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Articles avec #et le reste... tag

Financement participatif : Le Monde de Lovecraft

Publié le par Nébal

Illustration de Nicolas Fructus

 

Ph’nglui.

 

Une fois n’est pas coutume, j’aimerais porter à votre attention un financement participatif, dont la campagne débutera le 29 novembre, soit dans une semaine tout juste, pour un objectif de 30 000 €.

 

Le Monde de Lovecraft sera un film documentaire consacré à H.P. Lovecraft et à son œuvre.

 

Le film sera réalisé par Marc Charley, qui a déjà réalisé plusieurs métrages tournant autour de Lovecraft.

 

L’auteur, mais aussi le directeur des entretiens avec tout un ensemble de spécialistes ès lovecrafteries, sera le professeur Gilles Menegaldo, grand connaisseur de Lovecraft (et plus généralement de littérature fantastique et de science-fiction ainsi que de cinéma), que vous avez régulièrement pu croiser sur ce blog, par exemple en tant qu’éditeur de H.P. Lovecraft. Fantastique, mythe et modernité ou encore, plus récemment, de Lovecraft au prisme de l’image.

 

L’équipe comprendra également Nicolas Fructus, qui officiera en tant que directeur artistique. Vous l’avez lui aussi régulièrement croisé sur ce blog – il est entre autres l’illustrateur de Kadath : le guide de la Cité Inconnue et plus récemment l’auteur-illustrateur de Gotland, deux très beaux ouvrages lovecraftiens que je vous ai ardemment recommandés (et je continue de le faire).

Vous pourrez en apprendre plus sur ce site, ainsi que sur cette page Facebook.

 

N’hésitez donc pas à vous inscrire d'ores et déjà, et, à partir du 29 novembre, à participer au financement de ce beau projet !

 

Fhtagn !

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Finançons Sturkeyville !

Publié le par Nébal

Finançons Sturkeyville !

Généralement, sur ce blog, je m’en tiens à mes chroniques, et pas grand-chose de plus. De temps en temps, cependant, je peux bien faire une exception – ainsi quand il s’agit de soutenir des petites structures camarades, tout particulièrement quand elles se lancent dans des projets enthousiasmants, qui valent bien que l’on passe le mot.

 

Dès lors, quelques lignes pour soutenir la plus récente initiative des Éditions Scylla, émanations de la Librairie Scylla – excellente et indispensable librairie spécialisée en science-fiction, fantasy et fantastique, qui était un peu mon antre, je crois que je peux bien le dire, du temps où je vivais sur Paris.

 

Ledit projet porte sur l’édition d’un recueil de nouvelles de Bob Leman (1922-2006), un auteur américain relativement confidentiel, et tout spécialement en France, même si quelques-uns de ses textes avaient été publiés en leur temps dans la revue Fiction (historique). Raison de plus pour le découvrir ! En l’espèce, il s’agit de publier un recueil composé de six nouvelles (dont deux inédites en français), tournant toutes autour de la ville imaginaire de Sturkeyville, délicieusement weird – et vous pouvez d’ores et déjà en avoir un aperçu en téléchargeant la chouette nouvelle (et, oui, passablement lovecraftienne, pour le coup) qu’est « Les Créatures du lac », en pdf ou en ePub (ici).

 

Reste cependant à financer ce recueil. Les Éditions Scylla ont donc lancé un crowdfunding, qui a débuté il y a quelque chose comme un mois, et doit durer encore un peu moins de deux mois. Vous trouverez les détails de l’opération ici – incluant les diverses contreparties, mais aussi l’équipe chargée du projet. Ce financement participatif doit couvrir les frais de traduction (par Nathalie Serval, en l’espèce) ainsi que d’impression, pour une parution fin 2019, début 2020 au plus tard.

 

Et je vous incite chaudement à participer : le projet vaut le coup, les gens qui y travaillent le méritent assurément, et le livre est plus qu’alléchant.

 

Finançons Sturkeyville !

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Bilan blog (et chaîne) 2018

Publié le par Nébal

Bilan blog (et chaîne) 2018

Bonne année, les gens ! Vous aussi vous envisagez l’avenir comme nécessairement radieux, hein ? Je le savais. Jupiter aussi, de toute évidence – il est tout naturel dès lors qu’il nous accompagne tout le long de ce bilan bloguesque et chaînesque 2018, auréolé de sa gloire olympienne, comme ce petit coquinou l’avait déjà fait, avec un certain brio dois-je dire, lors de mon bilan de l’année 2017, et ses distingués prédécesseurs avant lui.

 

Au programme, des statistiques (oh, oui !), des tops, des flops, des étonnements, des questionnements, et un avenir radieux.

 

[EDIT : Toutes mes excuses aux abonnés du blog, une fausse manip dans l'interface d'Over-blog semble avoir débouché sur l'envoi répété de mon article de bilan. Mille excuses donc, je vais tâcher de faire gaffe à ça à l'avenir... L'année commence bien, hein ?]

 

DES STATS DES STATS DES STATS

 

Généralités bloguesques

 

Commençons par les statistiques, parce que je sais que vous adorez ça au moins autant que moi. Si. Je le sais.

 

Adonc, en 2018, j’ai pondu 210 articles sur ce blog – je devrais dire « nouveaux articles », parce que je n’ai pas inclus dans les données étudiées quelques relectures simplement reportées sur des articles anciens, comme Le Cycle de Tschaï de Jack Vance, ou encore les anthologies Black Wings éditées par S.T. Joshi, les numéros I et III en tout cas (le II, c’était une nouveauté). Quoi qu’il en soit, c’est une progression assez marquée par rapport à 2017, année durant laquelle je n’avais pondu que 162 articles.

 

Le mois le plus prolifique a été le joli (?) mois de mai, avec 28 articles – mais c’est probablement une illusion, car, parmi ces 28 articles, il y en avait tout de même 12 de très particuliers, publiés à la suite, qui reprenaient une sorte de petit mémoire réalisé pour la fac, portant sur le génialissime film Kwaidan de Kobayashi Masaki. Un peu de triche, donc, peut-être ? Si l’on choisit de mettre ce cas à part, le mois le plus prolifique a en fait été celui d’octobre, avec 26 articles.

 

Quant au mois le moins prolifique, ç’a été, et de manière très marquée, le mois d’août, avec 5 articles seulement – il y avait plein de raisons personnelles pour expliquer ça, et je n’en suis pas le moins du monde surpris rétrospectivement.

 

Statistiques livresques

 

L’objet essentiel (?) de ce blog étant littéraire (?), penchons-nous donc d’emblée sur les statistiques livresques de l’année 2018.

 

Adonc, j’ai chroniqué (chroniqué – j’en ai lu davantage) 93 livres en 2018, contre 72 seulement en 2017 – une progression non négligeable là encore ? Parmi ces livres, 62 relevaient de la fiction (soit 66,6 %, c'est un signe), parmi lesquels 34 étaient des romans, et 26 des nouvelles, novellas ou recueil de nouvelles (j’ai lu pas mal de titre de la collection « Une heure-lumière » des Éditions du Bélial’ cette année, et suppose que ces chouettes mais petits bouquins peuvent contribuer à gonfler un peu les statistiques). Il y avait donc 31 livres relevant de la non-fiction (33,4 %), répartis en 25 « essais » (au sens large, incluant des plus ou moins manuels universitaires), soit 80,6 %, 5 recueils de poésie (tout est foutu – un honnête 16,1 %), et 1 (seul) bouquin de théâtre (parce qu’il faut pas déconner non plus)

 

42 de ces 93 livres relevaient de « l’actualité » d’une manière ou d’une autre – entendue largement, puisque incluant des rééditions : un honnête 45,1 %, et honnêtement je pensais que ça serait moins ; il faut par contre noter qu’une majorité large de ces titres ont été chroniqués pour Bifrost. La SFFF domine l’ensemble d’une tête, avec 54 titres (58 %), suivie par 40 bouquins japonais et/ou sur le Japon ou liés au Japon d’une manière ou d’une autre (43 %). Les lovecrafteries étaient au nombre de 7 (mais voyez plus haut pour les Black Wings), soit 7,5 %. Les genres, que j’associe par facilité, du policier et du thriller, se maintiennent au même très bas niveau qu’en 2017, avec 6 titres, dont 4 japonais. Car, oui, bien sûr, ces catégories ne sont pas exclusives.

 

83 (…) de ces 93 livres ont été lus en français, et 10 seulement en anglais (10,7 %), avec Tolkien qui fausse un peu la donne, because of que relecture en angliche de The Lord of The Rings. Non, pas de livre lu dans une autre langue, et ça n’est hélas pas près d’arriver…

 

Concernant les 74 auteurs que j’ai relevés (ce qui peut inclure des anthologistes ou des directeurs d’ouvrage mais à la condition que leurs noms soient mis en avant dans l’édition consultée – généralement, quand je les faisais figurer dans le titre des chroniques, du coup), un même constat navrant se maintient, par rapport à l’année dernière : une domination écrasante de ces messieurs (64, soit 86,4 %) sur ces dames (10 seulement, 13,6 %)…

 

Pour ce qui est des nationalités, ce sont cette année les Japonais qui l’emportent (19, soit 25,6 %), mais de très peu, puisque suivis de très près à la fois par 18 Américains et 18 Français (24,3 % chacun) ; les ressortissants du Royaume-Uni étaient au nombre de 12 (avec une précision au cas où : j’ai compté Lafcadio Hearn dans cette dernière catégorie – Koizumi Yakumo avait certes obtenu la nationalité japonaise, mais il écrivait en anglais, alors, j’ai supposé que…), et, du côté du Commonwealth, nous comptons comme en 2017 3 Canadiens (4 %). Très peu d’origines plus exotiques par rapport à une année 2017 qui avait été étonnamment riche à cet égard – on retrouve 1 Portugais (Luís Fróis) et 1 Suédoise (Karin Tidbeck), et il faut y ajouter 1 Allemand (Hanns Heinz Ewers), et… 1 Hollandais ? Il s’agit de François Caron – l’essentiel du recueil Le Puissant Royaume du Japon ayant été composé en hollandais et au service de la Hollande par un ressortissant hollandais, j’ai supposé qu’il valait mieux faire abstraction de la fin de sa carrière en France et en français ; et, au passage, j’ai dû faire une vague entorse au vague principe exposé plus haut : le nom de François Caron n’est bizarrement pas mis en avant par l’éditeur Chandeigne, mais il est clairement l’auteur à créditer ici, et je l’ai donc retenu.

 

Quelques-uns de ces auteurs ont été chroniqués pour plusieurs livres cette année : Tolkien est en tête avec 4 titres, mais, là encore, The Lord of the Rings biaise un peu les stats. En dehors dudit, tous les auteurs suivants ont été chroniqués pour deux titres chacun : Dan Abnett, Stephen Baxter, Lafcadio Hearn, Ken Liu (en considérant que le Une heure-lumière hors-série 2018 doit lui être attribué, ce qui est peut-être un peu gonflé), Mishima Yukio, Clark Ashton Smith, Theodore Sturgeon, H.G Wells, et, seule dame du lot, Marguerite Yourcenar.

 

Enfin, ceux qui sachent que je suis corrompu par les éditeurs qui me payent une fortune pour que je leur fasse de la pub, faut bien payer les traites de mon troisième yacht, ne manqueront pas de relever que 34 de ces 93 livres chroniqués en 2018 étaient des services de presse (soit 36,5 %), incluant 21 obtenus via Bifrost, et 13 qui m’ont été gracieusement envoyés à titre personnel, et merci.

 

Statistiques bédéesques

 

Maintenant, la bande dessinée. 29 articles ont porté sur des BD en 2018, et… que des mangas. En revanche, une différence est à noter par rapport à 2017 : j’ai eu de plus en plus tendance à rassembler plusieurs volumes d’une même série dans une seule chronique – du coup, même s’il n’y a eu que 29 articles, ils ont en fait porté sur 58 albums en tout.

 

Sur ces 58 albums, 10 seulement étaient des one-shots ou des intégrales en un seul volume. Les séries l’emportent donc largement, représentant 48 ouvrages, pour 19 séries différentes (avec là encore une ambiguïté, peut-être : même si ces deux volumes ne sont pas présentés de la sorte, j’ai considéré que Souvenirs d’Emanon et Errances d’Emanon constituaient ensemble une série, hein).

 

Quelques auteurs ont été chroniqués, pas seulement pour plusieurs volumes, mais pour plusieurs titres : le cas de Tsuruta Kenji est donc peut-être un peu particulier (3 articles portant sur 2 séries – en considérant Emanon blah blah blah – et 4 volumes en tout), celui de Tezuka Osamu aussi peut être (2 articles portant sur 2 titres mais 3 volumes) ; pour ce qui est des autres, Koike Kazuo, Maruo Suehiro, Mizuki Shigeru, Tanabe Gou et Taniguchi Jirô ont chacun été chroniqués pour 2 titres différents (et, en l’espèce, 2 volumes chacun).

