CR Imperium : la Maison Ptolémée (03)
Troisième séance de la chronique d’Imperium.
Vous trouverez les éléments concernant la Maison Ptolémée ici, et le compte rendu de la première séance là.
Le joueur incarnant le Docteur Vat Aills pose une question quant au constat de la mort du précédent siridar-baron, Namerta, assassiné : il a bel et bien vu le cadavre et authentifié le décès. Conformément aux rites, le corps a ensuite été placé dans un vaisseau des morts adéquat, lancé vers le continent interdit lors de la Fête d’Osiris suivante. Parallèlement, Hanibast lui aussi fait un petit retour en arrière, en usant de son observation et de sa mémoire de Mentat pour s’assurer que Ra-men-tau-neb était bien le coupable du blasphème lors de la cérémonie clôturant la Fête d’Osiris ; c’était bien le cas. Quant à Ipuwer, il souhaitait, lors de sa partie de pêche, se rapprocher de Cassiano, mais cela n’a pas vraiment fonctionné… Aussi se retourne-t-il plus classiquement sur Antonin. Il évoque avec Hanibast le problème posé par la Maison mineure Arat, dont il souhaite renforcer la surveillance, et s’investit parallèlement dans la prochaine fête du brassin, avancée en raison des circonstances politico-religieuses.
Bermyl, pas certain de pouvoir trouver encore grand-chose à Memnon, envisage de rentrer à Cair-el-Muluk, mais demande son avis à Németh ; celle-ci aimerait toutefois en savoir plus sur les chercheurs progressistes tels que Ai Anku ou Ahura Mendes, que la Maison Ptolémée aurait peut-être intérêt à s’associer – en rapport, par exemple, avec les travaux d’aménagement des deltas décrétés par Németh, qui décide donc de se rendre elle-même à Memnon, lançant l’idée de l’organisation d’un colloque sur ce thème (Vat évoque la possibilité de lancer un autre colloque, sur la résurrection au regard de la biologie, ce genre de choses, mais c’est dangereux, notamment au regard de la position de la Maison Ptolémée par rapport aux interdits du Jihad Butlérien, et Hanibast déconseille cette approche, tout en approuvant l’idée de confier un budget aux chercheurs plus ou moins suspects, éventuellement sous la supervision de Vat, tant pour se les attacher et profiter de leurs travaux que pour les contrôler le cas échéant). Bermyl, du coup, reste pour le moment à Memnon. Il se procure du matériel d’enregistrement pour capter les cours d’Ai Anku et Ahura Mendes, qu’il n’est pas en mesure de comprendre, afin de les soumettre à plus compétent que lui le moment venu.
Hanibast et Vat décident d’enquêter ensemble sur les rumeurs traitant du retour des morts et en premier lieu de Namerta ; ils entendent remonter à la source de ce qu’ils estiment être un tissu de mensonges. Ils s’interrogent aussi sur la possibilité d’un trafic de cadavres, facilité par la spécificité des rites funéraires sur Gebnout IV. Ils vont tout d’abord au Sanctuaire d’Osiris pour s’entretenir une nouvelle fois avec le Grand Prêtre Suphis-mer-sen-aki (sachant que c’est sans doute là une piste essentielle en la matière, les autres étant probablement les Maisons mineures Nahab et Menkara) ; le Grand Prêtre est nerveux, il se sait sur la sellette. Le Docteur Suk et le Mentat s’accordent sur un procédé : c’est Vat qui mène l’interrogatoire en posant les questions, Hanibast étudie avec toute son attention les réponses, aiguillant éventuellement le docteur le cas échéant. On évoque notamment les rumeurs sur le retour des morts en général et de Namerta en particulier ; Suphis Mer-sen-aki prétend ne pas y accorder beaucoup d’importance, mais il en est nécessairement affecté ainsi que son culte. Il y a cependant pour lui un double