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"Neon Bible", d'Arcade Fire

Publié le par Nébal

Neon-Bible.jpg

 

ARCADE FIRE, Neon Bible.

 

Tracklist :

 

01 – Black Mirror

02 – Keep The Car Running

03 – Neon Bible

04 – Intervention

05 – Black Waves / Bad Vibrations

06 – Ocean Of Noise

07 – The Well And The Lighthouse

08 – (Antichrist Television Blues)

09 – Windosill

10 – No Cars Go

11 – My Body Is A Cage

 

Changement complet de registre aujourd’hui avec les Canadiens d’Arcade Fire, qui sont, qu’on se le dise, la meilleure chose qui soit arrivée à la pop (voire à la « variété »… pourquoi pas, après tout ?) depuis ouf, au moins. Le groupe formé autour de Win Butler et Régine Chassagne par Richard Parry, Tim Kingsbury, William Butler, Sarah Neufeld et Jeremy Gara, plus quelques autres de passage – oui, ça fait du monde sur scène, jusqu’à une dizaine ; pour les avoir vus, je peux en témoigner – a développé un son unique, mêlant adroitement mélodies pop finement ciselées sur une base classique guitare / basse / batterie à des instruments plus « exotiques » : piano (jusqu’ici tout va bien), violon, alto, voire violoncelle (admettons ; on est au Canada, après tout), orgue (et là je parle d’un vrai putain d’orgue), mais aussi mandoline, accordéon, xylophone, harpe, vielle à roue… Sachant que plusieurs des membres du groupe, et les deux leaders en tête, sont des multi-instrumentistes.

 

Le premier album du groupe, Funeral (après un premier EP passé largement inaperçu, à ce que j’en ai compris), était un vrai petit bijou, et je n’hésiterai pas à le qualifier de chef-d’œuvre de pop. Chaque morceau était une merveille de mélodie qu’on se prenait instantanément à fredonner. L’album avait en fait cette qualité propre uniquement aux meilleurs enregistrements pop, et assez difficile à définir : l’impression qui s’en dégageait d’avoir toujours connu ces mélodies, tout en sachant qu’elles étaient d’une parfaite originalité. Euh… Je ne sais pas si je suis très clair, là, mais moi, je me comprends. Et c’est bien ce qui fait là, à mes yeux, les très grands albums de pop.

 

Or ce qui, pour moi, avait fonctionné instantanément sur Funeral, n’a pas marché aussi bien sur l’album suivant Neon Bible (quelques morceaux mis à part – j’y reviendrai), qui m’a donc demandé une écoute approfondie. Voilà pourquoi c’est de cet album-là que je vais vous entretenir aujourd’hui, dans la mesure où je l’ai beaucoup écouté ces trois derniers mois.

 

Mais il est vrai, reconnaissons-le d’entrée de jeu, que le groupe partait avec un sacré handicap : comment faire aussi bien, voire mieux, que Funeral ? Ç’aurait été un exploit. Sans surprise, je peux d’ores et déjà dire que cet exploit n’a pas été atteint. Mais Neon Bible n’est certes pas un mauvais album pour autant, et il contient assurément quelques perles qui en justifient l’écoute, ainsi que j’entends bien vous le démontrer.

 

L’album s’ouvre sur « Black Mirror », une introduction assez bien vue, qui entend marquer une solution de continuité avec Funeral. Le morceau est assez bon, la mélodie agréable, mais, pourtant, pour une raison que je ne saurais totalement expliquer, la sauce ne prend pas vraiment.

 

À mon sens, l’album ne démarre véritablement qu’au deuxième morceau, le plus rythmé et très efficace « Keep The Car Running », un morceau qu’on sent taillé pour le live. La mélodie rentre en tête immédiatement, on fredonne, on tape du pied… La voilà, la bonne pop à la Arcade Fire !

