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"Revoir Rome", de Tristan Lhomme

Publié le par Nébal

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LHOMME (Tristan), Revoir Rome, à partir d'une couverture de Jean-Michel Nicollet, [s.l.], Le Carnoplaste, 2014, 39 p.

 

Aujourd'hui, on va (tenter de) faire dans le populaire, avec, oui madame, un fascicule édité par le Carnoplaste. Tout cela sent bon le pulp anachronique, a fortiori du fait de la kitschissime mais rigolote couverture de Jean-Michel Nicollet, le Jean-Michel Nicollet, qui nous renvoie si je ne m'abuse au bon vieux temps de NéO (entre autres). Ce qui, en soi, constitue déjà un argument pour au moins s'intéresser à cette publication hors-normes, et avouer sa bien légitime curiosité.

 

Mais il y a très vite un deuxième argument de poids pour se lancer dans la lecture de Revoir Rome, et c'est son auteur, qui n'est autre que Tristan Lhomme, oui, le Tristan Lhomme, écrivain à ses heures, mais surtout connu en tant que scénariste de jeu de rôle, notamment pour le mythique (aha) L'Appel de Cthulhu (je vais probablement me faire Le Musée de Lhomme un de ces jours, moi...).

 

Alors du pulp (qu'on devine mi howardien, mi lovecraftien) par Lhomme, déjà, ça m'intéresse. Le cadre, plongeant les légions de la Rome antique (celles de Crassus, pour être plus précis) quelque part dans l'Himalaya, de retour d'une funeste expédition contre le puissant empire parthe, a achevé de me convaincre : il fallait que je lise ce fascicule d'une quarantaine de pages.

 

Et on y a très vite tout ce que l'on était en droit d'attendre (c'est d'ailleurs peut-être le problème, d'un autre côté : on n'est jamais véritablement surpris) : un survival antique particulièrement rugueux, un cauchemar de neige et de faim, poignant, qui s'empare de nos héros sur cette route du retour que l'on devine bien vite fatale. Revoir Rome ? Dans tes rêves, gazier...

 

Chroniquer ce fascicule, cela dit, s'annonce difficile. D'autant que je l'ai lu il y a quelques semaines de cela, et n'en ai quasiment plus aucun souvenir (de détail, du moins) ; ce qui m'évitera de vous spoiler la chose. Reste ce sentiment, donc, d'être – narrativement – en terrain connu, même si l'exotisme est de la partie, tant pour l'époque que pour le lieu. C'est à la fois une force et une faiblesse de ce fascicule, selon la manière que l'on a de l'aborder.

 

Pour le reste... Oui, sans doute, la plume est médiocre ; elle n'est d'ailleurs pas exempte de maladresses... mais, dans l'ensemble, Tristan Lhomme fait le job : à la lecture de Revoir Rome, on a le palpitant qui s'agite, suffisamment en tout cas pour poursuivre la lecture ; si l'on est bon public, on peut même avoir faim, et froid... et peur, oui, peut-être.

 

Au final, on a donc un fascicule assez correct. Il n'a rien d'exceptionnel, on n'en fera pas une lecture indispensable, et pas davantage quelque chose de profondément marquant. En même temps, on ne cherchait guère que du divertissement, et on l'a... On peut donc bien remercier le Carnoplaste et Tristan Lhomme pour cette friandise d'un goût certes douteux, mais c'est tant mieux.

 

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"La Dernière Frontière", d'Howard Fast

Publié le par Nébal

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FAST (Howard), La Dernière Frontière, [The Last Frontier], traduit de l'américain par Catherine de Palaminy, Paris, Gallmeister, coll. Totem, [1941] 2014, 307 p.

 

Vous vous en rappelez peut-être, c'est avec la brillante collection « Totem » des éditions Gallmeister que j'ai fait mes premières et plus bluffants découvertes dans le genre du western littéraire, avec Contrée indienne de Dorothy M. Johnson, Lonesome Dove de Larry McMurtry et Le Tireur de Glendon Swarthout. Il n'y avait donc rien que de très logique à ce que je continue de jeter un œil sur les publications de la collection. En avril dernier est paru cette Dernière Frontière d'Howard Fast (auteur notamment du Spartacus très politique adapté au cinéma par Stanley Kubrick avec Kirk Douglas), La couverture est assez éloquente : oui, il s'agit bien de tracer ici une page importante de la question indienne ; je ne pouvais donc pas décemment passer à côté.

