Bonne année, les gens ! Vous aussi vous envisagez l’avenir comme nécessairement radieux, hein ? Je le savais. Jupiter aussi, de toute évidence – il est tout naturel dès lors qu’il nous accompagne tout le long de ce bilan bloguesque et chaînesque 2018, auréolé de sa gloire olympienne, comme ce petit coquinou l’avait déjà fait, avec un certain brio dois-je dire, lors de mon bilan de l’année 2017, et ses distingués prédécesseurs avant lui.
Au programme, des statistiques (oh, oui !), des tops, des flops, des étonnements, des questionnements, et un avenir radieux.
[EDIT : Toutes mes excuses aux abonnés du blog, une fausse manip dans l'interface d'Over-blog semble avoir débouché sur l'envoi répété de mon article de bilan. Mille excuses donc, je vais tâcher de faire gaffe à ça à l'avenir... L'année commence bien, hein ?]
DES STATS DES STATS DES STATS
Généralités bloguesques
Commençons par les statistiques, parce que je sais que vous adorez ça au moins autant que moi. Si. Je le sais.
Adonc, en 2018, j’ai pondu 210 articles sur ce blog – je devrais dire « nouveaux articles », parce que je n’ai pas inclus dans les données étudiées quelques relectures simplement reportées sur des articles anciens, comme Le Cycle de Tschaï de Jack Vance, ou encore les anthologies Black Wings éditées par S.T. Joshi, les numéros I et III en tout cas (le II, c’était une nouveauté). Quoi qu’il en soit, c’est une progression assez marquée par rapport à 2017, année durant laquelle je n’avais pondu que 162 articles.
Le mois le plus prolifique a été le joli (?) mois de mai, avec 28 articles – mais c’est probablement une illusion, car, parmi ces 28 articles, il y en avait tout de même 12 de très particuliers, publiés à la suite, qui reprenaient une sorte de petit mémoire réalisé pour la fac, portant sur le génialissime film Kwaidan de Kobayashi Masaki. Un peu de triche, donc, peut-être ? Si l’on choisit de mettre ce cas à part, le mois le plus prolifique a en fait été celui d’octobre, avec 26 articles.
Quant au mois le moins prolifique, ç’a été, et de manière très marquée, le mois d’août, avec 5 articles seulement – il y avait plein de raisons personnelles pour expliquer ça, et je n’en suis pas le moins du monde surpris rétrospectivement.
Statistiques livresques
L’objet essentiel (?) de ce blog étant littéraire (?), penchons-nous donc d’emblée sur les statistiques livresques de l’année 2018.
Adonc, j’ai chroniqué (chroniqué – j’en ai lu davantage) 93 livres en 2018, contre 72 seulement en 2017 – une progression non négligeable là encore ? Parmi ces livres, 62 relevaient de la fiction (soit 66,6 %, c'est un signe), parmi lesquels 34 étaient des romans, et 26 des nouvelles, novellas ou recueil de nouvelles (j’ai lu pas mal de titre de la collection « Une heure-lumière » des Éditions du Bélial’ cette année, et suppose que ces chouettes mais petits bouquins peuvent contribuer à gonfler un peu les statistiques). Il y avait donc 31 livres relevant de la non-fiction (33,4 %), répartis en 25 « essais » (au sens large, incluant des plus ou moins manuels universitaires), soit 80,6 %, 5 recueils de poésie (tout est foutu – un honnête 16,1 %), et 1 (seul) bouquin de théâtre (parce qu’il faut pas déconner non plus)
42 de ces 93 livres relevaient de « l’actualité » d’une manière ou d’une autre – entendue largement, puisque incluant des rééditions : un honnête 45,1 %, et honnêtement je pensais que ça serait moins ; il faut par contre noter qu’une majorité large de ces titres ont été chroniqués pour Bifrost. La SFFF domine l’ensemble d’une tête, avec 54 titres (58 %), suivie par 40 bouquins japonais et/ou sur le Japon ou liés au Japon d’une manière ou d’une autre (43 %). Les lovecrafteries étaient au nombre de 7 (mais voyez plus haut pour les Black Wings), soit 7,5 %. Les genres, que j’associe par facilité, du policier et du thriller, se maintiennent au même très bas niveau qu’en 2017, avec 6 titres, dont 4 japonais. Car, oui, bien sûr, ces catégories ne sont pas exclusives.
83 (…) de ces 93 livres ont été lus en français, et 10 seulement en anglais (10,7 %), avec Tolkien qui fausse un peu la donne, because of que relecture en angliche de The Lord of The Rings. Non, pas de livre lu dans une autre langue, et ça n’est hélas pas près d’arriver…
Concernant les 74 auteurs que j’ai relevés (ce qui peut inclure des anthologistes ou des directeurs d’ouvrage mais à la condition que leurs noms soient mis en avant dans l’édition consultée – généralement, quand je les faisais figurer dans le titre des chroniques, du coup), un même constat navrant se maintient, par rapport à l’année dernière : une domination écrasante de ces messieurs (64, soit 86,4 %) sur ces dames (10 seulement, 13,6 %)…
Pour ce qui est des nationalités, ce sont cette année les Japonais qui l’emportent (19, soit 25,6 %), mais de très peu, puisque suivis de très près à la fois par 18 Américains et 18 Français (24,3 % chacun) ; les ressortissants du Royaume-Uni étaient au nombre de 12 (avec une précision au cas où : j’ai compté Lafcadio Hearn dans cette dernière catégorie – Koizumi Yakumo avait certes obtenu la nationalité japonaise, mais il écrivait en anglais, alors, j’ai supposé que…), et, du côté du Commonwealth, nous comptons comme en 2017 3 Canadiens (4 %). Très peu d’origines plus exotiques par rapport à une année 2017 qui avait été étonnamment riche à cet égard – on retrouve 1 Portugais (Luís Fróis) et 1 Suédoise (Karin Tidbeck), et il faut y ajouter 1 Allemand (Hanns Heinz Ewers), et… 1 Hollandais ? Il s’agit de François Caron – l’essentiel du recueil Le Puissant Royaume du Japon ayant été composé en hollandais et au service de la Hollande par un ressortissant hollandais, j’ai supposé qu’il valait mieux faire abstraction de la fin de sa carrière en France et en français ; et, au passage, j’ai dû faire une vague entorse au vague principe exposé plus haut : le nom de François Caron n’est bizarrement pas mis en avant par l’éditeur Chandeigne, mais il est clairement l’auteur à créditer ici, et je l’ai donc retenu.
