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"La Carte du Disque-monde", de Terry Pratchett & Stephen Briggs

Publié le par Nébal

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PRATCHETT (Terry) & BRIGGS (Stephen), La Carte du Disque-monde. La Seule carte authentyque & le plus souvent precyse du fantastyque & magique Disque-monde, carte dessinée par Stephen Player, illustrations intérieures de Stephen Briggs, traduit de l’anglais par Patrick Couton, Nantes, L’Atalante, [1995] 2009, 28 p. + [1 carte]

 

Il apparaît aujourd’hui difficile de concevoir un univers de fantasy sans carte, a fortiori si cet univers est décliné sur des tomes et des tomes. Le modèle en la matière a d’ailleurs sans doute été fourni par rien de moins que Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, avec la carte des Terres du Milieu. Mais, que la carte reste du domaine du document de travail pour l’auteur (comme, par exemple, celle de l’Âge Hyborien pour Robert Howard) ou qu’elle soit publiée, elle apparaît presque comme un support inévitable de l’imaginaire, dès l’instant qu’il s’agit de situer l’action dans un monde « autre ». Ces cartes, évidemment, sont réalisées avec plus ou moins de soin et de réalisme, et sont dès lors d’un intérêt variable.

 

Tous les lecteurs ne sont sans doute guère intéressés par ces annexes d’un genre bien particulier, auquel il peut parfois être complexe et lassant de se référer sans cesse, et dont on peut craindre que, à figer le monde dans le marbre, elles n’en viennent à brider l’imagination. D’autres, dont j’avoue faire largement partie, mais sans doute mon expérience de rôliste y est-elle pour quelque chose, appréciant tout particulièrement la création d’univers, et d’autant plus si elle se montre cohérente, n’hésiteront pas à se référer à de semblables documents.

 

Étrangement, le Disque-monde de Terry Pratchett, pourtant sans doute un des « univers secondaires » de fantasy les plus connus, n’a longtemps pas eu de carte. L’auteur disposait d’abondantes notes personnelles, mais de carte, point. Une fois n’est pas coutume, c’est Stephen Briggs, le compilateur du Vade-mecum, qui y a remédié, en compulsant les romans du cycle jusqu’à Les Tribulations d’un mage en Aurient inclus et les notes de travail de l’auteur. On lui devait déjà, sur le même principe, une carte d’Ankh-Morpork (à ma connaissance toujours pas éditée en français). Mais, de l’aveu même de Stephen Briggs, cette première carte a été bien plus facile à réaliser que la seconde ; car, aussi délirant l’univers créé par Terry Pratchett soit-il, l’auteur anglais n’en entendait pas moins en faire un monde aussi réaliste que possible (enfin, autant que puisse l’être un monde plat porté par quatre éléphants sur le dos d’une tortue géante). L’exemple des régions sous le vent donné par Briggs dans sa courte préface en est assez révélateur : un monde de fantasy, finalement, ça n’est pas si simple que cela à bâtir, et, pour que ledit monde soit cohérent et satisfasse aux exigences des plus maniaques, on ne saurait finalement se contenter de tracer des traits figurant les côtes, avec un fleuve ici et une chaîne de montagnes là, et – surtout – l’inévitable mention « Ici dragons » (ou araignées…).

 

Mais ça y est. Cette carte existe. Claire et précise, dessinée par Stephen Player sur les indications de Stephen Briggs. On en sait maintenant un peu plus sur l’apparence du Disque-monde, sachant situer les plaines de Sto, XXXX ou l’empire agathéen, Ankh-Morpork ou Genua, etc. Et on a droit en prime à un bref texte décrivant certains des plus fameux explorateurs du Disque-monde, le général Roderick Purdeigh, Lars Larsneveu (encore qu'il soit plus un déclencheur d'explorations qu'un explorateur lui-même...), Ker-Gselzehc Jones, dame Alice Venturi, Ponce Da Quirm et Épigastre Borasse – amusant, surtout quand on lit en parallèle Les Grands Voyageurs

 

Cela dit, soyons honnête : tout cela reste de l’ordre du gadget, et il faut vraiment être un fan de chez fan pour débourser les 10 € que coûte cette carte…

 

Ou un rôliste. À vrai dire, c’est plutôt dans cette optique que j’en ai fait l’acquisition, cette carte – qui n’a après tout rien de bien littéraire – constituant un (rare) supplément potentiellement utile pour Le Jeu de rôle du Disque-monde.

 

 Au-delà, l’intérêt en est quand même pour le moins limité… Mais celui qui souhaitera suivre pas à pas les pérégrinations de Rincevent, Mémé Ciredutemps, Vimaire et compagnie sera désormais en mesure de le faire. En notant toutefois que cette carte, en définitive, ne saurait limiter Terry Pratchett – elle n’est jamais qu’un support, une représentation matérielle à un moment donné d’un des plus riches univers créés dans la fantasy contemporaine.

CITRIQ

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A
<br /> Comme Tigger Lilly, je ne suis pas rôliste. Je ne suis pas non plus (pas encore) fan de chez fan de Pratchett (mais je travaille à le devenir). En revanche, j'adore littéralement les cartes. Envie<br /> de voyage ? Resté l'enfant qui jouait aux pirates ? Je ne sais pas. Mais je l'ai acheté aussi, bien sûr.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Je ne suis pas rôliste mais je suis fascinée par les cartes de mondes de fantasy, alors je me la suis procurée.<br /> <br /> <br />
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