CR Deadlands Reloaded : The Great Northwest (15)
Quinzième séance de « The Great Northwest » pour Deadlands Reloaded. Vous trouverez la première séance là, et la séance précédente ici.
Les inspirations essentielles se trouvent dans le scénario Coffin Rock et la campagne Stone Cold Dead, le tout largement retravaillé de manière plus personnelle.
Le joueur incarnant Warren a quitté la campagne. Tous les autres étaient présents, qui incarnaient Beatrice « Tricksy » Myers, la huckster ; Danny « La Chope », le bagarreur ; Lozen, la chamane apache ; et Nicholas D. Wolfhound alias « Trinité », le faux prêtre mais vrai pistolero.
Vous trouverez également l'enregistrement de la séance dans la vidéo ci-dessous.
I : DE SALLE EN SALLE ET DE VILLE EN VILLE
[I-1 : Danny, Beatrice : Josh (?) Newcombe, le Maître] Les PJ sont stupéfaits de reconnaître Josh Newcombe – bien loin de Crimson Bay. Mais le journaliste, lui, ne semble pas les reconnaître… Il leur demande qui ils sont. Danny n’y comprend rien – il le connaît forcément ! Il s’est abonné à son journal ! Mais Beatrice se présente, lui tendant la main ; il se dit enchanté, mais écorche toujours son nom… « Vous êtes… des nouveaux-venus ? » Newcombe pose cette question les yeux exorbités – et il réalise alors quelque chose : « Mais alors… Vous êtes peut-être… » Il n’en dit pas plus – mais prend des notes sur son calepin « pour son prochain reportage ». Il n’y a pas beaucoup de monde dans les rues, par ici, avance la huckster ; Newcombe, tout naturellement, explique que c’est à cause des loups-garous – « Depuis que le Maître est arrivé… » À la requête de Beatrice, même s’il a beaucoup de travail, le journaliste accepte d’indiquer aux nouveaux-venus les endroits importants en ville ; ce qui se fait assez vite, Coffin Rock est une bourgade plus petite que Crimson Bay. Et pas très animée... D'autant que la nuit ne semble pas avoir de fin, ici. « Effectivement, on peut dire ça. Je conçois que cela peut être déconcertant pour… des nouveaux-venus… » Danny ne comprend absolument rien à tout ça – et, la boisson aidant, il commence à péter un câble… Newcombe parlait d’un Maître ? Oui – arrivé assez récemment somme toute, une sacrée exception, enfin, plus maintenant peut-être… Personne ne connaît son nom. Mais c’est un nègre – et Newcombe déplore qu’il lui ait refusé une interview… Mais il peut le décrire – sans doute en exagérant : « Approximativement 2m10 pour 95 kg, vêtu de haillons conformes à son extraction ethnique sinon à son rang, un chapeau haut-de-forme avec une plume… Mais je peux vous montrer un film, si cela vous intéresse. » Un quoi ? Beatrice ne relève pas – elle dit ne pas douter qu’un travailleur acharné comme Newcombe finira bien par obtenir une interview du Maître. Il acquiesce : « J’y travaille depuis les cinq ou six derniers siècles, vous savez. » Danny explose : « HEIN ? LES QUOI ?! » Beatrice le calme – et Danny ouvre une autre bouteille…
[I-2 : Josh (?) Newcombe] Mais Newcombe les invite à le suivre chez lui – ils y seront mieux pour discuter, les rues de Coffin Rock ne sont vraiment pas sûres… La cloche sonne – mais, comme à Crimson Bay, il n’y a pas de clocher. Newcombe lâche comme par réflexe : « Ah, encore un. » Encore un quoi ? « Encore un mort… Mais ne vous en faites pas, il sera de retour dès demain. » Ils progressent discrètement dans les rues ; Newcombe insiste pour qu’ils rasent les murs – par ailleurs, il leur suggère de ne pas regarder dans les vitres, etc. : « Il y a parfois des reflets, qui peuvent être un peu perturbants. » Chaque bâtiment est couvert des mêmes inscriptions à la peinture rouge : « COFFIN ROCK = VILLE MAUDITE !!!!! »
