CR "Inflorenza" : les chemins de Compostelle (2)
Nouvelle partie d’Inflorenza.
Nous étions trois joueurs (les retours à la ligne marquent les instances ; les thèmes tirés aux dés sont indiqués en italiques et entre crochets ; je n'étais pas Confident). Nous avons repris le théâtre des chemins de Compostelle, désireux de voir si on pouvait en tirer autre chose que lors de la première partie. Nous nous sommes mis d’accord pour constituer un groupe de pèlerins dès le départ ; enfin, nous avons développé des éléments de décor lors d’un tour préalable.
Les « phrases » sont indiquées par le soulignement (j’ai cette fois également relevé quelles phrases étaient rayées en cas de sacrifice).
Décor
La forêt longe la côte, elle s’éclaircit avant d’aboutir à une falaise ; on y trouve une petite église érodée avec un cimetière attenant. Impression de bout du monde.
Moi : dans des montagnes, un vieux pont de pierre au dessus d’un ravin au fond duquel coule un torrent ; il y a un péage.
Le vent est très violent en ces lieux ; est-il propice aux manifestations de l’Egrégore ?
Premier tour
Il fait chaud, c’est une journée de septembre évoquant l’été indien. La forêt est humide, l’expédition (composée d’une dizaine de personnes) est épuisée et veut faire une pause, alors qu’un vent léger apporte un peu de réconfort. Le premier personnage s’appelle Childe. De forte carrure, il a pris tout naturellement la tête du groupe : on ne le fait pas chier, mais ceux qui l’accompagnent non plus. Il bouscule un gringalet : « On n’est pas là pour se reposer ! Lève-toi, chiffe molle ! » Ces derniers jours, il tend de plus en plus à passer ses nerfs sur les pèlerins, en commençant par les plus faibles… C’est néanmoins un bon compagnon et quelqu’un de serviable. Il vient d’un pays lointain à l’est et obéit à son seigneur. [Société] Je veux aller à Compostelle parce que mon seigneur m’a dit d’y aller. Il montre une coquille sur une borne indiquant un relais tout proche, et avance sans attendre les autres.
Gritte a entendu Childe beugler sur le gringalet, mais elle est à la traîne. Elle sait qu’elle ne tiendra pas jusqu’à la fin du jour, ni, à ce rythme-là, jusqu’à Compostelle. Elle a un bébé dans les bras ; ce n’est pas le sien, et elle ne sait pas vraiment comment s’en occuper. Le village l’a chargée d’emmener ce bébé à Compostelle. Un homme avait été désigné pour l’accompagner, mais il est mort. Je veux aller à Compostelle pour y déposer un enfant qui n’est pas le mien.
Mon nom est Tak, et j’accompagne Childe, que j’envie et admire, en méprisant quelque peu le reste du groupe qui traîne la patte. Nous arrivons à un pont, au-dessus d’un torrent jaunâtre et boueux. J’y lâche une pierre, qui s’enfonce lentement dans un bruit répugnant et un panache de fumée ; l’odeur est infecte. Cela me rend curieux, car je suspecte quelque chose de surnaturel (j’ai entendu parler des sources de mémoire, et d’eaux qui produisent des effets étranges ; serait-ce cela ?) [Horlas] Je veux impressionner Childe par ma connaissance du terrain.
Deuxième tour
Le reste du groupe finit par rejoindre Childe et Tak. Childe moleste le Baveux, étrange personnage qui marche à côté de Gritte et ne cesse de lorgner le bébé. [Pèlerins] C’est mon groupe, tout le monde ira au bout.
Quand les pèlerins sont sortis du couvert de la forêt, la lumière (ou le souffre ?) a brûlé les yeux de Gritte et du bébé. Elle est la dernière. Childe multiplie les allers-retours pour filer des taloches aux traînards. Le groupe passe progressivement le pont, qui vibre un peu. Dans la guérite de l’autre côté, on trouve de l’eau claire, de la nourriture, dont du pain frais… mais il n’y a personne. Chacun mange jusqu’à être repu, tout le monde est parfaitement rassasié quand les plats sont terminés. La nuit est tombée, et le groupe loge (tout juste) dans le bâtiment. Le bébé ne crie pas ; il ne crie plus depuis des jours. [Société] Au milieu de la nuit, le groupe est réveillé par des coups frappés à la porte. Le Douanier vient réclamer le prix du passage, de la nourriture et du gîte. On s’en doutait : Il faut bien payer.