 

Nous sommes en 1878. Les Indiens des plaines, et notamment les Cheyennes qui nous intéressent plus particulièrement ici, ont été parqués dans ce que l'on appelle alors le Territoire indien, aujourd'hui l'Oklahoma. Une terre pauvre, bien loin des plaines qu'arpentaient depuis des siècles les Cheyennes... C'est bien entendu inacceptable, et les Cheyennes comptent bien retrouver leur bien. Trois cents d'entre eux, hommes, femmes et enfants, décident donc de s'enfuir pour retourner dans leurs terres des Black Hills. Un baroud d'honneur, dans un pays tout entier à leurs trousses, où civils et surtout militaires, incarnant l'autorité de Washington, feront tout leur possible pour les ramener dans leur Territoire, idéal pour leur extinction programmée.

 

 La Dernière Frontière, qui repose pour autant que je sache sur une histoire vraie, nous rapporte ainsi le dernier sursaut de liberté et de dignité de la nation cheyenne, dans des États-Unis au développement rapide, qui s'empressent d'enterrer leurs premiers occupants. Mais le récit se montre d'autant plus fort et astucieux qu'il est ethnocentré : nous ne verrons pas, ici, le point de vue des Cheyennes ; nous devrons le deviner à travers les interrogations des officiers blancs qui ont pour mission de les ramener « chez eux », et qui ne comprennent pas cet exode, saugrenu et « illégitime » à leurs yeux. Ce déplacement, bien pensé, permet sans doute d'éviter de noyer le récit sous les « bons sentiments » ; nulle commisération, ici, et Howard Fast est trop adroit pour faire péter les violons à tout bout de champ. Son histoire n'en gagne que plus de poigne.

 

Certes, je ne ferais pas pour autant de La Dernière Frontière un chef-d'œuvre du genre, et il ne me paraît pas à même de rivaliser avec les trois titres que j'ai cités en début de chronique : il lui manque une certaine élégance stylistique, et en même temps une virulence dans le propos adroitement tempérée par une profonde humanité. Cela reste néanmoins un bon western, assez unique en son genre, poignant sans trémolos donc, et qui retrace avec finesse une page méconnue de la triste destinée du grand peuple cheyenne. Pas mal, donc, et même mieux que ça.

 

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"La Lumière d'Orion", de Valerio Evangelisti

Publié le par Nébal

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EVANGELISTI (Valerio), La Lumière d'Orion, traduit de l'italien par Jacques Barbéri, [s,l,], La Volte, [2007] 2014, 329 p.

 

 

 

Et hop ! Un nouveau Nicolas Eymerich. Le huitième, dans l'ordre. Je ne pouvais bien évidemment pas passer à côté, vous savez combien j'apprécie la série des aventures de ce salopard d'inquisiteur. Cependant, je ne suis pas à l'heure actuelle dans les meilleures conditions pour lire et a fortiori chroniquer ces romans... Et, je ne vous le cacherai pas, si je garde de La Lumière d'Orion le souvenir d'un bon divertissement, à la hauteur des critères de la saga, je défaille quand vient le moment de passer aux détails...

 

 

 

Qu'en dire ? Tout d'abord, que nous trouvons dans ce roman les principes habituels de la série : l'histoire, unique, se déroule donc sur trois époques, qui viennent éclairer chacune sous un angle différent la trame à laquelle se retrouve confronté l'inquisiteur Nicolas Eymerich. Je ne peux hélas m'avancer beaucoup plus en la matière, ayant largement oublié les implications fondamentales de ces trois branches de l'histoire...

 

 

 

Le gros de l'intrigue, cependant, se déroule en 1366, et pour l'essentiel à Constantinople. Un cadre de choix pour une enquête d'Eymerich, qui lui permet de se confronter à une chrétienté autre, en proie aux assauts de l'Islam. Mais c'est surtout une hérésie chrétienne qui va justifier l'intervention de l'inquisiteur, hérésie illustrée par une fresque inspirée par le poète Pétrarque...