problème : l’un, le retour des morts en général, est bien de nature religieuse, et mérite son action ; mais, pour lui, l’autre, l’histoire de Namerta en particulier, est d’un autre ordre, intéressant avant tout la Maison Ptolémée. Il est bien au courant de telles rumeurs, qu’on lui fait remonter au sein de la hiérarchie ecclésiastique ; il dit notamment que, dans les quartiers pauvres de Cair-el-Muluk surtout, des fidèles demandent intrigués à leurs prêtres locaux ce qu’il faut penser de ces histoires de résurrection, et si elles peuvent s’accorder avec la pratique religieuse orthodoxe. Le Grand Prêtre, pour sa part, continue d’émettre des imprécations conte les Atonistes de la Terre Pure – qu’il estime liés à cette affaire, selon la conception erronée de leur doctrine qui voit dans leur retour dans les zones habitées après avoir traversé le pays des morts la résurrection problématique –, et la très populaire Thema Tena est sa cible prioritaire. Hanibast et Vat comptaient de toute façon se rendre en personne à Heliopolis pour s’entretenir d’affaires religieuses avec elle…
Ipuwer – qui est donc le seul à rester au Palais – fulmine quant à cette idée d’un possible et scandaleux trafic de cadavres. Il envisage d’entrer en contact à cet effet avec le chef de la police Apries Auletes, ou encore avec Ngozi Nahab, le maître de la pègre sur Gebnout IV (tous deux sont à Heliopolis). Dans l’immédiat, il contacte cependant la Guilde Spatiale, via son représentant permanent Iapetus Baris, pour en obtenir les données des satellites de contrôle climatique concernant la zone de transit des morts. Il organise aussi avec Hanibast une sorte de « surveillance douanière » sur cette zone de transit, à l’aide de bateaux et d’ornithoptères ; Hanibast craint qu’on s’en prenne à eux le cas échéant, ce qui nécessiterait une riposte rapide, mais aide le siridar-baron avec son analyse projective, afin de déterminer la manœuvre la plus adéquate.
Németh est entre-temps arrivée à Memnon, où elle loge dans une villa officielle de la Maison Ptolémée. Elle y convoque Bermyl (même s’ils se mettent vite d’accord sur le fait qu’ils ne doivent pas être vus ensemble…). Si elle est ici pour se poser en protectrice des sciences, et proposer officiellement à certains intellectuels progressistes de s’allier à la Maison Ptolémée, elle enjoint néanmoins l’assassin à poursuivre sa surveillance, notamment concernant Ai Anku et Ahura Mendes – mais il ne croit pas que cette dernière soit impliquée.
Il se rend alors à un cours d’Ai Anku, afin de l’enregistrer : l’amphithéâtre est bondé, et les places sont chères – il repère dans l’assistance le petit groupe d’étudiants qu’il avait déjà suivi, ainsi qu’Ahura Mendes.
Németh de son côté va voir le doyen de l’Université de Memnon, pour s’entretenir avec lui des conditions du colloque qu’elle souhaite mettre en place (budget, époque, promotion, invités, etc.). Ai Anku y participerait très probablement (c’est son domaine, après tout), ainsi qu’un bon nombre de ses disciples, a fortiori ceux se réclamant du Sentier de l’Eau, mais il y aurait aussi de la place pour des chercheurs moins « compromis ». Németh affirme par ailleurs qu’elle souhaite y participer activement – au moins lors de la conférence inaugurale, davantage le cas échéant. Elle évoque en outre l’affaire du sacrilège, s’interrogeant sur la « dissidence » éventuelle chez certains étudiants. Sans aller jusqu’à réclamer un contrôle effectif en la matière, elle suggère au doyen que ce problème mériterait son attention. Enfin, elle lui dit qu’elle souhaiterait rencontrer Ai Anku, et celui-ci transmettra.
