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CR Deadlands Reloaded : The Great Northwest (04)

Publié le par Nébal

Illustration tirée du livre *Stone Cold Dead*

Illustration tirée du livre *Stone Cold Dead*

Quatrième séance de « The Great Northwest » pour Deadlands Reloaded. Vous trouverez la première séance , et la séance précédente ici.

 

À ce stade, presque tout provient de la campagne Stone Cold Dead.

 

La joueuse incarnant Rafaela Venegas de la Tore, ou « Rafie », l’élue, était absente. Étaient présents les joueurs incarnant Beatrice « Tricksy » Myers, la huckster ; Danny « La Chope », le bagarreur ; Nicholas D. Wolfhound alias « Trinité », le faux prêtre mais vrai pistolero ; et enfin Warren D. Woodington, dit « Doc Ock », le savant fou.

Vous trouverez l'enregistrement de la séance dans la vidéo juste en dessous.

I : ENQUÊTE À CHINATOWN

 

[I-1 : Warren : Russell Drent, Shane Aterton ; Richard Lightgow, Mr Shou, Chan] Les PJ sont à Chinatown, où ils ont pu examiner le cadavre retrouvé dans une ruelle derrière le White Tiger, le plus infâme bordel de Crimson Bay, en présence du shérif Russell Drent. Son adjoint Shane Aterton s’occupe de transférer le cadavre au cabinet du Dr Richard Lightgow pour une autopsie – Warren, guère désireux de rester dans le coin, s’y rend de même, pour assister son nouvel ami dans son travail. Fouiller le cadavre n’a rien donné – rien, notamment, qui permette de l’identifier. Le shérif a expliqué que, normalement, il ne s’occupe pas des affaires de Chinatown, mais il ne peut pas appliquer cette politique à la veille du grand tournoi de poker – ce serait une très mauvaise publicité pour la ville. Il a confié deux noms aux PJ : celui de Mr Shou, le patron du White Tiger, et celui de Chan (« ou Tchang ? On sait jamais vraiment avec eux… »), un employé du précédent, celui qui a trouvé le cadavre.

 

[I-2 : Nicholas : Shane Aterton, Glenn Cabott] Nicholas scrute les environs, curieux de savoir si quelqu’un les observe. La foule des badauds a été dispersée par Shane Aterton et Glenn Cabott, mais rien de spécial au-delà.

 

 

 

[I-3 : Nicholas, Beatrice, Danny : Mr Shou, Chan, Rafaela] Normalement, le White Tiger est fermé en journée, mais il y a clairement de l’activité à l’intérieur, et un videur invite d’un geste (accompagné de quelques mots d’un anglais très approximatif) les PJ à pénétrer à l’intérieur, où, de toute évidence, Mr Shou les attend. Mais les filles ne sont pas là. Un autre gros dur indique l’escalier menant au premier étage, où se trouve le bureau du gérant – gardé par un énième molosse, le plus impressionnant de tous, et qui ne passe pas inaperçu avec son inquiétante chemise rouge sang. Mais Mr Shou, vêtu richement et à l’occidentale, accueille les PJ avec un sourire et dans un anglais parfait (une sacrée exception dans le quartier), où pointe à peine un reliquat d’accent ; il est d'une extrême politesse. Le bureau pue le fric – avec un goût prononcé pour les dorures. Il y a un autre homme dans la pièce, visiblement d’un tout autre statut et très nerveux – le dénommé Chan. Nicholas et Beatrice attendent clairement que les adjoints « officiels » entament le dialogue, et, Rafaela restant en retrait, Danny s’y résout. Très déférent, Mr Shou reconnaît en lui « le Daniel Cody dont a parlé la presse ». Chan ne parlant pas très bien l’anglais, le patron du White Tiger offre de faire office de traducteur. L’employé, très nerveux (et qui commence par répéter sans cesse, en anglais : « Rien vu ! Rien vu, rien entendu ! »), explique enfin, via son employeur (quant à lui d’un calme olympien), avoir découvert le corps à l’aube, tandis qu’il sortait les poubelles, comme d’habitude, par la porte située à l’arrière de l’établissement (le cadavre n’était pas juste en face, mais à une vingtaine de mètres environ) ; bon citoyen, il a aussitôt prévenu Mr Shou, qui s’honore lui aussi de ce titre et dit avoir aussitôt contacté le bureau du shérif. Chan n’a visiblement pas grand-chose de plus à dire…

 

[I-4 : Beatrice : Mr Shou] Mais le gérant est formel : la victime n’a pas mis les pieds au White Tiger. Personne ne l’y a vu – et lui-même y était présent tout au long des horaires d’ouverture, comme à son habitude. Il assure les enquêteurs de sa totale coopération : sans doute est-ce un peu tard pour faire vraiment preuve de discrétion, mais, d’une manière ou d’une autre, c’est lui qui à le plus à perdre dans cette sale affaire – on devine, dans ses intonations, qu’il est furieux de ce qui s’est produit, et qui l’incrimine tant… Il avance même qu’on aurait pu délibérément chercher à lui nuire – sans dire qui exactement ; mais il ajoute que personne, à Chinatown, n’oserait pareille folie – il ne le tolérerait pas, pas même les activités de petits délinquants à proximité de son établissement : à Beatrice qui l’interrogeait à ce propos, il répond sur un ton plus brut, et foncièrement intimidant – qui suffit à convaincre la huckster que ce n’est pas là un homme qu’on aimerait s’aliéner.