 

 

 

Le reste de l'intrigue se déroule en deux temps : « Par-delà les siècles », en Irak, des soldats qui n'ont plus rien d'humain s'affrontent autour des colonnes de Ninive. Au XXIe siècle, de son côté, dans l'Union des États Américains, le professeur Frullifer envisage de faire sauter Bételgeuse pour générer l'arme suprême...

 

 

 

Bref : l'inquisiteur Nicolas Eymerich a du pain sur la planche, ça, pas de doute. Problème : je ne me souviens plus comment il s'y prend au juste... La seule chose que je peux dire de La Lumière d'Orion, c'est qu'il s'agit d'un bon divertissement : à ce compte-là, c'est donc un digne épisode de la série Nicolas Eymerich. Certes, il ne se montre pas stupéfiant d'originalité, mais bon, c'est le jeu : les amateurs de la série seront en terrain connu. On appréciera toujours autant l'astuce dont fait preuve l'auteur (un peu moins ses jugements à l'emporte-pièce : Nicolas Eymerich est un beau salaud, oui, mais je tends à penser que le personnage aurait été plus intéressant s'il avait eu la complexité de son modèle historique).

 

 

 

Autrement, La Lumière d'Orion, pour autant que je m'en souvienne, vaut surtout pour le joli cadre byzantin ; occasion de choix de plonger l'inquisiteur Nicolas Eymerich dans un univers déconcertant, d'autant plus qu'il se montre en fin de compte proche, mais seulement par certains aspects, de l'Europe occidentale qu'arpente plus classiquement le père Nicolas.

 

 

 

Je ne vais pas m'étendre sur le sujet, je ne dispose pas d'assez de matière pour livrer une chronique véritablement complète, argumentée et solide de La Lumière d'Orion... Un roman correct, un épisode à la hauteur des autres. Je suis franchement désolé, mais je ne peux pas en dire plus...

 

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"La Question", de Henri Alleg

Publié le par Nébal

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ALLEG (Henri), La Question, suivi de La Torture au cœur de la Républiquepar Jean-Pierre Rioux, Paris, Minuit, coll. Double, [1958, 1961, 2008] 2010, 92 p.

 

 

 

Un tout petit livre, mais qui fut d'une certaine importance. « Al'instar de J'accuse, ce livre minuscule a cheminé longtemps », pour reprendre la formule de Jean-Pierre Rioux. Et il a ainsi contribué à faire connaître une de ces vérités que l'on préfère généralement cacher, à savoir l'usage de la torture en Algérie au cours des « événements », usage répandu et même systématique. Au nom de la raison d'Etat, les militaires ont ainsi torturé selon bien des procédés – la « gégenne » n'est que le plus connu –, et ce petit livre en témoigne.

 

 

 

Il a dès lors une importance double : c'est d'une part une pièce à conviction, qui affirme la réalité de la torture en Algérie ; c'est d'autre part l'occasion de s'interroger sur ce qui est censé « justifier » la torture dans un Etat de droit démocratique. « Censé », oui, car la torture constitue bien vite une aporie dans l'Etat de droit : son emploi par la République entre en violation nécessaire avec les principes qu'elle est supposée défendre. Dès lors, la torture constitue bel et bien un mode d'investigation illégitime et qui ne saurait aboutir à la détermination de la vérité. Elle détruit d'elle-même les éléments de preuve qu'elle prétend mettre en évidence. Elle est contre-productive, et rabaisse le tortionnaire au niveau d'une brute sans âme, d'une antithèse de l'Etat de droit.

 

 

 

Ceci n'est pas neuf, non, certainement pas. Mais le petit livre d'Henri Alleg constitue bel et bien une singulière et tragique mise en évidence de ces principes, qu'on ne cessera jamais d'avoir besoin de ressasser.

 

 

 

Et peut-être encore plus de nos jours, triste époque où la raison d'Etat ressurgit, et où de sinistres individus endossent l'uniforme adéquat pour légitimer l'emploi de la torture contre les « terroristes ». Aux yeux de ces lamentables individus, la fin justifie les moyens, et tous les moyens sont bons. Oui, ils en arrivent à croire que l'on peut défendre une cause, quelle qu'elle soit, avec des méthodes barbares ; loin de considérer que l'on est avili par l'emploi de la torture, ils confèrent aux bourreaux un blanc-seing...

