"Lionel J. et les PD du cul", de David Snug
SNUG (David), Lionel J. Et les PD du cul, [s.l.], Marwanny Comix, 2013, [n.p.]
Bon, aujourd’hui, on va faire bref, avec cette succulente friandise (de bon goût), qui était juste ce qu’il me fallait pour me changer un peu les idées (encore une fois désolé pour la raréfaction des articles sur ce blog mais voilà : boulot, boulot…).
Lionel J. et les PD du cul. Je ne pouvais pas décemment passer à côté d’un titre pareil, vous le comprendrez aisément. D’autant que ça me rappelait des souvenirs de fanzineux (nostalgie…). Et accessoirement, bien que ça n’ait rien à voir a priori avec Les Requins Marteaux, le titre comme le graphisme ont également rappelé à mon bon souvenir quelques barres de rire choppées à la lecture de Ferraille.
Nous avons donc un chat, qui parle, a des fringues, et a la flemme d’aller à l’école. Bon. Jusqu’ici, tout va bien. Sauf qu’il tombe sur Lionel Jospin (ou plutôt, c’est Lionel Jospin qui tombe sur lui). Et Lionel Jospin, c’est quand même la classe incarnée. Même si c’est un gros loser qui s’est retiré de la vie politique après s’être pris sa méga-branlée et vivote désormais dans une grotte où il bouffe des cadavres de chauves-souris. Aussi a-t-il un peu peur qu’on se foute de sa gueule en ville, même si c’est la classe incarnée. Il n’accepte donc de sortir de la forêt en compagnie du chat qu’affublé d’un sac sur la tête, à la Elephant Man (ou Bob le Moche).
Las, nos deux héros rencontrent bien vite des RACAILLES. De minables petits crétins de sous-peura fumeurs de oinj’. Des JEUNES. Des DÉLINQUANTS. Qui se mettent en tête que le type avec le sac sur la tronche doit être une star, et probablement Snoop Doggy Dog (ou alors Cypress Hill, mais non c’est pas possible d’abord).
Et c’est ainsi, après quelques tours et détours, qu’on en arrivera à la formation du groupe de hip-hop Lionel J. et les PD du cul, du genre à clasher sévère Booba, Rohff, La Fouine ou encore Morsay et autres génies de la rime riche.
Diantre.
Bon, on va pas s’étendre sur le sujet, hein (d’autant que ça se lit très vite). Pour faire simple : c’est à crever de rire. Aussi stupide et absurde qu’hilarant. Lionel Jospin, faut dire, c’est quand même la classe incarnée (mais ça, je crois que je l’ai déjà dit), et ça fait bien plaisir de le revoir. Et les hip-hopeux sont pas mal dans leur genre, aussi. Du coup, cette courte BD enchaîne répliques délicieuses et rebondissements grotesques, jusqu’à un final épique.
Et puis il y a le dessin. Franchement très chouette, ai-je trouvé. Rien de révolutionnaire, on est bien dans la lignée de Ferraille et compagnie, donc, mais vraiment très chouette ; d’autant que le graphisme est bien mis en valeur par la mise en page très aérée et « grand format », et par des couleurs splendides (si).
Alors voilà. On n’en fera pas la plus grande BD de tous les temps, hein. Mais peu importe : à la lecture de Lionel J. et les PD du cul, je me suis marré comme c’est pas permis (enfin, si, ça l’est, et ça devrait arriver plus souvent, même que). Et bordel, ça fait du bien. Du coup, je vais peut-être surveiller plus attentivement les publications de Marwanny Comix en général et de David Snug en particulier (je plaide coupable, je ne connaissais ni l’un ni l’autre).
Parce que c’est la classe.
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