Je décide de prendre l’initiative pendant que Childe dort en ronflant. Je discute avec le Douanier, vieil homme bourru qui suinte l’autorité. Je prétends être le chef du groupe, mais devoir en référer à la communauté avant de prendre une décision concernant le paiement. J’affirme que nous sommes fiables… mais interromps brutalement le Douanier quand je le pense distrait en essayant de lui planter un couteau dans le ventre. Mais il m’intercepte, me tord le poignet, et je laisse tomber la lame. [Pèlerins] Je n’ai pas le charisme d’un chef. J’essaye de me justifier en prétendant que le supposé Douanier est un escroc et un brigand, mais personne ne m’écoute… [Mémoire] Ce n’est pas la première fois que mon ambition me nuit.
Troisième tour
Le Douanier ramasse le couteau : « J’accepte ton paiement. » Childe se réveille enfin. Il a un peu peur, comme tout le monde, règne un profond sentiment de malaise. Il regarde autour de lui pour voir si quelque chose pourrait lui servir d’arme, au moins pour intimider le Douanier. Ce dernier se tourne vers Gritte : « C’est pour moi ce que tu as dans les bras ? » dit-il en évoquant le bébé. Gritte ne répond pas. Le sang de Childe ne fait qu’un tour. Il se redresse et défie le Douanier, retrouvant son statut de chef. Le Douanier s’approche de lui à demi amusé : « C’est toi le représentant maintenant que l’autre a payé son écot ? » « Je ne suis pas un représentant, je suis le chef ! » Childe refuse de payer quoi que ce soit. Le Douanier dit qu’il ne peut pas le laisser passer, dans ce cas. Childe cherche à le frapper. Mais le Douanier attrape son poing, le tire dehors et le pousse dans le ravin. Le Douanier se retourne vers le reste du groupe : « Ça a valeur de paiement pour tout le monde. » Childe raye ses deux phrases et est éliminé. Gritte raye Il faut bien payer. Je raye Je veux impressionner Childe par ma connaissance du terrain.
Le corps de Childe a fait un bruit répugnant quand la rivière l’a englouti. Il n’a presque pas crié. Le jour allait se lever. Tout le monde refait les paquetages et reprend la route… à la suite de Tak, qui « mime » ce que faisait Childe. Tout le monde a la trouille et obéit. Certains voulaient faire une prière pour Childe, mais on se contente d’édifier un petit cairn. Le groupe marche pendant quelques jours, et le sentier redescend dans la forêt. Le Baveux fait un peu trop souvent des risettes au bébé. Gritte a peur qu’il ne le lui prenne pendant la nuit… pour le manger. [Horlas] Le chemin longe de loin en loin la rivière. Elle remarque que cela produit un effet bizarre sur le Baveux, qui en a peur. On ne me prendra pas l’enfant.
Je suis assez content de moi : mon échec face au Douanier s’est retourné en ma faveur. Je suis devenu chef un peu malgré moi, mais je l’assume, et me montre plus conciliant que Childe. Le fait de longer toujours la rivière attise ma curiosité. S’agit-il d’une source de mémoire ? Ou a-t-elle des effets dangereux ? Je veux en avoir le cœur net : il faut essayer… mais pas sur moi. J’essaye d’envoyer le Baveux y goûter. (Le joueur de Childe incarne désormais le Baveux : ses première phrases sont [Folie] Je vais à Compostelle parce que j’ai tout le temps faim et [Science] Je développe des théories fumeuses sur tout.) Je baratine le Baveux, lui disant que l’eau de la rivière est semblable à de la soupe et pourrait apaiser sa faim. Je parviens à le persuader de boire, mais Je fais un compromis terrible… En effet, le Baveux me réclame l’enfant ([Société] Je crois que le bébé représente la solution à mes problèmes).
