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La 9e Nuit Excentrique

Publié le par Nébal

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J’avais été contraint de rater la 8e Nuit Excentrique, après m’être régalé lors de la 7e. Pas question que je rate la 9e, donc, parce que bon, c’est quand même la NUIT EXCENTRIQUE ! Une déception d’emblée, cependant : j’ai voulu y rameuter quelques amis, mais ils n’ont hélas pas pu récupérer de places, tant le serveur de la Fnac comme la Cinémathèque ont été pris d’assaut… Une prochaine fois, peut-être ? Je l’espère, en tout cas. Mais bon : ça ne m’a pas empêché d’y aller quand même, hein (même si j’ai pu constater une fois de plus mes difficultés d’intégration, alors que les Nanarlandais sont des gens nécessairement sympathiques, quand bien même déviants ; ma faute…).

 

Au programme de la soirée, pardon, de la nuit, quatre films, donc, entrecoupés de quizz, de cuts, de bande-annonces et, tant qu’à faire cette année, d’extraits de comédies ritales scatos (c’était un peu rude, ça… même si le p’tit chien, je dois dire…). Je n’ai pas pu rester jusqu’à la fin pour des raisons personnelles (nan, j’ai pas dormi), mais il semblerait que cette année la programmation ait fait l’impasse sur les traditionnelles bandes-annonces de boulards du petit matin. Ceci dit, question dépravation sexuelle, on a quand même été amplement servis, mais j’y reviendrai…

 

Commençons donc par les films. Le premier fut Vulcan, dieu du feu d’Emmimo Salvi, péplum italien complètement fauché et kitschissime. J’avoue que j’étais un peu sceptique devant ce choix, que je craignais un peu molasson, mais ce fut pourtant une introduction aimable à souhait. Scénario stupide et pas toujours très cohérent – c’est rien de le dire –, acteurs navrants, actrices… éloquentes, effets spéciaux vraiment très spéciaux, et une bizarre obsession consistant à martyriser un pauvre nain : autant d’ingrédients qui font de ce film un nanar tout ce qu’il y a de recommandable. C’est cependant celui qui m’a le moins parlé (des trois que j’ai pu voir…) : c’est qu’il y avait du lourd pour la suite.

 

En témoigna immédiatement la sélection de la Cinémathèque, à savoir Brigade anti-sex de John W. Rental (pseudonyme collectif employé cette fois par un certain François-Xavier Morel, dont ce fut l’unique réalisation, ce qui paraît somme toute compréhensible), thriller « sexploitation » belge. Une équipe de choc de flics poseurs et incompétents menés par le ô combien charismatique commissaire Jason se lance sur les traces d’un maniaque sexuel, qui leur mâche le boulot, ce qui ne les empêche pas de tout foirer. Le film vaut surtout par son côté sordide jusqu’au-boutiste : les répliques sont à tomber, d’une misogynie et d’une grossièreté pas croyables. Les scènes érotiques sont parfois longuettes, mais peu importe : je me suis bien marré devant ce spectacle aussi glauque qu’affligeant (mais il semblerait, à en croire les comptes rendus sur le forum de Nanarland, que ce ne fut pas le cas de tout le monde ; c’est vrai que c’était… spécial).

 

Le troisième film, cependant, fut mon préféré, alors que je n’en attendais pas tant : The Intruder de Jopi Burnama est un sous-Rambo indonésien (le héros s’appelle Sambo – Rambu dans la version originale – au cas où on aurait raté un épisode…), excessif en tout, d’un rythme infernal, et riche en petits bijoux de nanardise (dont une fabuleuse baston entre motos et triporteurs). Idéalement positionné – ce troisième film n’avait vraiment rien d’un somnifère –, ce joli nanar de « slyploitation » fut la belle surprise de la Nuit en ce qui me concerne.

 

Pour des raisons indépendantes de ma volonté, j’ai dû quitter la salle alors que débutait Ninja : American Warrior du maître du 2-en-1 Godfrey Ho. Bon, pas grave, j’ai quand même eu ma dose…

 

Mais la Nuit Excentrique, ce n’est pas « que » quatre films. C’est aussi, notamment, une sélection de cuts par la Team Nanarland (« les salauds ! ») qui vaut son pesant de cacahuètes. Or, les cuts, c’est décidément ce que je préfère dans la NE : du gros gros concentré de nanardise, qui promet moult éclats de rire. Avec cette année un film qui a fait l’unanimité, et dont on a retrouvé des extraits éloquents (mais « soft ») dans les quatre sélections de cuts, à savoir l’improbable boulard Deux sœurs à enculer, destiné à rentrer (…) dans les annales (…) du doublage nanar par la grande porte (…) ; des dialogues surréalistes, « interprétés » faut voir comment, qui font de ce film un concurrent de poids pour un Eaux sauvages ou un Blood Freak. Impressionnant.

 

Et puis il y a aussi une sélection de bandes-annonces par la Cinémathèque, en quatre temps là encore. Bilan mitigé pour cette année, j’ai trouvé, mais bon, ça c’est moi (j’ai trouvé les dernières un peu fades ; et si c’est toujours un plaisir de revoir ce bon vieux Cüneyt Arkin, là j’avoue avoir un peu ressenti l’overdose… mais ça faisait partie du jeu, j’imagine). J’en retiens notamment, tout de même, l’improbable bande-annonce rappée façon Benny B. du Jumeau d’Yves Robert avec Pierre Richard…

 

Un mot sur les quizz, aussi. Je ne suis pas plus fan que ça de l’exercice, mais il faut dire ce qui est : c’est quand même très bien fait, et finalement très drôle. La thématique du plagiat, dominante cette année, fut pour le moins édifiante.

 

 

Maintenant le truc qui m'a saoulé : je sais pas si ça vient de moi ou quoi (bon, ça vient sans doute de moi…), mais j'ai trouvé que cette année il y avait vraiment du gros lourdeau dans la salle... Parce que bon, les « Non mais allô, quoi ! », « Moustache ! », « À poil ! » et « Philippe ! » à répétition, hein, bon. D’autant que j’étais cerné par les crétins : l’un, à quelques sièges sur ma gauche, a assez vite déguerpi (ouf) ; mais l’autre, dans la rangée devant moi, soulignait chaque truc drôle en direct live, c'était plutôt pénible. Au début j'ai même eu peur que ça me gâche la soirée ; bon, finalement, non (ouf), parce que c'est quand même la NUIT EXENTRIQUE. Mais j'aurais bien distribué quelques baffes au passage, et me suis retenu de faire dans le « Ta gueule, PUTE ! » à plusieurs reprises…

  

Ce qui ne m’empêchera pas, si la chose est possible, de participer à nouveau à la grand-messe du nanar, parce que c’est quand même quelque chose…

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