 

Si l’on s’en tient au nombre de volumes pour chaque série, il faut mettre au premier rang Deathco, de Kaneko Atsushi, dont j’ai lu les 7 volumes cette année (série achevée, donc) ; viennent ensuite No Guns Life de Karasuma Tasuku (6 volumes avant de lâcher l’affaire), et Monster d’Urasawa Naoki (5 volumes – mais « Deluxe » : les pinailleurs pourraient donc considérer que la première place lui revient, dans la mesure où cela représente 10 volumes initiaux).

 

41 de ces 58 albums relevaient de l’actualité, entendue assez largement : sortis dans l’année ou appartenant à une série en cours de publication ; ce qui fait 70,6 %.

 

Statistiques jeuesques

 

Pour ce qui est des chroniques de suppléments de jeu de rôle, il y en a eu 17 en 2018 – bien moins que je ne l’aurais espéré… Ces 17 chroniques ont porté sur 7 jeux différents : 5 pour Adventures in Middle-Earth, 4 pour Wraith : Le Néant, 3 pour Black Crusade, 2 pour L’Appel de Cthulhu (ce n’est qu’un au revoir ?), et enfin 1 pour L’Anneau Unique, Barbarians of Lemuria et D&D5. 5 seulement de ces chroniques ont porté sur des suppléments en anglais : c’est simple, les 5 volumes chroniqués de la gamme d’Adventures in Middle-Earth

 

Mais il n’y a pas que les chroniques dans la vie rôlistique : en 2018, j’ai publié 25 comptes rendus de parties, pour 3 jeux différents – 16 pour Deadlands Reloaded (« The Great Northwest »), 3 pour L’Appel de Cthulhu (la fin d’ « Au-delà des limites » et les 2 séances d’ « Étoiles brûlantes »), et 6 pour Barbarians of Lemuria (2 scénarios en 3 séances chacun, « Mariage amer » et « Les Larmes de Jouvence »).

 

À noter, une différence par rapport à 2017, à l’exception de la dernière séance d’ « Au-delà des limites », tous ces comptes rendus ont été accompagnés de la mise à disposition des enregistrements bruts des séances de jeu (je suppose qu’on peut dire « actual play »).

 

Enfin, autre nouveauté de taille en 2018, j’ai aussi livré des articles portant sur un jeu pas de rôle : X-Wing. 3 chroniques seulement, mais aussi 10 articles relevant du rapport de batailles ou de l’élaboration de listes.

 

Pas de chronique de jeux vidéo, par contre.

 

Statistiques filmesques et sériesques

 

En 2018, j’ai chroniqué 10 films, dont 1 seul d’animation (Le Conte de la Princesse Kaguya). Tous étaient des films japonais… enfin, avec une vague ambiguïté : Dersou Ouzala, réalisé par Kurosawa Akira, est techniquement un film soviétique, mais, bon…

 

Ledit Kurosawa Akira a eu droit à 2 chroniques, et ç’a été le seul dans ce cas cette année.

 

Ceci étant, il faut là encore prendre en considération le cas du dossier consacré à Kwaidan de Kobayashi Masaki – car ce seul film s’est vu du coup associer 12 articles…

 

Contrairement à l’année précédente, j’ai aussi chroniqué deux séries cette année : la saison 1 (?) de The Haunting of Hill House, et la saison 3 de Daredevil.

 

Statistiques musiquesques

 

Non, rien…

 

Juste ce petit bilan un peu navrant

 

Statistique youtubesques

 

Il me paraît utile, enfin, pertinent, enfin… bon, bref, de conclure cette partie statistique du bilan 2018 par quelques données portant sur la chaîne YouTube – laquelle me fournit des informations dont je n’ai pas l’équivalent pour le blog, ni vraiment pour la page Facebook associée. Cependant, toutes ces données sont à prendre avec les précautions habituelles : les visionnages comptabilisés ne garantissent en rien que les spectateurs ont subi le machin jusqu’au bout, et c’est même probablement plutôt le contraire…

 

Quoi qu’il en soit, en ce 1er janvier 2019, la chaîne YouTube compte 464 abonnés – contre 178 au 1er janvier dernier. C’est inespéré ; ça ne fait pas exactement de moi un youtubeur star, mais c'était pas vraiment le propos, et c'est inespéré.

 

Pour ce qui est des vidéos les plus regardées, celle qui arrive en tête, et de très, très, trèèèèèèèès loin, est celle portant sur Narayama, le livre et les deux films (3706 vues) ; j’en ai d’abord été très, très étonné… et puis, moi qui ne me tiens pas du tout au courant de ce qui passe en salles, j’ai appris un peu tardivement que le film d’Imamura Shôhei était ressorti en cette année 2018, et suppose donc qu’il ne faut pas chercher d’autres explications à ce résultat. Ceci étant, même dans ces conditions, cette première place très loin devant tout le reste (y compris le classement gaguesque des Pornographes de Nosaka… et là aussi d’Imamura – j’en avais parlé dans le bilan 2017) m’a vraiment surpris… Mais il faut y apporter une précision : cette triple chronique est une des plus loooooooongues que j’aie jamais enregistré pour la chaîne, elle dure pas loin d’une heure, et je doute vraiment que ces 3706 vues aient été complètes, hein, on va dire… Les pouces vers le haut sont rarissimes sur ma chaîne (snif), mais cette vidéo en a quand même récolté quelques-uns (et un vers le bas), alors peut-être que quelques visionneurs, malgré tout… L’espoir fait vivre…

 

Sinon, les divers types de vidéos (chroniques littéraires, BD, cinéma, jeu de rôle) semblent s’être un peu plus équilibré cette année, même si les vidéos rôlistiques conservent globalement une petite avance sur le reste – surtout, ce sont souvent ces vidéos rôlistiques, y compris les comptes rendus de partie et même, ce qui m’a vraiment stupéfié, les enregistrements de séances, qui suscitent (relativement, hein) le plus de commentaires : sur cette chaîne, ils sont plus rares encore que les pouces vers le haut ou le bas, de manière générale, mais la communauté rôliste semble bel et bien plus réactive que les autres – incomparablement.

 

Quoi qu’il en soit, après Narayama et Les Pornographes, ce sont sans surprise peu ou prou les mêmes vidéos qu’en 2017 qui continuent de truster le haut de ce classement plus ou moins fiable. En littérature, c’est Le Pavillon d’Or qui rassemble le plus de vues (1549), suivi, du côté des essais, mais toujours du Japon, par l’Éloge de l’ombre (1452 ; peut-être, concernant ce dernier, la nouvelle traduction sous le titre Louange de l’ombre a-t-elle joué – probablement, en fait). En BD, comme en 2017, le premier tome du Sommet des Dieux est de très loin en tête (1076 vues – mais l’actualité a joué là aussi… en 2017, avec la mort de Taniguchi ; du temps a passé, mais les vues qui s’étaient multipliées alors ont constitué un socle pour de plus rares nouvelles vues en 2018 – dans tous les cas, comme je le disais déjà l’an dernier, ce classement relève de l’exception, voire de l'erreur). Pour ce qui est du jeu de rôle, le livre de base de Barbarians of Lemuria est loin en tête avec 1425 vues (et 36 pouces vers le haut, là aussi une sacrée exception, je n’en ai jamais autant, rarement plus de 5 par vidéo en fait – au mieux ; mais, dans tous les cas, le relais de la chronique sur le site de Ludospherik a probablement joué, et fournit une explication suffisante) ; et, toujours comme en 2017, la vidéo rôlistique suivante est aussi et de loin la plus controversée – celle des 5 Supplices (942 vues, des pouces vers le haut, des pouces vers le bas, et plus de commentaires, et davantage enflammés, positifs comme négatifs, que sur toute autre de mes vidéos).

 

Le fonctionnement même de YouTube (et de ma petite chaîne guère fréquentée) explique sans peine que, le cas de Narayama excepté, les vidéos qui étaient en tête en 2017 tendent à le rester en 2018 : elles ont un socle de visionnage qui ne peut que persister. Dès lors, les vidéos réalisées en 2018 et les plus vues sont forcément bien en dessous dans le classement… Citons tout de même celles qui parviennent à figurer dans les 50 premières places : en tête, à la vingt-troisième place, L’Appel de Cthulhu, la nouvelle de Lovecraft, illustrée par François Baranger (453 vues – on est loin derrière, hein ?), mais il y a tant de raisons, rôlistiques notamment, de tomber par hasard sur cette vidéo que ça n’est probablement pas très significatif ; en trente-quatrième place, Certaines n’avaient jamais vu la mer (295 vues – on est encore plus loin derrière, hein ?), ce qui n’est pas forcément si étonnant, le roman de Julie Otsuka ayant remporté aussi bien un succès critique que commercial (mérité dans les deux cas), même s’il ne fait plus partie de l’actualité depuis quelque temps tout de même ; à la trente-huitième place, on combine lovecrafterie et manga avec le premier tome de l’adaptation des Montagnes Hallucinées par Tanabe Gou – comme pour L’Appel de Cthulhu, il y a plein de raisons de tomber dessus par hasard, mais je relève que cette publication a bénéficié d’un certain buzz (mérité là encore), ce qui a pu aider ; en quarantième place, il y a ensuite le Player’s Handbook de D&D5 (244 vues) – la renommée hors-normes du plus célèbre des jeux de rôle suffit sans doute à l’expliquer ; en quarante-huitième place, nous avons La Jeune Fille aux camélias, ce qui est peut-être plus surprenant – de même pour la place suivante, qui concerne Jouer des parties de jeu de rôle, et donc probablement cette communauté rôliste assez réactive de manière générale.

 

LES TOPS, LES FLOPS, ET TOUTES CES SORTES DE CHOSES

 

Bilan livresque

 

Les stats, c’est bien joli, mais si qu’on ferait maintenant davantage dans le qualitatif que dans le quantitatif ?

 

Commençons avec les livres, et d’abord ceux de fiction. Et je vais mettre d’emblée à l’écart deux cas particuliers : cette année, j’ai relu avec beaucoup de plaisir deux immenses classiques de la SFFF, à savoir La Guerre des mondes, de H.G. Wells, et The Lord of the Rings, de J.R.R. Tolkien – et il n’y a probablement pas lieu d’en dire davantage ici, hein.

 

Concernant Tolkien, peut-être faut-il aussi faire un sort à Beren et Lúthien, qui était pour l’essentiel une relecture, puisque quasiment rien n’y était inédit – et j’ai hélas été passablement agacé par cette édition française vraiment pas à la hauteur, et reprenant la « traduction » (?) du Lai de Leithian par Elen Riot… Et, tant qu’on y est, dans un registre assez proche, j’ai vraiment été navré et mis en colère par la traduction et le paratexte affligeant de Jacques Finné dans la réédition de Kwaidan de Lafcadio Hearn chez Corti : une insulte à un livre génial, comme à ses lecteurs – oui, si quelque chose m’a énervé, cette année, c’est bien cette chose détestable…

 

Calmons-nous, et passons donc aux découvertes de cette année. Comme je l’avais avancé… hier seulement, mon roman préféré en cette année 2018 a été le dernier que j’ai chroniqué, à savoir La Pierre et le sabre de Yoshikawa Eiji. Un modèle de roman-feuilleton, palpitant, drôle, efficace, juste… Oui, c’est absolument génial – à suivre bientôt avec La Parfaite Lumière !

 

Pour ce qui est des autres lectures que j’ai envie de mettre en avant dans ce top, demeurons encore un peu au Japon avec deux titres, Le Pied de Fumiko, de Tanizaki Junichirô, et Confession d’un masque, de Mishima Yukio. Incontestablement, ce sont ces deux titres qui, dans la catégorie des fictions, remportent la palme du style, haut la main, mais leur intérêt va bien au-delà.

 

Côté SFFF, j’ai envie de mettre en avant deux titres : la réédition d’un classique de la fantasy, à savoir l’intégrale de Lyonesse de Jack Vance, à la hauteur de sa réputation, et probablement parmi ce que le bonhomme a fait de mieux dans toute sa carrière ; et un livre d’une importance objectivement bien moindre, mais d’actualité, qui est Dans la toile du temps, d’Adrian Tchaikovsky – pour reprendre les mots d’une camarade, c’est typiquement le genre de livre qui, de temps à autres, vous rappelle avec éclat pourquoi vous aimez la science-fiction.

 

Dans un registre assez singulier, ne relevant pas de la SFFF à proprement parler, même s’il séduira probablement en priorité les lecteurs d’imaginaire, j’ai envie de citer également Les Oiseaux de nuit, de Maurice Level – une très belle découverte, que ces courts récits hérités du grand-guignol comme du mélodrame.

 

Bien sûr, tout n’a pas été aussi bon durant cette année 2018, et, à côté des livres simplement bons (il y en a eu beaucoup), on compte forcément un certain nombre d’autres qui sont médiocres, voire mauvais. Côté SFFF, au rang des déceptions ou déconvenues, peut-être pas à proprement parler mauvaises, mais quand même pas tip top, je relèverais notamment Le Massacre de l’Humanité, de Stephen Baxter, suite inutile au chef-d’œuvre indispensable qu’est La Guerre des Mondes, ainsi que Les Coureurs d’étoiles, de Poul Anderson, troisième tome assez décevant d’un cycle de « La Hanse Galactique » qui s’était montré bien plus enthousiasmant jusqu’alors. Maintenant, en SFFF, s’il me faut stigmatiser le pire roman lu cette année, le vraiment mauvais, ce sera incontestablement Descent of Angels, de Mitchel Scanlon, très mauvais opus de « L’Hérésie d’Horus », qui a un peu douché mon enthousiasme (coupable ?) pour les romans Warhammer 40,000.

