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CR Imperium : la Maison Ptolémée (13)

Publié le par Nébal

CR Imperium : la Maison Ptolémée (13)

Treizième séance de la chronique d’Imperium.

 

Vous trouverez les éléments concernant la Maison Ptolémée ici, et le compte rendu de la première séance . La séance précédente se trouve ici.

 

Tous les joueurs étaient présents, et ont donc continué d’incarner le jeune siridar-baron Ipuwer, sa sœur aînée Németh, l’Assassin (Maître sous couverture de Troubadour) Bermyl, ainsi que le Docteur Suk, Vat Aills.

 

[La partie a été un peu plus courte que d’habitude – très dense, cependant…]

 

[Petites nouveautés cosmétiques dans ces comptes rendus : d’une part, chaque PJ actif est identifié en gras et entre crochets au début de chaque paragraphe, ainsi que les PNJ qui participent à la scène, enfin ceux qui sont seulement mentionnés (également, le cas échéant, les PJ « passifs »), dans l’ordre où ils apparaissent, ce qui devrait permettre de s’y repérer davantage ; d’autre part, et dans le même but, je souligne aussi tous les noms propres renvoyant à des personnage, lieux, institutions, etc.]

 

[Comme d’habitude, même si cela n’a pas toujours été matérialisé, nous avons consacré un premier tour de parole au bilan de chaque PJ sur ce qui s’était produit jusqu’alors concernant son personnage, afin d’avancer des tendances pour les actions concrètes de la soirée, voire au-delà.]

 

[Bermyl : Sabah, Ipuwer, Akela, Ngozi Nahab] Bermyl, qui se trouve encore à Heliopolis, pèse les risques de l’opération concernant les cartes des Atonistes de la Terre Pure ; il aimerait donner l’image d’un assaut du camp par des fanatiques liés au Culte Officiel (des zélotes de la Maison Arat, peut-être ?) : ses propres éléments profiteraient de la confusion, soit pour s’emparer des cartes de Sabah, soit tout bonnement pour exfiltrer la cartographe. Il est encore indécis à ce sujet : initialement il pensait laisser la décision à ses subordonnés, en fonction des circonstances – si la Maîtresse des Cartes oppose trop de résistance, alors il faudra l’exfiltrer… Mais il s’interroge à ce sujet : l’exfiltration de Sabah présenterait plusieurs inconvénients – elle serait sans doute encombrante, il serait plus difficile d’exonérer la Maison Ptolémée de tout soupçon, d’autant que son enlèvement ne manquerait pas d’évoquer une cible « choisie », peu compatible dès lors avec le bouc-émissaire fanatique, frappant par essence au hasard la foule des mécréants –, mais elle pourrait bien s’avérer utile, voire indispensable : peut-être aura-t-on besoin d’elle ne serait-ce que pour lire et comprendre ses cartes ? Elle en est peut-être la seule légende… Bermyl sait donc qu’il vaudrait mieux qu’il en décide à l’avance – la situation est trop grave, les implications sont trop lourdes, pour laisser le choix à ses subordonnés… Mais il faut qu’il y réfléchisse, il est encore indécis – il l’est tout autant en ce qui concerne la position à adopter à l’égard des Nahab, mais c’est moins urgent, d’autant qu’Ipuwer lui a dit d’attendre ; Bermyl garde cependant à l’esprit que la trafiquante Akela lui a dit pouvoir organiser un rendez-vous avec Ngozi Nahab à la demande…

 

