CR Imperium : la Maison Ptolémée (15)
Quinzième séance de ma chronique d’Imperium.
Vous trouverez les éléments concernant la Maison Ptolémée ici, et le compte rendu de la première séance là. La séance précédente se trouve ici.
Tous les joueurs étaient présents. Les PJ étaient donc Ipuwer, le jeune siridar-baron de la Maison Ptolémée, sa sœur aînée Németh, l’Assassin (Maître sous couverture de Troubadour) Bermyl, ainsi que le Docteur Suk, Vat Aills.
[Németh, Bermyl : « Cassiano Drescii », « Lætitia Drescii »] Németh blanchit à l’annonce par le Maître de Cour de ce que les époux Drescii viendrait d’atterrir à Heliopolis et seraient en route vers le Palais de Cair-el-Muluk… S’ils sont bien qui ils prétendent être, alors qui sont les Drescii que les Ptolémée hébergent depuis quelque temps déjà ? Elle dit au Maître de Cour de n’en parler à personne d’autre. Après quoi elle convoque sur-le-champ Bermyl, qui se rend aussitôt auprès d’elle : il doit localiser les « Drescii » dans le Palais de Cair-el-Muluk – s’il est possible de s’emparer d’eux sans faire de vagues, et discrètement, pour les mettre au secret, que l’assassin avise. Bermyl dit à Németh qu’il se doutait de quelque chose… Mais elle dit ne pas vouloir sauter de suite aux conclusions. Bermyl a ses ordres, il s’éclipse.
[Bermyl : Németh, Elihot Kibuz, « Cassiano Drescii », « Lætitia Drescii »] Németh a appris la nouvelle en premier, du fait du zèle du Maître de Cour, mais tout juste : quand Bermyl sort des quartiers de la dame, ses propres services le contactent, ayant reçu la même information – sans doute Elihot Kibuz, le Maître Assassin fantoche, est-il de même au courant ? Bermyl le contacte – tant pour lui confier des instructions que pour juger l’état de ses connaissances : le vieil homme prétend ne rien savoir de tout cela… Bermyl lui explique la situation, et lui transmet les instructions de Németh : il s’agit pour l’heure de localiser les suspects – pas d’initiative malencontreuse, il faut en référer à Bermyl toutes affaires cessantes, et personne ne doit rien faire de plus avant plus ample informé. Les agents les plus proches de Bermyl sont de la partie, avec les mêmes ordres. Alors qu’il prend la direction des quartiers destinés aux « Drescii », Bermyl tombe sur un de ses hommes – les services de renseignement ont de longue date mis en place tout un réseau de procédures automatiques pour lutter contre toute subversion du Palais, aussi leur est-il possible de s’entretenir discrètement dans une zone protégée : Bermyl apprend ainsi que « Cassiano Drescii » se trouve bien dans ses appartements – mais pas « Lætitia Drescii », aperçue alors qu’elle sortait en ville incognito, dans une tenue simple et pratique ; il ne devrait cependant pas être bien difficile de la retrouver. Outre cet agent, Bermyl en rassemble trois autres pour s’emparer avec lui de « Cassiano Drescii », et confie à une escouade de cinq agents supplémentaires la tâche de retrouver « Lætitia Drescii » en ville. En chemin, Bermyl tente de faire le point : le comportement étrange de « Cassiano Drescii » ne lui avait pas échappé – et encore moins à Németh ; sa grossièreté, sa réclusion prétendument pour se consacrer à son livre…
[Bermyl : « Cassiano Drescii » ; Németh, « Lætitia Drescii »] Bermyl parvient devant les appartements des « Drescii » ; il cherche à déterminer si la porte d’accès a été compromise par des systèmes de sécurité, mais ce n’est semble-t-il pas le cas, hors un cône de silence. S’il s’est montré très discret, ce n’est pas le cas d’un de ses agents – qui a trouvé à renverser une plante en pot aux abords des quartiers des invités ! Mais peu importe : Bermyl et ses hommes pénètrent subitement dans l’appartement ; l’entrée débouche dans un vaste salon où se trouve « Cassiano Drescii », en train d’écrire à son bureau – il est pour le moins surpris… Bermyl lui demande de le suivre, sur ordre de Dame Németh – sans en dire davantage, et