[I-3 : Danny, Beatrice, Nicholas, Lozen : Rob Newcombe, le Maître] Mais ils finissent ainsi par arriver chez Newcombe – il y a peu encore, c’était sans doute les bureaux d’un journal, mais ce n’est plus le cas, même s’il reste quelques piles de journaux invendus. Danny n’en peut plus… Beatrice relève le nom sur la façade : Rob Newcombe, et non pas Josh Newcombe… Il les invite à s’asseoir : « Je vais préparer la toile et le projecteur. » Les PJ ne comprennent absolument pas ce dont il parle – puis ce à quoi ils assistent : des images animées, en noir et blanc, projetées sur une toile blanche ?! Nicholas est abasourdi – Lozen aussi : pour la chamane, soumise au Serment des Ancienne Traditions, cette machine incarne tout ce que son peuple rejette. Rob Newcombe, qui s’amuse de leur étonnement, explique qu’il a pu, après avoir économisé, se procurer un des fameux appareils photographiques spéciaux du Tombstone Epitaph : une vraie merveille, n’est-ce pas ? Ils appellent ça des films ! Bien sûr, pour l’heure, c’est encore un mode de diffusion de l’information assez confidentiel, bien plus que la presse, mais il est confiant, il faut aller dans le sens du progrès technique. Et comment rendre avec sa plume des séquences aussi fortes ? En l’espèce, les images projetées montrent un horrible festin cannibale, avec des femmes en tenue légère et à la poitrine opulente qui dévorent des hommes parfois encore vivants, le sang gicle et dégouline en permanence… Nicholas dégaine son revolver et tire sur la toile ! « Mais qu’est-ce qui vous prend ? » hurle Newcombe en arrêtant le projecteur. Nicholas rugit : « Il faut arrêter cette horreur ! » Danny, ivre, demande où sont passés « les gens »… Beatrice essaye de calmer la situation, elle semble mieux comprendre de quoi il s’agit. Mais est-ce Newcombe qui a organisé cette… « scène » ? Bien sûr que non : il l’a prise sur le vif, c’est l’avantage de l’appareil du Tombstone Epitaph : pas besoin d’un trépied, de pose… Mais la huckster lui demande s’il n’aurait pas été plus « intéressant » de sauver ces gens ? Newcombe la regarde, interloqué : « Eh bien, non. De toute façon, les victimes sont revenues le lendemain. Et elles ne manqueraient pas de remettre ça dans la soirée. Alors, pour l’amour de l’art et de l’information… » Nicholas grogne : « Ça, de l’art ?! » Newcombe en est persuadé : pour l’heure, les critères académiques manquent, mais, dans un proche avenir… Beatrice se contient davantage, mais elle est elle aussi agacée ; peut-être serait-il intéressant de faire un « autoportrait », avec Newcombe qui se filmerait en train de se faire éclater la tête par le gourdin de Danny… Il reviendrait le lendemain, de toute façon ! Le reporter semble y réfléchir sérieusement quelques instants, mais : « Non, ça ne me paraît pas constituer un bon sujet. » Nicholas se montre aussi menaçant – et Lozen, persuadée que cette machine capture les âmes ! Mais le reporter ne semble comprendre que bien tardivement que c’est bien de menaces qu’il s’agit. Même quand Beatrice pointe son arme dans sa direction, en lui demandant de leur dire où se trouve le Maître – puis lui tire dans le pied quand il tarde à répondre ! « Aïe ! Mais c’est extrêmement douloureux ! » La huckster insiste, mais le reporter la prend de court : « Vous êtes tous des gens tout à fait désagréables ! Il est hors de question de poursuivre ainsi ! » Après quoi il sort un couteau de sa veste… et s’égorge devant les PJ ! Lesquels ne s’attendaient pas à ça – et, malgré les demandes pressantes de Beatrice, Lozen ne peut pas faire grand-chose pour sauver Rob Newcombe ou « purifier » son cadavre pour qu’il ne « revienne » pas… Ils décident tout de même de brûler le corps – et la maison avec !
