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CR Deadlands Reloaded : The Great Northwest (01)

Publié le par Nébal

Illustration tirée de Stone Cold Dead.

Illustration tirée de Stone Cold Dead.

Un abonné m'a suggéré de mettre également en ligne sur la chaîne YouTube du blog les enregistrements des séances ; alors essayons... Attention, c'est du brut : audio pur via TeamSpeak, pas le moindre montage... Par ailleurs, c'est très mou au départ, et le fond musical ne ressort pas initialement, mais je crois que ça s'améliore au fil des parties. Voici donc l'enregistrement de la première séance.

Bon, je vais tenter le truc… Mais les conditions de cette nouvelle partie, à raison d’une séance hebdomadaire, m’empêchent de faire des comptes rendus aussi détaillés que ceux que j’ai publiés jusqu’à présent sur ce blog, pour Imperium, 6 Voyages en Extrême-Orient et L’Appel de Cthulhu. Je vais donc essayer de faire plus court – ce qui ne serait pas plus mal, hein ?

 

Et donc, Deadlands Reloaded. J’ai intitulé la « campagne » (je mets des guillemets, car je ne sais pas encore exactement jusqu’où nous irons, ce sera fonction des désirs de chacun) The Great Northwest, en référence au Trail Guide du même titre, que l’on trouve dans Trail Guides, Volume 1. Cependant, le début empruntera essentiellement à la campagne Stone Cold Dead, mais seulement à ses premiers temps ainsi qu’au « bac à sable » autour de Crimson Bay. Et je vais pas mal retoucher tout ça, en y incluant probablement des éléments de Coffin Rock, par exemple, et d’autres choses encore – en attendant, le cas échéant, de me lancer dans le « Mini-Plot Point » de The Great Northwest, intitulé « The Winter War ».

 

La partie commence donc à Crimson Bay, Oregon, État faisant partie du « Great Northwest » (et de l’Union), mais la ville portuaire de Gamblin’ Joe Wallace se trouve au sud de ce territoire, à la lisière de la Californie, ou de ce qu’il en reste depuis le grand tremblement de terre. Les hivers n’y sont donc pas aussi rigoureux que davantage au nord. De toute façon, j’ai situé le point de départ du scénario en automne – et plus précisément en automne 1880, dans l’optique de The Great Northwest et contre celle de Stone Cold Dead. Cela implique un changement notable par rapport à la campagne de création française : la guerre de Sécession a « pris fin », même s’il serait plus exact de parler d’interruption – un cessez-le-feu a été conclu entre l’Union et la Confédération, mais les tensions sont toujours vives, et le massacre pourrait reprendre du jour au lendemain. Ce cadre temporel différent a son importance concernant Crimson Bay, dans la mesure où la fortune de la ville repose sur l’usine de munitions de Gamblin’ Joe Wallace : pour le maire, ce cessez-le-feu est une très mauvaise nouvelle, qui affecte lourdement son carnet de commandes (l’Union étant son principal client). D’où ses tentatives pour trouver d’autres sources de richesse et assurer la pérennité de sa ville – que ce soit via le grand tournoi de poker qu’il organise dès le début de la partie à fins promotionnelles, ou en réfléchissant à la place de Crimson Bay dans les grands réseaux ferrés, autant dire dans la guerre opposant les Barons du Rail

 

LE GANG

 

Les PJ ont été créés par les joueurs en séance collective (via Roll20 et TeamSpeak, nous jouons en virtuel). Je vais me contenter d’un résumé très lapidaire – le cas échéant, je verrai ultérieurement s’il faudra en dire davantage.

 

Beatrice « Tricksy » Myers est une huckster. Elle a été élevée par ses parents musiciens dans un bordel, avec Danny et Rafaela, sans être elle-même prostituée. Toutefois, il y a quelques années de cela, elle a connu un terrible traumatisme en Oklahoma, suite à une attaque du Coyote qui l’avait contrainte à se retrouver enfermée dans un fort où l’on a abusé d’elle. Cette dramatique expérience lui a en même temps révélé tout son potentiel magique. Mais elle en est aussi ressortie un peu fêlée : elle est convaincue que les Barons du Rail implantent des sortes de « puces », comme elle les appelle, dans la tête des gens, pour les contrôler…

 

Danny, ou « La Chope », a un profil de bagarreur. Lui aussi a été élevé dans le même bordel que Beatrice et Rafaela, et sa stature en fait un videur de choix. Depuis, toutefois, ce brave homme a beaucoup bourlingué, cherchant du travail au petit bonheur la chance un peu partout dans l’Ouest étrange ; homme à tout faire, il a tout fait. Mais il est aussi porté sur la boisson, et totalement illettré. En début de partie, il est séparé des autres PJ.