notamment sans spécifier qu’il est son prisonnier ; mais « Cassiano Drescii » n’est pas dupe, et commence à faire un scandale, criant des insanités et renversant des objets se trouvant sur son bureau… Bermyl n’est pas impressionné, et ordonne calmement à ses agents de maîtriser le suspect. Ce dernier semble vouloir se défendre, et dégaine une dague, mais il n’est visiblement pas très à l’aise avec, et les hommes de Bermyl le neutralisent sans plus de difficultés ; ils le conduisent à un cachot tandis que Bermyl fouille les appartements. Il jette un œil aux papiers de « Cassiano Drescii », mais ne parvient pas à comprendre ce qu’il a écrit – quoi que ce soit : ça ne fait aucun sens. Rien d’étrange autrement, si ce n’est la penderie de « Lætitia Drescii », étonnamment variée, et comprenant des tenues bien éloignées de son rang et du protocole des Maisons nobles – des « déguisements » ? Bermyl met les appartements sous scellés et quitte les lieux.
[Vat : Németh] Le Docteur Suk, Vat Aills, a accès au prisonnier embarqué au campement des Atonistes de la Terre Pure et se faisant passer pour un zélote de la Maison Arat. Les gardes sont au courant des instructions à son égard de Németh, et son statut particulier lui ouvre de toute façon bien des portes ; ils le laissent passer sans souci. Il se rend tout d’abord au dépôt, pour étudier l’équipement du « zélote » : le fusil laser est une arme de qualité, d’un niveau technologique supérieur – léger, maniable, bénéficiant d’options diverses… Le Docteur Suk ne s’y connaît pas forcément plus que cela, mais suffisamment pour comprendre que cette arme, sans doute conçue sur Ix ou Richèse, n’est clairement pas du type que l’on peut ramasser à tout coin de rue… Le « zélote » avait aussi un kindjal sans rien de particulier, ainsi qu’une dose d’un violent poison – probablement destiné au suicide, mais le prisonnier pris dans le feu de l’action n’a pas eu le temps d’en faire usage ; sa présentation sous cette forme laisse cependant supposer qu’il pouvait avoir une utilité alternative. Vat n’exclut pas la possibilité que le « zélote » dispose d’un autre poison sur lui-même – dans ses dents, ses cheveux, etc. Le fait le plus notable de cet équipement est peut-être pourtant qu’il n’y a absolument rien d’autre, notamment de « personnel », pouvant aider à l’identification du suspect.
[Vat : Bermyl] Vat se rend alors dans la cellule du prisonnier, accompagné de deux gardes. Si les dispositifs de sécurité sont tout à fait modernes, l’allure du cachot n’en est pas moins très « médiévale » : sombre et étouffant, tout juste une paillasse dans un coin, un bol vide non loin qui contenait le maigre repas du détenu, pas de chaises, une forte odeur d’urine dans un coin. Le détenu, qui avait été blessé au ventre et au bras doit par les agents de Bermyl avant que ce dernier ne le neutralise, est menotté aux chevilles et aux poignets – les deux menottes étant liées entre elles. Vat ordonne aux gardes d’apporter deux chaises, un brilleur à suspenseur ainsi qu’une autre lampe bien plus intense – ils transmettent la requête. Une fois l’équipement rapporté, Vat s’installe du côté de la porte (où se tiennent les gardes), face au prisonnier qui est lui dos au mur. Vat étudie le « zélote », d’apparence extrêmement banale, et sans rien qui le singularise d’une manière ou d’une autre – à une exception près : si nombre des zélotes ayant lancé l’assaut sur le campement des Atonistes de la Terre Pure étaient pieds nus, lui a toutefois des bottes – de qualité appréciable, mais sans excès, et guère usées. Vat demande à un des gardes de les lui retirer : le soldat se montre brutal, faisant basculer le prisonnier par terre pour s’emparer de ses bottes – rien de suspect. Vat demande au garde de faire assoir à nouveau le détenu ; le garde s’exécute, et, répondant à la demande du Docteur Suk, confirme que le prisonnier n’a pas décroché un mot depuis son arrivée à Cair-el-Muluk.