[I-4 : Danny, Nicholas, Lozen, Beatrice : Rob Newcombe] Mais, d’abord, ils fouillent le cadavre et son logis, tandis que Danny, ivre, « fait le guet » à l’extérieur (où il ne se passe absolument rien). Nicholas trouve sur Rob Newcombe son carnet de notes – qui ne contient que la même phrase sempiternellement répétée : « COFFIN ROCK = VILLE MAUDITE !!!! » Seul le nombre de points d’exclamation varie. Il y a aussi son appareil du Tombstone Epitaph. Lozen déniche une trappe un peu dissimulée, qui donne sur une sorte de cave – mais c’est en fait semble-t-il la chambre du reporter. Sur tous les murs, il y a des petites traces à la craie, qui correspondent au décompte des journées, ou d’autres choses (les semaines ? ses morts ?) – et il y en a énormément… Un placard dissimulé contient des centaines, des milliers de carnets exactement semblables à celui qu’a trouvé Nicholas sur la dépouille de Newcombe. Mais les yeux de Beatrice s’égarent sur un grand miroir – qui ne renvoie pas son reflet, mais déroule, comme un film, ses souvenirs traumatisants de ce qu’elle avait vécu quelques années auparavant, dans ce fort assiégé par les Indiens où on l’avait peu ou prou réduite en esclavage… Ce souvenir la secoue rudement – pas moins la conviction ce que ce miroir a été placé là spécialement pour produire cet effet ! Elle brise le miroir sous le coup de la rage, mais l’effet persiste… Et, derrière, se trouve encore un placard dissimulé – toujours des milliers de carnets, tous semblables… Quelques journaux traînent çà et là ; Nicholas y jette un œil, à la suggestion de Lozen (qui ne sait pas lire l’anglais) – il s’agit d’exemplaires du Coffin Rock Post, tous les articles sont introduits de la même manière (« De notre envoyé spécial, Rob Newcombe »)… et les dates sont surprenantes : « An 4257, troisième mois, deuxième nuit (?) du Calvaire de Coffin Rock », etc.
[I-5 : Danny : Laughs At Darkness, Rob Newcombe] La cloche sonne à plusieurs reprises – et Danny, dehors, appelle sans cesse : « Darkie ! Darkiiiiiiiiiiie ! » En vain. Il ne prête pas attention à la pluie glaciale qui se met à tomber… Les autres mettent le feu au logis de Rob Newcombe, son cadavre à l’intérieur.
II : SIX FEET UNDER
[II-1 : Nicholas, Danny, Beatrice : Jeff/Dave Liston ; Rob Newcombe, le Maître] Les PJ errent dans la ville. Rob Newcombe leur avait indiqué un saloon, le Six Feet Under, et, emmenés par Nicholas, tandis que Danny continue de brailler comme un sourd, ils s’y rendent. Deux soiffards sont attablés – le barman ressemble en tous points à Jeff Liston. Danny l’interpelle ; le tavernier a l’air renfrogné : « On se connait, étranger ? » Danny n’a pas bien compris ce qui se passe autour de lui… Liston ne s’y attarde pas – tant qu’ils ont de quoi payer… Il sert aux PJ des bières aussi immondes qu'à Crimson Bay. Danny essaye de communiquer avec « Jeff » ; Beatrice explique au tavernier (qui s’appelle en fait Dave Liston) qu’ils ont vu quelqu’un qui lui ressemblait vraiment beaucoup, loin d’ici… Il les dévisage : « Des nouveaux-venus… On disait bien qu’il y en aurait, un jour – enfin, un jour… Y a rien qui change ici. Sauf vous. C’est votre faute, vous savez… La rumeur dit que la ville a été créée pour vous. Pour vous faire peur, je sais pas si ça marche… On dirait pas. C’est censé être votre enfer, mais pour le moment c’est surtout le nôtre… À cause de vous… Enfin, peut-être que ça va changer, du coup. Bienvenue à Coffin Rock, alors. Enfin, façon de parler. » Et bien sûr qu’on ne peut pas partir d’ici – sinon, ça serait pas drôle. L’enfer, c’est pour toujours – c’est ça, l’idée. Nicholas insiste : il doit bien y avoir un moyen de mettre un terme à tout ça... Liston, très sérieusement, lui répond : « Vous pouvez toujours essayer de vous mettre une balle dans la tête. Nous, ça change rien, on revient le lendemain. Vous, je sais pas… » Mais personne ne semble disposé à tenter le coup : « Marrant… J’étais franchement persuadé qu’il y en aurait au moins