Quelques-uns de ces auteurs ont été chroniqués pour plusieurs livres cette année : Tolkien est en tête avec 4 titres, mais, là encore, The Lord of the Rings biaise un peu les stats. En dehors dudit, tous les auteurs suivants ont été chroniqués pour deux titres chacun : Dan Abnett, Stephen Baxter, Lafcadio Hearn, Ken Liu (en considérant que le Une heure-lumière hors-série 2018 doit lui être attribué, ce qui est peut-être un peu gonflé), Mishima Yukio, Clark Ashton Smith, Theodore Sturgeon, H.G Wells, et, seule dame du lot, Marguerite Yourcenar.
Enfin, ceux qui sachent que je suis corrompu par les éditeurs qui me payent une fortune pour que je leur fasse de la pub, faut bien payer les traites de mon troisième yacht, ne manqueront pas de relever que 34 de ces 93 livres chroniqués en 2018 étaient des services de presse (soit 36,5 %), incluant 21 obtenus via Bifrost, et 13 qui m’ont été gracieusement envoyés à titre personnel, et merci.
Statistiques bédéesques
Maintenant, la bande dessinée. 29 articles ont porté sur des BD en 2018, et… que des mangas. En revanche, une différence est à noter par rapport à 2017 : j’ai eu de plus en plus tendance à rassembler plusieurs volumes d’une même série dans une seule chronique – du coup, même s’il n’y a eu que 29 articles, ils ont en fait porté sur 58 albums en tout.
Sur ces 58 albums, 10 seulement étaient des one-shots ou des intégrales en un seul volume. Les séries l’emportent donc largement, représentant 48 ouvrages, pour 19 séries différentes (avec là encore une ambiguïté, peut-être : même si ces deux volumes ne sont pas présentés de la sorte, j’ai considéré que Souvenirs d’Emanon et Errances d’Emanon constituaient ensemble une série, hein).
Quelques auteurs ont été chroniqués, pas seulement pour plusieurs volumes, mais pour plusieurs titres : le cas de Tsuruta Kenji est donc peut-être un peu particulier (3 articles portant sur 2 séries – en considérant Emanon blah blah blah – et 4 volumes en tout), celui de Tezuka Osamu aussi peut être (2 articles portant sur 2 titres mais 3 volumes) ; pour ce qui est des autres, Koike Kazuo, Maruo Suehiro, Mizuki Shigeru, Tanabe Gou et Taniguchi Jirô ont chacun été chroniqués pour 2 titres différents (et, en l’espèce, 2 volumes chacun).
Si l’on s’en tient au nombre de volumes pour chaque série, il faut mettre au premier rang Deathco, de Kaneko Atsushi, dont j’ai lu les 7 volumes cette année (série achevée, donc) ; viennent ensuite No Guns Life de Karasuma Tasuku (6 volumes avant de lâcher l’affaire), et Monster d’Urasawa Naoki (5 volumes – mais « Deluxe » : les pinailleurs pourraient donc considérer que la première place lui revient, dans la mesure où cela représente 10 volumes initiaux).
41 de ces 58 albums relevaient de l’actualité, entendue assez largement : sortis dans l’année ou appartenant à une série en cours de publication ; ce qui fait 70,6 %.
Statistiques jeuesques
Pour ce qui est des chroniques de suppléments de jeu de rôle, il y en a eu 17 en 2018 – bien moins que je ne l’aurais espéré… Ces 17 chroniques ont porté sur 7 jeux différents : 5 pour Adventures in Middle-Earth, 4 pour Wraith : Le Néant, 3 pour Black Crusade, 2 pour L’Appel de Cthulhu (ce n’est qu’un au revoir ?), et enfin 1 pour L’Anneau Unique, Barbarians of Lemuria et D&D5. 5 seulement de ces chroniques ont porté sur des suppléments en anglais : c’est simple, les 5 volumes chroniqués de la gamme d’Adventures in Middle-Earth…
Mais il n’y a pas que les chroniques dans la vie rôlistique : en 2018, j’ai publié 25 comptes rendus de parties, pour 3 jeux différents – 16 pour Deadlands Reloaded (« The Great Northwest »), 3 pour L’Appel de Cthulhu (la fin d’ « Au-delà des limites » et les 2 séances d’ « Étoiles brûlantes »), et 6 pour Barbarians of Lemuria (2 scénarios en 3 séances chacun, « Mariage amer » et « Les Larmes de Jouvence »).
À noter, une différence par rapport à 2017, à l’exception de la dernière séance d’ « Au-delà des limites », tous ces comptes rendus ont été accompagnés de la mise à disposition des enregistrements bruts des séances de jeu (je suppose qu’on peut dire « actual play »).