[Ipuwer : Taa ; Németh] Ipuwer se trouve toujours dans la Baie des Morts. Toujours boudeur, il refuse toute communication avec Cair-el-Muluk – et n’est donc au courant de rien… Ses officiers ont cependant reçu une missive laconique de Németh, disant qu’il s’était « passé des choses », et que la présence du siridar-baron à Cair-el-Muluk serait appréciée ; un peu plus tard, devant l’absence de réponse, Németh a envoyé un message plus pressant, évoquant les graves événements d’Heliopolis, sans plus de succès… Ipuwer s’en moque, il ne veut rien savoir de tout cela, et passe l’essentiel de son temps à explorer les environs, généralement accompagné par Taa – parfois ils sont seuls. Ils chassent et vadrouillent… Taa se montre d’une grande compétence dans cet environnement, notamment de désert rocheux ; elle montre ainsi au siridar-baron comment trouver de l’eau, quelles sont les (rares) plantes comestibles, de même pour les animaux et comment les capturer… Ipuwer est un élève un peu médiocre mais volontaire, et il en retire quelques « trucs ». Elle est par ailleurs en mesure de dresser une carte de la région, et peut en tout cas fournir d’abondants renseignements la concernant – ses sœurs, de toute façon, y entretiennent des caches et des plantations depuis des siècles, voire des millénaires. S’est-elle aventurée plus loin ? Un peu, suite au pillage du Mausolée, et désireuse d’en savoir davantage… mais elle ne s’est pas enfoncée très loin à l’intérieur des terres : même dans un cas pareil, son conditionnement l’incitait à rester dans la Baie des Morts… Ipuwer ne cherche pas consciemment à la séduire, mais son mode de fonctionnement général l’y incite sans qu’il y prenne garde : il comprend cependant qu’il n’y a rien à en attendre, sans doute parce qu’il a un caractère divin aux yeux de la femme ; il aimerait pourtant la dérider un brin, mais sans plus de succès… et ça, pour le coup, ça l’agace.
[Vat : Sabah] Vat a muri quelques questions et se lance dans l’interrogatoire du « zélote ». Il lui parle d’abord de ses bottes neuves : il comptait aller loin après sa mission ? Le prisonnier le fixe, sans dire un mot ; même chose quand le Docteur Suk lui demande son nom. Vat essaye alors d’user d’hypnose, et son sujet ne se montre pas aussi résistant qu’il le pensait. Quel est son commanditaire ? Pas de réponse, mais il cligne des yeux et se met à transpirer. Vat sent que quelque chose cloche dans ce comportement, mais ne parvient pas à mettre le doigt dessus. Il demande alors aux gardes de lui trouver du matériel de dentiste, sans lâcher des yeux le prisonnier – il utilise l’éclairage pour lui mettre la pression. Qu’est-ce qu’il faisait au camp des Atonistes de la Terre Pure ? Il semble vouloir dire quelque chose, mais s’arrête aussitôt. Vat se demande si c’est là un effet de conditionnement – ou si le sujet n’est qu’une « coquille vide ». Pourquoi s’en est-il pris à Sabah ? Même chose… On apporte à Vat le matériel de dentiste qu’il avait demandé. Il dit au prisonnier d’ouvrir la bouche, et il s’exécute aussitôt. Il a de bonnes dents… et rien de spécial, pas de cache, de dent creuse contenant du poison, etc. Vat repose son matériel. Pourquoi est-il encore en vie ? Le prisonnier hésite un bref instant, puis baisse la tête et se tait. Vat demande à un garde d’exercer une pression ferme et constante sur le bras droit blessé du « zélote » ; le garde obéit sans se poser la moindre question, et le prisonnier hurle aussitôt… Au bout de quelques secondes d’intense douleur, Vat ordonne au garde de lâcher prise. Procéder ainsi n’est pas forcément dans ses habitudes, et il ne peut s’empêcher de ressentir à cet égard une vague gêne… Il demande au « zélote » s’il a mal, et le prisonnier baisse la tête, la hochant frénétiquement. Vat décide de s’en tenir là : il en attendait bien davantage, mais a de plus en plus la conviction d’avoir affaire à une « coquille vide » incapable de lui apprendre quoi que ce soit de pertinent ; il faut cependant le garder en vie et sous surveillance.