un pour essayer. » Et le Maître, dans tout ça ? « Ben, c’est le Maître, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise. Il vient, des fois, il nous réduit en esclavage pour trois ou quatre heures, il nous torture et après il tue tout le monde. » Alors on peut l’attirer ? Probablement pas, non… Il est pas bête. Et il a des pouvoirs – il commande aux morts, par exemple. Beatrice demande à Liston s’ils n’ont jamais essayé de s’en débarrasser. Si – durant quelque chose comme « les trois premiers siècles ». Mais ça n’a jamais rien donné, alors, au bout d’un moment, on s’y fait… Et la mine ? Y a les hommes de sang... Des fois, ils font une virée en ville, ils tuent des gens, ils en enlèvent d’autres… Beatrice : « Ils ne le feront plus. » Quoi, ils ont trouvé de nouvelles proies ? « Non. Ils sont morts », répond Danny. Dave Liston éclate de rire : « Ah ! T’es décidément complètement bourré, toi ! Les hommes de sang, morts ? Ah ! La bonne blague ! » Il paye sa tournée, ils sont rigolos… La cloche sonne. Liston et les deux autres clients, d’une même voix : « Ah, encore un. » Lui-même est quelqu’un de prudent, il n’a pas dû mourir plus de… allez, huit cents fois. « Un type comme Newcombe, qui fout le bordel, il a bien dû crever au moins quatre mille fois… » La cloche sonne : « Ah, encore un. » Liston évoque l’autre saloon, et plus ou moins bordel, le Jewel Theatre : « J’parie qu’ça vient de là-bas. Les clients s’y font bouffer par les putes. Toutes les nuits c’est pareil. Et ils reviennent quand même. Bah, faut bien s’occuper… Ah, encore un. » Le barman aimerait bien que les PJ parviennent à quelque chose, « à force on s’ennuie un peu ». Nicholas lui rétorque que « l’éternité c’est long, surtout vers la fin » ; Liston acquiesce : « C’est exactement ce que nous a dit le Maître, au mot près ! » Bon – s’ils veulent dormir, il y a le Crystal River Hotel : il y a toujours des chambres de libre, puisque personne ne passe par ici… Et s’ils essayaient de quitter la ville ? En marchant tout droit dans une direction ? Ben, ils reviendraient par l’autre… Il le sait, il a essayé – il y a un millénaire ou deux. « Ah, encore un. » Les PJ sortent…
III : HE SHOT THE SHERIFF
[III-1 : Danny, Beatrice, Nicholas, Lozen : Russell Drent, Denis O’Hara ; le Maître, Rob Newcombe, Josh Newcombe, Rafaela Venegas de la Tore] Danny braille sans cesse, dehors : « Oh, le Maître ! T’es où ? On est là ! On est arrivés ! » Mais une voix se fait entendre dans le dos des PJ : « Dites, je sais que vous venez d’arriver, d’accord, mais j’aimerais bien ne pas avoir à vous coffrer direct pour tapage nocturne… » C’est le shérif Russell Drent ! Beatrice sursaute, dégaine son arme et le braque. « Oh là, Mademoiselle ! Rangez ça, soyez gentille… Bon, pour moi, ça changerait pas grand-chose, mais on peut causer… C’est donc vous, les nouveaux-venus ? » Il sourit : « Vous êtes venus foutre le bordel dans ma ville, c’est ça ? » Il ne réagit pas tout à fait comme les autres… Mais Beatrice s’en moque, au fond : sa ville, elle l’emmerde… Elle veut juste trouver le Maître ; et si le shérif ne la renseigne pas, elle le butera – et le lendemain elle remettra ça – et tous les jours après ça, et chaque jour elle trouvera une nouvelle méthode… Nouveau sourire du shérif : « Mme Myers, vous étiez beaucoup plus sympathique à Crimson Bay. » C’est bien le shérif Russell Drent qu’ils ont connu ! Danny… est fou de joie : enfin quelqu’un qu’ils connaissent ! Même si c’était leur ennemi juré… La huckster ne cache pas que, même à Crimson Bay, elle avait une folle envie de le buter… ce que Drent sait parfaitement, il n’est pas totalement stupide. Certes, il a commis des erreurs, là-bas – et, pour prix de ses péchés… Comment se fait-il que lui les reconnaisse, et pas les autres ? Beatrice avance que c’est peut-être parce que le manitou a pris possession de son corps, là-bas ? « Bingo. » Il est quand même là depuis plus de 4000 ans – le temps, ça fonctionne un peu