». Aaaaaaaaaaah ! Les naufrageurs, on les a jamais revus après cette nuit d’équinoxe, mais ils ont des descendants, une vieille sorcière et son dégénéré de fils (oui, le nazi). Sinon, y’a aussi un cheval qui rode dans le coin (le cheval noir, donc), et c’est le cheval du Diable. D’ailleurs, l’aubergiste a juré de lui défoncer sa vilaine trogne, au canasson. Alors on le voit bientôt prendre son fusil, et essayer de taper avec la crosse sur un stock-shot de cheval courant à au moins 50 m de lui ; ensuite, à plusieurs reprises au cours du film, on le verra tirer sur le cheval (c’est-à-dire : on le voit tirer, on voit le stock-shot de cheval, le vieux se retourne dans l’autre sens et tire, on revoit le stock-shot de cheval, ad lib.), ce qui constitue une sorte d’intrigant « fil rouge ». Et en plus il ne recharge jamais.
La blonde, de son côté, attirée par une force obscure, décide de sortir en nuisette et ciré jaune en plein milieu de la nuit (parce que cette fois c’est bien la nuit ; ce film accumulait jusque-là les faux-raccords jour / nuit à une fréquence qui ferait pâlir de jalousie un Ed Wood au sommet de sa forme) ; elle prend sa voiture, croise le cheval, a peur du cheval, fuit vers une maison isolée qui se trouve bien sûr être celle du nazi et de sa psychopathe de mère, et découvre dans la joie ce qui sera quasiment son unique réplique jusqu’à la fin du film : « AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! » Et puis une maquette de galion sort d’une colline, et alors là y’a un sarcophage (enfin, un couvercle de sarcophage), et il en sort une momie, et pis y'a une histoire de sœur aussi, et…
Bon. C’est déjà assez confus comme ça. Désolé mais je fais ce que je peux. Seulement voilà : ce film est totalement in-com-pré-hen-sible. Cherchez pas. C’est impossible. D’où Lynch c’est qu’un pédé. La succession de twists ridicules à la fin du métrage n’arrange certes pas les choses (mais bordel, qu’est-ce qu’il fout là, ce putain de chat qu’on n’avait pas vu depuis une heure ?!?). Par contre, un point positif : c’est ridicule du début à la fin.
Une expérience, vous dis-je. Moi, en tout cas, j’en sors traumatisé, et j’imagine que ça se voit…
Désolé.
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