Quinze films de science-fiction qui désanussent les Ewoks
Ces derniers temps, au sein de la blogosphère SF, chacun ou presque y est allé de sa liste de quinze films de science-fiction à voir absolument. Je n’ai certes pas été tagué pour ce faire, mais la chose me disait bien… Alors voilà, hop, par ordre alphabétique, mes quinze films de SF préférés.
2001 : l’odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick
S’il ne devait en rester qu’un, ce serait très probablement celui-là, bien sûr… Un film totalement mégalomane, mais heureusement visionnaire et d’une intelligence qui n’a d’égale que son incroyable beauté plastique. Le film de SF par excellence (sans explosions, pourtant). Bon, certes, Kubrick fait partie de mes réalisateurs préférés (voire est mon préféré), ça aide. Mais n’empêche : quelle richesse ! Un chef-d’œuvre, un vrai. Et incomparablement meilleur que le roman d’Arthur C. Clarke écrit en parallèle, qui m’a toujours fait l’effet d’un fâcheux mélange entre scénario mal dégrossi et notice explicative.
Alien, le 8ème passager, de Ridley Scott
J’adore la série « Alien » (c’est-à-dire les trois premiers…), et je ne pouvais pas décemment passer à côté du film inaugural, datant de l’époque où Ridley Scott était vraiment brillant. Ambiance et interprétation parfaites pour ce superbe film mêlant astucieusement science-fiction et horreur, et créant pour l’occasion le plus beau monstre de toute l’histoire du cinéma. Évidemment indispensable.
Aliens, le retour, de James Cameron
Ben voui, je vous l’ai dit, j’adore la série « Alien » (donc), et ce deuxième opus signé James Cameron (c’est probablement son meilleur film, d’ailleurs) me paraît presque aussi bon que le premier, quoique dans un genre très différent – où ça pète de partout. Sigourney Weaver est toujours au top, l’ambiance excellente – c’est probablement le film qui crée le plus la « mythologie » de l’Alien. Tonitruant, mais irréprochable.
L’Armée des 12 singes, de Terry Gilliam
Oui, j’aurais pu mettre ici La Jetée… Mais j’ai préféré m’en tenir aux longs-métrages, et celui-ci (que j’ai vu avant l’original) a beaucoup compté pour moi (à tel point que je l’ai vu et revu je ne sais combien de fois, et que, du coup, je ne suis pas certain de pouvoir à nouveau le regarder aujourd’hui). Scénario génial, interprétation brillante… Ce n’est certes pas le film le plus « personnel » de Terry Gilliam (je crois même que c’était un film de commande), mais il figure néanmoins parmi ses meilleurs.
A Scanner Darkly, de Richard Linklater
Tout simplement la meilleure adaptation de Philip K. Dick. Le roman est génial, et – ô surprise ! – le film aussi, pour une fois. Je me suis pris une énorme baffe à sa sortie, et en suis devenu un ardent propagandiste. C’est que l’on tient là un petit bijou qui arrive à être vraiment dickien sur le fond et sur la forme. Wa. C’est tellement bon et tellement bien fait qu’on a l’impression que Keanu Reeves est un acteur, c’est dire…
Blade Runner, de Ridley Scott
Encore une adaptation de Philip K. Dick, mais très libre, cette fois. Et un deuxième film de la grande époque de Ridley Scott. Ce qui est très fort, dans Blade Runner, c’est la création méticuleuse d’un univers où le moindre détail est réfléchi. Le résultat est évidemment mythique ; l’ambiance noire au possible de ce film est un modèle indépassable. Passons sur les innombrables versions du film Redux Final Ultimate Director’s Cut Really For Real : c’est de toute façon une merveille.
Brazil, de Terry Gilliam
Oui, encore un Terry Gilliam, et cette fois je crois bien que c’est son meilleur film. Un modèle de dystopie, teintée d’onirisme déjanté, qui s’est inscrit durablement dans l’inconscient collectif. Aussi jubilatoire que terrifiant, c’est là le meilleur héritier cinématographique de Zamiatine, Huxley et Orwell.
Mad Max 2, de George Miller
Un petit plaisir un peu pervers, là… C’est que ce film, bien plus que le premier de la franchise (qui ne m’a pas plus emballé que ça), est le type-idéal du post-apo, pour le meilleur et (surtout) pour le pire. Mais ne jugeons pas ce film à l’aune de sa postérité peu glorieuse : en tant que tel, il est très bon, parfaitement réjouissant, un peu con con, certes, mais diablement efficace. Et le costume du méchant, fallait oser, quand même.
Orange mécanique, de Stanley Kubrick
Eh oui, un deuxième Kubrick – je l’aime, vous dis-je. De nouveau un film mythique, donc, et proche de la perfection. Cette adaptation d’Anthony Burgess, riche en séquences inoubliables à tous points de vue, reste encore aujourd’hui d’une pertinence indéniable (quand bien même l’ultra-violence a pris de nouveaux atours entre-temps). C’est baroque, c’est drôle, c’est horrible, c’est génial.
Ouvre les yeux, d’Alejandro Amenabar
Si A Scanner Darkly est la meilleure adaptation de Philip K. Dick, nombre de films sont néanmoins très dickiens de manière inavouée (ou parfois sans le savoir). J’aurais pu citer ici, par exemple, L’Échelle de Jacob, mais je préfère celui-ci. Un très grand film, très beau, intelligent et référencé, qui méritait mieux qu’un bête remake hollywoodien. J’adore.
Planète interdite, de Fred M. Wilcox
Le sommet du film de SF du prétendu « âge d’or ». D’ailleurs, la preuve que c’est un chef-d’œuvre de la SF : y a Leslie Nielsen dedans, et il ne fait même pas le guignol… Certes, ça a pris un coup de vieux, et l’adorable Robby, entre autres, est passablement kitsch aujourd’hui, mais ça n’en rend le film que plus délicieux. Le scénario est remarquable, et l’ensemble a un côté visionnaire qui le place bien au-dessus de la concurrence de l’époque, et justifie sa pérennité.
Starship Troopers, de Paul Verhoeven
J’en parle en détail ici.
The Thing, de John Carpenter
Le meilleur film de Carpenter assurément. Un remake brillant, à l’ambiance superbe (Antarctique teintée de Lovecraft, miam) et aux effets spéciaux toujours forts. Une fois de plus un parfait hybride entre science-fiction et horreur, un monument de paranoïa cinématographique qui ne saurait vous laisser froid (aha).
THX 1138, de George Lucas
J’en parle en détail ici.
Videodrome, de David Cronenberg
Sans aucun doute un des meilleurs films de Cronenberg, et celui qui développe le plus la mythologie de ses premières réalisations : longue vie à la Nouvelle Chair ! C’est génialement glauque et malsain, et irréprochable de bout en bout. J’aimerais bien que le réalisateur canadien revienne à ce genre de choses, moi…
Allez, bientôt, je vais tenter une liste de quinze films de fantastique et/ou d’horreur, je trouve que ça manque.
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