Enfin, autre nouveauté de taille en 2018, j’ai aussi livré des articles portant sur un jeu pas de rôle : X-Wing. 3 chroniques seulement, mais aussi 10 articles relevant du rapport de batailles ou de l’élaboration de listes.
Pas de chronique de jeux vidéo, par contre.
Statistiques filmesques et sériesques
En 2018, j’ai chroniqué 10 films, dont 1 seul d’animation (Le Conte de la Princesse Kaguya). Tous étaient des films japonais… enfin, avec une vague ambiguïté : Dersou Ouzala, réalisé par Kurosawa Akira, est techniquement un film soviétique, mais, bon…
Ledit Kurosawa Akira a eu droit à 2 chroniques, et ç’a été le seul dans ce cas cette année.
Ceci étant, il faut là encore prendre en considération le cas du dossier consacré à Kwaidan de Kobayashi Masaki – car ce seul film s’est vu du coup associer 12 articles…
Contrairement à l’année précédente, j’ai aussi chroniqué deux séries cette année : la saison 1 (?) de The Haunting of Hill House, et la saison 3 de Daredevil.
Statistiques musiquesques
Non, rien…
Juste ce petit bilan un peu navrant…
Statistique youtubesques
Il me paraît utile, enfin, pertinent, enfin… bon, bref, de conclure cette partie statistique du bilan 2018 par quelques données portant sur la chaîne YouTube – laquelle me fournit des informations dont je n’ai pas l’équivalent pour le blog, ni vraiment pour la page Facebook associée. Cependant, toutes ces données sont à prendre avec les précautions habituelles : les visionnages comptabilisés ne garantissent en rien que les spectateurs ont subi le machin jusqu’au bout, et c’est même probablement plutôt le contraire…
Quoi qu’il en soit, en ce 1er janvier 2019, la chaîne YouTube compte 464 abonnés – contre 178 au 1er janvier dernier. C’est inespéré ; ça ne fait pas exactement de moi un youtubeur star, mais c'était pas vraiment le propos, et c'est inespéré.
Pour ce qui est des vidéos les plus regardées, celle qui arrive en tête, et de très, très, trèèèèèèèès loin, est celle portant sur Narayama, le livre et les deux films (3706 vues) ; j’en ai d’abord été très, très étonné… et puis, moi qui ne me tiens pas du tout au courant de ce qui passe en salles, j’ai appris un peu tardivement que le film d’Imamura Shôhei était ressorti en cette année 2018, et suppose donc qu’il ne faut pas chercher d’autres explications à ce résultat. Ceci étant, même dans ces conditions, cette première place très loin devant tout le reste (y compris le classement gaguesque des Pornographes de Nosaka… et là aussi d’Imamura – j’en avais parlé dans le bilan 2017) m’a vraiment surpris… Mais il faut y apporter une précision : cette triple chronique est une des plus loooooooongues que j’aie jamais enregistré pour la chaîne, elle dure pas loin d’une heure, et je doute vraiment que ces 3706 vues aient été complètes, hein, on va dire… Les pouces vers le haut sont rarissimes sur ma chaîne (snif), mais cette vidéo en a quand même récolté quelques-uns (et un vers le bas), alors peut-être que quelques visionneurs, malgré tout… L’espoir fait vivre…
Sinon, les divers types de vidéos (chroniques littéraires, BD, cinéma, jeu de rôle) semblent s’être un peu plus équilibré cette année, même si les vidéos rôlistiques conservent globalement une petite avance sur le reste – surtout, ce sont souvent ces vidéos rôlistiques, y compris les comptes rendus de partie et même, ce qui m’a vraiment stupéfié, les enregistrements de séances, qui suscitent (relativement, hein) le plus de commentaires : sur cette chaîne, ils sont plus rares encore que les pouces vers le haut ou le bas, de manière générale, mais la communauté rôliste semble bel et bien plus réactive que les autres – incomparablement.
Quoi qu’il en soit, après Narayama et Les Pornographes, ce sont sans surprise peu ou prou les mêmes vidéos qu’en 2017 qui continuent de truster le haut de ce classement plus ou moins fiable. En littérature, c’est Le Pavillon d’Or qui rassemble le plus de vues (1549), suivi, du côté des essais, mais toujours du Japon, par l’Éloge de l’ombre (1452 ; peut-être, concernant ce dernier, la nouvelle traduction sous le titre Louange de l’ombre a-t-elle joué – probablement, en fait). En BD, comme en 2017, le premier tome du Sommet des Dieux est de très loin en tête (1076 vues – mais l’actualité a joué là aussi… en 2017, avec la mort de Taniguchi ; du temps a passé, mais les vues qui s’étaient multipliées alors ont constitué un socle pour de plus rares nouvelles vues en 2018 – dans tous les cas, comme je le disais déjà l’an dernier, ce classement relève de l’exception, voire de l'erreur). Pour ce qui est du jeu de rôle, le livre de base de Barbarians of Lemuria est loin en tête avec 1425 vues (et 36 pouces vers le haut, là aussi une sacrée exception, je n’en ai jamais autant, rarement plus de 5 par vidéo en fait – au mieux ; mais, dans tous les cas, le relais de la chronique sur le site de Ludospherik a probablement joué, et fournit une explication suffisante) ; et, toujours comme en 2017, la vidéo rôlistique suivante est aussi et de loin la plus controversée – celle des 5 Supplices (942 vues, des pouces vers le haut, des pouces vers le bas, et plus de commentaires, et davantage enflammés, positifs comme négatifs, que sur toute autre de mes vidéos).