Quatrième tour
Le Baveux descend au bord de la rivière. Il est franchement dégoûté, mais plonge la main dans l’eau jaunâtre, et en ramène un liquide filandreux qu’il porte à sa bouche, et recommence par trois fois. Il regarde Tak, qui lui jette des coups d’œil intéressés, mais rien ne semble se produire. Le Baveux remonte, son estomac gargouille et il a un goût répugnant en bouche. Il dit à Tak que ça ne lui a rien fait. Quelques jours plus tard : la troupe continue de suivre la rivière de loin en loin ; d’autres cours d’eau s’y mêlent, mais elle garde sa teinte et son odeur infecte, aussi monte-t-on le campement aussi loin que possible. Mais le vent marin finit par couvrir les remugles. Le Baveux, plus vif, prend la tête du groupe, et attend le moment propice pour réclamer son dû à Tak. Les arbres s’écartent à nouveau. La route se perd dans une lande grisâtre qui donne sur une falaise. La rivière se jette dans la mer qui s’étend sur tout l’horizon et est couverte de nuages. Une église se dresse non loin, érodée par le vent très violent. Le groupe avance en file indienne. L’herbe est plus verte autour de l’église. C’est un signe positif, le premier depuis longtemps. Le cerveau du Baveux s’est mis à tourner à toute vitesse. Des choses lui reviennent en tête, une ritournelle, des couleurs, une vieille fable, des visages… Il a de terribles migraines. Il ouvre la porte de l’église et pénètre à l’intérieur pour s’abriter du vent. Il n’entend pas que ça bouge dans l’église. Il fait un signe de croix, apostrophe abstraite pour lui-même. [Brigands] Le Baveux se voit souvent lui-même dans ses « rêves », mais plus épais, moins affamé ; ses rêves s’organisent : il était un bandit trop gourmand dans ses méthodes de pillage. Cette église (pas celle-ci précisément, mais le fait que ce soit une église) lui rappelle quelque chose. Les églises me rappellent mes mauvais actes passés.
Gritte n’a ni vu ni entendu le pacte entre Tak et le Baveux. Mais elle a vu le Baveux descendre à la rivière et boire. Il est remonté et Tak a ordonné le départ. Le Baveux a depuis des espèces de longs regards sur le bébé, qui la mettent mal à l’aise, mais pas de la même manière qu’auparavant. Quand le groupe voit enfin l’église, celui lui fait du bien (il n’y avait pas d’abri depuis des jours). Gritte est loin derrière les autres quand ils entrent. Quand elle arrive à son tour, tout le monde est abattu et prostré par terre dans une profonde léthargie. Il n’y a pas de place pour elle à l’intérieur, l’église est trop petite. Elle s’abrite sous un caveau qui la protège quand même du vent. Elle voit ressortir huit personnes, qui ressemblent à celles du groupe mais sans être les mêmes : le Baveux, un grand gars bien bâti avec des armes à la ceinture, le gringalet qui compte des pièces, Tak l’air d’avoir trouvé la paix… Ils repartent tous en sens inverse. L’église fait quelque chose aux souvenirs des gens ou à ce qui les pousse à faire le pèlerinage. [Pulsions] Gritte serre le bébé contre elle, elle entre à son tour dans l’église, elle trébuche sur les gens qui dorment jusqu’à l’autel, où elle pose le bébé avant de s’endormir à son tour. Suis-je arrivé au bout ?
C’était trop beau pour durer : le Baveux est devenu plus vif et a pris la tête du groupe ces derniers jours. Je suis intrigué par l’eau de la rivière, j’aimerais procéder à d’autres tests, mais les gens veulent que l’on s’en éloigne autant que possible à cause de l’odeur et je ne trouve pas d’arguments à leur opposer. Quand on arrive à l’église, refuge bienvenu, tout le monde s’endort très vite. Je suis cependant réveillé par Gritte qui me trébuche dessus avant de poser le bébé sur l’autel. Cette vision me rappelle mon pacte avec le Baveux et, comme il s’agit d’un lieu saint, je m’en veux, suis pris de remords, mais me sens désarmé… [Mémoire] Le plus troublant, cependant, c’est que j’ai déjà vu cette scène, dans cette église précisément. Je suis déjà venu ici.
