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"Un Blanc", de Mika Biermann

Publié le par Nébal

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BIERMANN (Mika), Un Blanc, Toulouse, Anacharsis, coll. Fictions, 2013, 131 p.

 

Bon, je ne vais pas vous refaire tout le topo comme à chaque fois : j'aime les récits polaires, voilà. Celui-ci, ce court roman publié par les très recommandables éditions Anacharsis, et dû à un Marseillais d'origine allemande, me faisait de l'œil depuis une mémorable (forcément) Soirée de la petite édition. Ma libraire préférée en avait rajouté une couche, et, lors de sa venue aux Dystopiales, l'auteur m'a gratifié d'une dédicace idéale : un pingouin dément qui montre sa bite aux passants. Dans ces conditions, vous comprendrez bien qu'il était assurément temps que je me plonge dans la lecture d'Un Blanc.

 

Le point de départ est pour le moins saugrenu (la suite l'est encore plus, hein). Il s'agit d'une expédition antarctique qui, en guise de bonus, doit balancer un feu d'artifice au pôle sud, en plein soleil de minuit, le 31 décembre 2000, pour célébrer le passage au nouveau millénaire, le troisième après Jean-Claude. Bon, pourquoi pas, hein ?

 

Sauf que tout va mal se passer.

 

Très mal.

 

Bien plus que tout ce que vous pouvez imaginer.

 

Je n'ose guère en dire plus ici, tant la surprise est pour beaucoup dans la réception d'Un Blanc ; il serait dommage de spoiler outre-mesure... Je me contenterai de dire que nous suivons pour l'essentiel trois fils narratifs, à partir de notes prises pas les principaux protagonistes (car il ne s'agit pas d'une fiction, bien entendu : tout ceci s'est réellement produit). Nous avons ainsi, grosso merdo, le chef de l'expédition, son second et le cuisinier, mon chouchou bien sûr, puisqu'il s'agit d'un nain nécessairement lubrique et grossier. Tout ce petit monde va s'agiter dans le cadre toujours mortel quand bien même balisé de l'enfer blanc de l'Antarctique, assez joliment rendu (et agrémenté de quelques jolies scènes gores : le rouge est du plus bel effet sur le blanc).

 

Un Blanc est donc largement une parodie (comme de juste exécutée avec le plus grand sérieux) des récits d'aventures polaires les plus classiques, à commencer par L'Odyssée de l' « Endurance » de Sir Ernest Shackleton, modèle de choix et parrain idéal. L'idée est bonne, le rendu très correct.

 

Cependant, je ne puis qu'avouer une certain déception au sortir de la lecture d'Un Blanc, court roman amusant, certes, mais sans plus, et qu'on m'a quelque peu survendu, ai-je l'impression. Disons-le tout net : ça ne casse en effet pas cinq pattes à un panda polaire (?), d'autant que l'humour ne fait pas toujours mouche, et sombre régulièrement dans la lourdeur. On sourit poliment, mais guère plus, et si l'on adhère au projet, ce n'est pas sans frustration devant son accomplissement.

 

Rien de grave, non. Mais rien d'exceptionnel non plus. Une lecture pop-corn, ce qui n'est en soit pas désagréable ; de là à le recommander vraiment, il y a un pas que je ne franchirai pas.

 

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