 

Nicholas D. Wolfhound, « Trinité », ne passe pas inaperçu, dans son costume de prêtre rapiécé – surtout parce qu’il traîne toujours derrière lui une grande et lourde croix, Christina… dans laquelle il dissimule ses armes, avec lesquelles il entretient une relation fusionnelle – le Père, le Fils, et le Saint-Esprit ! Car Nicholas, s’il cite, plus ou moins bien, la Bible en permanence, n’est pas le pasteur qu’il prétend, mais un redoutable pistolero. Ses motivations sont mystérieuses – mais il a bien une Némésis, une sorte de chaman indien aux pouvoirs terrifiants : un jour où l’autre, il faudra bien qu’un des deux tue l’autre.

 

Rafaela Venegas de la Tore est une élue… mais depuis assez peu de temps. Elle a été élevée dans le même bordel que Beatrice et Danny, mais sa mère, une prostituée, a tout fait pour qu’elle ne connaisse pas le même sort – quitte à user d’une ruse déconcertante, en faisant passer sa fille pour un garçon. « Rafie », plus tard, a été engagée en tant que « valet » au service des Woodington, et plus particulièrement de Warren, qui avait grand besoin de ce qu’on s’occupe de lui, tâche à laquelle elle s’est attelée avec une maniaquerie caractéristique. Les deux ont finalement noué des liens particuliers… mais surtout après qu’une expérience du jeune savant (Rafie l’assistant également dans ce domaine) a mal tourné : la jeune femme n’a plus jamais été la même depuis l’explosion – elle a désormais des visions de la Vierge de Guadalupe, qui guide ses pas, la conduisant là où ses Miracles sont requis. Warren s’est attaché à ses pas, rongé par la culpabilité – pour lui, ces « visions » résultent d’un traumatisme lié à l’explosion… Pourtant, Rafie est véritablement une élue – pour qui le combat n’est jamais une solution.

 

Warren Woodington a un profil de savant fou. Issu d’une bonne famille de l’Est, le jeune homme n’est guère pragmatique, ni très à l’aise en société – l’assistance de Rafie était doublement bienvenue à cet égard. Mais c’est un scientifique brillant – et totalement irresponsable. Ses expériences autour de la roche fantôme, dans bien des champs différents, ont suscité des résultats divers, parfois très enthousiasmants – et au moins une grosse explosion, dont Rafie et lui-même ne sont sortis vivants que… par miracle ? Mais, si l’élue y a acquis la confiance de la Vierge de Guadalupe, Warren, lui, a depuis une relation étrange avec les deux bras mécaniques de son harnais dorsal, qu’il appelle Roselyne et Hippolyte ; il leur parle… et, des fois, il a l’impression qu’ils prennent des initiatives d’eux-mêmes !

 

Allez, c’est parti…

 

I : L’ARRIVÉE À CRIMSON BAY

 

[I-1 : Rafaela, Beatrice : Gamblin’ Joe Wallace] Au fil de leurs pérégrinations, les PJ ont tous entendu parler de la ville de Crimson Bay – pour des raisons éventuellement variées, c’est l’endroit dont on parle. Partout. Il ne fallait plus grand-chose, dès lors, pour les inciter à s’y rendre – une vision de Rafie, indiquant qu’il y avait là-bas quelque chose de très, très louche à prendre en compte, sans plus de précisions (elle a déjà eu ce genre de visions, qui se sont toujours avérées fondées par le passé), ou le désir de Beatrice de se renflouer à l’occasion du grand tournoi de poker organisé par le maire de la ville, Gamblin’ Joe Wallace, avec une récompense hors du commun (même si elle n’a même pas de quoi s’inscrire !), ont achevé de les convaincre qu’il fallait s’y rendre.

 

[I-2 : Rafaela, Warren, Nicholas, Beatrice : Danny] Le voyage prend du temps, mais le groupe (hors Danny, qui n’est pas encore entré en scène), habitué à ce genre de périples parfois très longs, dispose d’une sorte de petite diligence, très simple, que Rafie conduit, et qui abrite Warren et Nicholas (lequel se considère endetté à l’égard du savant fou et de l’élue) ; Beatrice a son propre cheval (ainsi que Danny de son côté).