bizarrement, par ici… Il y a le père O’Hara, aussi, du coup – le seul avec qui il peut discuter du bon vieux temps… Il ne va certainement pas les empêcher de s’en prendre au Maître, en tout cas : il doute que ça change grand-chose à son sort, mais on sait jamais… Sinon, eh bien, c’est paisible, ici. À Crimson Bay, il fallait toujours rouler des mécaniques : c’est ma ville, et vous allez m’obéir, tout ça… Ici, pas la peine – les gens sont gentils… Enfin, jusqu’à ce qu’ils se mettent à s’attaquer, se mutiler, se tuer… Juste un mauvais moment à passer. Au début, il essayait de les en empêcher, mais sans succès – ils le tuaient lui aussi, et ils revenaient tous le lendemain, alors, bon… Il sent la douleur ? « Oui. Vous voulez me torturer ? » L’hypothèse n’a pas l’air de l’effrayer. Il sait ce qu’ils ont fait à Rob Newcombe, et ne les en blâme pas : « Il est au moins aussi pénible que l’était Josh, là-bas… » Beatrice proteste : ils ne l’ont pas tué, il s’est suicidé ! « Ouais… N’empêche que les gars de la morale et du bon droit, vous m’excuserez… » Mais il ne dit pas ça sur un ton agressif. Beatrice, de toute façon, ne considère pas qu’ils sont très moraux – « à part l’ivrogne, sans doute »… En parlant d’ivrogne, ils voient une silhouette s’avancer dans la rue en titubant : c’est clairement le père O’Hara ; mais Nicholas sort son arme et l’abat d’une balle en pleine tête sans plus attendre ! Danny est choqué… Pas les autres. Drent a quand même l’air un peu navré : « À quoi ça vous sert, de faire ça ? La démonstration de vos petits talents avec un flingue ? Vraiment ? » Le père O’Hara n’est pas un mauvais bougre… C’était un faux prêtre par contre – et ça, il l’avait compris, le nerveux « père Nicholas » ? Visiblement pas. Mais Drent, qui savait pour les deux, ça le faisait bien marrer, du temps de Crimson Bay… Et ça n’a pas changé grand-chose au sort de ses ouailles, n’est-ce pas ? Faux prêtre, vrai prêtre… Bah. En tout cas, quoi que fassent les excités de la gâchette, il suppose que lui-même ne retournera jamais à Crimson Bay – sans savoir ce qui lui arrivera au juste ; sans savoir non plus s’il est possible de revenir à Crimson Bay… « Bon, on sait jamais. Enfin, c’est ce qu’on dit. » Il ne parierait pas trop sur les chances de « l’adjoint Rafaela », de toute façon. Il a eu un aperçu de ce que le manitou avait fait en son nom, là-bas : « Je crois franchement qu’il est pire que moi. » Beatrice l’admet ; bon, ils vont sans doute tous crever, là-bas… En parlant de cadavre, le père O’Hara au milieu de la rue, ça fait pas propre – il va le mettre sous un porche, avec l’aide… de Nicholas. En tout cas, le retour des morts n’a rien à voir avec la situation ou l'état de leur cadavre. Newcombe reviendra même après avoir été brûlé. « Ses films sont un peu répétitifs, mais ça occupe… On a pas beaucoup de distractions par ici. » S’ils veulent ramasser des armes et des munitions dans le bureau du shérif, libre à eux : ici, il n’a pas d’adjoints, il n’en a pas besoin. Il a déjà vu le Maître ? Oui – il a même dirigé des assauts contre lui, dans le temps ; ça n’a jamais marché… Déjà, il faudrait franchir ses gardiens morts-vivants, et y en a un paquet – lui, il est derrière, et est-ce qu’on peut seulement lui faire du mal ? Il en doute. Mais qu’ils essayent, avec sa bénédiction. Ils n’ont qu’à partir vers l’est – c’est par-là, sans le soleil, c’est pas forcément évident de se repérer… Pour les habitants de Coffin Rock, ça ne donne rien, mais pour eux… « Il aime bien les symboles, le Maître – ou le manitou qui le contrôle ; alors peut-être que le soleil levant… » C’est ce qu’ils vont faire – en prenant le temps de se préparer (il est crucial que Lozen exécute ses rituels, qu’elle a un peu trop négligé ces derniers temps), et de se reposer (Danny doit cuver un peu… même s’il remettra ça dès le réveil). Ils proposent à Drent de les accompagner, mais il décline – il a son travail ici, et c’est leur enfer, après tout… En théorie...