[Ipuwer : Bermyl ; Dame Loredana, Linneke Wikkheiser, Taestra Katarina Angelion, Ngozi Nahab, Vat Aills, Hanibast Set, Taho, Namerta, Németh] Ipuwer, au Palais de Cair-el-Muluk, boude dans sa chambre – le désastre de la cérémonie d’accueil de Dame Loredana et ses invitées, Linneke Wikkheiser et la Révérende-Mère Taestra Katarina Angelion, lui pèse énormément… Il cherche néanmoins, après un temps, à se rendre utile d’une autre manière – par exemple en matière d’opérations militaires… Il s’intéresse aussi aux questions de renseignement : il confirme à Bermyl qu’il ne doit pas agir concernant les Nahab, ou tout autre Maison à vrai dire, pour le moment et de sa propre initiative – il dit même que, si rendez-vous il doit y avoir avec Ngozi Nahab, ce n’est pas à Bermyl de s’y rendre pour représenter les Ptolémée. Il faut par contre poursuivre les efforts de renseignement portant sur les différentes Maisons (notamment Nahab, Menkara et Set-en-isi), mais discrètement et avec une marge de sécurité. De manière plus confuse, Ipuwer songe à d’autres questions : l’identification de la « cargaison perdue » et de tout élément s’y rapportant par le Docteur Suk Vat Aills et le Conseiller Mentat Hanibast Set (la compétence particulière de ce dernier ne manquera pas de soulever des pistes) ; l’infiltration de gardes d’élite des Ptolémée sur la lune de Khepri ; de nouveaux retours de Taho sur les rumeurs évoquant des « résurrections » et tout particulièrement celle de Namerta, précédent siridar-baron, époux de Dame Loredana et père de Németh et Ipuwer… Par contre, il compte tout faire pour éviter autant que possible tous les invités – et au premier chef sa « prétendante » Linneke Wikkheiser

 

[Németh : Dame Loredana, Ipuwer, Taestra Katarina Angelion, Iapetus Baris, Bermyl] Németh est très préoccupée par l’image guère positive que la Maison Ptolémée a donnée d’elle-même au moment d’accueillir les invitées de Dame Loredana – elle est catastrophée, voire furieuse, des maladresses d’Ipuwer, démontrant plus que jamais qu’il n’est pas à sa place sur le trone, mais peut-être tout autant de ses propres maladresses… Elle sait cependant qu’il ne sert à rien de ruminer le passé, et qu’il vaut mieux se tourner vers l’avenir. L’entretien avec sa mère Dame Loredana l’a convaincue de ce qu’elle doit au plus tôt converser avec la Révérende-Mère Taestra Katarina Angelion – mais, si elle est curieuse de ses intentions, sa présence et son aura, sans même parler des implications de sa visite « publique », la mettent un peu mal à l’aise… Elle espère compenser un peu cette dimension en accueillant la Révérende-Mère sur son propre terrain – ses jardins privés où jouent deux très beaux tureis… Pour ce qui est de se pencher sur l’avenir, une autre dimension doit être prise en compte : son désir d’augmenter son régime d’épice dans l’espoir de bénéficier du don de Prescience, associé notamment au Tarot de Gollam – nous n’en sommes pas encore là, mais, dans l’immédiat, son corps autant que son esprit encaissent bien l’accroissement de consommation de mélange (tout au plus ressent-elle plus frontalement une addiction plus poussée) ; en attendant, Németh prend soin de se livrer à des séances de méditation dans l’espoir de mieux intégrer la drogue… et, à terme, les visions qu’elle pourrait susciter. Difficile, cependant, de garder son calme à tous égards : Németh, par exemple, est peu ou prou obsédée par Iapetus Baris, l’ambassadeur de la Guilde, qu’elle a tout particulièrement dans le nez depuis la révélation portant sur les photos satellites truquées, laissant supposer qu’il avait son rôle, sinon toute la Guilde, dans les troubles récents affectant Gebnout IV… Mais, en même temps, les propositions radicales de son frère Ipuwer pour régler le problème – il a même suggérer d’atomiser la lune de Khepri ! – l’inquiètent dans une égale mesure ou presque… Elle souhaite s’entretenir avec Bermyl au sujet de la surveillance de Iapetus Baris – mais sans en informer Ipuwer.

 

[Vat Aills : Linneke Wikkheiser, Németh, Hanibast Set, Armin Modarai, Elihot Kibuz] Le Docteur Suk a tendu quelques perches ces derniers temps, et attend maintenant de voir ce que cela va donner – ainsi de son bref entretien avec Linneke Wikkheiser (communiqué à Németh), même s’il n’est sans doute pas possible d’en tirer quoi que ce soit de pertinent pour le moment ; il compte cependant travailler sur le rôle de la technologie aux yeux de la techno-progressiste notoire. Il attend en outre les premières conclusions du Mentat Hanibast Set, qu’il avait chargé de rassembler des éléments portant sur la « cargaison disparue », mais aussi sur les laboratoires « suspects » de Gebnout IV (une masse de travail considérable…). Enfin, Vat s’interroge sur ce que son garde du corps Armin Modarai pourra obtenir auprès d’Elihot Kibuz – il doute à vrai dire que cela soit très fructueux, le vieil homme ayant probablement subodoré quelque chose… Mais peut-être le gamin bénéficiera-t-il de la formation d’assassin dispensée par le Maître-Assassin fantoche ? Ce serait déjà ça…