 

Et reste un cas problématique : L’Enfant de poussière, de Patrick K. Dewdney, plébiscité par absolument tous les blogopotes et au-delà, mais qui m’est tombé des mains – au point où j’ai préféré en abandonner la lecture, chose rarissime chez le Nébal. Je n’en ai pas perçu l’intérêt, vraiment. Les camarades ont sans doute raison de l’avoir apprécié, et je n’ai donc pas vraiment envie de qualifier ce roman de « mauvais », mais, à titre ultra subjectif, il a bien constitué un flop, et une grosse déception – toutes choses égales par ailleurs, c’est probablement là mon Poumon Vert ou Point du jour de 2018…

 

Côté nippon, les déconvenues… ont été assez nombreuses, cette année, en fait. Il y a d’abord eu un certain nombre de livres dont je sais qu’ils ne sont pas objectivement mauvais, loin de là même, on peut parfois parler de classiques les concernant, mais demeure que je suis largement passé à côté de Vie d’une amie de la volupté, pourtant une des plus célèbres œuvres du grand romancier d’Edo Ihara Saikaku, ainsi que de Hiroshima, fleurs d’été, de Hara Tamiki. Ce mauvais classement est tout ce qu’il y a de personnel, et ne rime sans doute pas à grand-chose.

 

D’autres livres, plus contemporains, m’ont cependant paru au mieux médiocres, au pire mauvais – et on les doit à des auteurs que j’avais plutôt apprécié, voire adoré, jusqu’à présent : Instantanés d’Ambre a tendu à me confirmer qu’à force de s’auto-parodier, Ogawa Yôko, autrefois si brillante, avait perdu son groove (si j’ose dire), et Projection privée, d’Abe Kazushige, m’a fait l’effet d’un roman… désagréable, en fait, mais dans le mauvais sens du terme – bien loin de la grande réussit de Sin semillas, postérieur. Je n’avais probablement pas autant d’attentes concernant l’auteur de polar Higashino Keigo, mais la fin de ses Doigts rouges m’a vraiment déplu, j’ai eu l’impression qu’il se foutait de ma gueule (lui aussi ?) ; rien à voir avec La Lumière de la nuit... Cependant, le pire roman japonais que j’ai lu cette année… enfin, presque lu, car ce fut un autre de ces très rares cas d’abandon… a incontestablement été Creepy de Maekawa Yutaka, mauvais thriller gâchant page après page un postulat intéressant, et dont Kurosawa Kiyoshi n’a pu tirer qu’un film relativement médiocre, si plus intéressant à n’en pas douter.

 

Si l’on passe maintenant aux non-fictions, très diverses (mais avec tout de même beaucoup de Japon dedans), deux titres dominent largement tout le reste, deux immenses classiques de la littérature japonaise, remontant respectivement aux environs de l’an mil et au tout début du XIIIe siècle : les Notes de chevet, de Sei Shônagon, un livre parmi les plus étranges que j’aie jamais lus, inclassable, et qui se mérite, mais se révèle d’une incroyable beauté, et d’autres Notes, celles de l’ermitage, de Kamo no Chômei – un très, très court texte incroyablement brillant, que je ne cesse de relire, et qui ne cesse de me ravir.

 

Pour continuer avec le Japon, j’ai envie de citer les Notes de Hiroshima d’Ôe Kenzaburô (tiens, encore des notes ?), qui m’ont bien plus secoué que je ne le pensais, ainsi que, pour en revenir aux classiques, La Tradition secrète du nô, de Zeami, l’unique ouvrage consacré au théâtre que j’ai lu cette année – là encore, ça se mérite, cette somme d’essais illustrée de pièces diverses, mais c’est diablement intéressant et à vrai dire fascinant.

 

Pas japonais mais sur un Japonais, je tiens à mentionner un livre qui ne peut tout simplement pas, en tant que tel, rivaliser avec les merveilles citées, mais qui m’a beaucoup plu néanmoins : A Dream of Resistance – The Cinema of Kobayashi Masaki, de Stephen Prince, passionnant, et qui m’a forcément beaucoup aidé dans la réalisation de mon dossier sur Kwaidan.

 

Il s’agit par ailleurs, exceptionnellement dans cette catégorie, d’un livre paru dans l’année – ce qui est aussi le cas du dernier essai que je citerai ici, le très intéressant et enthousiasmant Comment parler à un alien ? de Frédéric Landragin, dont j’ai littéralement adoré chaque page.

 

En matière de non-fictions, je n’ai pas eu de déceptions aussi marquées qu’en matière de fictions. Une utopie moderne de Wells m’a cependant quelque peu ennuyé (et consterné, parfois), quant à L’Autre Face de la Lune, de Claude Lévi-Strauss, ce petit livre ne m’a pas paru à la hauteur du grand anthropologue – une lecture pas désagréable, loin de là, mais tout de même un peu anodine.

 

Enfin, et surtout je suppose, je demeure toujours aussi insensible à la poésie de Bashô, et l’Intégrale des haïkus n’y a rien changé… Mais bon, ça, c’est moi, quoi. Je n’aurais pas la bêtise de dire que c’est mauvais…

 

Bilan bédéesque

 

Du côté des mangas, je me répète, mais ma découverte de l’année a clairement été Tsuruta Kenji, et ma BD de l’année l’extraordinaire Souvenirs d’Emanon, adapté d’une nouvelle de science-fiction de Kajio Shinji. Si, après ce coup de maître, Errances d’Emanon et les deux premiers tomes de L’Île errante n’ont probablement pas atteint le même niveau de perfection, ce sont néanmoins des lectures que j’ai adoré, vraiment, de tout mon cœur – le dessin précis et délicat de Tsuruta est un merveilleux véhicule de l’émotion, et, dans sa narration souvent silencieuse, il a tout d’un des plus grands maîtres.

 

Mais j’ai lu d’autres mangas de grande qualité cette année : outre la réédition des classiques de Tezuka Osamu L’Histoire des 3 Adolf et Ayako, à la noirceur redoutable, j’ai aussi beaucoup apprécié, dans les parutions de cette année, les deux premiers tomes de Peleliu, Guernica of Paradise, de Takeda Kazuyoshi, ainsi que le premier tome de l’adaptation des Montagnes Hallucinées de Lovecraft par Tanabe Gou – ce qui n’était pas d’office gagné : The Outsider, du même, et pour partie d’après Lovecraft là encore, avait auparavant fait partie de mes grosses déceptions de l’année… Hors actualité, j’ai aussi adoré La Chenille, de Maruo Suehiro, d’après Edogawa Ranpo, à vrai dire la BD qui m’a vraiment fait aimer Maruo, ainsi que Le Journal de mon père de Taniguchi Jirô, en ce qui me concerne le plus grand chef-d’œuvre de l’auteur pour ce que j’en ai lu (fort peu il est vrai). Et j’ai enfin relu Dômu – Rêves d’enfants, d’Ôtomo Katsuhiro, dont la maestria graphique continue de me foutre par terre relecture après relecture.

 

Il y a certes eu bien des lectures autrement moins satisfaisantes… Outre le cas déjà évoqué de The Outsider de Tanabe Gou, il me faut mentionner No Guns Life, de Karasuma Tasuku, série qui m’enthousiasmait bien au départ mais qui a fini par m’agacer profondément, au point de lâcher l’affaire ; aussi, l’intégrale de Lady Snowblood, dans laquelle le dessin personnel et inspiré de Kamimura Kazuo ne parvient pas à compenser le scénario étique (ou son absence pure et simple) d’un Koike Kazuo bien loin de reproduire les merveilles de Lone Wolf and Cub

 

J’ai aussi lâché l’affaire sur One-Punch Man, de One et Murata Yusuke, ayant toujours plus l’impression que cette BD était devenue exactement ce dont elle se moquait gentiment. Bon, ce n’était pas pour moi… Et j’en ai conclu un peu vite que, le shônen, ce n’était pas pour moi, de manière générale – un peu vite disais-je… car je me dois de vous faire un aveu : je n’ai certes pas chroniqué tout ce que j’ai lu en BD cette année, mais, notamment, je n’ai pas fait mention sur le blog de ce que la réédition en kiosque de Dragon Ball, de Toriyama Akira, m’avait incité, par nostalgie, à y jeter un œil… et je me suis régalé, en fait ! Bon, j’ai aussi souffert devant le très navrant humour pipi-caca-petite-culotte, hein… Déjà, quand j’avais dix ans… Mais, pourtant, en dehors de ça, ben, j’ai retrouvé une BD dont j’avais oublié qu’elle était aussi fun, marrante et dynamique, avec des gags parfois vraiment improbables et qui m’ont fait éclater de rire ! Et combien le dessin de Toriyama était d’une fluidité exemplaire, et une merveille de character design… Bon, ça ne durera pas forcément éternellement : les derniers épisodes que j’en ai lus (au tome 10, quand même !) tendent toujours un peu plus à mettre l’humour au second plan et à privilégier les bastons, incomparablement plus violentes que dans les premiers épisodes, d’ailleurs, avec des morts à la clef, et une montée en puissance qui ne rime plus à grand-chose à ce stade ; je redoute d’y retrouver bientôt ce qui, gamin, m’avait fait détester Dragon Ball Z à la mesure de mon enthousiasme pour Dragon Ball… On verra bien : pour l’heure, je m’amuse beaucoup ! Et du coup je me dis que je devrais probablement, en guise de lecture récréative, tenter quelques shônen, malgré tout… J’ai essayé One Piece, sans grand enthousiasme à ce stade, mais c’est en fait sur Ranma ½ que je louche – on verra, peut-être…

 

Tant qu’à faire dans l’aveu plus ou moins coupable (non, pas coupable du tout en fait...), je peux mentionner avoir lu quelques autres BD qui n’ont pas débouché sur des chroniques – notamment des Savage Sword of Conan réédités dans les mêmes conditions que Dragon Ball, et qui, pour le coup, ne se sont pas toujours montrés à la hauteur de ma passion adolescente pour les comics Conan : le dessin est souvent remarquable, avec une prédilection personnelle très nette pour « Big » John Buscema, mais les histoires sont incroyablement répétitives, OK, je le savais, mais aussi très bavardes, et ça je ne m’en souvenais plus – bah, de temps en temps ça passe bien quand même !

 

Mais aussi, because of que X-Wing, des Star Wars, plus en kiosque qu’en librairie là aussi – beaucoup de choses très médiocres (et une tendance, quand il s’agit de représenter les héros des films, à faire dans une sorte de pseudo-photoréalisme parfaitement dégueulasse – les traductions sont assez calamiteuses, par ailleurs), mais parfois un épisode qui sort du lot, voire un peu plus que ça… On y trouve vraiment de tout, à vrai dire, le pire comme le meilleur – globalement, les hors-série m’ont bien davantage plu que les séries canoniques : ils osent des choses différentes, et à bon droit.

 

Par contre, j’ai essayé quelques comics DC, et… non. Juste, non. Bon, j'ai toujours été bien davantage Marvel, hein, mais j'ai perdu le fil depuis si longtemps, je ne sais pas par où recommencer...

 

Bilan jeuesque

 

En matière de chroniques de jeu de rôle, la palme revient clairement à la gamme Adventures in Middle-Earth – et ce n’était pas forcément gagné : le Player’s Guide m’avait laissé plutôt perplexe, après une lecture du Player’s Handbook de D&D5 plus ou moins convaincante (à titre personnel, hein), mais tous les suppléments lus ensuite (ce qui inclut Wilderland Adventures, pas encore chroniqué) m’ont vraiment emballé : un très beau travail a été réalisé, qui donne vraiment envie de s’y mettre – c’est prévu pour 2019… même si une réserve demeure : ce portage D&D5 a tout de même une dimension plus martiale (et moins… gritty ?) que L’Anneau Unique, et j’ai un problème avec ça… Bon, on verra bien, ça doit se gérer d’une manière ou d’une autre...