[Németh : Ipuwer, Vat Aills, Hanibast Set, Thema Tena, Bahiti Arat] Németh est frustrée de ne pas avoir la moindre réponse d’Ipuwer, et décide – plus que jamais – de se passer de lui pour le moment ; elle a fait ce qu’elle devait faire, avec la loyauté de mise, mais il lui faut maintenant s’engager davantage, sans plus attendre le bon vouloir de son petit-frère… Elle demande à Vat de lui faire un rapport sur son interrogatoire, et tient à être informée minute par minute de ce qui se passe à Heliopolis. Le Conseiller Mentat Hanibast Set a visiblement obtenu d’excellents résultats : il a su jouer de la compassion du quidam pour le sort des Atonistes, aussi hérétiques soient ces derniers, en faisant vibrer la corde sensible de tout un chacun au-delà de l’idéologie – la popularité de Thema Tena, quasi martyre (elle est toujours dans le coma, même si son état semble s’être stabilisé), est au plus haut. Parallèlement, le Mentat a su incriminer au maximum les zélotes de la Maison Arat – guère appréciés de manière générale… La Maison mineure a une image plus négative que jamais, même si la propagande des Ptolémée prend soin de ne pas pousser le bouchon trop loin – en suscitant de nouvelles échauffourées sanglantes… Enfin, il a su réduire l’implication des Ptolémée dans la tragédie au minimum – ce qui n’était pas gagné d’avance, car les rumeurs ont vite commencé à circuler, évoquant notamment cet ornithoptère qui avait survolé le camp et s’y était posé en pleine bataille… Le Conseiller Mentat a pu agir ainsi depuis le Palais de Cair-el-Muluk – en usant des médias, de mèmes, etc. Il est prêt à se rendre sur place le cas échéant, mais Németh souhaite d’abord entendre ses rapports et le consulter. Elle songe à faire arrêter Bahiti Arat…
[Bermyl : « Lætitia Drescii »] Les services de Bermyl ont repéré « Lætitia Drescii » dans les quartiers populaires de Cair-el-Muluk, où elle erre avec une tenue appropriée. Les agents ont pour l’heure du mal à la localiser précisément, mais ils forment une nasse se resserrant sur un espace toujours plus réduit, s’assurant qu’elle ne pourra pas passer à travers les mailles du filet. Ils se montrent globalement très efficaces, même si Bermyl, qui s’est rendu sur place, relève à l’occasion que tel agent mériterait peut-être un petit sermon dans un futur proche… La nasse se referme sur un grand bâtiment borgne, largement plus colossal que tout ce qui l’entoure dans ce quartier populaire ; c’est une sorte de vaste entrepôt dédié essentiellement à l’industrie alimentaire, comprenant nombre de chambres froides ainsi qu’un abattoir ; par ailleurs, le dernier étage a été aménagé pour accueillir et conserver les cadavres des plus pauvres dans l’attente de la Grande Fête d’Osiris. Bermyl, ayant cela en tête, se demande s’il pourrait user d’une méthode pour repérer une femme vivante au milieu des cadavres – avec des capteurs thermiques, par exemple ; c’est sans doute le cas, mais il ne dispose de rien du genre sur place...
