"Crypt of Cthulhu", no. 7
Crypt of Cthulhu, vol. 1, no. 7, Bloomfield, Cryptic Publications, Lammas 1982, 40 p.
Crypt of Cthulhu, suite. Pas de thème particulier pour cette septième livraison qui, du coup, mélange un peu tout et n’importe quoi.
Le numéro, pour une fois, s’ouvre sur une nouvelle, « The Offering » de Lin Carter, préquelle à « The Thing in the Pit » qui se présente comme une traduction partielle des Tablettes de Zanthu. Un récit antédiluvien sans surprise et lourd dans sa topographie typique des « Contrées du Rêve ». Pas vraiment d’intérêt, donc, et ça ne fait que confirmer mes préjugés à l’encontre de l’auteur… qui demanderont cependant à être vérifiés d’ici quelque temps, quand je lirai son recueil chez Oriflam (aïe…).
Charles Hoffman & Marc A. Cerasini livrent ensuite « The Transition of Colin Wilson », intéressante étude sur l’auteur qui nous a quittés il y a peu. La partie « philosophique » ne me séduit guère, dois-je dire ; et les jugements qu’il portait, surtout dans un premier temps, à l’encontre de Lovecraft sont clairement outrés, à la limite de la parodie. Il n’en reste pas moins qu’il a commis, un peu par défi d’ailleurs, des pastiches qui ont l’air fort intéressants, malgré leur étonnant sous-texte « optimiste » (je ne me souviens plus de sa nouvelle dans les « Légendes du Mythe de Cthulhu », mais elle a bonne réputation) ; je lis prochainement Les Parasites de l’esprit et La Pierre philosophale, et on en recause.
On passe alors à « Lovecraft and Classic American Literature » de Peter Cannon, étude qui part de la remarque souvent faite de la quasi totale absence de femmes dans les récits de Lovecraft. L’auteur y voit le signe d’une continuité entre HPL et les auteurs classiques américains du XIXe siècle, mais s’attarde pourtant longuement sur les divergences, notamment en ce qui regarde les duos d’aventuriers. Pas très convaincant à mon sens, du coup, même si je ne saurais clairement pas prétendre être un connaisseur de la littérature américaine du XIXe siècle…
Après quoi Will Murray s’interroge : « Was There a Real Brown Jenkin? » Le vilain familier de Keziah Mason m’avait fait faire des cauchemars, en son temps… L’auteur en cherche ici la source dans une anecdote pittoresque sur une bestiole parlante autrement sympathique, dont on aurait semble-t-il pas mal parlé à l’époque. Peut-être… Disons que c’est amusant.
Robert M. Price livre alors « The Pine Barrens Horror », étude comparée de la légende du « diable du Jersey » et de « L’Abomination de Dunwich », sans prétendre que le folklore ait vraiment inspiré ici Lovecraft ; ce qui restreint quelque peu la portée de l’article, du coup… mais cela reste intéressant.
Une très brève note ensuite, « Beget Me Not », sur une coquille présente dans plusieurs éditions de Derleth…
Puis, nouvelle question : « Is Abdul Alhazred Still Alive? » Robert M. Price montre bien toute l’ambiguïté de la « disparition » de l’auteur du Necronomicon telle qu’elle est rapportée par Lovecraft. Un texte de Derleth montre ainsi qu’il aurait peut-être survécu… mais on trouve également des indices chez HPL, laissant même entendre qu’il serait toujours vivant ! Ce genre d’article m’a toujours paru un peu vain, mais c’est à nouveau amusant, disons…
Du côté des rubriques, rien de bien notable dans le « Mail-Call of Cthulhu ». La « R’lyeh Review », tenue cette fois par Robert M. Price, est déconcertante dans son évocation de Poltergeist, attribué à… Steven Spielberg ? Puis notre exégète nous parle du Pistolero de Stephen King ; amusant de voir le regard que l’on pouvait porter alors sur le premier tome de « La Tour sombre », pris indépendamment… Du côté des « Fun Guys From Yuggoth », enfin, un invité prestigieux cette fois avec S.T. Joshi et « Life is not a Hideous Thing ». Même quand il s’agit de parler de lui, le bonhomme est passionnant (je crois que je suis un peu fan…).
Un numéro plutôt sympathique, donc. « À suivre »…
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