 

Au rang des lectures très enthousiasmantes, même un cran en dessous, il me faut mentionner, tout d’abord, Chroniques lémuriennes, pour Barbarians of Lemuria, un superbe boulot inédit de Ludospherik pour un excellent jeu – dans lequel mes camarades et moi nous sommes lancés récemment, et je crois qu’on s’amuse tous beaucoup ! Ensuite, j’ai envie de citer la gamme de Black Crusade : le système est lourd, on le sait, mais j’ai été très agréablement surpris par la richesse de cette optique de jeu, et par le travail colossal qui a été accompli au regard notamment de l’écriture. Je garde ça derrière l’oreille, au cas où…

 

Et les mauvaises surprises ? Pas grand-chose… Le plus mauvais supplément lu cette année est incontestablement Midnight Express, recueil de scénarios pour Wraith : Le Néant vraiment pas à la hauteur des promesses du jeu – mais ça n’a pas été forcément une surprise, en fait…

 

J’ai déjà évoqué les comptes rendus de parties dans la section statistique de cet article. C’est un exercice que j’aime bien, mais qui est assez épuisant et prend beaucoup de temps – clairement, même si j’ai adoré, sur le moment, faire d’abondantes recherches notamment iconographiques pour « Au-delà des limites » et « Étoiles brûlantes », c’est quelque chose que je ne peux pas me permettre de manière systématique. La plus grande simplicité, à cet égard, de Barbarians of Lemuria, me parle davantage en ce moment.

 

(À noter, même si ça n’a pas fini sur ce blog, j’ai fait une tentative de maîtrise IRL de Wraith qui s’est soldée… par un fiasco, après une seule séance ? Bon, pas grave, on passe à autre chose…)

 

Je n’ai pas fait que maîtriser, cette année (mes comptes rendus ne portent que sur ce que je maîtrise, mais c’est une histoire d’iceberg, en fait) : j’ai aussi été joueur, plus qu’à mon tour – en virtuel, du Cthulhu 1890, du Rogue Trader (une longue campagne dans laquelle je m’amuse beaucoup), et depuis peu du D&D5 ; en présentiel, du Through the Breach, très convaincant, et plus récemment du Apocalypse World (trop tôt pour me prononcer sur ce système que je découvre bien après tout le monde) – on avait fait un peu de préparation pour Le Trône de Fer, qui n’a débouché sur rien, et je le regrette vraiment, ça m’avait beaucoup plu, cette création collective de persos et de maison…

 

Enfin, hors jeu de rôle, ben, vous aurez compris que je m’amuse beaucoup avec X-Wing, hein…

 

Pas de chroniques de jeux vidéo cette année – et j’ai de toute façon assez peu joué, ma bécane antique ne me permettant pas vraiment de faire dans l’actualité. Mais, bon, c’est une excuse : en ce moment en tout cas, je n’en ressens tout simplement pas vraiment l’envie, c’est tout… J’ai un peu joué, cette année, mais pas des masses – j’ai prolongé un peu Total War Warhammer, et, de temps en temps, je suis revenu à Fallout New Vegas… Un peu de Civilisation VI, aussi, qui m’a dans l’ensemble assez peu convaincu par rapport à ses prédécesseurs… Shadowrun Hong Kong était bien, même si considérablement inférieur à Dragonfall. Warhammer 40,000 Armageddon m’a d’abord amusé, puis assez vite saoulé – un truc un peu trop bricolé, de la licence traitée par-dessus la jambe…

 

En ce moment, je suis revenu à Darkest Dungeon, et je n’aurais jamais cru aller aussi loin dans ce jeu, même si ça fait bien deux mois que je suis coincé à cette putain de bordel de merde avec une pelle à cul de moine de troisième incursion dans le Ténébreux Donjon… Je désespère un peu d’aller au-delà… Et un peu de Valkyria Chronicles IV, aussi – dans la lignée des deux premiers, que j’avais vraiment adorés, mais il rame un peu trop pour assurer un bon confort de jeu et pour que je me montre performant, et… ben, je ne trouve pas vraiment le temps, en fait. Ou l’envie. De manière générale. Beuh…

 

Bilan filmesque et sériesque

 

Et pour les films et les séries ? Je suis très loin, ici, d’avoir chroniqué tout ce que j’ai vu… même si je ne passe plus autant de temps devant les uns ou les autres aujourd’hui. Le binge-watching n’est plus vraiment d’actualité…

 

Bon, pour ce qui est des films, il y a donc le cas particulier du dossier consacré à Kwaidan de Kobayashi Masaki, hein – je n’y reviens pas.

 

En dehors de celui-ci, les deux films qui m’ont le plus plu parmi ceux que j’ai chroniqués… étaient des revisionnages : Goyokin, de Gosha Hideo, ZE chanbara, et Dersou Ouzala, le film soviétique de Kurosawa Akira, qui m’émeut toujours autant – magnifique film sur la nature en même temps que sur l’amitié.

 

Parmi les découvertes de ces années, sachant que je considère Yûkoku, rites d’amour et de mort, de Mishima Yukio, comme étant hors-concours, ma préférence va à Vivre, de Kurosawa Akira (dont je n’ai guère pratiqué les films « contemporains », et il me faut toujours y remédier), et le seul anime de la liste, Le Conte de la Princesse Kaguya, de Takahata Isao.

 

Le moins bon de ces films chroniqués est incontestablement le Creepy de Kurosawa Kiyoshi, pas scandaleux, d’autant qu’il adaptait un roman assez pourri, donc, mais bon, le résultat était quand même bien médiocre.

 

J’ai vu quelques autres films que je n’ai pas chroniqués (pas un seul en salle, par contre…). Je n’ai pas grand-chose à en dire… Même si ma passion actuelle pour X-Wing m’a incité à mater pas mal de Star Wars : je me suis refait la prélogie, globalement navrante – La Menace fantôme est parfaitement honteux, avec ce paradoxe que la scène la plus stupide et gratuite du film, la course de pods… est en fait le seul moment du film où il y a bien quelque chose de ce qui me plaisait dans les Star Wars initiaux, en termes notamment de design visuel aussi bien que sonore – mais le reste est vraiment calamiteux, le gamin pénible est pénible, Jar Jar Binks insupportable, les Gungans aussi de manière générale, Natalie Portman est certes très mignonne mais elle joue toujours comme un seau, et… bref. Les roulades dans l’herbe de L’Attaque des clones sont pénibles, mais je reste convaincu que cet épisode est relativement le moins mauvais des trois (il y a même quelques bons moments, à vrai dire). Quant à La Revanche des Sith, il n’est tout simplement pas à la hauteur de son propos (et Palpatine est ridicule, bordel). Après quoi je me suis refait Le Réveil de la Force, regardable mais qui aurait été mieux avec un scénario, tout de même, hein, parce que là ça se voit quand même un peu, hein. Puis je me suis fait Les Derniers Jedi, qui, sans que j’aille jusqu’à dire que je l’ai aimé, m’a tout de même paru moins mauvais qu’on ne l’avait dit – trop inégal sans doute, mais peut-être un peu meilleur malgré tout que Le Réveil de la Force, en fait… Mais bon, c’était pas glorieux. En revanche, j’ai été très convaincu par Rogue One, même s’il n’est pas sans défauts, et aussi par Solo, un peu moins mais quand même – et pourtant, celui-ci aussi j’en avais entendu dire beaucoup, beaucoup de mal… Non, très correct, en ce qui me concerne, un divertissement plus qu’honnête.

 

Inutile d’en dire davantage sur les deux séries chroniquées. Pour le reste… Bon, pour en finir avec Marvel, j’ai trouvé la deuxième saison de Jessica Jones trop inconstante pour me convaincre : il y a du bon, mais aussi du mauvais, ça alterne en permanence, au final je n’ai pas été emballé – quant à la deuxième saison de Luke Cage, je n’ai pas pu aller au-delà de l’épisode 2 tellement c’était mauvais et chiant… J'ai bien aimé Happy, et, sans surprise, les deux premières saisons d'Ash vs. Evil Dead, jubilatoires. Je me suis fait pas mal de American Horror Story, sinon, série très, très inégale – mes saisons préférées étaient probablement celles de l’asile, et, surtout, surtout, des freaks : les plus glauques, quoi… J’ai détesté la saison vampirique : ado ça m’aurait probablement parlé, mais là maintenant je ne peux plus – outre que c’était abominablement filmé, avec une mention spéciale pour les mauvaises séquences de mauvais boulard en forme de clips bidon et interminables. La saison Roanoke m’a d’abord amusé avant de me désoler complètement : mon sentiment, à mi-parcours, c’était un peu « ah ah, j’aime bien comment ils font pas subtilement dans le pas subtil pour en fait être subtils à l’arrivée », alors qu’en fait c’était juste de la merde. La dernière saison, je n’ai pas réussi à franchir le premier épisode… En revanche, toujours dans le trip Star Wars, je me fais petit à petit The Clone Wars dix ans après tout le monde, et c’est globalement une très bonne surprise : en fait, c’est incomparablement meilleur que les films à partir de La Menace fantôme… Il y a des ratés, mais dans l’ensemble, c’est vraiment bon, en fait !

 

Je crois avoir fait le tour… et ça a pris du temps, mazette. Sur ce, les gens, merci à vous, les ceusses qui lisent, les ceusses qui regardent/écoutent les vidéos, les ceusses qui commentent ici ou là-bas, et… ben, on va tâcher de continuer, hein !

 

Et bonne année.

 

Vraiment.

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La Nébalie En Marche !

Publié le par Nébal

La Nébalie En Marche !

OK, les gens, et tout d’abord, mille merci à tous ceux qui ont bien voulu exprimer leur opinion dans le cadre de la Consultation Exceptionnelle du Bon Peuple de Nébalie ! Très aimable à vous, et ces retours, très divers (carrément contradictoires en plus d’une occasion, en fait), m’ont beaucoup intéressé.

 

Je ne me sens pas de vous donner des résultats chiffrés – parce que nombre de ces commentaires ne s’y prêtent pas, outre le grand nombre de questions... Mais tout ça m’a aidé à y voir un peu plus clair quant à ce que je souhaitais faire au juste, quant à ce qui était pertinent.

 

Voici comment je vois les choses. Déjà, pour ce qui est de la variété des sujets, je vais la conserver, autant que faire se peut – mais je vais peut-être tenter un petit rééquilibrage du côté de la SFFF, parce que je regrette, à titre personnel, d’avoir un peu par la force des choses relégué ce genre d’articles à la deuxième place ; on verra bien ce que ça donnera. Pour des raisons très similaires, j’ai envie de traiter un chouia plus de cinéma (essentiellement japonais...), parce que c’est un aspect du blog que j’ai trop longtemps négligé, et parce que, comme j’ai déjà eu l’occasion de dire, je sors petit à petit d’une longue et navrante période au cours de laquelle il m’était tout simplement impossible de regarder un film – sans aller jusqu’à parler d’une dynamique, il y a ces derniers temps une petite évolution à ce propos, que j’ai envie de cultiver, d’autant que je ne cesse de découvrir plein, mais plein de choses intéressantes, qui valent bien qu’on en parle. Concernant le jeu de rôle, j’aimerais chroniquer un petit peu plus de suppléments, mais probablement sur le format que je vais décrire en dessous ; je vais continuer les comptes rendus de partie tant que cela m’est possible – à raison d’un par semaine, ça me paraît jouable, et j’aime ça (même si, pour le coup, la rédaction de ces articles me prend beaucoup, beaucoup de temps, c’est indéniable – nous verrons bien, là encore, ce que cela donnera). Il n’y aura de manière générale pas de prime à l’actualité, même si je vais tâcher de me tenir un minimum au jus de ce qui se passe.

 

L’évolution essentielle concernera donc le format. Les longues chroniques seront réservées aux seuls livres, films, etc., pour lesquels elles me paraissent vraiment faire sens – soit parce que c’est vraiment très bon, soit parce que les défauts méritent des éclaircissements, ou encore parce que, bon, médiocre ou mauvais, le sujet me paraît trop peu traité, ou gagner à être envisagé dans une perspective historique, etc. ; disons, de manière générale, que je maintiendrai ce format de chronique pour ce qui me paraît en valoir vraiment la peine, toutes choses égales par ailleurs. Mais ce format sera donc « exceptionnel », disons – sans être forcément rare pour autant. Le reste, majoritaire, même bon voire un peu plus que ça, devra se contenter de chroniques plus brèves, dans les 5000 ou 6000 signes, sans plan apparent (un piège qui m'incite à trop développer), ce qui devrait donner des vidéos durant entre six et dix minutes – ce dont j’ai déjà fourni un exemple avec ma chronique, hier, du tome 5 du Sommet des Dieux ; d’ailleurs, en ce qui concerne les séries, de manière générale, vient bien un moment où ce format s’impose… Sans même parler des essais qui ressemblent un peu trop à des « manuels ». Il m’a été suggéré de zapper le médiocre ou le mauvais, mais je pense continuer à en dire quelques mots – et davantage qu’une simple notule de trois lignes ; on verra cependant comment tout cela évolue, car l’exhaustivité n’est clairement plus de mise. Enfin !

 

Je suis bien sûr toujours tout ouïe concernant vos suggestions, critiques, remarques, etc. Vraiment, n'hésitez pas, n'hésitez jamais.

 

Et merci encore !

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Consultation exceptionnelle du bon peuple de Nébalie

Publié le par Nébal

Consultation exceptionnelle du bon peuple de Nébalie

Bonjour les g…

 

Pardon.

 

OYEZ, OYEZ !

 

CECI EST UN SONDAGE.

 

Bon, voilà : clairement, je ne peux pas continuer à tenir le blog éternellement comme ça – ça me bouffe beaucoup trop de temps, et de manière absurde. Va donc falloir changer des trucs...