[Bermyl : Kiya Soter, Nefer-u-pthah] Bermyl et ses agents procèdent avec prudence à l’intérieur du bâtiment. Les étages inférieurs sont effectivement consacrés à la fonction alimentaire – des employés y travaillent, d’abord surpris par l’irruption des services de renseignement, mais qui retournent bien vite à leur occupation. Bermyl craint de manquer d’hommes pour procéder au mieux dans un cadre pareil… Il contacte le général Kiya Soter, afin que ses troupes d’élite sécurisent l’extérieur du bâtiment ; certes, ces troupes ne sont guère discrètes, mais le général est un homme compétent et agit au mieux – à merveille, même. Une fois ce problème réglé, Bermyl et ses agents reprennent leurs investigations. Pour accéder aux étages supérieurs, ils disposent de plusieurs escaliers, mais surtout de grands ascenseurs industriels adaptés à la mission de l’entrepôt. Bermyl répartit ses agents, si possible par binômes, éventuellement les meilleurs seuls, pour couvrir tous ces passages – globalement, il s’en tire au mieux. Lui-même est accompagné de Nefer-u-pthah ; tous progressent avec prudence, dans un mouvement d’ensemble chronométré à la perfection.
[Bermyl : « Lætitia Drescii », Druhr, Kiya Soter] Ils atteignent ainsi en même temps le dernier étage, composé pour l’essentiel d’une unique pièce aux dimensions colossales. S’y trouve les cadavres attendus… mais aussi pleins de personnes debout et bien vivantes, une cinquantaine à vue de nez. La plupart sont assez âgés d’apparence, même si on trouve dans cette foule des gens au profil très différent. Bermyl n’y repère pas « Lætitia Drescii », et n’y reconnait a priori personne. Il leur demande posément ce qu’ils font là… Ils hésitent à répondre, se jetant des coups d’œil intrigués – ils semblent chercher dans leurs rangs un porte-parole. Bermyl s’avance innocemment et leur montre un portrait de « Lætitia Drescii » dont il avait pris soin de se munir : pas de réaction. Trois hommes (âgés) s’avancent vers lui tandis qu’il sort à tout hasard le portrait-robot de Druhr ; cette fois, le visage semble leur dire quelque chose – ils sont toujours plutôt hésitants et guère loquaces, mais, après s’être regardé mutuellement, ils hochent tous la tête, presque imperceptiblement. Quand l’ont-ils vue ? Où ça ? Un des hommes – relativement tassé, barbe blanche assez fourni, largement chauve – prend sur lui de parler au nom des autres : ils l’ont vue dans leurs activités œcuméniques (le mot ne le satisfait visiblement guère). Pour quelle religion ? Mais il n’y en a qu’une… Le Culte Épiphanique du Loa-Osiris, comprend Bermyl. D’où viennent-ils ? Cette fois il n’y a pas la moindre hésitation : du pays des morts… Bermyl leur ordonne de suivre ses agents dehors – il ne parle pas d’incarcération, mais c’est un sous-entendu évident : dehors, ils seront remis aux troupes de Kiya Soter… Les trois délégués retournent dans la foule amassée au centre de la vaste pièce, et qui ne semble pas disposée à bouger… Ils sont attentifs à la préservation de leurs futurs frères et sœurs ! Bermyl s’éloigne sans en dire davantage, et de manière parfaitement naturelle. Il compte chercher « Lætitia Drescii » ailleurs dans le bâtiment – supposant que, si elle se trouve au milieu des morts-vivants du dernier étage, il ne lui sera pas possible de s’enfuir. Kiya Soter et ses troupes doivent cependant s’en assurer. En retournant aux étages inférieurs, Bermyl remarque que les employés se sont interrompu dans leur tâche : ils le regardent ainsi que ses agents en exprimant une certaine inquiétude – sans se montrer agressifs toutefois. Puis on fait un rapport à Bermyl : une foule se rassemble à l’extérieur, dans des dispositions semblables…