 

[I-5 : Danny, Nicholas : Mr Shou, Chan] Danny ne remet pas en cause le témoignage de Mr Shou, mais il aimerait cependant faire le tour du White Tiger en quête d’indices concernant l’éventuel passage de la victime dans les lieux. Le patron suppose que c’est dans l’ordre des choses, et ne fait pas de difficultés : il offre de servir de guide – après avoir aboyé quelque chose en chinois à Chan, sur le ton d’un employeur passablement agacé. Le molosse à la chemise rouge accompagne les visiteurs. Rien à relever dans la salle principale – très décemment entretenue. Mais il y a aussi vingt chambres, réparties sur deux étages. Danny tient à les visiter toutes : « Cela va être quelque peu monotone... » dit Mr Shou, mais cela ne lui pose pas de problème. Les chambres ne donnent pas la même impression que la salle principale – c’est plus sale… Elles sont par ailleurs vides, les filles ne sont pas là. Nicholas s’en étonne… Mais il guette les taches de sang – et constate qu’il y en a dans plusieurs chambres, au moins six : ce n’est pas une vraie piste – mais le simple constat de ce que les services offerts par le White Tiger peuvent impliquer des actes de cruauté sur les prostituées. Danny en fait la remarque – Mr Shou ne nie rien : certains de ses clients ont des désirs « particuliers », et il faut bien que quelqu'un les satisfasse… « Mais rien de si sordide ; nos filles sont habituées à supporter une gifle à l’occasion, cela n’a rien de bien méchant. » Danny n’insiste pas – mais s’étonne à son tour de l’absence des filles, qu’il aimerait interroger. Il met en avant qu’il a une certaine expérience des bordels, pour avoir été élevé dans un. Mr Shou répond laconiquement qu’elles se reposent après une longue nuit de travail… et les filles ont leurs propres quartiers. Danny fait la moue, mais n’en dit pas plus. Il constate de toute façon que Mr Shou se montre globalement très coopératif, et sans doute sincère – la question des filles le rend plus réservé, mais il ne semble pas avoir l’intention d’induire en erreur les enquêteurs.

 

[I-6 : Danny, Beatrice, Nicholas : Mr Shou, Chan] Danny compte dès lors poursuivre les investigations à l’extérieur – Mr Shou oriente les PJ vers la porte arrière, en dépêchant son garde du corps pour les accompagner ; lui-même demeure dans son établissement, mais reste à la disposition des enquêteurs, et offre par ailleurs ses services, de traducteur notamment, si les adjoints du shérif rencontraient des difficultés à cet égard dans Chinatown. Beatrice se trouvait déjà devant la porte arrière, après avoir surveillé les activités de Chan – qui demeurait très nerveux, à l’évidence, mais travaillait « normalement ». Nicholas constate qu’il n’a a priori pas d’endroit particulier où déposer les poubelles à proximité. Et Danny perçoit une sale odeur… Pas la blanchisserie, davantage au sud – plutôt quelque chose qui vient du nord. Le faux prêtre fait le même constat – et identifie un élevage de porcs assez conséquent (facile une centaine de bêtes), où l’odeur est particulièrement atroce (le Chinois à la chemise rouge les suit). Il y a une enseigne au-dessus de la bâtisse, mais elle est en chinois. Nicholas ne manque pas de remarquer (discrètement…) que ces animaux mangent tout, et suppose que c’est ainsi que disparaissent les ordures… Dans tous les sens du terme ? Mais Beatrice et Danny sont plus réservés : justement, cette fois du moins, le cadavre n’a pas disparu… Bon, ils peuvent garder l’idée en tête.

 

II : AUTOPSIE AU PETIT DÉJEUNER

 

[II-1 : Warren : Shane Aterton, Glenn Cabott, Richard Lightgow ; les cousins Sannington] Pendant ce temps, Warren a accompagné les adjoints du shérif Shane Aterton et Glenn Cabott à la « clinique » du Dr Richard Lightgow, son ami. Ils ont fait en sorte de ne pas trop attirer le regard des badauds, mais c’était sans doute peine perdue… Les adjoints déposent le cadavre sur la table d’autopsie – Warren avait déjà assisté le Dr Lightgow dans ses œuvres, sur le cadavre d’un des cousins Sannington. Il explique au docteur la situation, et ce dernier ne voit aucun inconvénient à ce qu’il assiste à l’autopsie, même s’il jette d’abord un œil à Aterton, qui s’en fout complètement (Cabott, de son côté, est retourné au bureau du shérif).