 

Et j'ai envie de vous poser la question de ce qui vous botterait (si jamais quoi que ce soit pouvait vous botter sur ce blog...). En définitive, je trancherai (on n'est pas en démocratie, bordel !), mais je suis sincèrement curieux de vos attentes et critiques et remarques et conseils etc. S’il y en a. Et ça pourrait grave m’aider...

 

Voici donc quelques options :

 

  • Continuer comme ça, feignasse de Nébal ! Sors-toi les doigts du cul, leur place est sur un clavier !

 

  • Chroniquer beaucoup voire tout, oui, mais plus court, absurde logorrheux ! Apprends à synthétiser, bordel !

 

  • Chroniquer seulement le meilleur, toutes catégories confondues. La médiocrité est un péché.

 

  • Chroniquer seulement le pire, parce que c’est comme ça qu’on devient une star du ouèbe, avec du CLASH. Non, pas le groupe british à la con, on se comprend, merde. Bon, OK, c'est pas vraiment une option...

 

  • Chroniquer seulement « l'actualité ». Ce qui est vieux de plus de six mois est préhistorique, et n’intéresse que les scientifiques les plus dégénérés.

 

  • Chroniquer seulement la SFFF. Parce que ça serait dommage de parler de vrais livres.

 

  • Chroniquer seulement le nippon (ni mauvais) (pardon).

 

Puis des questions de degré :

 

  • Plus de SFFF. Voir plus haut.

 

  • Moins de SFFF. Pour plus d’élévation, forcément, il y a forcément plus d’élévation dans les drames petit-bourgeois parisiens dont le titre prend au moins trois lignes et sent bon la vraie sagesse en phrases nominales que dans des trucs avec des télécrans et des dragons.

 

  • Plus de littérature générale. Voilà.

 

  • Moins de littérature générale (?!).

 

  • Plus de lovecrafterie. Rien d’autre ne compte.

 

  • Moins de lovecrafterie. Lovecraft, c’est à chier, ses suiveurs sont pires, ceux qui en causent seront tondus à la Libération, il serait temps de s’en rendre compte tout de même.

 

  • Plus de japonais. Y en a jamais assez.

 

  • Moins de japonais. Y en a toujours trop, pis c'était censé être un blog SFFF essentiellement, à une époque.

 

  • Plus de jeu de rôle. Si l’on ne vit pas pour jouer avec des dés bizarres (même virtuels), alors rien n’a de sens.

 

  • Moins de jeu de rôle. Pitié, tu as passé l’âge de faire mumuse, Nébal, sois sérieux, achète-toi plutôt une cravate...

 

  • Plus de cinéma. Un film est moins long qu’un roman, et on n’a pas que ça à foutre.

 

  • Moins de cinéma (?!).

 

  • Plus de BD/manga. Voir « cinéma » (cinémaaaaaaaaaaaaaaaaaa).

 

  • Moins de BD/manga. C’est pour les nenfants.

 

  • Ta gueule, Nébal.

 

C'est bien, y a plein de trucs, vous pouvez panacher, en rajouter même, et le résultat sera tellement flou que...

 

Déjà en espérant qu'il y ait des réponses, en fait.

 

Oui mais essayons.

 

Quand même.

 

À vous la parole : dans les commentaires sous cet article sur le blog, idem sur la page Facebook, idem sur la chaîne YouTube – je suis tout ouïe...

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Ursula K. Le Guin (1929-2018) : un hommage par ansible

Publié le par Nébal

Photo : Marian Wood Kolisch, NYT

Photo : Marian Wood Kolisch, NYT

Dans les premiers temps de ce blog, il y a de ça… longtemps, je livrais de temps à autre des articles en forme de nécrologies – activité aussi vaine que déprimante. Les personnalités appréciées tombent comme des mouches, mais au fond, puis-je vraiment dire que ces disparitions de célébrités m’affectent à titre personnel ? David Bowie serait peut-être l’exception – et encore. À l’évidence, d’autres disparitions sont bien plus concrètes à mes yeux et me touchent bien davantage – encore la semaine dernière, à vrai dire –, dont je ne peux pas parler ici…

 

Mais le cas d’Ursula K. Le Guin, décédée le 22 janvier, est peut-être un peu à part, pour le coup – et en lien avec ce blog, ce qui m’incite à lui consacrer cette brève note. En effet, ici-même, vingt-trois livres d’Ursula K. Le Guin (dont deux rassemblent en fait plusieurs titres) ont été chroniqués – ce qui en fait l’auteur le plus exposé (directement) sur ce blog. Lovecraft est à peu près au même niveau, mais il y a de la triche, car nombre des chroniques portant sur ce dernier se basent sur des publications très brèves et confidentielles de Necronomicon Press, etc., ce qui fausse un peu le décompte, sans même parler des très nombreuses « collaborations », etc. ; la différence, qui situe bien Lovecraft en tête, oui, c’est que j’ai beaucoup chroniqué des ouvrages sur Lovecraft ou autour de Lovecraft. Mais les autres auteurs les plus fréquemment chroniqués ici, les Ballard, les Tolkien, les Pratchett, etc., sont assez loin derrière Lovecraft et Le Guin. Ogawa Yôko, peut-être, mais via des omnibus...

 

C’est pas un concours, hein. Juste un témoignage de ce que l’œuvre d’Ursula K. Le Guin a beaucoup compté pour moi – elle faisait vraiment partie de mes autrices préférées, tout spécialement en science-fiction, dont elle incarnait pour moi le meilleur.

 

Le « cycle de l’Ekumen », tout particulièrement, contient nombre de chefs-d’œuvre, cet ensemble plus ou moins relâché développant des questionnements qui me touchent particulièrement, en usant des outils de l’anthropologie (hérités des prestigieux parents, le père surtout, Alfred Kroeber) pour explorer des sujets politiques et sociétaux complexes et passionnants. Je vous renvoie, le cas échéant, à l’article où j’ai secondé Erwann Perchoc, « Le Cycle de l’Ekumen : rapport sur les cultures humaines issues des expériences haïniennes, leurs histoires et leurs relations », dans le Bifrost n° 78, consacré à l’autrice, et que j’avais si longtemps, ainsi que bien d’autres, appelé de mes vœux. Mais l’essentiel du cycle a été chroniqué sur ce blog, avec une exception de taille, toutefois : La Main gauche de la nuit, qui fut mon premier Le Guin, avant que je ne démarre le blog, et qui m’avait collé une énorme baffe – un effet réitéré quelque temps plus tard, mais sur ce blog cette fois, avec Les Dépossédés. Ces deux livres, tout le monde doit les lire. Mais bien d’autres ouvrages du cycle doivent être mentionnés – notamment L’Anniversaire du monde, brillant recueil de nouvelles, même si d’un abord peut-être un peu austère mais à propos et qui en vaut la peine, ou encore Quatre Chemins de pardon ; un cran en dessous, néanmoins très bons en tant que tels, figurent, en un même volume, Le Nom du monde est Forêt et Le Dit d’Aka, mais aussi les premiers titres du cycle, Le Monde de Rocannon et Planète d’exil – le troisième roman de l’ensemble, La Cité des illusions, étant le seul à ne pas vraiment m’emballer. Je ne trancherai pas la question de l’appartenance ou pas au cycle de L’Œil du héron, mais, même mineur, il demeure une lecture appréciable. Mentionnons enfin quelques nouvelles dans Le Livre d’or de la science-fiction : Ursula Le Guin.

 

L’autrice avait bien sûr livré d’autres œuvres de science-fiction, « hors cycle » : L’Autre Côté du rêve, par exemple, ou, plus singulier et à mon sens bien plus intéressant, même si là encore pas toujours des plus facile à aborder, La Vallée de l’éternel retour. Cela vaut aussi pour la fantasy, ainsi avec Le Commencement de nulle part.

 

Mais, bien sûr encore, en fantasy, il faut accorder une place particulière à « l'autre grand cycle » d’Ursula K. Le Guin : celui de « Terremer ». Une œuvre séminale, même si je ne peux pour ma part la situer au même niveau que « l’Ekumen ». C’est surtout que la trilogie originelle (Le Sorcier de Terremer, Les Tombeaux d’Atuan et L’Ultime Rivage, trois romans rassemblés dans le volume sobrement intitulé Terremer) me paraît avoir un peu vieilli, sans avoir mal vieilli – et son côté « jeunesse » est peut-être plus flagrant, à tous les niveaux. Cela reste une lecture très recommandable, avec un très bel univers, et un sous-texte subtil et profond. Dans ce cycle, toutefois, ce que j’ai préféré, c’est le recueil de nouvelles Contes de Terremer (ne pas s’y méprendre, il n’y a pas de lien spécifique avec le film du fiston Miyazaki, pas très bien accueilli semble-t-il, et que je n’ai toujours pas osé voir). L’ensemble doit être complété avec deux romans plus tardifs, Tehanu et Le Vent d’ailleurs, qui m’ont moins marqué.

 

Ursula K. Le Guin écrivait encore assez récemment. Il y a une dizaine d’années seulement, elle avait par exemple livré une autre série de fantasy, la trilogie dite « Chronique des Rivages de l’Ouest », avec un positionnement éditorial « young adult » qui ne doit pas tromper : toutes choses égales par ailleurs, Dons, Voix et Pouvoirs ne sonnent pas forcément plus « jeunesse » que la trilogie originelle de Terremer, et même plutôt moins, à vrai dire, au-delà de la dimension initiatique marquée. Que ces couvertures hideusement connotées ne vous éloignent pas de la lecture de ces trois romans, car, dans leur registre de fantasy anthropologique, ils sont tout à fait convaincants, et même plus que ça.

 

Mais, dans un autre genre, peu de temps après, Ursula K. Le Guin avait également livré Lavinia, qui est probablement son dernier chef-d’œuvre. Ce roman résolument inclassable demeure une de mes lectures fétiches de l’autrice, et à vrai dire bien au-delà.

 

Du côté des « inclassables », se pose la question orsinienne… C’est mon moment de faiblesse – mon seul véritable échec avec l’autrice : je n’ai pas du tout accroché aux Chroniques orsiniennes, qui m’ont laissé sur le carreau… au point de l’abandon. Ce qui n’est pas normal. Il me faudra sans doute y revenir… Par contre, j’avais beaucoup apprécié le roman associé Malafrena. Dont j’avais extrait cette citation en une date de sinistre mémoire, et qui était remontée dans mon fil Facebook il y a très peu de temps :

 

Il y avait quelques volumes dépareillés du Moniteur, le journal du gouvernement français. Il examina l'un d'eux datant de 1809 et découvrit qu'il était le porte-parole des autorités, semblable en cela à tous les journaux qu'il avait lus jusqu'alors. Mais peu de temps après, il tomba sur un ouvrage du début des années quatre-vingt-dix. D'abord il ne se souvint pas de ce qui s'était déroulé à Paris à cette époque – les moines ne s'étaient pas montrés très compétents en matière d'histoire récente. Il arriva aux pages consacrées aux discours prononcés par MM. Danton, Mirabeau, Vergniaud ; ils lui étaient inconnus. De Robespierre il avait entendu prononcer le nom, en compagnie de ceux de Voltaire et du diable. Il revint aux années quatre-ving-dix et se mit à lire avec assiduité. Il avait dans les mains la Révolution française. Il lut ce discours dans lequel l'orateur exhortait le peuple à exprimer sa colère contre le temple des privilèges, et qui se terminait par « Vivre libre, ou mourir ! » Le papier journal jauni par l'âge s'effritait dans les mains du garçon ; sa tête était penchée sur les colonnes arides de paroles adressées à une Assemblée morte par des hommes décédés depuis trente ans. Il avait les mains froides comme si le vent soufflait sur lui, la bouche sèche. Il ne comprenait pas la moitié de ce qu'il lisait, ignorant à peu près tout des événements relatifs à la Révolution. Cela n'avait pas d'importance. Il comprenait qu'une révolution avait eu lieu.

Les discours étaient pleins de fanfaronnade, d'hypocrisie et de vanité ; de cela il avait conscience. Mais ils parlaient de la liberté comme d'une nécessité humaine au même titre que le pain et l'eau. Itale se leva et fit les cent pas dans la petite bibliothèque paisible, se frottant la tête et fixant d'un regard vide rayonnages et fenêtres. La liberté n'était pas une nécessité, c'était un danger : tous les législateurs de l'Europe n'avaient cessé de le répéter depuis dix ans. Les hommes étaient des enfants et devaient être gouvernés, dans leur propre intérêt, par les rares individus possédant l'art du commandement. Que voulait dire le Français Vergniaud en posant les termes d'un tel choix – vivre libre ou mourir ? Ce ne sont pas là des choix que l'on propose à des enfants. Ces mots s'adressaient à des hommes. Ils avaient une résonance sèche et étrangère ; ils manquaient de cette logique inhérente aux déclarations en faveur d'alliances ou de contre-alliances, de censures, de répressions, de représailles. Ils n'étaient pas raisonnables.

