Sur les Razzies 2011
Oui, je sais. D’habitude, je réagis au palmarès des Razzies quand je « chronique » le numéro de Bifrost qui le contient (ou plutôt quand je fais part de ma lecture du susdit) ; seulement, voilà : du coup, chaque fois, j’arrive bien après la bataille. Et devant la violence de certaines attaques (injustifiées) comme de certaines réactions (pas davantage justifiables), j’ai eu envie, pour une fois, de réagir à chaud. Boarf, il est probable que mon avis n’intéresse personne, mais les Razzies, c’est bien le seul prix que j’ai envie de commenter, chaque année, alors pourquoi m’en priverais-je ? Au pire, ça ne me coûtera qu’un peu de mon temps (ah, et on me fait signe dans l’oreillette que je pourrais y perdre d’autres contacts sur Facebook…).
Commençons donc par le prix de la pire nouvelle francophone ; ici, on va pouvoir y aller très vite : je ne peux parler que pour « Trajectoires » de Danel et « Les Événements sont potentiellement inscrits et non modifiables » de Bernard Camus, toutes deux dans Ceux qui nous veulent du bien. Et, honnêtement, je doute – même en sachant, après la lecture de W.O.M.B., leur goût pour l’hermétisme éventuellement pédant – que les comparses Thomas Becker et Sébastien Wojewodka aient pu faire pire que Bernard Camus (même Danel, c’est moins grave ; et pourtant, c’est pas bon). Donc…
Je ne peux pas me prononcer pour le prix de la pire nouvelle étrangère, n’ayant rien lu de tout ça.
Prix Bernard Werber du pire roman francophone, y’a pas de « trop mauvais, même pour les Razzies » qui tienne : Oksana & Gil Prou (on évitera les jeux de mots à la con) sont nécessairement champions avec Katharsis, dont les quelques extraits que j’ai pu lire sont suffisamment éloquents, et défient toute concurrence.
Pour ce qui est du pire roman étranger, je vais être d’une mauvaise foi digne des Razzies, dans la mesure où je n’en ai lu qu’un seul, qui se trouve être le lauréat : Les Magiciens de Lev Grossman. Et j’avoue que ce prix me fait bien plaisir, car j’ai trouvé ce bouquin tout simplement honteux. Mes excuses à l’estimé traducteur, mais faut bien dire ce qui est.
Je ne me prononcerai pas sur le prix de la pire traduction, n’ayant pas (encore) lu tout ça.
Passons maintenant aux choses sérieuses, tout d’abord avec le prix Jackie Paternoster de la pire couverture. Première remarque, l’exclusion des petits éditeurs ne me paraît pas aller de soi (et là, effectivement, y’aurait du lourd…). Seconde remarque, je ne vois pas ce que la couverture de Zariel pour Blaguàparts a de scandaleux…? Le lauréat me va très bien, même si j’avoue avoir un faible pour Gilles Francescano et sa couverture improbable de l’improbable Après-demain les chiens.
Prix de la pire non-fiction, il y a foule. J’évacue d’entrée de jeu Jean-Claude Dunyach, et, bien qu’elle soit la lauréate, Justine Niogret : je n’ai tout simplement pas compris ce qu’ils foutaient là… Mes chouchous persos seraient Fabien « ma préface va faire couler autant d’encre que celle de Lem » Lyraud et Hugo Van Gaert, que je ne disqualifierai pas pour son plagiat éhonté, bien au contraire.
Pour ce qui est du prix de l’incompétence éditoriale, c’est vrai que Gilles Dumay a fait fort ; mais il y a quand même du lourd en face ; z’êtes sûr qu’il n’y a pas de la place pour trois sur le podium ?
Prix putassier, mon préféré. Je crée mon propre lauréat, ne reprenant qu’en partie le palmarès officiel : et hop, ActuSF, Bifrost et Les Moutons électriques, ensemble, parce qu’il n’y a pas de raison pour que ce soit seulement ces derniers qui payent en matière de putasserie vampirique (on notera que Bifrost, qui s’était « nominé » avec les Moutons, s’est malencontreusement oublié dans le palmarès…). Sinon, les attaques contre ActuSF (sur la question de l’anniversaire, en tout cas) et Mnémos m’ont paru un peu vaines.
Le Grand Master Award a été semble-t-il très disputé… alors qu’à mes yeux seuls deux candidats pouvaient véritablement prétendre au titre, en l’occurrence, d’une part, Serge Lehman et Roland C. Wagner, qui nous la jouent longue et dure, et d’autre part Éclipse. Pour le GPI, mouais, certes, admettons… Quant au Cafard, si le constat est juste, l’attaque personnelle n’en est pas moins conne. Idem pour ce qui est d’Olivier Noël, sans parler de Charlotte Volper, indirectement nominée via le (certes très mauvais) Petit Guide à trimballer de la littérature vampirique, et qui s’en prend plein la gueule pour de mauvaises raisons.
Et puis, bien sûr, il y a le prix des lecteurs… Bon, je vais pas ressortir éternellement le même couplet, hein ; alors pour faire bref : je suis contre cette pratique, et n’ai donc pas voté. Pas originaux, les gens, en tout cas, à « récompenser » toujours les mêmes… Je note cependant la présence du site ActuSF en troisième position ; moi, j’aurais précisé « le forum d’ActuBoulets », surtout…
En attendant, j’ai trouvé cette cuvée meilleure que les précédentes ; j’ai souri, malgré quelques conneries ici ou là ; et je trouve toujours les réactions à l’encontre des Razzies aussi exagérées (parler de « poursuites en justice », non mais ça va pas la tête ?)…
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