CR "Eclipse Phase" (1) : De poussière et d'acier
Un scénario très bourrin en guise d’introduction à Eclipse Phase: le but était essentiellement de tester la mécanique ; on verra très prochainement pour l’univers dans tout ce qu’il a de foisonnant…
Les PJ (ils sont cinq pour l’instant : « John Doe », Shadul Kushie Khabie Gham, Callisto Hawke, Adán Lagarto et Natalia Nikonovna ; je ne vais pas les décrire en détail pour le moment, histoire de préserver leurs backgrounds pour la suite) sont convoqués par un proxy anonyme sur Carnesis, dans un salon privé de simulespace. Ils travaillaient déjà pour Firewall séparément, mais se rencontrent pour la première fois. Après quelques brèves présentations, ils se connectent au réseau privé, et se retrouvent dans un environnement virtuel évoquant l’Acropole d’Athènes pendant l’Antiquité. Leur proxy, qui se fait appeler le Philosophe, prend l’apparence de Diogène (« Barre-toi de mon soleil ! ») ; il leur explique qu’il a une mission délicate à leur confier, consistant à s’infiltrer sur Legba suite à la demande de renforts de leur sentinelle sur place, qui évoque une assemblée des pontes de Nine Lives et un comportement étrange de la part des gladiateurs esclaves du cartel. Les PJ vont voyager jusqu’à Extropia au sein de l’essaim d’écumeurs Terminus les étoiles (dont fait partie Callisto Hawke), à charge pour eux de trouver ensuite comment se rendre sur Legba. En chemin, l’essaim va passer dans l’orbite de Jupiter et en utiliser le puits gravitationnel, ce qui peut entraîner quelque grabuge ; les PJ devront également veiller à ce que tout se passe au mieux à cette occasion.
Mais, en attendant, le Philosophe va leur faire passer un test en simulespace – un « jeu de rôle »… – pour voir comment ils travaillent ensemble…
L’environnement change (et l’apparence du Philosophe, qui prend l’aspect d’un mafieux caricatural) : les PJ se retrouvent dix ans plus tôt, dans la cité-État de Marseille (scénario « De poussière et d’acier », Alpha+Phase #1. Premier Morphe), alors que les signes de la Chute se multiplient rapidement (mais les PJ sont affectés par un blocage mental, qui les empêche de considérer ceci comme un simple jeu, et tout autant de communiquer à propos de la Chute). Ils ont pour mission, en tant que malfrats (mais dotés de leurs morphes et de leur équipement, qu’il s’agit de tester), d’exfiltrer Ronald Dufour, chercheur en intelligence artificielle pour le compte de NeuroteQ, une filiale de Cognite. Le Philosophe leur donne des plans du bâtiment, ainsi que des codes administrateur, et leur donne rendez-vous quelques heures plus tard dans un entrepôt près du port.
John se procure rapidement un terminal afin de se livrer à quelques manipulations et piratages. Tandis que leurs muses les bombardent de flash infos alarmants (et parfois déroutants) sur le conflit qui s’envenime entre l’Alliance germanique et les cités-États du Sud (dont Marseille), Natalia et Adán se concoctent des identités d’emprunt (Natalia une chercheuse en IA, membre de NeuroteQ, supérieure hiérarchique de Dufour, et Adán son assistant). L’équipe loue un véhicule qu’elle va garer non loin de NeuroteQ. Pendant que Natalia et Adán entrent, sans souci, dans le bâtiment pourtant hautement sécurisé, les autres restent dans le camion, où ils assistent bientôt à l’exécution sommaire d’un passant par des policiers. L’ambiance est de plus en plus tendue. Natalia prétend d’abord à Dufour qu’il y a eu des fuites depuis son laboratoire, pendant qu’Adán drogue son thé (qui ne sera finalement pas bu…) ; puis, jouant sur les flashs d’informations, Natalia persuade Dufour qu’elle est là pour exfiltrer le chercheur en attendant que la crise avec l’Alliance germanique se calme. Dufour est très paniqué, mais se résout à la suivre. Un garde, devant les escaliers, se montre méfiant, mais les laisse finalement passer. Alors qu’ils sont dans les escaliers, ils ressentent un tremblement ; la nouvelle tombe bientôt : Milan a été atomisée… En chemin vers le camion, Dufour se montre de plus en plus sceptique sur les raisons de son exfiltration et les procédés employés, mais les PJ le font monter dans le véhicule et le maîtrisent. La muse de John est endommagée (cela arrivera par la suite à d’autres PJ…), et certains appareils (comme, plus tôt, l’ascenseur) connaissent des défaillances et autres comportements étranges (ils se mettent à chanter, ont des parasites, etc.). John crame d’ailleurs son terminal…
Tandis que les PJ se rendent à l’entrepôt où ils ont rendez-vous dans quelque temps avec le Philosophe, des avions se mettent à rugir dans le ciel, et bombardent des emplacements stratégiques de Marseille ; des troupes variées, humanoïdes ou non, sont également parachutées sur la ville. Pendant qu’Adán calme Dufour (Shadul l’intimidant de son côté…), John essaye d’établir un périmètre de sécurité, mais ne parvient qu’à étendre le réseau de vidéosurveillance. Il voit ainsi des signes du conflit qui se rapprochent ; l’environnement à l’extérieur de l’entrepôt, peu fréquenté, reste encore assez calme, mais il voit néanmoins un blindé étrange se débarrasser de policiers marseillais, et un fuyard se faire couper la tête par un drone.