 

On calme le jeu ensuite, mais de fort belle manière, avec la douceur « Neon Bible ». Là encore, une jolie mélodie entêtante, sur un fond musical minimaliste (encore que… sans doute moins qu’il n’y paraît !). Une belle réussite. Et une courte et jolie transition pour ce qui va suivre…

 

Parce que là, on en arrive à un véritable chef-d’œuvre, à mes oreilles un des plus beaux morceaux d’Arcade Fire (enfonçant ceux de Funeral, oui), avec le superbe « Intervention » (NB : j’adoooOOOooore cette vidéo ; la musique triomphale d’Arcade Fire sur les magnifiques images d’Eisenstein, fallait y penser…). Un véritable hymne d’une puissance mélodique rare, un morceau qui me tire une petite larme à chaque écoute (si, si, je vous jure). Arcade Fire est là à son sommet, et, si j’étais un bourrin de marketeux, je dirais que ce morceau seul justifie l’acquisition de l’album. Na. Si. Même que. Putain, que c’est beau !

 

La suite est évidemment un bon cran en-dessous, mais pourtant « Black Waves / Bad Vibrations » n’est pas pour autant un morceau à négliger ; clairement composé de deux parties, il voit s’opposer un premier temps emmené par Régine Chassagne sympathique, sans plus, à un second, plus lent, et à mon goût autrement plus majestueux, emmené par Win Butler (qui est décidément un chanteur très charismatique, même si je sais qu’il peut en irriter quelques-uns…).

 

« Ocean Of Noise », par contre, est une ballade assez médiocre, sur laquelle on pourra passer assez rapidement. Tout juste si l’on notera que les choses s’améliorent vers la fin, et encore… Clairement un des morceaux ratés de l’album. Or, de morceaux ratés, il n’y en avait pas sur Funeral, et c’est bien ce qui fait toute la différence…

 

Le niveau remonte heureusement avec « The Well And The Lighthouse », à nouveau un morceau taillé pour le live. Rythme entraînant (du moins dans la première partie du morceau), mélodie entêtante (tout du long), y’a pas, ça fonctionne bien.

 

Hélas, le groupe joue aux montagnes russes, puisqu’il enchaîne sur un médiocre « (Antichrist Television Blues) », à peu près dénué du moindre intérêt. On passe…

 

… à un « Windowsill » qui, trop longtemps, ne vaut guère mieux. Heureusement, les choses s’améliorent cette fois sur la fin. Ouf.

 

Mais le niveau remonte encore une fois, et très très haut cette fois, avec à nouveau un des meilleurs morceaux d’Arcade Fire, le splendide « No Cars Go » (NB : désolé, dans le clip, images et son sont décalés, mais je n’ai pu trouver mieux…), semble-t-il un nouvel arrangement d’un morceau figurant sur le premier EP du groupe. Mais voilà encore une fois une chanson qui correspond à ma maladroite définition de la bonne pop de tout à l’heure : on a l’impression d’avoir toujours connu ce morceau, on le fredonne immédiatement, et pourtant on sait qu’on écoute quelque chose de nouveau. Et de très très fort. Bravo m’sieurs dames.

 

En ce qui me concerne, l’album aurait dû s’achever là, d’autant que le finale du morceau est particulièrement brillant. Mais non, le groupe a voulu en rajouter une couche avec « My Body Is A Cage ». Un morceau vaguement bluesy assez moyen, avec, allez, une conclusion correcte…

 

Un album inégal, donc, que ce Neon Bible, mais qui n’en contient pas moins deux morceaux indispensables, et plusieurs autres de très bon goût. Donc un bon album, finalement bien digne d’Arcade Fire. Un album inférieur à Funeral, certes, cela ne fait pas de doute non plus. Mais pouvait-on exiger l’impossible ?

 

 

C’est vrai que c’était tentant.

 

 En attendant, faudra peut-être que je vous le chronique, ce Funeral, un de ces jours…

Commenter cet article

C
<br /> Non mais attends, tu parles à quelqu'un qui à la base n'écoute que du classique ou de la chanson à texte, à la limite de la folk (chacun ses tares, d'abord...) Donc à peu près toute la musique<br /> contemporaine m'échappe un peu, je crois !<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Ben justement, c'est un peu folk, non ? <br /> <br /> <br /> Confidence pour confidence, j'ai fait passer ça pour de la variétoche à une femme d'un certain âge qui n'écoutait que de la variété française et pensait ne jamais pouvoir écouter autre<br /> chose...  <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> C'est pas trop mon style, mais tu en parles si bien que j'ai été écouter... C'est intéressant, mais pas si facile d'accès que ça je trouve... ça s'apprivoise, je dirais !<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Boah, quand même ! si ? non ?<br /> <br /> <br /> <br />