Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"Hellboy", t. 2. "Au nom du diable", de Mike Mignola

Publié le par Nébal

 

MIGNOLA (Mike), Hellboy, t. 2. Au nom du diable, [Mike Mignola’s Hellboy: Wake the Devil], introduction par Alan Moore, [s.l.], Delcourt, [1996-1998] 2003, [n.p.]

 

J’ai mis un peu de temps à accrocher à Hellboy, mais j’y suis venu, comme tout le monde, il y a de cela quelques années. Je ne porterai pas cette bande-dessinée au pinacle, comme on a pu le faire, notamment en raison de son scénario souvent un peu faiblard. Mais pour ce qui est du graphisme et de l’ambiance, y’a pas, Mike Mignola n’a de leçons à recevoir de personne. Aussi ai-je décidé récemment de me refaire la collec’, moi qui n’avais pour l’instant lu cette BD qu’en piochant ici ou là chez des potes.

 

(Par contre, au passage, je n’ai pas aimé le premier film, en-dehors de son premier quart d’heure assez funky avec des nazis occultistes qui font du kung fu : pour le reste, l’ambiance éminemment pulp et lovecraftienne de la BD avait disparu, et, si Ron Perlman était tout simplement parfait en Hellboy, les CGI souvent foireux, le sidekick jeunot et l’amourette insipide m’ont écœuré, au point que je n’ai eu aucune envie de voir le deuxième opus, qui, pour ce que j’ai pu en voir et en entendre dire, ne me semble pas avoir grand chose en commun avec le comic book original. Mais passons.)

 

Hellboy, c’est donc ce gros type rouge sur la couverture. Comme son nom le laisse assez entendre, c’est un démon. Mais un démon relativement gentil. À l’origine (voir le tome 1, Les Germes de la destruction), il avait été invoqué à la fin de la Deuxième Guerre mondiale par les nazis fantasques du projet Ragnarok, avec à leur tête le terrible Raspoutine (eh eh), pour réveiller le plus terrible encore, pour ne pas dire indicible, Ogdru Jahad, et, en somme, déclencher l’apocalypse. Rien que ça. Mais Hellboy avait été récupéré tout gamin par des soldats américains, et c’est ainsi qu’il a intégré le BPRD, le Bureau de Recherche et de Défense sur le Paranormal. Notre démon est ainsi devenu un chasseur de démons, vampires, et autres sales bêtes issues des Ténèbres. Mais sans pouvoir se libérer totalement de son passé… et Raspoutine comme les survivants de Ragnarok entendent bien l’amener à remplir un jour sa mission originale.

 

Dans le TPB qui nous intéresse, Hellboy se retrouve à nouveau confronté à ces salopards de nazis, et plus particulièrement à la sulfureuse Ilsa Haupstein. Celle-ci, durant la guerre, avait tenté de rallier au nazisme un vampire d’un genre particulier, Vladimir Giurescu, que Napoléon en son temps surnommait « le Diable » (au passage, notons la traduction stupide du titre ; hélas, ce n’est pas le seul moment où…). Hitler lui-même, effrayé, s’était débarrassé de la sinistre créature et de ses femmes, mais Ilsa (la bien nommée) semble aujourd’hui être en mesure de le ressusciter. Le BPRD part donc en chasse en Roumanie, Hellboy dans son coin, et deux autres équipes dans deux autres châteaux. Et c’est parti pour une aventure riche en explosions, en nazis, en goules, en vampires et en vieux mythes grecs (notons d’ailleurs cette réplique immortelle, p. 87 : « Ta gueule… s’passera pas comme ça… Pasque t’es très, très moche… et… T’AS UN CORPS DE SERPENT GÉANT ! »).

 

L’ambiance, comme d’habitude, est excellente, à la fois drôle et horrifique, magnifiquement servie par le dessin si particulier de Mike Mignola, tout en angles biscornus et (surtout) en gros aplats de noir (Mignola est bien avec Frank Miller le grand maître contemporain de l’ombre). Hellboy est toujours un aussi chouette personnage, d’autant plus qu’il se montre toujours un peu couillon, et a le bon goût de s’en prendre plein la gueule, mais alors vraiment. Du coup, ça fonctionne très bien.

 

Un regret, pourtant : le scénario, comme souvent, part un peu dans tous les sens. Ce n’est pas gênant (bien au contraire, à la limite) durant la majeure partie du TPB, et les événements annexes qui sont ici rapportés sont parfois de la plus grande importance pour la suite. Mais on avouera sans peine que la fin, méchamment expédiée, part totalement en vrille, et a de quoi laisser perplexe. Dommage…

Bilan très positif dans l’ensemble, malgré tout. À suivre…

CITRIQ

Commenter cet article