 

[Bermyl : Kambish ; Sabah] Nous sommes le lendemain matin. Bermyl se demande s’il ne vaudrait pas mieux recourir à de vrais fanatiques pour susciter une véritable rixe dans le camp, plutôt qu’un leurre plus ou moins convaincant géré par ses seuls services de renseignement ; peut-être lui faudrait-il aller voir les zélotes de la Maison Arat présents à Heliopolis, et toujours prêts à semer le trouble dans le campement des Atonistes de la Terre PureBermyl, par ailleurs, semble s’engager plus concrètement dans la voie de l’exfiltration de Sabah, et se demande quel engin employer pour la faire sortir du camp. Il avait envisagé de recourir à un ornithoptère, mais ça ne serait guère discret – après coup, pas de problème, mais un ornithoptère se posant dans le camp même ou à ses abords ne manquerait pas de susciter la suspicion… Il est d’autres véhicules relativement plus discrets et communs (sans être très répandus pour autant) : un engin terrestre à suspenseurs serait sans doute plus utile en la matière, et moins suspect d’emblée. Bermyl commence alors les préparatifs pour infiltrer un commando composé de ses meilleurs éléments sur place – des agents loyaux autant que compétents. Quant aux zélotes, il préfère ne pas traiter avec eux lui-même, confiant cette tâche à son agent Kambish – en lui suggérant d’user d’un prétexte, évoquant par exemple des provocations outrancières des Atonistes, à même de mettre le feu aux poudres… [Mais Bermyl est très malchanceux à cet égard, ayant commis l’équivalent d’un échec critique dont les conséquences exactes restent encore à déterminer… Il n’en a bien sûr pas conscience en tant que PJ.]

 