 

 

 

Et puis il y a la presse. La presse, qui s'empare malgré tout de ces actes barbares, et qui, sous la plume d'un Henri Alleg, dénonce : oui, la France torture... Mais il ne faut pas le dire. On n'a pas le droit. On n'a pas le droit d'assimiler ainsi les soldats français à l'occupant nazi, et les terroristes du FLN aux Résistants...

 

 

 

Alors on saisit, on interdit. Mais a-t-on jamais empêché la vérité de faire son chemin ? Aujourd'hui, La Question est encore réimprimée, et chez les éditions (résistantes) de Minuit. Même si on a voulu faire taire Alleg et ses camarades, La Question est encore réimprimée. Il s'en trouve sans doute encore pour s'en plaindre. Mais peu importe : en témoignage vivant, La Question demeure, qui rappelle à point nommé combien la France, à vouloir défendre ses intérêts, peut déchoir si l'on confie la défense de ses intérêts à n'importe qui.

 

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"Terminus radieux", d'Antoine Volodine

Publié le par Nébal

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VOLODINE (Antoine), Terminus radieux, Paris, Seuil, coll. Fiction & Cie, 2014, 616 p.

 

 

 

Et hop, voilà le dernier Antoine Volodine. Et il gagne le prix Médicis, en plus. Oui, un roman d'Antoine Volodine. Autant dire un roman de science-fiction, au fond, même s'il n'est pas certain que l'auteur revendiquerait cette appartenance, lui qui n'est plus publié en science-fiction depuis fort longtemps.

 

 

 

Peu importe. C'était là un roman à côté duquel je ne comptais pas passer. Et même si je n'ai pas pu assister à la rencontre avec l'auteur à la librairie Charybde, je me suis empressé de me procurer cet ultime opus et d'en faire la lecture. Et il est temps, maintenant, d'en faire le bilan.

 

 

 

 

 

 

Et celui-ci ne sera pas uniquement élogieux. Je trouve en effet des choses à reprocher à ce pavé extrêmement ambitieux. Et je ne sais pas s'il méritait vraiment le Médicis. Une chose me paraît certaine, en tout cas : Terminus radieux est nettement moins bon que Des anges mineurs ou Bardo or not Bardo. Ce qui n'en fait pas un mauvais roman pour autant, hein. Non... Mais il va m'être difficile de le juger à sa juste valeur et de lui décerner la récompense qu'il mérite, et pas une autre...

 

 

 

Nous sommes toujours dans le cadre habituel des romans post-exotiques d'Antoine Volodine. Plus précisément, le cadre se détermine ici en rapport avec une Deuxième Union soviétique. « Terminus radieux » (ouh le joli nom) est un kolkhoze. Àsa tête, un certain Solovieï. Juste en dessous, ses trois filles. En dessous, des larbins divers, plus ou moins hauts placés dans la société. Tout ce petit monde est peu ou prou immortel. Et ces gens-là vivent dans la taïga pendant des siècles, émaillés d'accidents nucléaires.

 

 

 

Un cadre paradisiaque, n'est-il pas ? De quoi passer une éternité réjouissante, en bonne compagnie et dans le sain respect des vertus et principes du socialisme. Ou presque... Car à la vérité, tout ce beau monde ne s'entend pas forcément très bien. Il y a des rivalités entre générations, entre sexes et entre castes. Et ces gens constituent peu ou prou un festin pour les corbeaux...

 

 

 

Il y en a, des choses, dans Terminus radieux. Beaucoup. Trop, en ce qui me concerne... Et je ne saurais véritablement en dresser ici la liste exhaustive. Roman total, Terminus radieux balaye une multitude de thèmes, de l'utopie soviétique à la création littéraire, en passant par l'immortalité et l'atome. L'action se déroule sur plusieurs siècles, qui voient s'assembler et se déchirer des communautés de pionniers aux relations ambiguës. Savoir ce qu'ils veulent, au juste, et ce dont ils rêvent ? Veulent-ils tous la même chose, d'ailleurs, et la veulent-ils continuellement, sur la durée ? C'est à vrai dire peu probable. L'expérience de « Terminus radieux » est bien plus probablement destinée à mettre en évidence les failles et les lacunes de cet Homme rouge éternel, les défaillances de son rêve toujours reconduit. Immortels ou morts-vivants, ils végètent dans une nature hostile. Le kolkhoze en vient à constituer une fin en soi, un horizon indépassable.