 

[I-3 : Warren] À l’approche de la ville, le tableau que leurs interlocuteurs avaient fait aux personnages se confirme en tous points. La ville est relativement petite (entre 700 et 1000 habitants à vue de nez), et visiblement très récente, la ville-champignon typique, mais remarquablement active et très bien équipée. L’usine de munitions, à l’extérieur de la ville, au nord, attire l’attention de Warren, qui remarque aussi qu’une autre fumée s’élève cette fois de la ville même, vers le nord-est, évoquant une autre usine de bonne taille. Les rues – ou en tout cas la rue principale – sont bondées, avec un trafic important de piétons, de cavaliers et de véhicules, tout particulièrement ceux qui font la navette entre l’usine de munitions, la gare et le port, un peu excentré à l’ouest.

 

[I-4 : Rafaela : Tom Jenkins ; Gamblin’ Joe Wallace, les Jansen] Il leur faut s’installer, avant toute chose – même si Beatrice, au fait de la réputation de « paternalisme » de Gamblin’ Joe Wallace, qui aime rencontrer en personne les nouveaux venus dans sa ville, a hâte d’aller à sa rencontre, ce qu’il lui faudra de toute façon faire pour s’inscrire au tournoi de poker, qui doit débuter dans une dizaine de jours. Les personnages suivent les indications des passants, et se rendent à l’atelier (conséquent) du maréchal-ferrant Tom Jenkins, pour y laisser diligence et chevaux en de bonnes mains. Un gamin qui fait office d’apprenti renseigne les PJ sur les possibilités de logement – mais en recommandant tout particulièrement (il y a de toute évidence un intérêt…) le Washington, l’hôtel des Jansen, juste à côté de l’atelier ; le Gold Digger, où aura lieu le tournoi de poker, est également envisageable, mais bien plus cher, et la pension n’intègre pas les repas. Rafie se décide donc (et les autres avec : c’est elle qui gère ce genre de choses) pour le Washington.

II : RETROUVAILLES AU WASHINGTON

 

[II-1 : Beatrice, Rafaela, Danny] Une grosse surprise en pénétrant dans l’hôtel : parmi les clients engloutissant leur déjeuner dans la salle de restaurant, Beatrice et Rafie repèrent un homme… qui ressemble beaucoup à leur copain d’enfance Danny ! Sans vraie certitude cependant – et, toujours très sérieuse, Rafie entend d’abord s’occuper de la réservation des chambres : les éventuelles retrouvailles, ce sera pour plus tard.

 

[II-2 : Danny : Russell Drent] Il s’agit bien de Danny – qui, quant à lui, n’a pas encore fait attention à elles. Il a été attiré en ville par les opportunités de travail, dont une auprès du shérif Russell Drent, il a un entretien de prévu dans l’après-midi ; cela fait quelques jours qu’il est arrivé en ville, où il a déjà tâté le terrain en prenant quelques solides cuites au passage – il avait mis un petit pécule de côté, qu’il entame progressivement, avec une certaine insouciance ; en fait, il est plus en fonds que les autres…

 

[II-3 : Rafaela : Mr Jansen, Danny] Rafie s’occupe donc des chambres – subissant le baratin commercial de Mr Jansen, qui loue notamment la cuisine de son épouse. Rafie essaye cependant de négocier le prix de leur séjour, et l’hôtelier se crispe aussitôt, davantage suspicieux – d’autant qu’il fait davantage attention à ses clients potentiels... et à leur allure parfois bien étrange. Mais Rafaela ne fait pas de manières, réserve trois chambres pour la semaine en pension complète, et paye un acompte conséquent (Danny avait déjà sa chambre en pension complète).

 

[II-4 : Warren : Mr Jansen ; Mr Fong] Warren en profite pour demander à Mr Jansen à quoi correspond cette fumée d’usine qu’il a aperçue en arrivant : ce sont les Chinois ! Non, non, pas une fumerie d’opium, quand même – même s’il y en a… C’est la blanchisserie de Mr Fong – qui, oui, tourne comme une usine, à toute heure du jour ou de la nuit ; faut dire, elle s’occupe des effets de tout le personnel de l’usine de munitions… Mais bon : mieux vaut ne pas traîner par là-bas… C’est chez les Chinois…

 

[II-5 : Beatrice, Rafaela, Danny, Warren, Nicholas] Mais c’est donc l’heure des retrouvailles entre Beatrice, Rafaela et Danny. C’est Beatrice qui prend l’initiative – en payant d’office une bière à son vieux compagnon, tout éberlué, et qui ne reconnaît d’abord pas sa vieille amie. Mais ça lui revient, et il est ravi ! Et expansif : ses démonstrations de joie attirent les regards interloqués des clients du restaurant… Ils échangent leurs souvenirs – avec une certaine pudeur pour les moments les plus dramatiques. Rafie les rejoint à son tour (elle est très heureuse elle aussi), ainsi que Warren et NicholasBeatrice fait les présentations (et Warren, d’abord sceptique au regard de la mise de Danny, se souviendra très longtemps de la poignée de main virile du bagarreur…).