[Németh : Taestra Katarina Angelion ; Ipuwer] Németh patiente dans ses jardins privés, jouant avec ses deux beaux tureis, en attendant que la Révérende-Mère Taestra Katarina Angelion l’y rejoigne (elle l’a convoquée en toute discrétion), et celle-ci ne tarde guère. Németh est décidément mal à l’aise en sa présence, mais prend sur elle et gère au mieux, peut-être pas au point de faire illusion, mais assez pour rester lucide et pertinente. La Révérende-Mère fait preuve d’un semblant d’humilité à l’égard de son hôte, mais ça ne trompe pas cette dernière, qui sait que c’est largement une façade. Németh se dit honorée de sa visite, et curieuse de ce qu’elle a à dire. Mais Taestra Katarina Angelion la laisse mener la discussion – elle s’en voudrait, dit-elle, de l’orienter d’emblée par ses révélations, il vaut mieux déterminer d’abord ce que Németh sait au juste… La spontanéité, dans la mesure du possible, serait profitable à toutes deux. Németh lui demande cependant, au préalable, pourquoi la Révérende-Mère souhaite-t-elle s’entretenir avec elle : celle-ci répond qu’elle sait très bien que c’est Németh qui dirige la Maison Ptolémée, et non Ipuwer – par ailleurs, la gravité de la situation nécessite une réponse forte et coordonnée de la Maison Ptolémée et du Bene Gesserit. Németh s’étonne à vrai dire de ce que le Bene Gesserit ne se soit pas montré plus actif jusqu’alors, même si elle sait que l’ordre prise la discrétion – Németh, de façon narquoise, évoque notamment la présence cachée de Taestra Katarina Angelion, depuis des années, sur Gebnout IV… Celle-ci insiste : la situation l’exige. Mais elle précise à Németh qu’elle se trompe en se focalisant sur des événements « récents » et des ripostes tout aussi « récentes » : le Bene Gesserit, qui a ses raisons, a de tout temps été présent sur Gebnout IV – il était là avant les Ptolémée… et y sera encore après eux ; reste justement à déterminer s’il est possible de repousser l’anéantissement de la Maison… Németh évoque encore les événements des dernières semaines, mais Taestra Katarina Angelion l’interrompt presque aussitôt : il ne s’agit pas de semaines, mais de siècles, et même de millénaires ! C’est une question d’échelle, que Németh doit absolument réévaluer – d’ailleurs, ce qui vaut pour le temps vaut aussi pour l’espace et la société de l’Imperium dans son ensemble : la menace pèse bien sur cette dernière, et non sur la seule Maison Ptolémée, à vrai dire quantité négligeable tant les implications sont énormes… La Révérende-Mère constate cependant qu’elles tournent autour du pot, et demande enfin frontalement à Németh si elle sait qui se trouve derrière tout ça ; Németh répond que des soupçons l’ont amenée à envisager le rôle du Bene Tleilax sur Gebnout IV… C’est bel et bien le cas – mais Németh doit se montrer plus précise : que sait-elle concrètement ? Németh, toutefois, avant de se livrer à ce sujet, exige du Bene Gesserit une contrepartie ; Taestra Katarina Angelion lui répond qu’il y en aura bien une en son temps – sans quoi elle ne serait pas là… Elle ne compte cependant pas se livrer à de vulgaires marchandages pour une affaire aussi grave – glissant au passage une pique sur le caractère de « commerçants » de la Maison Ptolémée. Németh accède alors à sa demande : elle parle tout d’abord de l’armée de clones sévissant ou ayant sévi sur le Continent Interdit (la Révérende-Mère acquiesce, précisant qu’il s’agit d’une étonnamment forte troupe de danseurs-visages) ; Németh évoque ensuite la déviance « résurrectionniste » du Culte Épiphanique du Loa-Osiris (Taestra Katarina Angelion confirme que le Bene Tleilax est derrière tout ça) ; dans un autre registre, elle évoque enfin les Gardiennes du Mausolée sur le Continent Interdit, que sa Maison ne soupçonnait même pas d’exister… Elle constate, de manière générale, l’ébullition religieuse de Gebnout IV, tout particulièrement ces derniers temps, même si elle admet volontiers, suivant en cela le changement d’échelle préconisé par la Révérende-Mère, que tout cela remonte probablement à bien plus longtemps que ce qu’elle croyait jusqu’alors… Mais le Bene Gesserit n’a-t-il pas lui aussi sa part dans ces questions ? C’est bien le cas – Taestra Katarina Angelion ne fait aucun effort pour le nier, elle n’en est visiblement plus à ce stade. Elle parle nommément de la Missionaria Protectiva, branche du Bene Gesserit qui se consacre à l’ingénierie religieuse ; elle a eu sa part dans tous les mouvements religieux de Gebnout IV – mais le problème est que ceux-ci ont évolué de manière parfois inattendue, témoignant de ce qu’un autre parti (le Bene Tleilax, donc) avançait lui aussi ses pions sur le terrain…

 