Le fonctionnement même de YouTube (et de ma petite chaîne guère fréquentée) explique sans peine que, le cas de Narayama excepté, les vidéos qui étaient en tête en 2017 tendent à le rester en 2018 : elles ont un socle de visionnage qui ne peut que persister. Dès lors, les vidéos réalisées en 2018 et les plus vues sont forcément bien en dessous dans le classement… Citons tout de même celles qui parviennent à figurer dans les 50 premières places : en tête, à la vingt-troisième place, L’Appel de Cthulhu, la nouvelle de Lovecraft, illustrée par François Baranger (453 vues – on est loin derrière, hein ?), mais il y a tant de raisons, rôlistiques notamment, de tomber par hasard sur cette vidéo que ça n’est probablement pas très significatif ; en trente-quatrième place, Certaines n’avaient jamais vu la mer (295 vues – on est encore plus loin derrière, hein ?), ce qui n’est pas forcément si étonnant, le roman de Julie Otsuka ayant remporté aussi bien un succès critique que commercial (mérité dans les deux cas), même s’il ne fait plus partie de l’actualité depuis quelque temps tout de même ; à la trente-huitième place, on combine lovecrafterie et manga avec le premier tome de l’adaptation des Montagnes Hallucinées par Tanabe Gou – comme pour L’Appel de Cthulhu, il y a plein de raisons de tomber dessus par hasard, mais je relève que cette publication a bénéficié d’un certain buzz (mérité là encore), ce qui a pu aider ; en quarantième place, il y a ensuite le Player’s Handbook de D&D5 (244 vues) – la renommée hors-normes du plus célèbre des jeux de rôle suffit sans doute à l’expliquer ; en quarante-huitième place, nous avons La Jeune Fille aux camélias, ce qui est peut-être plus surprenant – de même pour la place suivante, qui concerne Jouer des parties de jeu de rôle, et donc probablement cette communauté rôliste assez réactive de manière générale.
LES TOPS, LES FLOPS, ET TOUTES CES SORTES DE CHOSES
Bilan livresque
Les stats, c’est bien joli, mais si qu’on ferait maintenant davantage dans le qualitatif que dans le quantitatif ?
Commençons avec les livres, et d’abord ceux de fiction. Et je vais mettre d’emblée à l’écart deux cas particuliers : cette année, j’ai relu avec beaucoup de plaisir deux immenses classiques de la SFFF, à savoir La Guerre des mondes, de H.G. Wells, et The Lord of the Rings, de J.R.R. Tolkien – et il n’y a probablement pas lieu d’en dire davantage ici, hein.
Concernant Tolkien, peut-être faut-il aussi faire un sort à Beren et Lúthien, qui était pour l’essentiel une relecture, puisque quasiment rien n’y était inédit – et j’ai hélas été passablement agacé par cette édition française vraiment pas à la hauteur, et reprenant la « traduction » (?) du Lai de Leithian par Elen Riot… Et, tant qu’on y est, dans un registre assez proche, j’ai vraiment été navré et mis en colère par la traduction et le paratexte affligeant de Jacques Finné dans la réédition de Kwaidan de Lafcadio Hearn chez Corti : une insulte à un livre génial, comme à ses lecteurs – oui, si quelque chose m’a énervé, cette année, c’est bien cette chose détestable…
Calmons-nous, et passons donc aux découvertes de cette année. Comme je l’avais avancé… hier seulement, mon roman préféré en cette année 2018 a été le dernier que j’ai chroniqué, à savoir La Pierre et le sabre de Yoshikawa Eiji. Un modèle de roman-feuilleton, palpitant, drôle, efficace, juste… Oui, c’est absolument génial – à suivre bientôt avec La Parfaite Lumière !
Pour ce qui est des autres lectures que j’ai envie de mettre en avant dans ce top, demeurons encore un peu au Japon avec deux titres, Le Pied de Fumiko, de Tanizaki Junichirô, et Confession d’un masque, de Mishima Yukio. Incontestablement, ce sont ces deux titres qui, dans la catégorie des fictions, remportent la palme du style, haut la main, mais leur intérêt va bien au-delà.
Côté SFFF, j’ai envie de mettre en avant deux titres : la réédition d’un classique de la fantasy, à savoir l’intégrale de Lyonesse de Jack Vance, à la hauteur de sa réputation, et probablement parmi ce que le bonhomme a fait de mieux dans toute sa carrière ; et un livre d’une importance objectivement bien moindre, mais d’actualité, qui est Dans la toile du temps, d’Adrian Tchaikovsky – pour reprendre les mots d’une camarade, c’est typiquement le genre de livre qui, de temps à autres, vous rappelle avec éclat pourquoi vous aimez la science-fiction.
Dans un registre assez singulier, ne relevant pas de la SFFF à proprement parler, même s’il séduira probablement en priorité les lecteurs d’imaginaire, j’ai envie de citer également Les Oiseaux de nuit, de Maurice Level – une très belle découverte, que ces courts récits hérités du grand-guignol comme du mélodrame.