 

 

 

On pourrait continuer ainsi longtemps, en agitant telles des marionnettes les divers protagonistes, plus ou moins humains. Mais résumer Terminus radieux serait absurde. Il faut le vivre.

 

 

 

Non, ce n'est pas le meilleur Volodine. Non, il ne méritait peut-être pas le Médicis, à moins de considérer que celui-ci récompense une œuvre globale et non un titre particulier. Mais cela reste une expérience à vivre, qui ne saurait laisser indifférent.

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"Jeremiah Johnson", de Raymond W. Thorp & Robert Bunker

Publié le par Nébal

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THORP (Raymond W.) & BUNKER (Robert), Jeremiah Johnson. Le Mangeur de Foie, [Crow Killer], traduit de l'anglais par Frédéric Cotton, préface de Xavier Daverat, Toulouse, Anacharsis, coll. Famagouste, série « Au plus proche du Far West », [1958, 1969] 2014, 279 p.

 

 

 

Bon, je vais tâcher de revenir sur cette énième lecture western, due aux très recommandables éditions Anacharsis, dont j'ai déjà évoqué en ces pages plusieurs des publications de la série « Au plus proche du Far West ». Celle-ci, comme les précédentes, a le cul entre deux chaises, hésitant entre l'histoire et la fiction. Mais la tentation est grande, ici, de dire une fois de plus : « Print the legend ! » Avouez : le montagnard revêche, à poil dans la neige, qui a pour seule arme et pour seules victuailles la jambe coupée d'un Indien de ses ennemis, ça a une certaine gueule ! On est là en plein dans une certaine forme de mythe du western, et il n'y a rien d'étonnant à ce que ce l'histoire de cette vendetta brutale ait inspiré un fameux film à Sydney Pollack avec Robert Redford dans le rôle-titre, « aux antipodes duNature Writingclassique : c'est une ode à la sauvagerie brute. »

 

 

 

Hélas, je manque de souvenirs me permettant de revenir sur cette légende en lui faisant honneur... J'ai conservé quelques éléments importants, et notamment le fond de vendetta du héros Jeremiah Johnson contre les Indiens Crows ; la suspicion de cannibalisme, bien sûr, est également présente, témoignant tant de la méchanceté que de la sauvagerie du principal protagoniste de cette histoire.

 

 

 

Mais que puis-je dire au-delà ?

 

 

 

J'ai lu ce livre hors normes il y a un petit moment déjà et, si je me souviens l'avoir apprécié, notamment pour son outrance, les éléments essentiels qui m'auraient permis d'en faire une chronique valable m'ont fui depuis bien trop longtemps...

 

 

 

Je vais donc devoir me contenter de ceci : faites-moi confiance, ce Jeremiah Johnsonest à la hauteur de sa légende. Aussi répugnant que drôle...

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"Dondog", d'Antoine Volodine

Publié le par Nébal

Dondog

 

 

VOLODINE (Antoine), Dondog, Paris, Seuil, coll. Points, [2002] 2003, 365 p.

 

Poursuite de l'exploration du corpus volodinien. Après les brillants Des anges mineurs et Bardo or not Bardo, qui m'ont plus que convaincu, je passe à ce Dondogque l'on m'a de même très fortement recommandé. Ou plutôt je suis passé à ce Dondog. Je l'ai en effet lu il y a quelque temps de cela, et il m'a de même fait forte impression, même si probablement un poil moins que les deux titres précités. Pour dire les choses, du temps s'est écoulé depuis ma lecture de Dondog... et je crains de n'en avoir quasiment rien retenu. D'où un poil en dessous des deux autres. Bon cela dit. Bon d'une manière très volodinienne, si j'ose dire, qui tient du choc esthétique vaguement primaire.