Hanibast et Vat sont quant à eux arrivés à Heliopolis en ornithoptère – ou plus précisément au campement de Thema Tena, hors la ville (qui est impressionnant, rassemblant deux à trois mille personnes dans une ambiance d’anarchie totale, passablement hippie…) ; ils sont accompagnés, en tant qu’officiels, d’une petite escorte de gardes du Palais. Leur arrivée ne passe pas inaperçue, notamment auprès de quelques individus, disséminés un peu partout à travers le camp, et qui ne dissimulent pas leurs armes (archaïques de manière générale, essentiellement de vulgaires bâtons), mais il n’y a pas d’agressivité ambiante, bien au contraire. On les conduit auprès de Thema Tena – dont la tente ne se singularise en rien. Elle est fidèle à sa réputation : joviale, aimable, ouverte… Elle ne fait pas le moindre prosélytisme, et rappelle aimablement combien ses propres préoccupations n’ont rien à voir avec celles du Culte officiel – balayant au passage la thèse de Suphis Mer-sen-aki sur leur supposée perception de la résurrection. Elle insiste sur l’atmosphère libertaire du mouvement, impliquant une absence totale de contrôle sur les personnes s’engageant dans le Pèlerinage Perpétuel (que, pour sa part, elle a déjà accompli cinq fois). Elle admet à demi-mots qu’il pourrait bel et bien se trouver des « brebis galeuses » dans le lot, dont les intentions pourraient être douteuses, en rapport avec les terres interdites, mais insiste sur l’impossibilité d’établir une surveillance à cet égard, qui serait totalement opposée à tous ses principes. Plus généralement, elle ne cesse de dire que ces affaires, en rapport avec le Culte officiel, ne l’intéressent tout simplement pas. Elle évoque cependant le cas de la Maison mineure Arat, dont elle redoute un peu l’agressivité et le fanatisme, et suggère à ses prestigieux visiteurs officiels d’agir le cas échéant pour éviter tout risque de trouble, et maintenir la Maison mineure dans une position subordonnée par rapport à la Maison Ptolémée. Hanibast et Vat s’interrogent sur la possibilité d’infiltrer la Maison mineure Arat (au-delà du seul Taho qui s’y trouve déjà), mais c’est du ressort de Bermyl, dont les services ne sont pas extensibles à l’infini…
Au Palais de Cair-el-Muluk, Ipuwer reçoit les images satellites de la Guilde pour ces dernières années, et les transmet aux services d’Hanibast pour analyse. On y voit, dans une baie du continent interdit à l’ouest de la capitale, un grand nombre de bateaux échoués – mais on comprend vite aussi qu’il n’y en a pas assez au regard des millénaires depuis lesquels les fidèles de Gebnout IV se livrent à ce rituel. Ipuwer met à profit l’analyse projective d’Hanibast pour décider l’établissement d’une base d’ornithoptères sur une île au sud de la zone de transit. Le siridar-baron s’interroge également sur la consommation de drogue ces derniers temps, façon « tendance » – un domaine où il excelle… Sans surprise dans le contexte de la Fête d’Osiris, la consommation de zha ces derniers temps a été exacerbée – et les rumeurs habituelles courent sur les adeptes pratiquant la mithridatisation pour se rapprocher de l’état de défunt, les plus maladroits mourant bel et bien… La Maison Menkara, qui a le monopole de la vente de zha du fait de ses connotations religieuses, en a sans doute profité, comme à son habitude. Ipuwer remarque enfin, tout juste, que Lætitia Drescii (dont l’époux ne se montre guère) semble souhaiter lui parler, sans oser le faire pour le moment, mais il décide de ne pas en tenir compte.
À Memnon, Németh décide de se promener incognito, admirant les monuments tel le Cube de Quaa’jhar, avant de se rendre dans une sorte de « café » correspondant à son rang (ou plus exactement à celui qu’elle se donne). Elle y discute avec une serveuse de l’atmosphère animée de la ville, notamment sur le plan culturel, échange à propos d’Ai Anku, dont la popularité est indéniable, évoque aussi l’obscurantisme régnant à Cair-el-Muluk, dont l’affaire du « sacrilège » témoigne (il en ressort un certain mépris des Memnonites pour cette ville archaïque et si peu « avancée » en comparaison) ; la conversation débouche alors sur l’évocation des difficultés politiques de la Maison Ptolémée – la serveuse n’hésite pas un seul instant à critiquer ouvertement « l’imbécile » Ipuwer, et à louer sa sœur Németh, qui fait de son mieux pour gérer les affaires (elle ne sait pas qui est son interlocutrice)…
Bermyl, de son côté, souhaite de nouveau assister à un cours d’Ahura Mendes. Il s’y prend comme la fois précédente, se dissimulant dans la classe avant le début du cours, mais la prof a du retard, et ses étudiants commencent à s’en étonner. Un appariteur arrive enfin, pour leur dire que le cours est « reporté ». Bermyl se rend alors au domicile d’Ahura Mendes… et découvre un cordon de sécurité autour de son immeuble – il apprend vite que la jeune femme a été assassinée (égorgée)…
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