 

C’est qu’Ursula K. Le Guin était aussi une femme d’idées, et de combats, qu’ils s’expriment dans sa fiction ou dans de très nombreux essais : grande féministe, questionnant les identités et les genres avec acuité, anarchiste subtile, notamment dans son regard anthropologique – ardente par ailleurs à la défense des genres de l’imaginaire, ainsi qu’en témoigne en dernier ressort Le Langage de la nuit, recueil d’articles publié récemment aux Forges de Vulcains, et qui constitue ma lecture leguinienne la plus récente.

 

Il y a bien plus, nombre de romans, nouvelles et essais qu'il me reste à lire. Et d’autres aspects pourraient être envisagés, j’imagine, comme son œuvre poétique, qui m’est totalement inconnue, ou son activité de traductrice, qui a par exemple contribué à faire connaître dans le monde anglo-saxon et au-delà dans le monde entier l’excellent Kalpa Impérial d’Angélica Gorodischer.

 

Ursula K. Le Guin était une immense autrice – une figure majeure des littératures de l’imaginaire, sans plus d'équivalent. Non : une figure majeure de la littérature tout court. #UnNobelPourUrsulaLeGuin, sauf que c'est trop tard... Je lui dois certaines des plus belles et puissantes lectures dont ce blog a pu se faire l’écho. Bon vent, Madame – un vent d’ailleurs, bien sûr ; qu’il vous conduise à l’ultime rivage, et encore au-delà – car le monde est toujours plus vaste, et toujours plus riche de sa diversité, ainsi que vous l’avez si brillamment démontré au cours d’une carrière exemplaire.

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Bilan blog (et chaîne) 2017

Publié le par Nébal

Petit coquinou !

Petit coquinou !

(J’ai hésité à titrer cet article Ne vous demandez pas ce que la Nébalie peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour la Nébalie, mais ça aurait été vraiment trop con alors non.)

 

DES STATS, ÇA FAIT TOUJOURS PLAISIR

 

Il est venu, le temps du bilan 2017 – enfin, du bilan bloguesque : je suppose qu’au regard de l’actualité notamment politique, française comme internationale, vous avez pu vous… Tenons-nous-en au bilan bloguesque. Hein. Et chaînesque, aussi.

 

En commençant par des statistiques, parce que ça fait toujours plaisir et ça n’intéresse personne, sauf moi qui suis un punk, alors je me rebelle trop trop en faisant le compte, et…

 

Ben, oui, je sais, c’est pas punk du tout, mais c’est quand même mieux que de dire que je fais ça pour honorer la tradition, non ?

 

Bon.

 

Adonc : en 2017, j’ai publié 162 articles sur le blog – qui ont presque tous donné lieu à une vidéo sur la chaîne YouTube, mais ça j’en parlerais plus loin, ici je reste sur le support écrit. Le mois le plus prolifique ? Janvier, avec 20 articles ; le coup de mou, c’est tout récent, en novembre, 8 articles seulement (on va dire que j’étais un peu occupé).

 

Bon, je fais dans le chiffre, hein, là, pas dans le bilan qualitatif. pour ça, voyez après.

 

Sans surprise, les livres (hors BD, ça j’en cause après) arrivent en tête, avec 72 titres chroniqués (contre 108 en 2016 – ah oui, tout de même...). Des détails ? Vous voulez des détails ? Bon, alors, si ça peut vous faire plaisir… 51 de ces livres étaient des fictions, et 17 des essais (essentiellement en rapport avec le Japon) – j’avoue être un chouïa surpris par ce dernier chiffre, ou ce rapport : je pensais en avoir lu davantage, très sincèrement. Il faut y ajouter 3 livres de poésie (oh !), et 1 de théâtre (allons bon !). Je n’en étais pas certain, mais la science-fiction au sens large, disons la SFFF, hein, demeure majoritaire, avec 40 titres (mais pas forcément à donf dans l’actualité, j’ai encore une fois raté plein de trucs, et probablement l’essentiel, en fait...) ; ceci dit, les livres en rapport d’une manière ou d’une autre avec le Japon, il y en a eu 34 (les deux catégories se recoupent, parfois) – pas bien loin derrière, donc… C’est clairement une nouvelle orientation prise par le blog – eh. 10 livres seulement relevaient de la lovecrafterie, et au sens assez large – c’est assez peu, oui, au regard d’une activité éditoriale très marquée cette année, ici comme ailleurs (contre 35 en 2016 – ah oui quand même encore une fois). Je relève, tant qu’on est dans le genre, que j’ai lu 6 bouquins policiers (dont 3 japonais) – c’est peu, mais peut-être un peu plus qu’avant quand même. Au rayon des statistiques plus ou moins utiles, les nationalités ? Oh oui ! Eh bien, sans vraie surprise, les Japonais arrivent en tête (21), suivis de peu par les Français (20)… mais en notant que pour ces derniers la part d’essais sur le Japon est quand même importante, qui biaise un peu tout ça. Côté anglophones, les Américains sont number one à défaut d’être toujours great again (13), mais les Anglais ne sont pas loin derrière (10), avec 1 Canadien et 1 Australien pour faire bonne mesure (oui, ceux-là mêmes). Il y a eu quelques lectures plus exotiques, mais seulement un titre pour chaque langue : 1 Russe, 1 Irakien, 1 Suédois, 1 Groenlandais (qui remporte je suppose la palme de l’improbable), 1 Argentine, et, je suppose, 1 Portugais ? C’est pour La Découverte du Japon, livre pas très aisé à catégoriser sous cet angle… Un truc carrément effrayant, par contre : 7 femmes seulement ?! Merde... Y a quand même un souci, là. Ce genre (...) de trucs dont je ne me rends compte que bien trop tardivement... Aheum... Quelques auteurs ont eu droit à plusieurs chroniques, en tête Alex Jestaire (3 ; mais il triche un peu, à publier cinq petits bouquins dans l’année !), les autres 2 titres chacun : Léo Henry de par chez nous, J.G. Ballard et Tony Hillerman pour les Anglo-saxons, et côté nippon Edogawa Ranpo, Tanizaki Junichirô et Tsutsui Yasutaka. Enfin, 30 des 72 livres chroniqués étaient des services de presse (dont 14 pour Bifrost).

 

Cette année, j’ai lu pas mal de BD ; 46 titres (51 l’an passé)… mais 1 seul n’est pas japonais ! Le troisième tome de Providence, d’Alan Moore et Jacen Burrows, oui… Tout le reste, mangas et gekiga – et beaucoup de séries (40 titres sur 46, pour 14 séries différentes) ; au plus 4 titres dans chaque (Satsuma, l’honneur de ses samouraïs, mais me procurer la suite s’annonce compliqué ; 20th Century Boys, et là je pense lâcher l’affaire, enfin, je crois que c’est déjà fait ; Lone Wolf and Cub, que je compte bien poursuivre, putain oui ; Pline, même chose, même si avec un peu moins d’enthousiasme), 3 pour Le Sommet des dieux (me reste plus que le dernier tome à lire), Nuisible (série achevée, lue intégralement cette année) et Thermæ Romæ (même chose) ; on passe à 2 tomes pour Vie de Mizuki (n’en reste plus qu’un), Je voudrais être tué par une lycéenne (série achevée, lue intégralement cette année) et One-Punch Man (à suivre peut-être, on verra…). Puis des tomes uniques épars. Quelques-unes de ces séries relevaient disons de « l’actualité », mais pas la majorité (7, plus Providence).

 

Côté jeux de rôle, il faut distinguer : j’ai chroniqué 15 bouquins, et, oui, j’aurais aimé en chroniquer davantage… Une année un peu molle sous cet angle. Et globalement ultra « traditionnelle », dans l’approche, y a pas photo. L’Appel de Cthulhu et Deadlands Reloaded arrivent en tête, avec 4 titres chacun [EDIT : cinq pour Deadlands Reloaded !] (dont une relecture dans ce dernier cas) ; en dehors de Sombre (2 titres, mais en fait 3 articles), les autres chroniques, c’était une seule par gamme. Mais j’ai aussi publié 19 comptes rendus de partie : 9 pour Imperium (« La Maison Ptolémée », séances 22 à 30), 8 pour L’Appel de Cthulhu (« Au-delà des limites », séances 1 à 7, plus les éléments préparatoires), 2 enfin pour 6 Voyages en Extrême-Orient (« Lame, l’arme, larmes », les dernières séances, 5 et 6).

 

Le bilan cinéma est un peu moins pathétique que ces dernières années, puisque j’ai chroniqué 12 films… mais ça inclut les 6 opus de la saga Baby Cart, tous vus cette année et chroniqués en une seule fois, ce qui biaise un peu quand même. C’est en fait un peu moins que l’an dernier, mais pas loin. Ah, et, euh, oui : que du japonais… J’ai vu d’autres choses à l’occasion, mais je ne les ai pas chroniquées. Le cas de Misumi Kenji (4 films, tous des Baby Cart) étant peut-être un peu particulier, le réalisateur le plus nébalisé autrement cette année a été Imamura Shôhei, avec 3 films (dont 2 envisagés en même temps que les livres qui les ont inspirés) – ça m’a un peu surpris, mais oui. Ah, un seul film d’animation dans le lot (Perfect Blue), sinon que du live. Rien à voir avec l’actualité dans tout ça – par ailleurs, cette année encore, j’ai été infoutu de mettre les pieds dans une salle de cinoche, et c’est toujours aussi mal de ma part… J’ai vu quelques séries, par contre – mais pas de chronique, non…

 

Pas la moindre chronique musicale… mais j’ai malgré tout livré un petit bilan (un peu navré) ici.

 

Bon, les chiffres, c’est bien beau (?), mais qu’est-ce que j’ai retenu de cette année ? Le bon, le moins bon, le pas bon ? Et l’évolution de ma pratique bloguesque ? Hop !

 

LE BILAN BOUQUINS

 

Commençons par le meilleur en littérature. Concernant les livres publiés cette année, en SFFF, deux dominent d’une bonne tête – deux recueils de nouvelles, par ailleurs : et d'abord le premier tome de « l’intégrale » de Clark Ashton Smith, chez Mnémos, comprenant Zothique et Averoigne – mais c’est surtout le premier des deux cycles qui justifie ce classement : ma découverte de Smith est bien trop tardive, encore qu’il ne soit jamais vraiment trop tard – reste que Zothique est une œuvre exceptionnelle ; même si le cycle est forcément inégal, comportant quelques textes relevant un peu de la formule, l’ensemble est d’une qualité admirable, et d’une ambiance superbement décadente, j’ai adoré. J’ai adoré dans une égale mesure Kalpa Impérial, d’Angélica Gorodischer, à La Volte – là encore une édition tardive et salutaire d’une œuvre absolument remarquable. On fait un peu dans le patrimoine, avec ces deux titres, mais dans le patrimoine au sens le plus noble – ce qu’il faut garder.  Vraiment. Hors SFFF, mais publié cette année, je ne peux que louer encore une fois Lune comanche de Larry McMurtry (Gallmeister), un pavé splendide qui fait honneur à Lonesome Dove. Enfin, côté nippon, mes deux fictions préférées cette année… ont été des relectures : tout d’abord, Le Pavillon d’or, de Mishima Yukio (Folio) – et je crois que, dans l’absolu, c’est bien le meilleur livre que j’ai lu cette année : un chef-d’œuvre au sens fort, un monument de perfection. Les Pornographes, de Nosaka Akiyuki (Picquier), n’atteint probablement pas ce niveau – ce qui en soit n’a absolument rien d’une tare ; mais c’est là encore une relecture qui est vraiment très bien passée, et, au final, oui, un des meilleurs livres que j’ai lus cette année.

 

Là, c’était le top du top. Mais d’autres livres m’ont beaucoup plu, cette année, et qui valent bien d’être cités ici. C’est le cas, par exemple, de La Source au bout du monde, de William Morris (Aux Forges de Vulcain), Alice Automatique, de Jeff Noon (La Volte), 24 Vues du mont Fuji, par Hokusai, de Roger Zelazny (Le Bélial’), ou encore, une des plus belles découvertes de cette année (et encore merci au lanceur d’alerte sans qui je serais connement passé à côté), Au-dela – Entrée triomphale dans Port-Arthur, d’Uchida Hyakken (Les Belles Lettres).

 

Tant qu’on est dans le nippon, j’aimerais citer deux autres titres, un peu à part : Le Dit des Heiké (Verdier), tout d’abord – une lecture qui se mérite, honnêtement, mais oui, ça en vaut la peine (avec un peu de chance, pour le bilan 2018, je pourrai en dire autant du Dit du Genji, de Murasaki Shikibu, chez Verdier aussi, entamé et qui, à l’évidence, va lui aussi se mériter).

 

Mais il me faut faire un aveu terrible : oui, l’Anthologie de la poésie japonaise classique (Gallimard) a bel et bien fait partie des mes lectures préférées de cette année (et partager l’expérience en live sur les réseaux sociaux, c’était cool – pour moi en tout cas, bon…) ; oui, parfaitement, de la POÉSIE ! Où va-t-on ? Où va-t-on ? Bon, rassurez-vous : les haïkus, globalement, c’est toujours pas ça, l’honneur (?) est sauf.