IV : ZOMBIE OH ZOMBIE
[IV-1 : Nicholas, Lozen] Les PJ prennent donc la direction de l’est. Nicholas et Lozen, qui ont quelque compétence en Survie, sont particulièrement attentifs à leur environnement, qui est plus aride que dans les environs de Crimson Bay – et en altitude ; marcher sur ces hauteurs est d’ailleurs assez fatiguant… Et Lozen s’épuise rapidement : elle qui est habituée aux longs trajets en conclut vite que les esprits de la nature la mettent à l’épreuve pour sa négligence, le rituel seul n’a pas suffi… Nicholas s’en rend bien compte – et, sans un mot, il l’aide à avancer, lui qui haïssait les Indiens. Les autres avancent bien.
[IV-2 : Danny, Nicholas : Laughs At Darkness] Au bout d’un moment, ils n’ont plus guère de doute sur leur destination : apparaît une colline isolée, avec un chemin qui serpente dans les fourrés jusqu’à son sommet, où l’on devine comme des ruines – la seule construction aperçue après quelque chose comme cinq heures de marche ; de gros nuages noirs surplombent cet endroit qui pue littéralement le mal. Danny en tête, ils s’engagent sur le sentier… Nicholas est particulièrement aux aguets – et il espère retrouver bientôt Laughs At Darkness… mais ce n’est toujours pas le cas quand ils parviennent au sommet de la colline, face à ce qui évoque une sorte de temple antédiluvien… et une foule de morts-vivants les en sépare !
[IV-3 : Danny, Nicholas, Lozen, Beatrice : Warren D. Woodington] Le combat s’engage aussitôt. Danny fonce dans le tas avec son gourdin – mais Nicholas aimerait canaliser les zombies, qui sont beaucoup trop nombreux ; peut-être les Pouvoirs de Lozen pourraient-ils y aider… Elle cherche à faire appel aux éléments, à la terre en l’espèce, pour faire surgir des murailles – mais, avec la rancœur des esprits, et dans cet endroit, ça n’a rien d’évident, et elle ne parvient pas à mettre ce plan à exécution ! Nicholas extrait de sa croix l’Esprit saint, sa mitrailleuse, et fait feu… Il fauche plusieurs morts-vivants, mais la mitrailleuse chauffe vite, et il ne pourra pas l’utiliser en continu. Beatrice est plus prudente que Danny, lequel est bien vite encerclé, mais elle ne tarde pas à ventiler, comme à son habitude – elle enchaîne les chargeurs entiers, mais la foule des adversaires est telle qu’elle en vient bien vite à craindre de manquer de munitions ! D’autant que d’autres zombies surgissent des bois derrière les PJ… mais aussi deux diables de poussière rouge ! Et Nicholas comme Lozen ont gardé un mauvais souvenir de leur précédente confrontation avec pareille créature… Et ils ont cette fois beaucoup d’autres ennemis à prendre en compte ! Ils commencent bien vite à se sentir submergés : Danny parvient d’extrême justesse à éviter les coups, sa forte carrure lui permet d’encaisser ce qui passe, mais, à l’arrière, Lozen et Warren sont bientôt en situation critique, notamment du fait de l’intervention d’un diable de poussière rouge qui bloque leurs mouvements, et Nicholas ne s’en tire pas beaucoup mieux – qui fait tout son possible pour aider ses compagnons, et d'abord Lozen, mais sans grand succès… Seule Beatrice parvient à maintenir une certaine distance de sécurité avec les morts-vivants (elle en abat régulièrement, mais beaucoup moins qu’elle le souhaiterait…) et les tempêtes rouges, mais à terme elle est contrainte d’user de son Pouvoir de Téléportation pour prendre du champ, en passant derrière Warren, alors mis hors de combat, et Lozen pour qui ça ne semble plus devoir tarder…