 

Essayons donc d'en retracer les grandes lignes. Il y a ici une histoire de blatte, d'Untermensch. Dondog est un moins que rien. Il a été enfermé dans un camp (forcément, un camp), il en sort. Avec trois noms en tête, trois noms qui pulsent pour une vengeance. Avec une aide chamanique, Dondog saura leur faire un sort. En attendant, Dondog arpentera un pays noir « sans temps ni espace ». Un pays que nous ne connaissons pas vraiment, ou peut-être que si. Oui, tout est familier d'une certaine manière. On y reconnaît une sorte d'univers soviétique (on ne parle pas encore, sauf erreur, de deuxième Union soviétique). Au-delà, on manque de certitudes. On dispose d'impressions, de sentiments, d'archétypes. On baigne dans l'univers volodinien, ou, au-delà, post-exotique. De là à dire qu'il y a bel et bien une histoire à suivre... Peut-être. Je ne sais plus. Sur le moment, peut-être...

 

Vous comprendrez bien que, dans ces conditions, je ne peux pas me livrer à un compte rendu honnête et utile.

 

J'essayerai de me montrer plus loquace pour Terminus radieux, mais ça s'annonce pas évident là non plus...

 

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"Souviens-moi", d'Yves Pagès

Publié le par Nébal

 

 

 

 

 

 

 

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PAGÈS (Yves), Souviens-moi, [s.l.], L'Olivier, 2014, 107 p.

 

 

 

Oui, j'ai toujours du mal à chroniquer en ce moment.

 

 

 

A fortioriquand l'objet de la chronique a cette gueule-là.

 

 

 

Disons-le tout net : n'eut été une certaine soirée en Charybde, il va de soi que je n'aurais jamais fait l'acquisition de ce petit machin sans forme. Mais la rencontre m'a fait croire que cette chose pourrait être intéressante. Je n'ose imaginer dans quel état d'esprit je me trouvais alors... Résultat : j'ai acquis Souviens-moi, et j'ai poussé le vice jusqu'à le lire il y a peu. J'ai du mal, cependant, à retrouver l'état de passion qui avait pu être mien au début de cette lecture de ce « livre d'amnésie sélective ». Du mal à retrouver mon enthousiasme, qui a bien dû être réel à un moment ou à un autre. Du mal, en somme, à comprendre pourquoi je me suis infligé ce pensumgratuit (ou qui pourrait se le permettre, plutôt que de coûter 14 €).

 

 

 

Je ne comprends pas, disons-le, comment j'ai pu croire ne serait-ce qu'un instant qu'il y aurait quelque chose d'intéressant dans cette centaine de pages.

 

 

 

Cette chronique tiendra donc de l'avertissement : gardez vos pépettes ! Et circulez, il n'y a rien à voir. Ne perdez donc pas votre précieux temps à la lecture de cette inutilité. S'il ne s'agit que de mettre en évidence le mécanisme de l'oubli, nul besoin de cette démonstration pour le coup bien trop longue. Souviens-moi est un livre inutile.

 

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"Griffintown", de Marie Hélène Poitras

Publié le par Nébal

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POITRAS (Marie Hélène), Griffintown, Paris, Libella – Phébus, coll. Littérature française, [2012] 2014, 171 p.

 

Bon, vous le savez déjà, que j'ai du mal à chroniquer, en ce moment. Ca n'a rien à voir avec le choix du bouquin. Maintenant, il est vrai que si le bouquin est, euh, disons « improbable », ça n'arrange rien à l'affaire. Et c'est bien le cas de figure que soulève Griffintown, roman qui a par ailleurs reçu le prix France-Québec 2013. Oui, c'est un roman pour le moins improbable, et je me suis pas mal demandé pourquoi j'en avais avait fait l'acquisition. La vraie raison se trouve probablement dans l'abus du mot « western »... Quoi qu'il en soit, je l'ai lu. Et ma foi, ce n'était pas si pire. C'était même plutôt bien écrit. Et il s'y passait des choses, ce qui est quand même dingue. Oui, des choses : du vrai crime ! Les protagonistes ne se contentent pas de se promener dans la lignée de leurs chevaux. Non, il y a de la vengeance dans l'air...