 

Et sinon en théâtre Chikamatsu (POF) c’était cool aussi.

 

 

Putain.

 

Bien d’autres lectures de 2017 seraient très recommandables, mais je ne vais tout de même pas me livrer à un classement des 72 titres, hein... Côté français, Sylvie Lainé est à citer, par exemple.

 

Tout n’a pas été aussi bon. Mais à des titres divers. J’ai envie de citer trois livres qui, sans être mauvais, non, ni même médiocres à vrai dire, m’ont tout de même un peu déçu, sans doute parce que j'en attendais vraiment beaucoup… Deux relevaient de l’actualité : La Reine en jaune, d’Anders Fager (Mirobole), et La Cité du futur, de Robert Charles Wilson (Denoël). Rayon « classiques », et nippon pour le coup, ça a aussi été le cas du Lézard Noir, d’Edogawa Ranpo (Picquier).

 

Peu de livres, à vrai dire, m’ont vraiment fait l’effet d’être mauvais, honteusement mauvais… Le pire a incontestablement été Manitou, de Graham Masterton (Milady), le livre vraiment très très mauvais de cette année, mais ça n’avait rien d’actuel ; à ce compte-là, nettement moins pire mais quand même vraiment pas top en dépit de quelques rares et relatifs sursauts d’intérêt, je pourrais cependant citer La Clef d’argent des Contrées du Rêve (Mnémos), probablement plus médiocre moins que mauvais mauvais. Et peut-être aussi Les Inhibés, de Boris Strougatski (Lingva) ?

 

À moins que ce dernier titre ne relève davantage de la catégorie des bouquins pas forcément, voire probablement pas, mauvais, mais à côté desquels je suis totalement passé, tout en me rendant bien compte que le problème tenait davantage à moi qu’au livre… Des lectures un peu « douloureuses », du coup, parce que je m'en rendais bien compte sur le moment, en plus. Ça a été le cas pour Poumon vert, de Ian R. MacLeod (Le Bélial’), que j’aurais aimer ; même chose pour Point du jour, de Léo Henry et Stéphane Perger (Scylla) ; et surtout, pas actu du tout, l’expérience la plus navrante de l’année, Pays de neige, de Kawabata Yasunari (Le Livre de poche), qui est sans doute le chef-d’œuvre que l’on dit, objectivement, mais qui n’est pas du tout passé avec moi… Nébal, t’as vraiment des goûts de chiottes ! La preuve : t'aimes même pas les Cent Onze Haiku de Bashô, t'y pannes rien ! Même en ayant remis le couvert... Oui, ça,c'était un teaser.

 

Traiter ainsi des essais ne ferait probablement pas sens. Mais j’ai envie d’en mettre deux en avant : La Mort volontaire au Japon, de Maurice Pinguet (Gallimard), sans doute à prendre avec davantage de recul que je ne l’ai fait, mais dont j’ai vraiment adoré la lecture ; et aussi La Découverte du Japon (Chandeigne), une somme de témoignages fascinants, complétés par des études qui ne le sont pas moins.

LE BILAN BD

 

Passons à la bande dessinée – et faisons d’emblée un sort au seul titre non nippon de cette catégorie, de l’actu par ailleurs : Providence, tome 3, d’Alan Moore et Jacen Burrows (Panini) – j’étais entré à reculons dans cette série, l’année passée, mais cette conclusion (enfin, surtout l’extraordinaire épisode 11) m’a foutu par terre. Du grand art, par Le Maître – qui arrive toujours à m’avoir, LEnflure.

 

Le reste était donc nippon. Trois BD m’ont foutu sur le cul, cette année : tout d’abord, sur la durée, j’ai poursuivi Lone Wolf and Cub, de Koike Kazuo et Kojima Goseki (Panini), avec les tomes 2 à 5, et, du côté des séries, c’est vraiment le top du top – pour le moment, certes, mais profitons de ce moment. Bon, ce n’est pas très actu… La Vie de Mizuki, de Mizuki Shigeru (Cornélius), non plus, mais, si le deuxième tome m’a paru un peu moins bon que l’extraordinaire premier, l’ensemble constitue un vrai chef-d’œuvre, qui m’a complètement scié. Et j’ai envie d’en dire autant pour un one-shot, cette fois, et le seul titre ici à relever de l'actualité : La Femme-serpent, d’Umezu Kazuo (Le Lézard Noir), qui m’a… presque traumatisé, en fait ; mais c’est parce que je suis une petite fille qui aime avoir peur (vraiment peur), au fond.

 

Sur la durée, certaines séries ont alterné les bons et les moins bons moments. Côté publications de l’année, ça a été le cas pour la réédition de Gunnm, de Kishiro Yukito (Glénat), où l’arc du motorball a failli être fatidique, mais j’y ai repris du plaisir ensuite ; côté « vraie » actu, je suppose qu’il faut mentionner ici Pline, de Yamazaki Mari et Miki Tori (Casterman), série assez erratique mais où le bon, voire plus que ça, domine quand même ; en fait, j’ai aussi lu cette année (et au préalable) Thermæ Romæ, de Yamazaki Mari donc (et encore Casterman), qui m’a fait un effet assez proche. Quant au Sommet des Dieux, de Taniguchi Jirô d’après Yumemakura Baku (Kana), j’ai beaucoup, beaucoup aimé le tome 2, mais le tome 3 m’a fait vraiment très peur… Le niveau a tout de même l’air de remonter dans le tome 4, et ne me reste plus que le 5, alors… Et, euh, RIP, au passage... Je mentionnerais enfin ici Satsuma, l’honneur de ses samouraïs, de Hirata Hiroshi (Delcourt/Akata), dont j’ai lu les quatre premiers tomes : on est passé de l’excellentissime au bon mais quand même vachement moins, sur une pente assez régulière ; je souhaite pouvoir continuer, hein, aucun doute à cet égard, mais mettre la main sur les deux tomes restants s’annonce assez compliqué...

 

Au rang des déceptions, s’il est un titre à mentionner, c’est bien 20th Century Boys, d’Urasawa Naoki (Panini) ; j’en suis arrivé au tome 10 (tous ayant été chroniqués, c'est la série que j'ai le plus suivie sur ce blog, d'autant qu'il s'agit des tomes Deluxe, soit vingt tomes originaux), et j’ai lâché l’affaire – à regrets, parce que cette BD a connu ses très bons moments, et l’auteur est à l’évidence un petit malin ; mais peut-être un peu trop pour son propre bien, d’autant que, dans son récit à rallonge, il se montre beaucoup, beaucoup trop inégal… et parfois franchement agaçant. Je citerais également ici Nuisible, de Hokazono Masaya et Satomi Yu (Kana), encore que je ne sais pas si ça relève totalement de la déception, parce que je n’en attendais non plus pas forcément grand-chose ; il y a eu malgré tout quelques bons moments...

 

Mais pour ce qui est du vraiment mauvais, deux titres : Les Vacances de Jésus et Bouddha, de Nakamura Hikaru (Kurokawa), dont le premier tome m’a suffi, merci, et le cultissime The Ghost in the Shell, de Shirow Masamune (Glénat), cultissime, oui, mais parfaitement à chier. En plus d’être illisible, veux-je dire.

 

(Une parenthèse pour conclure cette section : je n’en ai pas fait de chroniques, ça serait un peu absurde, mais je vous recommande chaudement l’excellente revue Atom, une mine, bourrée de choses passionnantes qui poussent à la découverte ; mon portefeuille ne remercie pas ces gens-là, mais je le fais à sa place : merci d’être là.)

 

LE BILAN JEU DE RÔLE

 

Côté chroniques jeu de rôle, je n’ai pas vraiment fait de folies, on va dire ; outre les gros machins L’Appel de Cthulhu (Sans-Détour, quatre titres dont trois dans l'actualité, tous trois issus du financement participatif des Contrées du Rêve), une histoire de naturel chassé, tout ça, et Deadlands Reloaded (Black Book, quatre titres [EDIT : cinq !], dont deux VO, pas du tout dans l'actualité), et sans doute faut-il mentionner aussi L’Anneau Unique (Edge, uniquement Les Vestiges du Nord ; je ne désespère pas d'y jouer en 2018 ? Sous une forme ou une autre ?), il me faut surtout mettre en avant deux choses plus « indépendantes », tout d’abord le très enthousiasmant Barbarians of Lemuria (admirable travail de Ludospherik : longue vie !), et aussi l’injouable (pour moi) mais pas moins fascinant et même à tomber A Red and Pleasant Land (Lamentations of the Flame Princess).

 

Côté comptes rendus de parties, eh bien, d’abord cet aveu : je suis content de les faire (et stupéfait en même temps qu’il s’en trouve pour les lire, a priori !), mais ça me prend un temps de dingue… Je ne vais pas pouvoir continuer indéfiniment comme ça. Je veux au moins finir « Au-delà des limites » pour L’Appel de Cthulhu sous cette forme (je table sur deux séances, à vue de nez, mais je suis notoirement mauvais pour ce genre de prédictions…), mais il va probablement falloir repenser la chose par la suite, avec moins d’ambition sans doute – même si j’aimerais vraiment garder une trace écrite sous formes d’articles de blog…

 

Le gros aveu… c’est Imperium. Après 33 séances (oui, j’ai trois comptes rendus en retard...) de « La Maison Ptolémée », et ce sans compter les deux séances préparatoires, je n’y arrive plus, je ne m’amuse plus. Ma faute entièrement : j’adore partir sur des plus-ou-moins bacs à sable, comme là, mais, presque systématiquement, je ne sais pas conclure… A priori, je m’en tiendrai là – ça me fait vraiment chier pour mes joueurs, qui semblaient désireux de poursuivre – alors je sais pas tout à fait, mais… Humf...

 

Bref. 2018 ? En tant que MJ, d'abord : outre « Au-delà des limites » à finir, on va commencer par un peu de Deadlands Reloaded. Par la suite j’aimerais aussi me lancer dans L’Anneau Unique – mais je vais sans doute d’abord jeter un œil à Adventures in Middle-Earth, l’adaptation à Dungeons & Dragons 5 (que je compte de toute façon lire pour lui-même), tant les critiques du système originel se sont faites abondantes et pertinentes ces derniers mois (sur Casus NO, pour ne pas citer cet endroit de perdition, le forum que j'ai le plus fréquenté cette année). J’aimerais aussi, sur un mode plus informel ou plus souple, une partie de temps en temps, faire un peu de Barbarians of Lemuria, la découverte de l’année ; éventuellement aussi d’autres choses un peu différentes, comme, peut-être, Sombre, ou Fiasco

 

Tout ceci en tant que MJ, donc, mais j’espère bien être joueur au moins aussi souvent ; pour l’heure, du Cthulhu 1890 de programmé en virtuel, du Through the Breach et en principe du Knight en IRL – j’ai hâte !

 

[EDIT : Cela ne figurait pas sur ce blog, mais j'ai aussi été joueur cette année, hein ! Surtout du Cthulhu 1890 et du Warhammer, un peu de Coriolis, de Bloodlust Metal et d'Oltréé !.]

 

(Parenthèse : très peu de jeux vidéo cette année – et pas une seule chronique, donc ; j’ai surtout joué à Total War : Warhammer et Fallout : New Vegas, et en ce moment à Civilization VI ; je manque de temps pour ça, et le regrette… Pas de jeux de plateau cette année, mais je me mets enfin à X-Wing, côté figouzes – avec enthousiasme ! Bon, on va voir ce que ça va donner...)

 

LE BILAN FILMS ET SÉRIES 

 

Certes, je ne suis pas allé une seule fois au cinéma cette année, je n’arrive pas vraiment à me motiver tout seul pour ça (même chose pour les concerts…), mais, si ça n’en donne peut-être pas l’impression dans la mesure où les chroniques sont rares, je crois pourtant avoir enfin surmonté un blocage de plusieurs années qui m’avait détourné du septième art : j’ai regardé, même si seulement en DVD, bien plus de films en 2016 et surtout 2017 que durant les cinq ou six années qui précèdent (au moins).

 

Le cinéma japonais y est bien sûr pour beaucoup ; je suis très loin d’avoir chroniqué tout ce que j’ai vu, et des films véritablement excellents n’ont dès lors pas suscité d’échos sur le blog. Pour ceux qui l’ont fait, cependant il me faut mettre en avant ceux d'Imamura Shôhei, un réalisateur que j’avais somme toute assez peu pratiqué jusqu'alors, et il y a encore bien des choses à découvrir dans sa filmographie. Kobayashi Masaki remporte peut-être le Nébal du réalisateur adoré : cette année, j’ai revu Kwaïdan et Harakiri (mes vieilles chroniques sont à chier, faudrait y remédier), et découvert Rébellion ainsi que la trilogie de La Condition de l’homme (et j’ai Rivière noire dans ma DVDthèque, c’est pour bientôt). J’ai vraiment envie de faire quelque chose le concernant – on verra bien… D'autres films marquants, non chroniqués ? Probablement Feux dans la plaine, d’Ichikawa Kon, peut-être aussi Shokuzai, de Kurosawa Kiyoshi, d’autres choses encore… Et quelques revisionnages toujours appréciables, du côté de Kitano Takeshi, Nakata Hideo (Dark Water, plus précisément) ou Kurosawa Akira… Tant de choses à voir !