 

[II-6 : Danny, Beatrice : Mr Jansen ; Tom Jenkins] En quête de travail (Danny a toutefois parlé aux autres de son entretien avec le shérif un peu plus tard), Beatrice, qui avait déjà proposé ses services à Tom Jenkins (sans vrai résultat), offre à Mr Jansen de travailler comme serveuse au Washington – mais l’aubergiste a l’air un peu sceptique (voire sarcastique…) quant à ses qualifications ; mais peut-être, il va en parler à sa femme…

 

[II-7 : Warren, Danny, Nicholas : Gamblin’ Joe Wallace, Russell Drent] Warren s’est posé des questions du même ordre : peut-être pourrait-il offrir ses services d’ingénieur à Gamblin’ Joe Wallace, pour son usine de munitions ? Wallace sera présent lors de l’entretien de Danny avec le shérif Russell Drent, visiblement en quête d’adjoints, au moins à titre temporaire ; que Warren l’accompagne, il en profitera ! Nicholas va se joindre à eux – tout le monde, en fait…

 

[II-8 : Rafaela] Quant à Rafaela, elle songe à faire le tour des barbiers de la ville, elle se débrouille très bien avec des ciseaux…

 

 

 

[II-9 : Danny, Nicholas : Russell Drent, Gamblin’ Joe Wallace] Mais tous se rendront au Gold Digger pour voir Drent et Wallace ; Danny et Nicholas, dont ce n’est pas forcément dans les habitudes, prennent soin de leur personne, en profitant d’un bon bain et en rectifiant leur mise, avant de se rendre à l’entretien d’embauche, qui sera tout autant la rencontre avec le maire de la ville, lequel apprécie notoirement de pouvoir appeler par leur nom tous ses concitoyens.

 

III : ENTRETIEN D’EMBAUCHE AU GOLD DIGGER

 

[III-1 : Nicholas, Danny] Le Washington est un établissement tout ce qu’il y a de respectable, mais le Gold Digger s’affiche clairement comme constituant la classe au-dessus. Sa luxueuse devanture noire ornée de dorures, à l’anglaise, est pour le moins surprenante, dans une ville pareille. Alors que les PJ sont sur le point de pénétrer à l’intérieur, trois hommes costauds sortent assez précipitamment et l’air mal à l’aise ; ils se dévisagent en chuchotant, et Nicholas comprend leurs paroles : « Pas question de bosser pour ces trois tarés… » Ils ne s’attardent pas. Nicholas, suspicieux, transmet à Rafie, qui transmet à Danny : le job a l’air louche…

 

[III-2 : Nicholas, Danny : Russell Drent, Gamblin’ Joe Wallace] Quand les PJ rentrent dans le saloon, le silence se fait ; il y a foule, et on les dévisage – surtout Nicholas avec sa croix. Mais le regard des PJ est attiré, surtout, par une première table, tout prêt, avec trois chaises de libres : en face, assis, Danny reconnaît le shérif Russell Drent, ainsi que Gamblin’ Joe Wallace, qui reste quant à lui debout, un peu en arrière. À une autre table un peu plus à l’écart sont assis trois hommes de forte carrure… et plus hideux les uns que les autres – en d’autres circonstances, on parlerait d’un air de famille, mais d’une famille lourdement consanguine…

 