Cinquième tour
La nuit s’est avancée. Le Baveux se réveille avec une forte migraine. Il a vu en rêve les membres de l’expédition : il se souvient de leurs noms, de les avoir vus dans d’autres endroits, moins maigres, il revoit Childe… Il se souvient de la motivation première du pèlerinage : un prédicateur était arrivé, qui disait qu’il fallait envoyer des marcheurs à Compostelle, mais il ne se souvient plus pour quelle raison. C’est néanmoins à cause de ce prêche que tous se sont mis en route. Le Baveux, quand il ouvre les yeux, voit trois silhouettes penchées sur l’enfant. Il les fait fuir : « Laissez cet enfant ! Il est à moi ! » Il ne distingue pas les visages des silhouettes qui sortent de l’église en courant. Il se rend à l’autel, mais, au moment d’approcher la main du bébé, est pris d’une sorte de regret et de doute. Manger l’enfant n’est peut-être pas ce qu’il faut en faire… Il observe son visage calme, et voit quelques gouttes de liquide perler au coin de sa bouche ; il reconnaît l’eau de la rivière. Bravant le mal de tête, il se lance dans le noir à la poursuite des trois silhouettes. Au bord de la rivière, un chemin descend : ils ont dû passer par là. Il y a des vasques aménagées dans lesquelles on trouve de l’eau à différents stades. Un filet d’eau claire ruisselle, qui se mêle à l’eau jaunâtre de la rivière. Il y a du bruit en bas des marches. [Société] Je dois trouver ma place au sein du groupe.
En s’endormant, Gritte pensait avoir atteint quelque chose, mais dans ses rêves elle ne sort pas de l’église, contrairement à ceux qu’elle avait vus. Elle voit trois silhouettes penchées sur le bébé, et en reconnaît les visages : le juge qui l’avait accusée de sorcellerie, le prédicateur qui lui a ordonné de partir en pèlerinage, le père de l’enfant qui la rendait responsable de la mort en couches de la mère (Gritte était sage-femme). Le Baveux fait peur aux silhouettes, puis part à leur suite. Gritte s’approche de l’autel, voit le liquide aux lèvres de l’enfant, trempe son doigt et lui fait une bénédiction sur le front. Elle laisse l’enfant là et part derrière le Baveux. [Science] L’obscurantisme m’a chassée de mon village.
[Pèlerins] Je me suis rendormi après ma vision de l’enfant sur l’autel. Mon sommeil est perturbé par des images issues de la mystique chrétienne : trinité, sacrifice… Je me méfie du Baveux, et ne fais pas confiance à Gritte pour protéger l’enfant : c’est à moi de le faire… mais je ne sais pas comment. Quand je me réveille, tous deux sont partis, ce qui ne fait que renforcer ma conviction. Je vais voir l’enfant sur l’autel, m’humecte les lèvres du liquide sur son front. J’acquiers la conviction que nous tournons en rond : nous n’allons pas à Compostelle, mais nous en venons. Je veux comprendre ce qui se passe, j’ai le sentiment d’être manipulé. Je veux comprendre où nous allons.
Sixième tour
Le vent colle le Baveux à la paroi. Il descend au bord de la rivière. Il entend des chuchotements. En tournant le dos à la chute, il arrive à des cavités dans la pierre : les silhouettes ont dû se réfugier là. Il se sent très léger, mais son estomac recommence à se faire entendre. Dans la caverne, il y a une demi-douzaine de personnes en robes de bure, recroquevillées les unes sur les autres. Il entre, Gritte n’est pas loin derrière lui. Le Baveux a l’impression de connaître les lieux. Il avance vite, de crainte de « tomber » s’il s’arrête. Les six vieillards le regardent. Il sent l’eau de la rivière, mêlée à du sel, de la fumée… Il demande aux vieillards qui ils sont, ce qu’ils ont fait à l’enfant, ce qu’est cette eau (d’autant qu’il en a mis dans les gourdes des autres ! Il avait bien compris ce que Tak voulait faire…) Les vieillards sont effrayés. Le Baveux crache un jet de bile par terre. Ils ont l’air un peu plus rassurés. Gritte arrive dans son dos. Les vieillards disent qu’ils voulaient offrir la mémoire à l’enfant. [Science] L’eau de la rivière me rend la mémoire.