Bien sûr, tout n’a pas été aussi bon durant cette année 2018, et, à côté des livres simplement bons (il y en a eu beaucoup), on compte forcément un certain nombre d’autres qui sont médiocres, voire mauvais. Côté SFFF, au rang des déceptions ou déconvenues, peut-être pas à proprement parler mauvaises, mais quand même pas tip top, je relèverais notamment Le Massacre de l’Humanité, de Stephen Baxter, suite inutile au chef-d’œuvre indispensable qu’est La Guerre des Mondes, ainsi que Les Coureurs d’étoiles, de Poul Anderson, troisième tome assez décevant d’un cycle de « La Hanse Galactique » qui s’était montré bien plus enthousiasmant jusqu’alors. Maintenant, en SFFF, s’il me faut stigmatiser le pire roman lu cette année, le vraiment mauvais, ce sera incontestablement Descent of Angels, de Mitchel Scanlon, très mauvais opus de « L’Hérésie d’Horus », qui a un peu douché mon enthousiasme (coupable ?) pour les romans Warhammer 40,000.
Et reste un cas problématique : L’Enfant de poussière, de Patrick K. Dewdney, plébiscité par absolument tous les blogopotes et au-delà, mais qui m’est tombé des mains – au point où j’ai préféré en abandonner la lecture, chose rarissime chez le Nébal. Je n’en ai pas perçu l’intérêt, vraiment. Les camarades ont sans doute raison de l’avoir apprécié, et je n’ai donc pas vraiment envie de qualifier ce roman de « mauvais », mais, à titre ultra subjectif, il a bien constitué un flop, et une grosse déception – toutes choses égales par ailleurs, c’est probablement là mon Poumon Vert ou Point du jour de 2018…
Côté nippon, les déconvenues… ont été assez nombreuses, cette année, en fait. Il y a d’abord eu un certain nombre de livres dont je sais qu’ils ne sont pas objectivement mauvais, loin de là même, on peut parfois parler de classiques les concernant, mais demeure que je suis largement passé à côté de Vie d’une amie de la volupté, pourtant une des plus célèbres œuvres du grand romancier d’Edo Ihara Saikaku, ainsi que de Hiroshima, fleurs d’été, de Hara Tamiki. Ce mauvais classement est tout ce qu’il y a de personnel, et ne rime sans doute pas à grand-chose.
D’autres livres, plus contemporains, m’ont cependant paru au mieux médiocres, au pire mauvais – et on les doit à des auteurs que j’avais plutôt apprécié, voire adoré, jusqu’à présent : Instantanés d’Ambre a tendu à me confirmer qu’à force de s’auto-parodier, Ogawa Yôko, autrefois si brillante, avait perdu son groove (si j’ose dire), et Projection privée, d’Abe Kazushige, m’a fait l’effet d’un roman… désagréable, en fait, mais dans le mauvais sens du terme – bien loin de la grande réussit de Sin semillas, postérieur. Je n’avais probablement pas autant d’attentes concernant l’auteur de polar Higashino Keigo, mais la fin de ses Doigts rouges m’a vraiment déplu, j’ai eu l’impression qu’il se foutait de ma gueule (lui aussi ?) ; rien à voir avec La Lumière de la nuit... Cependant, le pire roman japonais que j’ai lu cette année… enfin, presque lu, car ce fut un autre de ces très rares cas d’abandon… a incontestablement été Creepy de Maekawa Yutaka, mauvais thriller gâchant page après page un postulat intéressant, et dont Kurosawa Kiyoshi n’a pu tirer qu’un film relativement médiocre, si plus intéressant à n’en pas douter.
Si l’on passe maintenant aux non-fictions, très diverses (mais avec tout de même beaucoup de Japon dedans), deux titres dominent largement tout le reste, deux immenses classiques de la littérature japonaise, remontant respectivement aux environs de l’an mil et au tout début du XIIIe siècle : les Notes de chevet, de Sei Shônagon, un livre parmi les plus étranges que j’aie jamais lus, inclassable, et qui se mérite, mais se révèle d’une incroyable beauté, et d’autres Notes, celles de l’ermitage, de Kamo no Chômei – un très, très court texte incroyablement brillant, que je ne cesse de relire, et qui ne cesse de me ravir.
Pour continuer avec le Japon, j’ai envie de citer les Notes de Hiroshima d’Ôe Kenzaburô (tiens, encore des notes ?), qui m’ont bien plus secoué que je ne le pensais, ainsi que, pour en revenir aux classiques, La Tradition secrète du nô, de Zeami, l’unique ouvrage consacré au théâtre que j’ai lu cette année – là encore, ça se mérite, cette somme d’essais illustrée de pièces diverses, mais c’est diablement intéressant et à vrai dire fascinant.
Pas japonais mais sur un Japonais, je tiens à mentionner un livre qui ne peut tout simplement pas, en tant que tel, rivaliser avec les merveilles citées, mais qui m’a beaucoup plu néanmoins : A Dream of Resistance – The Cinema of Kobayashi Masaki, de Stephen Prince, passionnant, et qui m’a forcément beaucoup aidé dans la réalisation de mon dossier sur Kwaidan.
Il s’agit par ailleurs, exceptionnellement dans cette catégorie, d’un livre paru dans l’année – ce qui est aussi le cas du dernier essai que je citerai ici, le très intéressant et enthousiasmant Comment parler à un alien ? de Frédéric Landragin, dont j’ai littéralement adoré chaque page.
En matière de non-fictions, je n’ai pas eu de déceptions aussi marquées qu’en matière de fictions. Une utopie moderne de Wells m’a cependant quelque peu ennuyé (et consterné, parfois), quant à L’Autre Face de la Lune, de Claude Lévi-Strauss, ce petit livre ne m’a pas paru à la hauteur du grand anthropologue – une lecture pas désagréable, loin de là, mais tout de même un peu anodine.