[III-3 : Danny, Warren : Russell Drent, Gamblin’ Joe Wallace ; Darius Hellstromme] L’activité reprend bientôt. Danny s’approche de Drent et Wallace, les salue, et prend place devant eux – Wallace l’appelle par son prénom. Il s’enquiert de ses compagnons, leur souhaitant la bienvenue, tout en faisant (comme tout le monde à Crimson Bay) l’éloge de sa ville. Warren identifie aussitôt en lui un homme de la côte Est, mais qui a su s’adapter à l’Ouest ; sans absolument rien de snob, il a quelque chose d’un self-made-man, franc du collier et autoritaire, ouvert aux autres cependant (mais sans doute sévère, s’il a un abord souriant). Cela met le savant fou en confiance, qui se présente comme un ingénieur. La conversation enjouée de Wallace s’adapte aussitôt à son interlocuteur – l’usine, les machines, le réseau ferré… Warren est enchanté ! Qui tend aussitôt son diplôme d’ingénieur au maire. Celui-ci y jette un œil – mais quand la conversation dérive sur les emplois de la roche fantôme, Wallace se montre plus réservé ; il se méfie des Hellstromme et compagnie… mais il n’ira pas contre la marche du progrès ! Cependant, la prospection n'a (pour l'heure ?) rien donné dans la région de Crimson Bay...

 

[III-4 : Nicholas, Rafaela, Beatrice : Gamblin’ Joe Wallace, Russell Drent] Mais Wallace ne peut pas consacrer beaucoup de temps à chacun, il passe à Nicholas, puis Rafie (il semble hésiter à dire « Monsieur » ou « Madame »…), enfin à Beatrice – qu’il détaille, un peu hésitant. Elle prend les devants, et parle aussitôt du tournoi de poker. Drent, jusqu’alors mutique, prend à son tour la parole : « Vous êtes une joueuse professionnelle ? » Il appuie visiblement sur le terme, et la fixe d’une manière assez désagréable…

 

[III-5 : Danny, Rafaela : Russell Drent, les cousins Sannington, Gamblin’ Joe Wallace] Danny s’est assis – d’autres sont-ils intéressés pour ce travail d’adjoint ? Il y a deux autres places… Rafie s’assied à son tour. Les autres se rendent à une table à côté. Drent explique le boulot : le tournoi va attirer beaucoup de monde ; la ville est sûre, et il a déjà des adjoints en nombre, mais il lui faut prendre les devants, car il y a beaucoup de choses à protéger à Crimson Bay. Il offre aux PJ de s’occuper d’une petite affaire qui l’ennuie, mais pour laquelle il ne peut pas se permettre de détacher des effectifs « officiels ». S’ils s’en tirent bien, ils pourront être faits adjoints, au moins le temps du tournoi, éventuellement au-delà si ça leur dit. L’affaire porte sur les cousins Sannington (les trois hommes répugnants, qu’il désigne d’un bref mouvement de la tête) ; des types bizarres… mais importants : ils tiennent le seul grand ranch des environs, et du coup assurent presque à eux seuls l’approvisionnement en viande de Crimson Bay – sinon, il faut passer par la gare ou le port, c’est de suite autre chose… Or ils ont un problème : trois de leurs bêtes sont mortes, dans des circonstances un peu étranges – il s’agit donc d’identifier la raison de ces pertes, et d’y mettre un terme. Wallace intervient : un des intérêts de sa ville, c’est que l’on ne s’attarde pas outre-mesure sur le… passé... des résidents ; à Crimson Bay, tout recommence ! Puis il se retire en arrière à nouveau. La paye est bonne – mais fonction de comment l’affaire sera réglée ; ceci outre la possibilité de devenir adjoints. Danny et Rafie (qui se demande s’il n’y a pas là un lien avec sa vision) acceptent le job. Il est un peu tard, Drent leur suggère de se rendre à la ferme des Sannington le lendemain matin.

 

[III-6 : Rafaela : les cousins Sannington] Rafie seule se rend à la table des cousins Sannington, se présente, et explique le contrat conclu avec le shérif. Ils se consultent, puis : que les enquêteurs se rendent chez eux vers 10 h – après, ils ont des trucs à faire en ville. Leur ferme se situe à l’est – ils la trouveront facilement ; en fait, ils sont sans doute passé non loin en arrivant à Crimson Bay.

 

[III-7 : Danny, Warren, Beatrice, Nicholas] Danny explique aux autres PJ l’affaire ; Warren, même si c’est à titre officieux, offre de les accompagner – Beatrice et Nicholas font de même. Danny leur fait remarquer, perplexe, qu’ils ne seront du coup pas payés, mais bon…

 

 

 

IV : AU SERVICE DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST

 

[IV-1 : Rafaela, Nicholas : Gamblin’ Joe Wallace, Denis O’Hara] Rafie et Nicholas considèrent de leur devoir de rendre au plus tôt une petite visite à l’église de Crimson Bay – très récente, et construite à l’initiative de Gamblin’ Joe Wallace, qui considérait qu’il était bien temps que sa ville dispose d’un lieu de culte. Son desservant est le père Denis O’Hara, visiblement très apprécié de ses ouailles – un Irlandais expansif et passablement rougeaud, d’un naturel joyeux et qui ne dit jamais non à un petit verre.