 

[II-2 : Warren : Richard Lightgow ; Russell Drent] Lightgow se met au travail. La victime est un homme blanc, les cheveux bruns ; 25 à 30 ans, taille moyenne, assez large d’épaules sans être spécialement baraqué… Warren demande au docteur s’il aurait pu croiser cette personne, mais il ne le croit pas. Le docteur confirme vite que la victime a été battue à mort, avec de nombreux coups portés au visage, qui l’ont défiguré, ainsi qu’à l’abdomen – la cause du décès est une hémorragie interne à ce niveau ; il y a plusieurs cotes de cassé, mais l’intuition du shérif Drent concernant un poumon perforé s’avère erronée. Par contre, la rate et le foie ont éclaté. Cela implique des coups particulièrement violents. Le docteur se penche sur le cadavre et fait signe à Warren de jeter un œil à des traces qu’il a repérées à la commissure des lèvres : « C’est assez sordide… Il a été bâillonné. Des coups pareils l’auraient sans doute fait hurler, autrement… » Warren se demande s’il aurait également pu être ligoté, et Lightgow confirme qu’il avait les mains liées – il ne sait pas ce qu’il en est des jambes. Le cadavre a probablement été traîné, sans pouvoir déterminer plus précisément où l’inconnu a été tué, ou sur quelle distance il a été transporté. En tout cas, c’est frais – il est mort il y a quelques heures à peine. Warren suggère d’étudier ce que la victime a consommé avant de périr ; dans son état, ce n’est pas forcément évident à déterminer, mais Lightgow est à peu près certain que le macchabée n’a rien mangé dans la nuit – par contre, il avait bu, très clairement. Sans que cela soit forcément habituel chez lui. Pas de signes distinctifs autrement, de type marque de naissance, cicatrice, etc.

 

[II-3 : Warren : Richard Lightgow, Shane Aterton ; Josh Newcombe, Jon Brims] Warren se demande s’il serait possible de faire quoi que ce soit pour aider les adjoints dans leur enquête. Prendre une photo est faisable, mais, dans cet état… Le Dr Lightgow avance que, s’ils trouvaient d’autres éléments pour « reconstituer » le visage de la victime, ils pourraient faire appel à Josh Newcombe, qui « a un bon coup de crayon » ; mais il sait que les PJ ont eu affaire au bonhomme, qui n’est sans doute pas le type le plus fiable à Crimson BayAterton se fout complètement de tout ça : il bâille sans cesse. Quoi qu’il en soit, le cadavre va rester disponible à la morgue dans les quelques jours qui viennent, mais ensuite il faudra l’enterrer – le boulot de Jon Brims.

 

[II-4 : Warren, Danny, Beatrice : Richard Lightgow] Les autres PJ se rendent au cabinet du Dr Lightgow après le départ de Warren (le Chinois a cessé de les suivre dès l’instant qu’ils ont quitté Chinatown). Danny, à la suggestion de Beatrice, prend le docteur à part pour qu’il lui fasse son rapport, tandis que la huckster, laissée seule avec le cadavre, use de son sort de Pressentiment pour en apprendre davantage sur les conditions de sa mort. L’effet a quelque chose d’un peu traumatisant, car Beatrice se retrouve à la place du type tabassé, en vue subjective – elle sent les coups, elle sent aussi le bâillon sur sa bouche. Difficile dans ces conditions de se montrer très précise quant à ce qu’il passe, mais elle peut au moins déterminer qu’il y avait trois agresseurs, avec des vêtements occidentaux et un foulard sur le visage ; mais, en pleine nuit, elle ne peut pas se montrer plus précise... La scène a lieu dans une ruelle inidentifiable en tant que telle, mais probablement différente de celle où le corps a été retrouvé – en fait, ce n’était probablement pas dans Chinatown, de manière générale.

III : LA CHASSE AUX INDICES

 

[III-1 : Nicholas : Josh Newcombe, Ned Bland] Les PJ se retrouvent tous au Washington pour discuter de tout ça en déjeunant. Quand ils pénètrent dans la salle de restaurant, ils sont interloqués par l’attitude des clients, visiblement morts de rire à la lecture du journal. Nicholas attrape un exemplaire du Crimson Post, avec en une un dessin d’une gigantesque pieuvre. Il lit à haute voix l’article associé :

CR Deadlands Reloaded : The Great Northwest (04)

La Terrible Pieuvre du Pacifique Nord aperçue au large de Shan Fan !

