"Le Roi sur le Seuil", de David Gemmell
GEMMELL (David), Le Roi sur le Seuil, [The King Beyond the Gate], traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Alain Névant, Paris, Bragelonne – Milady, [1985, 2001, 2009] 2010, 471 p.
BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!!
Qu’on se le dise : Nébal, à Nouwël, lit du Gemmell. Eh oui, les fêtes, c’est l’heure du mauvais goût le plus crasseux, chez moi comme chez les autres. Alors y a pas de raison ma bonne dame. Parallèlement à mon cycle de lectures frrrrrrançaises, je veux du vide-crâne au marteau de guerre, et Gemmell avec son cycle « Drenaï » me paraît bien placé dans cette catégorie. Et l’on attaque direct avec du lourd, avec Le Roi sur le Seuil, roman qui ne fait pas exactement dans la finesse.
Nous sommes un siècle après le siège de Dros Delnoch, où Druss et ses potes ont foutu une improbable branlée aux Nadirs d’Ulric (voir Légende). Mais ça ne va pas hyper bien en Drenaï pour autant : en effet, le meuchant vraiment très très meuchant empereur Ceska y a pris le pouvoir (semble-t-il après une élection) ; et comme il est meuchant vraiment très très meuchant, il fait plein de meuchancetés. Comme par exemple anéantir le Dragon, une troupe d’élite qui l’avait fort bien servi jusqu’alors (ah, oui, tant qu’on y est : le dragon sur la couv’, c’est une statue, y’en a pas de « vrai » dans le roman). Mais, bien évidemment, cet abruti laisse des survivants.
Et notamment Tenaka Khan. Tenaka est un sang-mêlé à la double ascendance prestigieuse : côté nadir, il descend d’Ulric ; côté drenaï, il descend de son adversaire le Comte de Bronze. Bien entendu, en tant que tel, il n’est accepté par aucun des deux groupes. Ce qui ne l’empêche pas d’être un putain de bon général, dévoré par la haineuh. Alors, hop, comme ça, ayant tout perdu, sa femme qui ne l’a jamais aimé y compris, il décide qu’il n’a rien de mieux à foutre que d’aller buter Ceska.
Mais la mission d’assassinat des origines prend vite une tournure inattendue (enfin, pas tant que ça : on est chez Gemmell) : en effet, à chaque fois que Tenaka s’arrête en chemin pour faire du feu – c’est-à-dire souvent, Gemmell aime bien le feu –, il fait une rencontre improbable (mais non, voyons ! c’est la volonté de la Source !) ; et c’est ainsi que, entre autres, il retrouve ses deux anciens potes du Dragon, Ananaïs qui, sous ce nom ridicule, est un guerrier ach’té balaise, hélas défiguré par un Uni de Ceska (c’est-à-dire une vilaine bébête semi-humaine), et Decado, authentique tueur psychopathe qui s’est fait prêtre – logique – et se retrouve à la tête des Trente (voir Légende encore une fois).
Et l’assassinat projeté se mue donc en rébellion ouverte, le petit groupe de base grossissant à chaque rencontre (et donc à chaque feu) jusqu’à devenir une véritable armée. Enfin, « véritable », c’est vite dit : en face, il y a quand même bien plus de salopards armés jusqu’aux dents, avec à leur tête les Unis pas si invincibles que ça, et les Templiers Noirs, reflet chaotique et meuchant des Trente.
Et donc…
BASTON !
BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!!
Bon. Objectivement, c’est sans doute très mauvais. Plus qu’à son tour ridicule (le début avec les innombrables rencontres autour du feu est quand même à se tordre), Le Roi sur le Seuil est en outre un roman parfaitement crétin, pas toujours très crédible (c’est le moins qu’on puisse dire ; d’ailleurs, la fin est presque aussi naze que celle de Légende), et plombé par d’interminables discussions pseudo-philosophiques d’une naïveté confondante, avec moult délires un brin puants sur le courage, la FORCE, la camaraderie virile, sans parler de l’amûûûûûûûr, etc.
Mais ça tabasse. Et, après tout, je n’en demandais pas autre chose. Et là, faut dire ce qui est : Gemmell connaît à cet égard son métier, et se montre très pro pour les scènes de baston, et, plus encore, celles de bataille, tout à fait palpitantes. Heureusement, d’ailleurs, parce qu’en dehors de ça…
‘fin bref.
Nébal aussi fait dans l’improbable, comme son maître Gemmell : aussi, avec tous les défauts évidents de ce Roi sur le Seuil, j’ai malgré tout bien aimé ; et je l’ai lu d’une traite, comme un bon divertissement ; ce qui doit vouloir dire que ce n’est pas un si mauvais divertissement que ça… Pourtant, même moi, ça me fait mal au derche de l’écrire. Mais je me suis bien marré, avec le roman ou du roman, peu importe (enfin si, sans doute, mais bon). Je ne recommanderais bien évidemment à personne ce machin brutal et con, mais pour ma part, je ne regrette pas pour autant ma lecture.
Même que je vais encore lire du Gemmell ces prochains jours. On se demande bien pourquoi…
« Moi je sais ! C’est parce que c’est la FIN DU M… »
*SBAF !*
Ta gueule.
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