[Ipuwer : Taa] Ipuwer prépare un voyage en ornithoptère pour le lendemain – non pour retourner à Cair-el-Muluk, dont il ne veut pas entendre parler, mais bien pour poursuivre l’exploration de cette zone du Continent Interdit. Il s’interroge d’ailleurs sur les moyens, pour des ornithoptères, de transporter éventuellement du matériel lourd dans cet environnement bien particulier – il pense presque malgré lui aux portants d’Arrakis, déposant usines-moissonneuses et chenilles dans le désert… Par ailleurs, certaines de ses observations lors de ses promenades avec Taa ne manquent pas de l’intriguer, et il est amené à y repenser : notamment, la veille, ils s’étaient rendus sur un col en haute altitude, offrant une vision dégagée sur des centaines de kilomètres – témoignant de ce que le désert pouvait prendre des formes très diverses ; or il avait vu à l’horizon, à des centaines de kilomètres du col, un phénomène météorologique très impressionnant, comme une colossale tempête de sable – Taa quant à elle ne semblait pas y prêter la moindre attention, comme si c’était parfaitement normal pour elle.
[Németh, Vat : Hanibast Set ; Bermyl] Németh a convoqué, dans ses quartiers plus sécurisés que jamais, ses conseillers Vat Aills et Hanibast Set pour qu’ils lui fassent leurs rapports. Vat évoque son interrogatoire guère fructueux du « zélote » prisonnier, ainsi que les instructions qu’il a laissées le concernant : il faut à nouveau le fouiller avec beaucoup de soin, notamment afin de déterminer s’il dissimulerait quelque chose sur son corps, dans ses cheveux, etc. ; pour l’heure, il reste menotté (on demandera le moment venu à Bermyl si c’est nécessaire). Il s’est assuré qu’il ne disposait pas d’un quelconque moyen de se suicider. Néanmoins, l’entrevue s’est donc avérée des plus frustrante : le prisonnier n’a pas livré la moindre information directe, et lui a fait l’impression d’une « poupée creuse », ou d’une « coquille vide » – un être dépourvu de volonté, qui ne sait absolument pas ce qu’il faisait là ; peut-être est-ce le produit d’un conditionnement, semblable à celui du Docteur Suk, suggère Németh ? Mais Vat penche plutôt pour une opération « médicale » très violente : lobotomie, lavage de cerveau… Il est vide avant d’obéir. Quant à son équipement – Vat explique à Németh ce qu’il en a déduit –, peut-être laisse-t-il supposer que ses commanditaires espéraient le voir revenir ? Le fusil laser est en tout cas une belle pièce, et coûteuse… Mais ces commanditaires ont de toute évidence pris grand soin de ne pas être découverts, le prisonnier semblant incapable de leur apprendre quoi que ce soit à leur sujet.
[Németh, Vat : Hanibast Set ; Thema Tena, Bermyl] Németh est tout aussi frustrée que le Docteur Suk… Elle demande à Hanibast Set ce qu’il en pense. Le Conseiller Mentat demande quelques précisions supplémentaires à Vat Aills, et émet alors une autre hypothèse : l’implication du Bene Tleilax étant à peu près certaine, ne pourrait-on supposer que ce serait là un de ces « hommes artificiels » qu’il est censé savoir créer ? Peut-être aurait-il même été façonné à la seule fin d’exécuter cette mission précisément – on ne sait pas au juste quelles sont les capacités des Tleilaxu dans ces affaires… Nemeth ne comprend toutefois pas pourquoi ils s’en seraient pris à Thema Tena ; Hanibast dit qu’il pourrait sans doute y avoir des explications, mais que ce n’est probablement pas la question : à en croire les rapports de Bermyl, ces « faux zélotes » ne s’en sont pas pris à la charismatique figure de proue du mouvement atoniste : c’était Sabah qui les intéressait, ou plus précisément ses cartes – surtout, en fait, le risque que les Ptolémée mettent la main dessus… Németh admet que c’est une hypothèse plausible – et très inquiétante. Elle veut ensuite en savoir davantage sur la situation à Heliopolis, et Hanibast Set confirme ici les résultats fructueux de ses manipulations, évoqués plus haut.