 

Assez peu d’anime cette année, comme d'hab'. En long-métrage, je n’ai chroniqué que Perfect Blue, mais, du même Kon Satoshi, j’ai également vu Paprika – j’ai adoré les deux, mais préféré finalement le premier. Un peu de Takahata Isao, aussi – comme Pompoko ou Mes voisins les Yamada : c’est brillant, bien sûr.

 

Et côté séries animées : cette année, je me suis fait Samurai Champloo, notamment – bien aimé, malgré un creux bizarre en plein milieu de la série ; je ne sais plus, du coup, si je me suis refait Cowboy Bebop cette année, ou la précédente mais sans le dire ? Même bilan que lors de mon premier visionnage il y a quelques années de cela, en tout cas : c’est merveilleusement bon quand c’est con, ça me saoule vite quand ça se prend davantage au sérieux – mais le bilan reste très positif dans l’ensemble ; la musique absolument géniale de Kanno Yôko y est bien sûr pour beaucoup. Et là je me fais de temps en temps un petit Sherlock Holmes de plus-ou-moins-Miyazaki...

 

J’ai regardé des choses non nippones, aussi. Si, si ! Par contre, je n’en ai pas forcément retenu grand-chose… Deux films assez récents (mais vus en DVD quand même) m’ont beaucoup plu – deux films de SF, par ailleurs : Premier Contact, de Denis Villeneuve, sans doute incomparablement moins bon et riche que la nouvelle de Ted Chiang, mais qui m’a séduit pour son ambiance visuelle et sonore ; et (surtout ?) Mad Max : Fury Road, de George Miller, que j’ai trouvé parfaitement jubilatoire de bout en bout – ça faisait un sacré bout de temps que je n’avais pas vu un film à même de me coller un smile délicieusement régressif aux lèvres de la première à la dernière minute. Bon, j’ai plein de choses à rattraper, hein… J’aimerais bien me remettre aux films d’horreur, tiens.

 

J’ai aussi regardé quelques séries TV cette année. Mais pas grand-chose de bien marquant, hélas ? [EDIT : si, quand même The Handmaid's Tale, que j'avais honteusement oublié en rédigeant l'article !] Ou en tout cas trop de choses qui commencent bien voire très bien, et se poursuivent mal voire très mal – comme Penny Dreadful, ou encore Vikings (au point de la consternation dans ce dernier cas) ; peut-être aussi le Sherlock Holmes moffatien dans cette catégorie… Par contre, je me suis bien amusé avec Stranger Things, finalement – et les deux saisons, même si les retours sont presque unanimement négatifs quant à la seconde. Récemment, j’ai bien aimé The Punisher, aussi – là où Luke Cage et The Defenders, également vus cette année, m’ont paru au mieux médiocres. Médiocres aussi, les deux saisons de The Expanse... Oh, et j’ai tenté de rattraper mon retard considérable sur Doctor Who, mais j’ai déclaré forfait vers le début de la saison 6 ; parce que : non. J'ai même essayé le premier épisode de Star Trek : The Next Generation ! Mais : non. Non, non.

ET LA CHAÎNE YOUTUBE ?

 

C’est enfin l’heure de faire un petit bilan de la chaîne YouTube, inaugurée l’an dernier. La quasi-totalité des articles du blog écrits cette année ont été aussitôt enregistrés et diffusés. Oui, c’est (toujours) que de l’audio, je sais, mais franchement je n’envisage pas autre chose pour le moment – et j’essaye depuis quelque temps d’illustrer juste un peu, pas grand-chose, certes… À cette date, la chaîne compte 178 abonnés – j’en suis surpris et heureux, c’était totalement inespéré.

 

(Ah, j’avais pas fait ce genre de trucs pour le blog ? C’est que je suis incapable d’en tirer des statistiques de visite, OverBlog ne me signifie rien d’utile à cet égard ; mais à vue de nez, ça ne monte pas bien haut. Je peux juste vous dire que la page Facebook compte 323 abonnés – acquis sur la durée, hein.)

 

Quant aux vidéos les plus regardées… Bon, déjà, un point essentiel : le nombre de visionnages ne garantit bien évidemment en rien un visionnage complet ; dans bien des cas, la grande majorité, c'est même très improbable... La plupart de ces vues n'ont sans doute pas dépassé quelques secondes, quelques minutes au mieux. Pincettes nécessaires, donc.

 

Mais même constat passablement éberlué que l’an dernier quant à ce qui parvient à attirer quelques visionnages et quelques likes (peu dans les deux cas, certes – tout est relatif, hein). Bon, la vidéo la plus regardée est incontestablement celle consacrée aux Pornographes de Nosaka Akiyuki et au Pornographe d’Imamura Shôhei, avec 1375 vues – on se demande bien pourquoi, hein ? Uh uh. Notez que, cette année, ça l’avait fait aussi, mais avec considérablement moins d’ampleur tout de même, pour Les Hommes salmonelle sur la planète Porno de Tsutsui Yasutaka...

 

Bref : la vidéo vraiment la plus regardée est ma chronique de Barbarians of Lemuria (735 vues), loin devant la suivante, le premier tome du Sommet des Dieux (474 vues), après quoi le nombre décroît à un rythme plus régulier – la chronique de Barbarians of Lemuria est vraiment isolée.

 

Reste que le constat se vérifie, le Taniguchi ayant presque quelque chose d’une « erreur » ici (j’y reviendrai ; mais je suppose que le RIP a pu aider...) : ce sont de très, très loin les chroniques de jeu de rôle qui suscitent le plus de vues, de likes, mais aussi de commentaires. Sur les 10 vidéos les plus regardées (oui, sans compter Les Pornographes, hein…), 6 portent sur des bouquins de jeu de rôle. Honnêtement (pour ce que ça vaut à cette échelle très réduite, hein), je suis parfaitement incapable de l’expliquer – d’autant que je me sens beaucoup moins à l’aise quand je chronique un jeu de rôle que quand je chronique un bouquin, non que je m'y sente toujours très à l'aise pour autant. Je note aussi une certaine réactivité des rôlistes, donc : il y a quelques commentaires sur ces chroniques, peu mais bien davantage qu’ailleurs. Ma vidéo la plus contestée demeure celle des 5 Supplices pour L’Appel de Cthulhu, avec des commentaires et retours pour et contre (un cas unique). Concernant les vidéos réalisées cette année, outre le cas exceptionnel de Barbarians of Lemuria (qui s’explique, je suppose, par le relais sur le site de Ludospherik), Les Vestiges du Nord pour L’Anneau Unique arrive en sixième position (juste derrière Fondcombe, en fait), puis c’est du Cthulhu : Le Rejeton d’Azathoth en tête (oh ?), puis l'actualité, Les Contrées du Rêve, Kingsport, la cité des brumes...

 

Mais le plus stupéfiant pour moi, ici, même si ça se situe à un niveau bien inférieur (la première vidéo du genre arrive en vingtième position avec 143 vues), c’est qu’il y a semble-t-il des gens (?!) pour écouter, apprécier et commenter mes (interminables) comptes rendus de partie – du moins ceux pour « Au-delà des limites » (pas du tout ceux pour « La Maison Ptolémée ») ; sans déconner, les gens ?! Mais j’en suis ravi, hein ! Stupéfait mais ravi.

 

Et tout ça m’étonne vraiment, oui. Au regard des publications du blog, je supposais instinctivement que les mangas, à vue de nez plus « démocratiques » dans leur diffusion, rencontreraient bien plus d’écho, que ce soit de manière positive ou négative. Comme dit plus haut, Le Sommet des Dieux dans le haut du classement, c’est une « erreur » : il faut attendre la quinzième place pour avoir une autre BD (le premier tome de 20th Century Boys), et la première BD chroniquée cette année se trouve à la seizième place (La Femme-serpent).

 

En fait, côté chroniques nippones, les mangas arrivent en gros au niveau des essais (les retours, dont je m’étonnais l’an passé, ont un peu diminué, ici, j’ai l’impression – L’Éloge de l’ombre est le premier dans cette catégorie, assez loin devant les autres, mais c'est quand même un titre à part), et ces deux-là arrivent après les films – mais bon, ça, sur YouTube, ça n’a sans doute rien d’étonnant et donc de pertinent (seuls les retours le sont éventuellement).

 

Mais, clairement, absolument tout cela passe devant la fiction, et c’est peu dire. Il y a quelques exceptions : la plus notable est Le Pavillon d’Or (septième place). Mais le reste se situe loin, très loin derrière.

 

Et c’est la SFFF qui se montre la plus molle, de très, très loin – oui, la littérature japonaise, globalement, tend à passer devant. Le premier titre SFFF se trouve à la vingt-troisième place (donc après certains comptes rendus de parties !), et c’est Zothique – Averoigne. Le reste est loin derrière ; il faut attendre la trentième place pour en avoir un autre titre, mais aussi chroniqué en cette année 2017 (La Source au bout du monde), après quoi les écarts se creusent.

 

Autant dire que, sur la base de ce blog qui se voulait essentiellement littéraire, et essentiellement SFFF, ben… Non que ça ait un impact sur ce que j’entends chroniquer, hein. Non mais oh. Mais quand même, voilà.

 

ET DES TRUCS HORS-CATÉGORIES

 

Enfin, il me faut conclure ce bilan 2017 par quelques trucs hors-catégories.

 

Tout d’abord… eh bien, ça fait dix ans que je tiens ce blog ; ça a fait dix ans le 10 juillet, très précisément. Putain… OLD...

 

Ensuite, outre Bifrost où je continue de livrer des chroniques de 3500 signes espaces comprises (et vous vous doutez bien que ça me fait suer sang et eau de m’en tenir à ce format, mais c’est pas grave), j’ai livré cette année trois articles pour Lovecraft : au cœur du cauchemar, ce qui était bien cool.

 

Ce qui m’a amené à dire des bêtises lors des Utopiales 2017 et même sur France Cul, et c’était cool aussi (même si j’ai flippé comme un taré).

 

 

Personne n'a de nouvelles de Gérard Abdaloff ? Non ? Très bien, qu'il crève, ce connard de droite.

 

...

 

Non, rien d’autre. Notamment, pas d'écriture de fictions, même pas de tentatives – je n’ai jamais été satisfait de ce que j’avais pu faire, je suppose qu’il est bien temps d’en tirer les conclusions, hein…

 

Bref : merci, merci beaucoup, merci merci merci à vous tous les gens, qui passez par ici ou par là, lachais der kom, ou maniez le pouce vers le haut (et éventuellement vers le bas aussi). Une très bonne année à vous tous, des bises, tout ça.

 

SMACK.

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Utopiales 2017/La Méthode Scientifique : l'espace-temps selon Lovecraft

Publié le par Nébal

Utopiales 2017/La Méthode Scientifique : l'espace-temps selon Lovecraft

Lors des Utopiales 2017, le vendredi 3 novembre plus précisément, scène Shayol, j’ai eu le plaisir de participer à l’enregistrement en direct de l’émission de France Culture La Méthode Scientifique, présentée par Nicolas Martin.

 

Le thème de l’émission était L’Espace-temps selon Lovecraft, et, pour en discuter, étaient également présents Gilles Dumay et Raphaël Granier de Cassagnac.

 

L’émission peut s’écouter en podcast sur le site de France Culture – vous la trouverez ici.

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Utopiales 2017 : prédire le droit

Publié le par Nébal

Utopiales 2017 : prédire le droit

Lors des Utopiales 2017, le jeudi 2 novembre plus précisément, dans l’Agora Hal, j’ai eu le plaisir de discuter de droit et de science-fiction avec Ugo Bellagamba.

 

La table ronde s’intitulait Prédire le droit, et elle a été enregistrée et mise en ligne par ActuSF, merci à eux – vous pouvez l'écouter et la télécharger ici.

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Nébal aux Utopiales 2017

Publié le par Nébal

Nébal aux Utopiales 2017

Salut les gens,

 

Une annonce au cas où : du 1er au 6 novembre 2017 se tiennent comme chaque année à Nantes, à la Cité des Congrès, les Utopiales, festival international de science-fiction. Le thème de cette édition 2017 est le temps.

 

Ce petit message parce que je vais y avoir quelques interventions, alors, peut-être…

 

Adonc, pour plus d’informations, de manière générale, avec plein de belles choses sur le programme, les invités, etc., voyez donc ici.

 

Et, si jamais, me concernant plus précisément, voici mon planning perso.

 

EDIT : Et un petit rajout... Le vendredi 3 novembre, de 16h à 17h, enregistrement en direct (scène Shayol) de l'émission La Méthode scientifique, de Nicolas Martin (France Culture), consacrée à l'espace-temps selon Lovecraft. J'y interviendrai avec Raphaël Granier de Cassagnac. Hop.

 

Et donc, qui sait, à bientôt ?

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