[Németh : Taestra Katarina Angelion] À l’origine, le Bene Gesserit a fondé le Culte Épiphanique du Loa-Osiris – qui n’avait alors rien d’officiel. C’est justement quand il a acquis son caractère officiel que le Bene Gesserit a subodoré une action insidieuse du Bene Tleilax, s’accaparant ses propres créations… L’élément essentiel, ici, étant sans doute l’instauration (plus tardive que ce que suppose Németh, et sans doute la plupart des habitants de Gebnout IV) du tabou portant sur le Continent Interdit : c’est là une pure invention des Tleilaxu… qui n’ont pas manqué d’influencer tant le Culte désormais officiel que la Maison Ptolémée elle-même pour obtenir ce don gracieux lui conférant, sans que personne ne soit en mesure de le dénoncer, la mainmise sur la moitié de Gebnout IV, un immense terrain de jeu leur permettant de cultiver le secret pour y poursuivre loin de toute surveillance intempestive leurs plans les plus ambitieux, quels qu’ils soient… Le Bene Gesserit comprenant bien vite que la surveillance était essentielle en l’espèce, a riposté – tout aussi discrètement – en suscitant les Gardiennes du Mausolée ; cependant, ce n’était là qu’un pis-aller, somme toute guère efficace… Il fallait donc riposter en changeant le terrain de jeu – d’où la création, via la Missionaria Protectiva, d’un nouveau courant religieux, totalement indépendant du précédent, à savoir l’Évangile des Cataractes (qui n’était à l’origine que l’Évangile Antique) : la mise en avant de la problématique écologiste et conservatrice, face au techno-progressisme anti-butlérien caractérisant le Bene Tleilax, n’avait à cet égard rien d’innocent ; mais les Tleilaxu ont là encore trouvé la parade, en générant au sein même du nouveau courant religieux un schisme improbable… Le Sentier de l’Eau adoptant une philosophie parfaitement contraire, sur les mêmes bases instituées par le Bene Gesserit ! Taestra Katarina Angelion ne manque pas de relever, incidemment, que le Sentier de l’Eau et la cause techno-progressiste ont semble-t-il les sympathies de Németh… Mais elle ne s’y attarde pas pour l’heure, il sera bien temps d’en discuter plus tard. Dans l’immédiat, il faut achever cette historique, avec la plus récente des ripostes orchestrées par la Missionaria Protectiva, qui n’est autre que l’Atonisme de la Terre Pure : celui-ci a spécifiquement été créé afin de trouver un prétexte à la surveillance du Continent Interdit – afin de savoir autant que possible ce qu’il en est des activités du Bene Tleilax sur place… et de ses alliés (Taestra Katarina Angelion ne lâche pas immédiatement le morceau, multipliant les allusions sibyllines à ces « alliés », mais dira enfin que c’est la Guilde qu’elle désigne ainsi – qu’il s’agisse de la Guilde dans son ensemble ou d’une faction interne ; quoi qu’il en soit, l’alliance indéniable d’une fraction au moins de la Guilde et du Bene Tleilax sur Gebnout IV est franchement inquiétante, voire tout bonnement terrifiante, tant les implications sont incalculables…). Németh n’est certainement pas portée sur la religion – elle sait parfaitement ce qu’il en est et n’entretient aucune illusion à ce sujet. Mais apprendre aussi brutalement que le Bene Tleilax contrôle la moitié de sa propre planète, ayant tout manipulé (des plans dans des plans…) et jusqu’à sa propre Maison depuis des millénaires, ne manque pas de l’affecter profondément… Taestra Katarina Angelion, à vrai dire, semble elle-même perturbée par son propre résumé de l’histoire religieuse de la planète – ce qui tranche sur son aura froide et imperturbable habituelle… À demi-mots, embarrassée, elle confesse que, sur Gebnout IV, le Bene Gesserit a été battu à son propre jeu… Il est bien temps d’agir – contre les Tleilaxu, et éventuellement les Guildiens qui leur seraient associés. Németh demande à la Révérende-Mère si elle a des suggestions d’actions concrètes. Ce n’est pas vraiment le cas – et sans doute vaut-il mieux que Németh prenne un peu de temps pour digérer ces informations, afin de prendre elle-même les décisions adéquates en pleine connaissance de cause ; dans l’immédiat, la prise de conscience de ce que le tabou portant sur le Continent Interdit est une manipulation et une inquiétante épine dans le pied, pouvant à terme avoir des conséquences fatales, est déjà une grande avancée.

 

