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"Dés de Sang - Final Cut"

Publié le par Nébal

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Dés de Sang : Final Cut

 

Dés de Sang, acheté sur les bons conseils d’un aimable citoyen et auréolé d’une très bonne réputation, est un jeu de rôle court et simple qui se joue en one-shot, et s’inspire des grands survivals américains des années 1970 (cadre du jeu), tels que La Colline a des yeux de Wes Craven, Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, voire Délivrance de John Boorman. Mais en pire, avec vraiment des litres d’hémoglobine et éventuellement un soupçon (voire plus) de pornographie pure et simple. Ce livret « Final Cut », qui contient les (brèves) règles et cinq scénarios, affiche ainsi une coloration « pulp » nauséeuse, débordant d’illustrations d’un mauvais goût réjouissant. Le gore est à l’appel, et tous les clichés du genre avec, et c’est cool !

 

Le système de jeu, très simple, repose pour l’essentiel sur le « Dé-Sang ». C’est un D100 (…) visible de tous, dont le score diminue à chaque action ou presque des joueurs (et en cas d’échec). Or les actions des PJ ne réussissent que si le jet est inférieur ou égal au Dé-Sang (avec éventuellement – probablement ? – des modificateurs infligés par le MJ sadique, ou résultant des « talents » des personnages… qui doivent cependant pour ce faire dépenser des points). Autant dire qu’au début, c’est plutôt peinard, mais que ça devient rapidement de plus en plus chaud… ce qui colle parfaitement à l’ambiance du jeu, ça tombe bien.

 

Car on ne fait pas dans la dentelle, ici : les PJ ont de fortes chances de mourir au cours du scénario (d’autant que la baston est assez violente, ne distinguant que « dégâts mineurs » et « dégâts mortels »…), et il n’est franchement pas garanti qu’il y ait ne serait-ce qu’un survivant à l’arrivée. Pas grave, c’est pas fait pour être joué en campagne, de toute évidence.

 

Les personnages sont définis très simplement par leur concept et quatre talents (dont un imposé par le MJ sadique). Les joueurs disposent au début de 13 points de talents ; en les dépensant, ils peuvent obtenir des modificateurs en leur faveur lors des jets ; mais là, aussi ça risque de dégringoler vite… et la manière de regagner ces points n’arrange sans doute pas les choses, puisqu’elle repose sur deux concepts rigolos, le « pétage de plombs » et le « what the fuck ?!? ». Le pétage de plombs résulte de l’utilisation cumulée de « points de sueur » à l’initiative : quand le nombre total des points de sueur dépensés équivaut au Dé-Sang ou le dépasse, le joueur pète les plombs (donc) ; il se met à agir bizarrement, mais revient à 13 points de talent ; par contre, ses échecs font désormais baisser le Dé-Sang de 2% au lieu de  1%, et il est susceptible de se prendre un WTF dans la gueule de la part d’un de ses petits camarades, lequel regagne alors quelques points de talent, tandis que sa victime fait vraiment n’importe quoi (mais n’est plus soumise à la règle des 2%).

 

Tout cela m’a l’air fort rigolo, et devrait logiquement déboucher sur des parties aussi stressantes que fun. Suivent d’ailleurs cinq scénarios, dans l’ensemble très sympathiques (seul le dernier, « Iron Boars Like Rodeo », ne m’a pas vraiment parlé, je le trouve trop bancal et ne vais pas m’étendre à son sujet). Je ne vais pas rentrer dans les détails, au cas où, mais me contenter de petites remarques çà et là. On commence donc avec « Meat U There », court scénario (le Dé-Sang commence d’ailleurs à 80 au lieu de 100 normalement) assez marrant, même s’il nécessite une petite astuce de maîtrise (pas bien compliquée cela dit) ; un petit défaut néanmoins : un des PJ est logiquement amené à mourir très tôt, ce qui peut être très frustrant, mais a en même temps une certaine importance pour l’ambiance… « Moonlight on Vermont » et « Wet Pussy Screaming for Hot Blood ! » sont relativement basiques mais très efficaces ; quant à « Road to Nowhere », c’est assurément le plus rigolo dans son concept, même si je trouve qu’en l’état il manque de véritable climax, et peut donc nécessiter un travail supplémentaire de la part du MJ (sadique).

 

 Tout cela est donc bel et bon, et dégage un doux fumet de vomi et de tripailles. De quoi, assurément, se garantir une ou deux parties aussi amusantes que stressantes. Je doute cependant que l’intérêt du jeu « survive » (aha) au-delà… Mais c’est assurément bien fait, enthousiasmant, et peut constituer au pire un dépannage des plus savoureux. J’y jouerais volontiers, avec ou sans tronçonneuse.

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G
Un très bon plan, très amusant, pour une soirée.<br /> <br /> Mais guère plus.
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N
<br /> <br /> Sans doute...<br /> <br /> <br /> <br />
M
Il sera très sympa de revenir nous écrire quelques lignes après avoir tué d'honnêtes citoyens ayant voulu participer avec vous à ce jeu ! L'image est sympa et rappelle le svieux films ou livres en<br /> créant une ambiance, mais ce n'est que du carton. Reste le jeu en lui-même, et ce retour concret serait intéressant; possible ?
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