 

[IV-2 : Nicholas : Denis O’Hara ; Gamblin’ Joe Wallace] Des enfants jouent dans un petit parc devant l’église, surveillés par leurs mères qui échangent en même temps des potins. À l’intérieur, la décoration est sobre mais de bon goût. Le père Denis O’Hara les accueille avec un grand sourire – et l’air déjà un peu imbibé. Il accueille ses nouveaux paroissiens avec enthousiasme – donnant de vigoureuses tapes amicales dans le dos de Nicholas. Blagueur, le prêtre demande à ce dernier s’il compte lui prendre « son job », mais ce n’est pas le cas ; toutefois, les deux se livrent à une petite joute de citations bibliques, authentiques, pointues même parfois, mais plus ou moins à propos… Nicholas a tout de même un abord plus sévère : le père O’Hara condamne assurément le péché, mais avec davantage de bonhomie et d’empathie. Il ne cesse de louer par ailleurs le maire Wallace, c’est grâce à lui qu’il y a cette église : « "Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu." Mais ce bon Wallace, c’est ce riche-là ! »

 

[IV-3 : Rafaela : Denis O’Hara ; les cousins Sannington] Sa conversation avec « Rafael » est plus décontractée. Elle évoque les cousins Sannington – le père O’Hara relevant qu’ils ne viennent pas très souvent à ses services, ceux-là… Mais, non, ce n’est pas très charitable de sa part : ce sont surtout des gens qui n’ont pas de chance, au fond… Il ne sait rien de l’affaire concernant leur bétail.

 

[IV-4 : Rafaela, Nicholas ; Denis O’Hara] Rafie s’éloigne alors pour prier. Le père Denis O’Hara comptait aller boire un verre au Gold Digger : « Je suis prêtre, mais je suis aussi irlandais ! » Si le père Nicholas veut l’y accompagner… Ce n’est pas le cas ; plus tard, peut-être. Sinon, eh bien, la maison de Dieu est toujours ouverte à Ses fidèles… Mais avant de se retirer, le père O’Hara ne manque pas de remarquer la croix de Nicholas – lequel s’explique (en l’empêchant d’y toucher) : « Matthieu 10:38 : "Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi." » Le pasteur de Crimson Bay n’insiste pas : « Je ne vais pas vous accuser d’idolâtrie, on vient à peine de se rencontrer ! » Sur un nouvel éclat de rire et une nouvelle grande tape dans le dos de son « collègue », il quitte l’église, prenant la direction du Gold Digger.

 

[IV-5 : Rafaela, Nicholas : Denis O’Hara] Rafie et Nicholas, laissés seuls dans l’église, échangent leurs impressions : le père O’Hara est peut-être un peu trop dévot concernant le vin de messe… mais il a l’air d’un homme bon ; les enfants qui jouent devant l’église incitent Nicholas à lui accorder la confiance que mérite un bon prêtre. Tous deux prient avec application – pour leurs amis, la ville, le prêtre et son goût pour la boisson.

V : À L’ENSEIGNE DE LA PISSE D’OURS

 

[V-1 : Danny, Beatrice, Warren : Jeff Liston] Pendant ce temps, Danny, qui avait une petite soif, s’est rendu au Red Bear, un bouge davantage dans ses moyens que le Gold Digger, et y a traîné Beatrice et Warren (qui avait un peu lourdement réquisitionné du temps de Wallace, lequel a fini par lui dire d’aller faire un saut à l’usine un de ces jours ; il y est le matin, l’après-midi il gère ses affaires en ville). Le scientifique pied-tendre détonne particulièrement dans cet environnement : mauvaise bière à foison, odeurs qui traînent lourdement, parties de poker nerveuses et qui pourraient dégénérer pour un rien, grands éclats de voix et menaces « pour rire »… ou très sérieuses, coups de poing qui volent sans toujours prêter davantage à conséquence (mais faut voir…), ce genre de choses. Danny apprécie tout particulièrement, c’est son monde, quant à Warren il est venu par curiosité. Beatrice obtient que le patron, Jeff Liston, une montagne, à l’évidence un trappeur (le nom du saloon est éloquent, les nombreux massacres d’ours accrochés aux murs borgnes aussi), lui serve une bière drastiquement coupée à l’eau – une « version fillette »... qui suffira pourtant à le rendre « joyeux » !