[Németh : Taestra Katarina Angelion ; Namerta] Németh demande alors à la Révérende-Mère si elle peut faire confiance à ses proches et serviteurs à ce sujet. Taestra Katarina Angelion hésite un bref instant – pas tant parce qu’elle ne sait que répondre, que parce qu’il est alors nécessaire, à ses yeux, d’introduire un nouveau paramètre dans l’affaire : la résurrection supposée de Namerta. Nombreux sont ceux, sur Gebnout IV, et jusque dans les rangs des domestiques de la Maison Ptolémée, qui regrettent le précédent siridar-baron… On sait très bien qu’Ipuwer est un dirigeant parfaitement inepte, on se gausse de lui dans toutes les tavernes de la planète, et cela va parfois plus loin – d’aucuns disant qu’il est urgent autant que nécessaire de rendre son trône à Namerta, plus sage encore que lors de son glorieux règne (quoi qu’il en ait été véritablement, c’est l’image qu’en ont nombre de gens, portés à se replier sur un « Âge d’Or » fantasmé) en raison de sa rencontre avec Osiris, juge des morts… Un mouvement populaire est à craindre, et peut-être bien plus vite que ce que l’on pouvait croire jusqu’alors ! Et c’est le problème en ce qui concerne les domestiques et autres serviteurs : il n’y aurait rien d’étonnant à ce que certains aient tendance à reporter leur loyauté sur Namerta plutôt que sur Ipuwer – en se convainquant eux-mêmes que cette « trahison » n’en est pas une, puisqu’ils sont en fait toujours au service de la Maison Ptolémée et de Gebnout IV… Mais déterminer qui, précisément, serait fiable ou ne le serait pas ? Taestra Katarina Angelion dit n’en rien savoir – c’est une affaire interne à la Maison Ptolémée, mais Németh ferait bien, effectivement, de régler cette question avant toute confidence portant sur les révélations que lui a livrées la Révérende-MèreNémeth a conscience de ce que cette mauvaise opinion à l’encontre d’Ipuwer est répandue sur la planète, elle ne se fait aucune illusion à ce sujet non plus. Et Taestra Katarina Angelion lui suggère, sans ambiguïté aucune, de ne rien lui dire de ce qui a été soulevé lors de leur long entretien – il est trop maladroit pour être vraiment fiable… Németh le sait – et, si elle n’en dit rien, elle admet intérieurement que la brutalité des suggestions de son frère quant au sort de Khepri l’ont considérablement inquiétée, au point sans doute de se montrer plus réservée quand il s'agit de lui communiquer des informations sensibles… Il faudra bien trouver, à un moment ou un autre, comment l’impliquer dans tout cela, mais chaque chose en son temps. La Révérende-Mère semble croire que le « premier cercle » des serviteurs des Ptolémée est probablement fiable, mais elle ne dresse pas une liste de qui en fait partie, et se montre un peu méfiante de manière générale ; elle ajoute enfin qu’il ne faut sous aucun prétexte dire quoi que ce soit de tout cela aux invités de la Maison… Après quoi elle prend courtoisement congé de Németh – sous le choc de ces abondantes révélations… et s’interrogeant déjà, quoique de manière assez chaotique, à propos des possibilités d’exploration du Continent Interdit.

 

[Ipuwer : Németh, Kiya Soter] Ipuwer boude dans ses quartiers, à la manière d’un adolescent qu’il est encore à bien des égards… Mais il est aussi versatile : sur un coup de tête, il décide d’aller faire une virée en ornithoptère, seul, au plus profond de la nuit, et sans en informer quiconque (laissant tout juste une note disant à ses domestiques de ne pas s’inquiéter, il a simplement ressenti le besoin de « prendre des vacances », mais n’a pas laissé pour autant de plan de vol… Németh n’apprendra ainsi cela qu’au matin). Il se rend en fait à la base qu’il a instituée aux abords du Mausolée, sur le Continent Interdit, ce qui lui prend bien six heures de vol – il atteint sa destination à l’aube. Il communique son code à l’appel radio de la base lui demandant de s’identifier, puis se pose sur la piste destinée à accueillir les ornithoptères. Il se rend aussitôt auprès du commandant du contingent d’élite laissé sur place, lui disant qu’il se sentait à l’étroit au Palais, et qu’il souhaite se livrer à une inspection de la base. Ipuwer constate ainsi, de manière on ne peut plus flagrante, que tout ne se déroule pas comme il le souhaitait, loin de là, et ce que la faute lui incombe ou à ses hommes… Ses instructions, quoi qu’il en soit, n’ont pas eu les suites qu’il attendait. Aussi ne manque-t-il pas d’engueuler vertement les officiers du camp – qui font avec, mais certains maugréent, trouvant que ce remontage intempestif de bretelles est d’autant plus inapproprié qu’Ipuwer, à leurs yeux, est le principal responsable de tout cela… Ipuwer, d’ailleurs, essaye de prendre les affaires en main, maintenant qu’il est sur place… mais ne sait absolument pas comment procéder, n’ayant jamais été confronté à quoi que ce soit de vaguement similaire ! Il admet enfin qu’il faut laisser agir quelqu’un de plus efficace – et contacte donc à cet effet le général Kiya Soter ; peut-être le processus prendra-t-il plus de temps, mais il sera sans doute bien autrement fructueux. Après quoi Ipuwer, très fatigué après sa nuit blanche, s’écroule sous une tente…