Enfin, et surtout je suppose, je demeure toujours aussi insensible à la poésie de Bashô, et l’Intégrale des haïkus n’y a rien changé… Mais bon, ça, c’est moi, quoi. Je n’aurais pas la bêtise de dire que c’est mauvais…
Bilan bédéesque
Du côté des mangas, je me répète, mais ma découverte de l’année a clairement été Tsuruta Kenji, et ma BD de l’année l’extraordinaire Souvenirs d’Emanon, adapté d’une nouvelle de science-fiction de Kajio Shinji. Si, après ce coup de maître, Errances d’Emanon et les deux premiers tomes de L’Île errante n’ont probablement pas atteint le même niveau de perfection, ce sont néanmoins des lectures que j’ai adoré, vraiment, de tout mon cœur – le dessin précis et délicat de Tsuruta est un merveilleux véhicule de l’émotion, et, dans sa narration souvent silencieuse, il a tout d’un des plus grands maîtres.
Mais j’ai lu d’autres mangas de grande qualité cette année : outre la réédition des classiques de Tezuka Osamu L’Histoire des 3 Adolf et Ayako, à la noirceur redoutable, j’ai aussi beaucoup apprécié, dans les parutions de cette année, les deux premiers tomes de Peleliu, Guernica of Paradise, de Takeda Kazuyoshi, ainsi que le premier tome de l’adaptation des Montagnes Hallucinées de Lovecraft par Tanabe Gou – ce qui n’était pas d’office gagné : The Outsider, du même, et pour partie d’après Lovecraft là encore, avait auparavant fait partie de mes grosses déceptions de l’année… Hors actualité, j’ai aussi adoré La Chenille, de Maruo Suehiro, d’après Edogawa Ranpo, à vrai dire la BD qui m’a vraiment fait aimer Maruo, ainsi que Le Journal de mon père de Taniguchi Jirô, en ce qui me concerne le plus grand chef-d’œuvre de l’auteur pour ce que j’en ai lu (fort peu il est vrai). Et j’ai enfin relu Dômu – Rêves d’enfants, d’Ôtomo Katsuhiro, dont la maestria graphique continue de me foutre par terre relecture après relecture.
Il y a certes eu bien des lectures autrement moins satisfaisantes… Outre le cas déjà évoqué de The Outsider de Tanabe Gou, il me faut mentionner No Guns Life, de Karasuma Tasuku, série qui m’enthousiasmait bien au départ mais qui a fini par m’agacer profondément, au point de lâcher l’affaire ; aussi, l’intégrale de Lady Snowblood, dans laquelle le dessin personnel et inspiré de Kamimura Kazuo ne parvient pas à compenser le scénario étique (ou son absence pure et simple) d’un Koike Kazuo bien loin de reproduire les merveilles de Lone Wolf and Cub…
J’ai aussi lâché l’affaire sur One-Punch Man, de One et Murata Yusuke, ayant toujours plus l’impression que cette BD était devenue exactement ce dont elle se moquait gentiment. Bon, ce n’était pas pour moi… Et j’en ai conclu un peu vite que, le shônen, ce n’était pas pour moi, de manière générale – un peu vite disais-je… car je me dois de vous faire un aveu : je n’ai certes pas chroniqué tout ce que j’ai lu en BD cette année, mais, notamment, je n’ai pas fait mention sur le blog de ce que la réédition en kiosque de Dragon Ball, de Toriyama Akira, m’avait incité, par nostalgie, à y jeter un œil… et je me suis régalé, en fait ! Bon, j’ai aussi souffert devant le très navrant humour pipi-caca-petite-culotte, hein… Déjà, quand j’avais dix ans… Mais, pourtant, en dehors de ça, ben, j’ai retrouvé une BD dont j’avais oublié qu’elle était aussi fun, marrante et dynamique, avec des gags parfois vraiment improbables et qui m’ont fait éclater de rire ! Et combien le dessin de Toriyama était d’une fluidité exemplaire, et une merveille de character design… Bon, ça ne durera pas forcément éternellement : les derniers épisodes que j’en ai lus (au tome 10, quand même !) tendent toujours un peu plus à mettre l’humour au second plan et à privilégier les bastons, incomparablement plus violentes que dans les premiers épisodes, d’ailleurs, avec des morts à la clef, et une montée en puissance qui ne rime plus à grand-chose à ce stade ; je redoute d’y retrouver bientôt ce qui, gamin, m’avait fait détester Dragon Ball Z à la mesure de mon enthousiasme pour Dragon Ball… On verra bien : pour l’heure, je m’amuse beaucoup ! Et du coup je me dis que je devrais probablement, en guise de lecture récréative, tenter quelques shônen, malgré tout… J’ai essayé One Piece, sans grand enthousiasme à ce stade, mais c’est en fait sur Ranma ½ que je louche – on verra, peut-être…
Tant qu’à faire dans l’aveu plus ou moins coupable (non, pas coupable du tout en fait...), je peux mentionner avoir lu quelques autres BD qui n’ont pas débouché sur des chroniques – notamment des Savage Sword of Conan réédités dans les mêmes conditions que Dragon Ball, et qui, pour le coup, ne se sont pas toujours montrés à la hauteur de ma passion adolescente pour les comics Conan : le dessin est souvent remarquable, avec une prédilection personnelle très nette pour « Big » John Buscema, mais les histoires sont incroyablement répétitives, OK, je le savais, mais aussi très bavardes, et ça je ne m’en souvenais plus – bah, de temps en temps ça passe bien quand même !