Le Philosophe contacte les PJ, tandis que d’autres flashs continuent régulièrement de leur parvenir sur la situation qui s’envenime. Il ne pourra pas venir au rendez-vous ; l’objectif change : les PJ doivent trouver un moyen de quitter Marseille, et même la Terre… Ils débattent pour savoir quel serait le meilleur moyen d’y parvenir. L’ego-diffusion est à peine envisagée : les plate-formes publiques sont prises d’assaut, mais les PJ ne se posent pas la question des passerelles privées ou des darckcasts, et ils se décident pour « emprunter » un lanceur et quitter ainsi physiquement la Terre. Il leur faut néanmoins rejoindre l’appareil, qui est à quelque distance…
En route, les signes du conflit se multiplient. Shadul, qui conduit, est obligé de freiner brutalement quand un blindé leur bloque le passage et se prépare à leur tirer dessus. Il parvient à le contourner en roulant sur le trottoir et à s’éloigner, mais, un peu plus loin, confrontés à un combat de rue, les PJ sont contraints d’abandonner leur véhicule. Cinq soldats non identifiés les prennent pour cibles. La plupart des PJ se mettent à couvert, mais Callisto leur tire dessus avec son fusil à plasma ; elle en met très vite deux hors de combat, mais les survivants ripostent, elle est gravement blessée et sombre dans l’inconscience. Pendant qu’Adán met Dufour à l’abri et que Natalia contourne le bâtiment (elle doit bientôt faire face à un des soldats, assez vite écrasé par un camion lancé à toute vitesse, puis à un drone), Shadul et John cherchent à protéger Callisto et à éliminer les soldats restants. Ils y parviennent finalement et se réfugient dans le bâtiment, où ils donnent les premiers soins à Callisto, toujours gravement blessée mais qui reprend conscience.
Les PJ (qui ont beaucoup de chance…) trouvent un autre véhicule et reprennent la route en direction du lanceur. La voie est encombrée. Près de la piste, les combats font rage, il y a trois factions qui s’entredéchirent, sans compter les civils paniqués qui cherchent un moyen de fuir. Peu après qu’un bombardement a fait sauter une bonne partie du spatioport, un camion les double, défonce la grille, et fonce sur ce qui est semble-t-il le dernier lanceur en état. Mais Shadul parvient à les dépasser à nouveau et à leur faire faire une embardée. Pendant que les autres vont pirater l’accès au lanceur, il fait un carton sur le camion des importuns… et le fait sauter. Après quelques tentatives infructueuses, les PJ parviennent à monter à bord du lanceur. Seule Callisto est en mesure de le piloter, mais elle est gravement blessée… Elle parvient cependant à décoller et à piloter l’appareil ; tandis que les PJ s’interrogent sur la destination à prendre, un satellite de défense les prend pour cible alors qu’ils sortent de l’atmosphère, et ils sont désintégrés…
Les PJ se retrouvent dans un bureau type début du XIXe siècle, où le Philosophe (qui a encore changé d’aspect) dresse un bilan mitigé de leur action. Il les félicite pour l’exfiltration de Dufour et le travail en équipe plutôt convaincant qu’ils ont accompli, mais blâme Callisto pour s’être lancée la tête la première dans le combat, face à une troupe dangereuse. Surtout, il leur montre combien l’idée du lanceur était regrettable, a fortiori avec une pilote en aussi mauvaise condition ; il savait que certains des PJ étaient rétifs à l’ego-diffusion, mais il s’agissait justement de tester cet aspect…
Les PJ se retrouvent dans leurs fauteuils, l’expérience les a passablement traumatisés. Ils vont incessamment rejoindre Terminus les étoiles, et entamer le voyage vers Extropia via l’orbite de Jupiter.
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