 

[Vat Aills : Pesahi Hor-em-ebi] Le Docteur Suk Vat Aills s’interroge sur la situation présente de l’hôpital de Nofre-it, où il avait découvert un trafic d’organes organisé avec la Maison Nahab ; le directeur de l’établissement, Pesahi Hor-em-ebi, est toujours en place, même s’il s’est fait sévèrement sermonner par des sbires Nahab… L’activité semble être quelque peu en sommeil, rien de plus ; mais, pour Vat, si ça gêne d’une manière ou d’une autre les Nahab, c’est déjà ça de gagné…

 

[Vat Aills : Hanibast Set ; Ra-en-ka Soris, Soti Menkara, Iapetus Baris, Elihot Kibuz] Après quoi le Docteur Suk fait le point sur les recherches du Conseiller Mentat Hanibast Set. Celui-ci ne peut pas encore lui livrer d’éléments probants en ce qui concerne les laboratoires « suspects » – la matière est trop vaste, il lui faut plus de temps… Par contre, il a pu étudier la question des empiètements de la Maison Nahab allégués par Ra-en-ka Soris, concernant le monopole théorique de sa Maison : il y a en fait un peu de tout, des oublis malencontreux, de véritables empiètements des Nahab, des provocations flagrantes… Plus intéressant, Hanibast Set a relevé, en fait, d’autres brèches du monopole des Soris… qui sont fait d’origine Menkara, au travers d’un complexe réseau de prête-noms. Soti Menkara se livre-t-elle à un double jeu ? C’est très possible, et même probable… Vat laisse Hanibast travailler davantage sur cette question – là encore, il souhaite disposer d’éléments plus tangibles –, il ne communiquera rien à Ra-en-ka Soris d’ici-là, et ils en discuteront d’abord en interne de toute façon. Le Conseiller Mentat avance qu’il aurait besoin de se rendre sur Khepri pour approfondir utilement ses recherches, mais ni Soris, ni Iapetus Baris ne doivent être au courant… Vat en prend bonne note, il va y réfléchir – faudrait-il passer par Elihot Kibuz ?

 

[Vat Aills : Hanibast Set ; Soti Menkara, Iapetus Baris] Autre chose, cependant – et d’importance ! Au travers de ses fouilles portant sur les affaires ayant échappé aux Soris malgré leur monopole supposé, Hanibast pense avoir repéré d’autres cargaisons « suspectes », ayant disparu en route ; il manque encore de preuves, mais suppose néanmoins d’ores et déjà que ce sont en fait les trois Maisons commerçantes « actives » (les Abdamelek sont hors-course) qui y ont eu leur part : Soris, Nahab et Menkara (la cargaison identifiée par Vat Aills serait d’ailleurs peut-être passée par les MenkaraHanibast, en tout cas, a relevé des similitudes dans le réseau de prête-noms, qui demandent à être creusées). Vat s’interroge : qui tire donc les ficelles, en dressant les Maisons les unes contre les autres ? Pour Hanibast, il y a en fait deux aspects différents à prendre en compte : en ce qui concerne le fait de dresser les Maisons les unes contre les autres, il penche très fortement en faveur de Soti Menkara ; mais, pour ce qui est de tirer les ficelles, de manière plus globale ou en s’en tenant aux « cargaisons suspectes », cela ne fait guère de doute aux yeux du Mentat : c’est nécessairement Iapetus Baris (peut-être au-delà une faction interne de la Guilde Spatiale, à moins – hypothèse terrifiante – que ce soit la Guilde dans son ensemble…) ; d’une manière ou d’une autre, ce sont bien ses services qui répartissent les cargaisons ; pourquoi recourir aux trois Maisons, dans ce cas ? Probablement pour s’assurer de ce que la chute d’un dirigeant n’interrompe pas le trafic… Vat s’interroge : la Guilde est-elle derrière tout cela, ou bien se contente-t-elle de « faciliter » l’action d’un autre ? Hanibast Set n’ose pas se prononcer pour le moment – mais ne cache pas que toutes ces hypothèses sont horriblement inquiétantes, quoi qu’il en soit…

 

À suivre…

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