[Németh : Hanibast Set ; Bahiti Arat] Mais quelles actions entreprendre ? L’absence d’Ipuwer ne change rien à l’affaire : il faut prendre des décisions rapides, on ne peut se permettre d’attendre indéfiniment son opinion sur ces questions… Németh est convaincue qu’il est possible de bénéficier de retombées politiques bienvenues dans ces affaires – et elle félicite chaleureusement Hanibast Set pour son excellent travail. Mais quelle attitude adopter à l’égard de Bahiti Arat et de sa Maison de zélotes ? Németh souhaiterait frapper vite et fort, capturer la dirigeante rebelle et démilitariser ses troupes… Hanibast Set va y réfléchir, mais il se montre pour l’heure assez réservé : une telle décision pourrait avoir de très graves répercussions – on ne démilitarisera pas sans heurts une maison mercenaire, même si beaucoup de monde déteste les Arat ; la Maison Sebek y serait sans doute très favorable, mais il est à craindre que la situation, déjà passablement complexe, s’envenime et dégénère – or la Maison Ptolémée n’est sans doute pas en l’état capable de survivre au mieux à une guerre entre les deux Maisons mercenaires…
[Németh, Vat : Hanibast Set] Németh revient au Docteur Suk, qui a entretemps muri la réflexion du Conseiller Mentat – c’est possible, effectivement, peut-être un examen médical permettra-t-il de s’en assurer… Németh l’y encourage.
[Németh : Hanibast Set ; « Cassiano Drescii », « Lætitia Drescii », Bermyl] Mais Németh a d’autres informations à leur communiquer : elle leur explique la situation concernant les Drescii, et qu’elle a demandé à Bermyl d’arrêter ceux qui s’étaient présentés sous ce nom et avaient été hébergés au Palais depuis quelque temps déjà – « Cassiano » est au secret dans les geôles du Palais (disponible pour un interrogatoire le cas échéant ; Bermyl a rapporté les conditions de son arrestation, et sa résistance limitée), et les services de renseignement sont sur la trace de « Lætitia » (elle n’en sait guère plus). Németh est persuadé de ce qu’ils sont des imposteurs – le comportement étrange de « Cassiano » lui paraît très révélateur à cet égard. Elle observe la réaction de Hanibast Set à ces révélations : le Conseiller Mentat n’est pas homme à laisser transparaître ses émotions, mais il est sans doute passablement inquiet… et peut-être aussi en colère, contre lui-même, pour s’être fait ainsi manipuler et ne pas avoir percé à jour leur imposture. Il abonde dans l’interprétation de Németh : sans doute ces « Drescii » sont-ils des imposteurs, les vrais venant tout juste d’atterrir sur Gebnout IV (ils ne devraient d’ailleurs guère tarder à arriver à Cair-el-Muluk). La réunion s’achève là.
[Németh, Bermyl : Ludwig Curtius, Anneliese Hahn, Clotilde Philidor] Après coup, Németh reçoit une communication de Bermyl, rapportant succinctement la situation à l’entrepôt – avec la foule des morts, et celle de vivants qui s’assemble à l’extérieur… Németh laisse l’Assassin gérer la situation ; quant à elle, elle doit se préparer à l’arrivée de ses « invités » Drescii – les vrais semble-t-il… Mais Gebnout IV attire décidément le beau monde, ces derniers temps : le Maître de Cour informe Németh de ce que le maître d’armes Ludwig Curtius est lui aussi de retour de sa mission « matrimoniale » auprès de la Maison Delambre – il accompagne la farouche Anneliese Hahn et la bien plus douce Clotilde Philidor…
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