 

[V-2 : Beatrice] Beatrice jette un œil aux parties de poker de la table à côté. Quand un joueur est finalement séché, sous les rires gras de ses compères, la huckster offre de prendre sa place – la tricheuse n’en fait pas trop, juste de quoi se renflouer un peu sans trop exciter la suspicion et la colère des autres joueurs ; qu’elle soit une femme n’est probablement pas sans incidence sur leur « calme » relatif – avec un autre, les coups auraient pu voler après quelques mises…

 

[V-3 : Warren, Danny, Beatrice : Rafaela] Warren et Danny font connaissance autour de leurs verres – échangeant leurs souvenirs et impressions, Rafaela constituant un bon prétexte, mais la conversation va bientôt au-delà (« Vraiment, Monsieur Danny ! Votre idée est excellente, de boire de la roche fantôme ! Il faudra nous livrer à cette expérience ! ») ; de temps à autre, Beatrice, depuis la table à côté, glisse un mot dans leur conversation – dont quelques remarques qui mettent les autres joueurs de poker un peu mal à l’aise, sur « les puces qui déconnent dans le cerveau des gens, et qui les font déconner »… Ce qui expliquerait le comportement « religieux » de Rafie ! Danny est vite largué par les délires des deux autres…

 

[V-4 : Warren, Danny, Beatrice : Jeff Liston] D’autant plus quand Warren lui présente Roselyne et Hippolyte (Danny croyait d’abord que Warren désignait ainsi ses parents). Quand le savant fou libère les bras mécaniques de son harnais, on le regarde très bizarrement dans tout le bouge – Liston ne le quitte dès lors plus de l’œil… Mais Beatrice calme le jeu : ce ne sont que des outils, rien à craindre. « Ce n’est qu’un cyclo-désassembleur d’intégrité structurelle », ajoute Warren pour rassurer tout le monde – ce qui ne rassure personne. Il est décidément très joyeux…

 

[V-5 : Danny : Shane Aterton, Jeff Liston] Entre alors dans le bar un type qui attire à nouveau sur lui tous les regards : c’est Shane Aterton, un adjoint du shérif, accompagné de deux subalternes ; Danny ne le sent pas depuis la première fois qu’il l’a vu… Aterton, avec son sourire de cheval caractéristique, salue Jeff Liston, qui n’a pas exactement l’air enchanté de le voir dans son saloon, mais le traite comme le client qu’il est. Les trois hommes s’installent à une table, en en faisant dégager le précédent occupant, complètement bourré et ensommeillé, qu’ils balancent dans la rue.

 

[V-6 : Warren, Danny : Shane Aterton] Warren a de toute façon d’autres préoccupations : il propose à Danny de faire un bras de fer avec Roselyne ! Le bagarreur croyait d’abord que « le moustique » se proposait lui-même pour un bras de fer, ce qui l’a fait exploser de rire. Sa machine, alors ? Mais il va le casser, son joujou ! Warren en doute : il est en acier fantôme… mais cela, personne en dehors de lui ne le sait, et il le garde pour lui. Sauf que Danny, qui a une sacrée expérience en la matière, prend Roselyne de vitesse et l’emporte en une seconde ! Le bagarreur est hilare, et Warren stupéfait… Pas de dégâts, cependant. L’assistance, incluant Aterton, n’a pas bien compris ce qui s’est passé…

 

[V-7 : Nicholas, Rafaela] Nicholas et Rafie les rejoignent – le premier attirant comme toujours l’attention ; mais, finalement, dans un endroit pareil, la robe de prêtre détonne sans doute, mais les gens sont venus pour boire, jouer et se battre – le reste, c’est pas leurs oignons. Mais les nouveaux venus sermonnent les buveurs – ils ont à faire le lendemain, il est bien temps de rentrer au Washington

 

[V-8 : Danny, Warren, Rafaela] Danny encaisse l’alcool, bien sûr ; mais pas Warren, même sa bière coupée… Il tangue dans les rues – et s’effondre bientôt pour vomir tout son saoul. Après quoi ils vont tous se coucher (Rafaela prenant tout de même le temps de rattraper la tenue de Warren).