Mais aussi, because of que X-Wing, des Star Wars, plus en kiosque qu’en librairie là aussi – beaucoup de choses très médiocres (et une tendance, quand il s’agit de représenter les héros des films, à faire dans une sorte de pseudo-photoréalisme parfaitement dégueulasse – les traductions sont assez calamiteuses, par ailleurs), mais parfois un épisode qui sort du lot, voire un peu plus que ça… On y trouve vraiment de tout, à vrai dire, le pire comme le meilleur – globalement, les hors-série m’ont bien davantage plu que les séries canoniques : ils osent des choses différentes, et à bon droit.
Par contre, j’ai essayé quelques comics DC, et… non. Juste, non. Bon, j'ai toujours été bien davantage Marvel, hein, mais j'ai perdu le fil depuis si longtemps, je ne sais pas par où recommencer...
Bilan jeuesque
En matière de chroniques de jeu de rôle, la palme revient clairement à la gamme Adventures in Middle-Earth – et ce n’était pas forcément gagné : le Player’s Guide m’avait laissé plutôt perplexe, après une lecture du Player’s Handbook de D&D5 plus ou moins convaincante (à titre personnel, hein), mais tous les suppléments lus ensuite (ce qui inclut Wilderland Adventures, pas encore chroniqué) m’ont vraiment emballé : un très beau travail a été réalisé, qui donne vraiment envie de s’y mettre – c’est prévu pour 2019… même si une réserve demeure : ce portage D&D5 a tout de même une dimension plus martiale (et moins… gritty ?) que L’Anneau Unique, et j’ai un problème avec ça… Bon, on verra bien, ça doit se gérer d’une manière ou d’une autre...
Au rang des lectures très enthousiasmantes, même un cran en dessous, il me faut mentionner, tout d’abord, Chroniques lémuriennes, pour Barbarians of Lemuria, un superbe boulot inédit de Ludospherik pour un excellent jeu – dans lequel mes camarades et moi nous sommes lancés récemment, et je crois qu’on s’amuse tous beaucoup ! Ensuite, j’ai envie de citer la gamme de Black Crusade : le système est lourd, on le sait, mais j’ai été très agréablement surpris par la richesse de cette optique de jeu, et par le travail colossal qui a été accompli au regard notamment de l’écriture. Je garde ça derrière l’oreille, au cas où…
Et les mauvaises surprises ? Pas grand-chose… Le plus mauvais supplément lu cette année est incontestablement Midnight Express, recueil de scénarios pour Wraith : Le Néant vraiment pas à la hauteur des promesses du jeu – mais ça n’a pas été forcément une surprise, en fait…
J’ai déjà évoqué les comptes rendus de parties dans la section statistique de cet article. C’est un exercice que j’aime bien, mais qui est assez épuisant et prend beaucoup de temps – clairement, même si j’ai adoré, sur le moment, faire d’abondantes recherches notamment iconographiques pour « Au-delà des limites » et « Étoiles brûlantes », c’est quelque chose que je ne peux pas me permettre de manière systématique. La plus grande simplicité, à cet égard, de Barbarians of Lemuria, me parle davantage en ce moment.
(À noter, même si ça n’a pas fini sur ce blog, j’ai fait une tentative de maîtrise IRL de Wraith qui s’est soldée… par un fiasco, après une seule séance ? Bon, pas grave, on passe à autre chose…)
Je n’ai pas fait que maîtriser, cette année (mes comptes rendus ne portent que sur ce que je maîtrise, mais c’est une histoire d’iceberg, en fait) : j’ai aussi été joueur, plus qu’à mon tour – en virtuel, du Cthulhu 1890, du Rogue Trader (une longue campagne dans laquelle je m’amuse beaucoup), et depuis peu du D&D5 ; en présentiel, du Through the Breach, très convaincant, et plus récemment du Apocalypse World (trop tôt pour me prononcer sur ce système que je découvre bien après tout le monde) – on avait fait un peu de préparation pour Le Trône de Fer, qui n’a débouché sur rien, et je le regrette vraiment, ça m’avait beaucoup plu, cette création collective de persos et de maison…
Enfin, hors jeu de rôle, ben, vous aurez compris que je m’amuse beaucoup avec X-Wing, hein…
Pas de chroniques de jeux vidéo cette année – et j’ai de toute façon assez peu joué, ma bécane antique ne me permettant pas vraiment de faire dans l’actualité. Mais, bon, c’est une excuse : en ce moment en tout cas, je n’en ressens tout simplement pas vraiment l’envie, c’est tout… J’ai un peu joué, cette année, mais pas des masses – j’ai prolongé un peu Total War Warhammer, et, de temps en temps, je suis revenu à Fallout New Vegas… Un peu de Civilisation VI, aussi, qui m’a dans l’ensemble assez peu convaincu par rapport à ses prédécesseurs… Shadowrun Hong Kong était bien, même si considérablement inférieur à Dragonfall. Warhammer 40,000 Armageddon m’a d’abord amusé, puis assez vite saoulé – un truc un peu trop bricolé, de la licence traitée par-dessus la jambe…
En ce moment, je suis revenu à Darkest Dungeon, et je n’aurais jamais cru aller aussi loin dans ce jeu, même si ça fait bien deux mois que je suis coincé à cette putain de bordel de merde avec une pelle à cul de moine de troisième incursion dans le Ténébreux Donjon… Je désespère un peu d’aller au-delà… Et un peu de Valkyria Chronicles IV, aussi – dans la lignée des deux premiers, que j’avais vraiment adorés, mais il rame un peu trop pour assurer un bon confort de jeu et pour que je me montre performant, et… ben, je ne trouve pas vraiment le temps, en fait. Ou l’envie. De manière générale. Beuh…
Bilan filmesque et sériesque
Et pour les films et les séries ? Je suis très loin, ici, d’avoir chroniqué tout ce que j’ai vu… même si je ne passe plus autant de temps devant les uns ou les autres aujourd’hui. Le binge-watching n’est plus vraiment d’actualité…
Bon, pour ce qui est des films, il y a donc le cas particulier du dossier consacré à Kwaidan de Kobayashi Masaki, hein – je n’y reviens pas.