 

Il ne me paraît pas opportun de détailler ici tout ce qui se produit dans ces quelques dizaines de pages. Ce serait un moyen finalement assez sûr de leur faire perdre tout intérêt. Contentons-nous donc de dire qu'il se passe des choses, qu'on s'attache aux pas de plusieurs personnages et que l'on arpente avec eux le pavé de Griffintown. La peinture est belle, riche de détails, Le microcosme qui y est dépeint est vivant.

 

Que dire de plus, maintenant ? Là, je sèche... Comme vous le savez, j'ai en ce moment bien des difficultés à rédiger mes chroniques ; celle-ci est encore un peu pire que d'habitude... Elle demande à être abordée avec moult précautions, et je ne me sens pas de taille... Aussi vais-je botter en touche. Griffintown, voilà, c'est pas passionnant, mais on s'y emmerde pas trop non plus. Et puis c'est plutôt bien écrit... Le paysage comme les protagonistes sont vivants, et ce n'était mine de rien pas si facile à obtenir.

 

Et je ne me sens aucune légitimité pour en dire davantage...

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"Stoner Road", de Julien Heylbroeck

Publié le par Nébal

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HEYLBROECK (Julien), Stoner Road, Chambéry, ActuSF, coll. Les 3 Souhaits, 2014, 331 p.

 

 

 

Ah ! Le stoner ! En voilà un genre musical qu'il est bien, et je ne parle pas seulement pour les groupes les plus emblématiques de cette mouvance, comme Kyuss ou Queens of the Stone Age. Avouons-le : le Nébal prise tout particulièrement ces compositions éthérées reposant sur des guitares énormes, et, s'il a passé l'âge de se défoncer la gueule avec des gros joints, il continue d'apprécier ce bon vieux rock lourd et gras au possible. Aussi, l'idée de consacrer un roman fantastique à cet univers musical m'a pas mal séduit, et je n'ai pas tardé à faire l'acquisition de ce Stoner Road signé Julien Heylbroeck.

 

 

 

Bon, j'ai vite déchanté...

 

 

 

Me reste maintenant à vous expliquer pourquoi vous pouvez très légitimement faire l'impasse sur ce bousin écrit avec les pieds.

 

 

 

Posons un brin l'histoire, tout d'abord. Nous faisons la connaissance de Josh Gallows, alias Doc Défonce. Le bonhomme écume les generator parties dans le désert californien. Et il compte bien remettre la main sur Ofelia, sa chica. Ce qui ne s'annonce pourtant pas si facile... Il va néanmoins obtenir une aide inattendue en la personne de Luke Lee, un redneck qui parcourt également ces fêtes, à la recherche de sa sœur. Ce duo improbable va ainsi se lancer sur la piste d'un groupe de stoner mexicain, qui pue la divinité aztèque...

 

 

 

Bon, ce pitch est débile, aucun doute là-dessus. Il peut néanmoins fournir le prétexte à un divertissement honnête,.. Ou il le pourrait, avec un peu plus d'application. Je prise volontiers les séries B idiotes qui ne prêtent qu'à rire, et Stoner Road ne manque pas d'ingrédients pour constituer un divertissement décent. Il est même quelques passages où l'on rit volontiers avec le roman. Trop rares, cependant... Et le récit est bien trop souvent bâclé : la forme est plutôt calamiteuse, la trame ne tient pas la route, les personnages sont lamentables, les gags sont trop souvent consternants...

 

 

 

Tout cela manque d'application. Au final, on se retrouve avec un bouquin ni fait ni à faire, laborieux, poussif... Si l'idée de consacrer un roman fantastique au stoner n'est en soi pas mauvaise, sa mise en œuvre ne se montre vraiment pas convaincante.

 

 

 

Dès lors, il ne reste plus grand chose à sauver dans ce ratage énorme qui ne se montre vraiment pas à la hauteur du projet.

 

 

 

Et, bon, en ce moment, je n'y arrive pas : je ne vois pas comment m'étendre sur le sujet, il va donc falloir me faire confiance ; ce bouquin est très dispensable, et ne satisfera vraisemblablement ni les amateurs de fantastique, ni ceux de stoner...

 

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