 

VI : ENQUÊTE AU RANCH DES COUSINS SANNINGTON

 

[VI-1 : Nicholas : les cousins Sannington] Le lendemain, à l’heure prévue, et après s’être soigneusement préparé, les PJ se rendent au ranch des cousins Sannington, à quelques miles à l’est de la ville. La région est assez vallonnée, avec de nombreux bosquets – pas encore les grandes forêts typiques du Grand Nord-Ouest, mais c’est tout de même assez boisé. Un grillage sommaire entoure la propriété. Nicholas, en chemin, évalue le passage sur cette route : pas grand-chose à noter, simplement des traces de roues, toujours les mêmes. Au cœur du ranch, la maison des cousins Sannington ne paye pas de mine – elle paraît même petite, en comparaison avec l’immense grange, même très mal entretenue, qui se trouve à côté. Une charrette est prête à partir, dans la cour devant le logis – en mauvais état elle aussi, visiblement celle des cousins Sannington eux-mêmes, qui ont donc à faire en ville : elle correspond aux traces relevées par Nicholas. Personne ne sort pour les accueillir.

 

[VI-2 : Rafaela, Danny : les cousins Sannington] Rafie descend de la diligence, suivie par Danny, et va toquer à la porte de la ferme des cousins Sannington. L’un d’entre eux leur ouvre – impossible de dire lequel. Il explique, un peu laborieusement, que les cadavres des trois bêtes sont dans la grange, tout au fond. Ils doivent se rendre à Crimson Bay – que les PJ règlent le problème en leur absence. « Chuck, Bobby, on y va ! » Les deux autres suivent le premier (impossible de les différencier), ils montent tous à bord de leur charrette (sans chargement notable), et s’en vont sans un mot de plus – Rafie a à peine le temps de leur demander où ils ont trouvé les carcasses ; on lui donne des indications plus ou moins précises, dans les pâturages – ce sont trois endroits différents.

 

[VI-3 : Danny, Nicholas, Rafaela, Beatrice : les cousins Sannington] Danny s’est déjà dirigé vers la grange : pas besoin de voir les cadavres à l’intérieur, ça empeste. Warren n’a pas l’estomac assez solide pour affronter l’odeur, il préfère rester à l’extérieur. La grange est dans un état déplorable – les cousins Sannington sont censés y abriter leurs bêtes, par temps de pluie par exemple, mais ça n’est sans doute pas très efficace. Nicholas s’étonne en passant du peu de matériel qui y est entreposé – notamment au regard de la question de l’abattage des bêtes, puisque les Sannington sont supposés approvisionner Crimson Bay en viande : rien de la sorte ici ; ce qui intrigue également Rafie. Nicholas relève aussi que certains box, vides, sont visiblement destinés à accueillir des chevaux, ainsi qu’en témoignent les empreintes de fer, mais au nombre de cinq ou six – or la charrette des Sannington est un attelage à deux chevaux seulement.

 

[VI-4 : Nicholas, Beatrice] Il n’y a pas de bêtes (vivantes) à l’intérieur, mais il y a bien trois carcasses – récentes, mais ça pue quand même la charogne. Nicholas examine les dépouilles, sans spécialement les manipuler. Les trois bêtes ont toutes un grand trou, de la taille d’un poing, au niveau du ventre. Beatrice touche une des bêtes – faisant appel à son Pouvoir de Pressentiment. Elle n’en obtient qu’une vision presque abstraite, d’une vache isolée, qui commence à tanguer – puis une grande explosion se produit au niveau de son ventre – c’est clairement quelque chose qui sort de l’intérieur du corps ; Tricksy l’explique à ses camarades, et Nicholas est en mesure de le confirmer.

 

[VI-5 : Rafaela] Rafie sort de la grange, en quête d’une bête vivante. Elle veut faire appel à un Miracle d’Ami des bêtes – c’est plutôt destiné à contrôler les animaux, pas à « parler » avec eux, mais Rafie obtient tout de même, en étudiant les réactions de la vache, une direction approximative où elle refuse instinctivement de se rendre, du côté d’un bosquet situé au sud de la propriété. Elle le signale aux autres, et ils partent ensemble dans cette direction.

 

[VI-6 : Danny, Beatrice, Rafaela : les cousins Sannington] Danny, déjà étonné par ce que venait de faire Beatrice, ne comprend absolument rien à ce qu’a fait son autre vieille copine Rafaela… Elles ont changé... Mais il a relevé quelque chose qui a échappé aux autres – en raison de son expérience passée de cow-boy : les bêtes des Sannington portent des marques différentes… Tout indique que ce bétail, au moins en partie, a été volé.

 

À suivre…

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