Gritte connaît bien la douleur des autres, et se rend compte de ce que le Baveux souffre et est devenu fou : il beugle dans le vide, il dit qu’il a mis de l’eau jaunâtre dans les gourdes… Or on sait que cette eau est un poison. Pendant qu’il parle à des personnes qu’elle ne voit pas, elle passe derrière lui… et le pousse dans la vasque. Elle veut le noyer ; ça n’est pas difficile de lui maintenir la nuque sous l’eau. Elle attend qu’il ne bouge plus, et ressent une sorte de délivrance après tout ce temps où elle avait souffert pour un crime qu’elle n’avait pas commis ; cette fois, c’est bien un crime qu’elle a commis, et il ne faut pas s’arrêter là : elle retourne vers l’église… (Elle raye Je veux aller à Compostelle pour y déposer un enfant qui n’est pas le mien.) Le Baveux, la tête sous l’eau, ne comprend pas ce qui lui arrive. Il est assailli par des images. Il se souvient du prédicateur de Compostelle, de l’accusation portée contre la sage-femme, dont il était amoureux, et du départ du pèlerinage. Il revoit sa vie défiler, les pillages auxquels il s’est livré, le meurtre d’un prêtre… Childe était le seigneur de la ville. Le Baveux perd conscience. [Chair] Je suis sujet à des douleurs terribles depuis que j’ai bu de l’eau. [Science, puissance] Je connais un remède temporaire à l’oubli.
Je suis le Baveux et Gritte, me doutant qu’ils sont allés vers la rivière. J’assiste au « meurtre » du Baveux par Gritte. Je me cache pour ne pas être vu d’elle. Je me rends ensuite près de la vasque, en sors le Baveux : il est inconscient mais toujours vivant. Je me dis qu’il est vraiment temps que je goûte moi-même à cette eau et, poussé par une intuition mystique, procède à une sorte de baptême par immersion totale. Je me souviens : j’étais le prédicateur, conseiller du seigneur Childe de Compostelle. J’ai lancé l’idée d’un pèlerinage perpétuel pour expier nos péchés et « guérir » l’Europe, en jouant sur le syndrome de l’oubli. Mais j’avais moi-même oublié tout cela…Dois-je perpétuer mon dessein ? En cas de réussite, je considère que ce passage à l’église est obligatoire dans la boucle… et la relance pour un tour ; sinon, je me dis que cette entreprise est un échec, surtout depuis la mort de Childe, et décide de rompre la boucle. [Société] Je me suis fourvoyé. J’ai péché en manipulant les gens, et suis tombé dans mon propre piège… Je ne peux pas exercer mon ministère par la manipulation.
Une partie fort sympathique dans l’ensemble. Si tout ne colle pas parfaitement et si des éléments ont été laissés en plan – mais sans doute est-ce inévitable ? –, le récit nous a tous parlé de son départ à sa conclusion, en gros. Les personnages ont probablement été un peu plus élaborés que dans les parties précédentes, et leurs interactions assez riches. En n’usant pas (ou peu) de l’Egrégore, notamment, nous avons évité d’en faire trop dans la surenchère surnaturelle, et surtout dans le final « pyrotechnique ». Je ferais bien un petit mea culpa très personnel : j’ai peut-être un peu trop essayé d’orienter l’intrigue de mon côté (souvenir de la partie précédente où on avait connu des difficultés en ne prenant pas assez de décisions ?) Nous avons peu fait intervenir les PNJ, par ailleurs, en dehors du Douanier… Mais le cadre était assez riche et, même si on avait tendance à se focaliser sur la perception de son propre personnage, on a davantage utilisé d’éléments « extérieurs » que précédemment. Dernier point, enfin : j’étais sceptique sur la possibilité de jouer en campagne ; je le reste un peu, mais cette histoire devrait pouvoir appeler une suite, et on va sans doute tester ça prochainement…
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