En dehors de celui-ci, les deux films qui m’ont le plus plu parmi ceux que j’ai chroniqués… étaient des revisionnages : Goyokin, de Gosha Hideo, ZE chanbara, et Dersou Ouzala, le film soviétique de Kurosawa Akira, qui m’émeut toujours autant – magnifique film sur la nature en même temps que sur l’amitié.
Parmi les découvertes de ces années, sachant que je considère Yûkoku, rites d’amour et de mort, de Mishima Yukio, comme étant hors-concours, ma préférence va à Vivre, de Kurosawa Akira (dont je n’ai guère pratiqué les films « contemporains », et il me faut toujours y remédier), et le seul anime de la liste, Le Conte de la Princesse Kaguya, de Takahata Isao.
Le moins bon de ces films chroniqués est incontestablement le Creepy de Kurosawa Kiyoshi, pas scandaleux, d’autant qu’il adaptait un roman assez pourri, donc, mais bon, le résultat était quand même bien médiocre.
J’ai vu quelques autres films que je n’ai pas chroniqués (pas un seul en salle, par contre…). Je n’ai pas grand-chose à en dire… Même si ma passion actuelle pour X-Wing m’a incité à mater pas mal de Star Wars : je me suis refait la prélogie, globalement navrante – La Menace fantôme est parfaitement honteux, avec ce paradoxe que la scène la plus stupide et gratuite du film, la course de pods… est en fait le seul moment du film où il y a bien quelque chose de ce qui me plaisait dans les Star Wars initiaux, en termes notamment de design visuel aussi bien que sonore – mais le reste est vraiment calamiteux, le gamin pénible est pénible, Jar Jar Binks insupportable, les Gungans aussi de manière générale, Natalie Portman est certes très mignonne mais elle joue toujours comme un seau, et… bref. Les roulades dans l’herbe de L’Attaque des clones sont pénibles, mais je reste convaincu que cet épisode est relativement le moins mauvais des trois (il y a même quelques bons moments, à vrai dire). Quant à La Revanche des Sith, il n’est tout simplement pas à la hauteur de son propos (et Palpatine est ridicule, bordel). Après quoi je me suis refait Le Réveil de la Force, regardable mais qui aurait été mieux avec un scénario, tout de même, hein, parce que là ça se voit quand même un peu, hein. Puis je me suis fait Les Derniers Jedi, qui, sans que j’aille jusqu’à dire que je l’ai aimé, m’a tout de même paru moins mauvais qu’on ne l’avait dit – trop inégal sans doute, mais peut-être un peu meilleur malgré tout que Le Réveil de la Force, en fait… Mais bon, c’était pas glorieux. En revanche, j’ai été très convaincu par Rogue One, même s’il n’est pas sans défauts, et aussi par Solo, un peu moins mais quand même – et pourtant, celui-ci aussi j’en avais entendu dire beaucoup, beaucoup de mal… Non, très correct, en ce qui me concerne, un divertissement plus qu’honnête.
Inutile d’en dire davantage sur les deux séries chroniquées. Pour le reste… Bon, pour en finir avec Marvel, j’ai trouvé la deuxième saison de Jessica Jones trop inconstante pour me convaincre : il y a du bon, mais aussi du mauvais, ça alterne en permanence, au final je n’ai pas été emballé – quant à la deuxième saison de Luke Cage, je n’ai pas pu aller au-delà de l’épisode 2 tellement c’était mauvais et chiant… J'ai bien aimé Happy, et, sans surprise, les deux premières saisons d'Ash vs. Evil Dead, jubilatoires. Je me suis fait pas mal de American Horror Story, sinon, série très, très inégale – mes saisons préférées étaient probablement celles de l’asile, et, surtout, surtout, des freaks : les plus glauques, quoi… J’ai détesté la saison vampirique : ado ça m’aurait probablement parlé, mais là maintenant je ne peux plus – outre que c’était abominablement filmé, avec une mention spéciale pour les mauvaises séquences de mauvais boulard en forme de clips bidon et interminables. La saison Roanoke m’a d’abord amusé avant de me désoler complètement : mon sentiment, à mi-parcours, c’était un peu « ah ah, j’aime bien comment ils font pas subtilement dans le pas subtil pour en fait être subtils à l’arrivée », alors qu’en fait c’était juste de la merde. La dernière saison, je n’ai pas réussi à franchir le premier épisode… En revanche, toujours dans le trip Star Wars, je me fais petit à petit The Clone Wars dix ans après tout le monde, et c’est globalement une très bonne surprise : en fait, c’est incomparablement meilleur que les films à partir de La Menace fantôme… Il y a des ratés, mais dans l’ensemble, c’est vraiment bon, en fait !
Je crois avoir fait le tour… et ça a pris du temps, mazette. Sur ce, les gens, merci à vous, les ceusses qui lisent, les ceusses qui regardent/écoutent les vidéos, les ceusses qui commentent ici ou là-bas, et… ben, on va tâcher de continuer, hein !
Et bonne année.
Vraiment.