 

De notre envoyé spécial, Josh Newcombe

 

Panique à Shan Fan ! Et, exceptionnellement, ce n’est pas là le fait des Triades qui rongent cette ville déjà considérablement affectée par le Grand Tremblement de Terre… On a appris, de source sûre, qu’une Titanesque Créature, une Sorte de Pieuvre ayant atteint les proportions d’un véritable Léviathan, rôde dans les eaux traîtresses de ce qui était encore il y a peu le splendide Golden Gate.

 

Plusieurs pêcheurs l’ont aperçue, dont Mr Ned Bland, un vétéran de la chasse à la baleine – le Pittoresque Navigateur n’a pas manqué d’effrayer ses confrères avec le récit plus vrai que nature de cet Animal Monstrueux, qui aurait, sous les propres yeux du pauvre (mais courageux) harponneur, englouti trois navires dans son Bec Immonde, en un seul Coup Vicieux de Colossal Tentacule ! Ces trois navires (de bonne taille) n’ont pas encore été identifiés, mais nous ne doutons pas un seul instant être sous peu en mesure de confirmer cette précieuse information, et de livrer, si nécessaire, pareils détails, que vous avouerez cependant bien dérisoires voire futiles alors que la Menace s’apprête à frapper à nouveau…

 

Et ce pourrait bien être dans les eaux de Crimson Bay ! Car tous les marins interrogés à ce propos sont formels : le Céphalopode Démoniaque a pris la route du Nord… Le Crimson Post ne manquera pas de vous tenir informés de la Situation. Ne manquez pas notre prochaine Edition Spéciale !

 

De notre envoyé spécial, Josh Newcombe

 

[III-2 : Danny, Beatrice, Nicholas : Mr Jansen ; Mr Shou] Danny explose de rire, comme la majorité des convives… Puis ils se retirent dans une chambre pour faire le point – notamment suite aux révélations de Beatrice, dont les autres ne savaient encore rien. La huckster suppose qu’ils pourraient se renseigner sur un groupe de trois voyageurs… Sinon, c’est que les tueurs habitent en ville. L’intention de nuire à Mr Shou n’en paraît que plus plausible. Nicholas suppose qu’ils pourraient aussi écumer les lieux où l’on consomme de l’alcool en ville – et cela inclut les bordels. Beatrice ajoute que les moyens de transport doivent aussi être envisagés (on peut venir à Crimson Bay par bateau, même si ça n’est pas très fréquent, par train depuis Portland ou Shan Fan, mais c’est surtout du fret qui transite par la ville, et par une petite ligne pas rattachée aux grands réseaux, ou enfin au relais de diligence – ceci bien sûr à la condition que la victime ne soit pas venue par ses propres moyens). Et il faut aussi, ajoute-t-elle, se renseigner auprès des hôtels – une chambre réservée quelque part, où la victime ne serait jamais venue… Ils sont au Washington, après tout, et interrogent donc Mr Jansen, au travail derrière son comptoir ; il confirme bien vite qu’un homme est passé la veille, en fin d’après-midi, pour se renseigner sur les tarifs, mais explique qu’il est parti après quelques verres sans réserver – simplement en promettant qu’il reviendrait quelques heures plus tard ; ce qu’il n’a pas fait. Danny remercie l’hôtelier (qui lui donne sans cesse du : « Monsieur l’adjoint. »).

 

[III-3 : Danny : Slim Jim Carrighan] Étape suivante : le Gold Digger, très fébrile à deux jours du tournoi de poker (une grande banderole a été suspendue sur la rue principale), même si les « stars » ne sont pas encore arrivées. Danny interroge le barman, Slim Jim Carrighan, qui est formel – personne n’est passé la veille qui aurait correspondu au profil esquissé. Danny (ou « Mr Cody »…) le remercie et ne s’attarde pas davantage.

 

[III-4 : Danny : Jeff Liston] Côté bars à proprement parler, ne reste plus que le Red Bear – le moins bien fréquenté, et celui que Danny préfère. Mais, surprise en arrivant, le bouge est fermé… Une affiche est plantée sur la porte, qui dit : « FERMÉ POUR TROIS JOURS ». Danny en est très étonné : fermer en cette période, à la veille du grand tournoi de poker ? S’est-il passé quelque chose dans la soirée ? Le nouvel adjoint fait le tour de l’établissement, jetant un œil aux ruelles à l’arrière, sans rien y relever de spécial (il n’y a pas de porte arrière au Red Bear). Mais l’épicier à côté du bouge explique que Jeff Liston, et ça n’a rien d’un secret, a « d’autres occupations » : il ferme régulièrement comme ça, généralement pas sans prévenir, pour aller chasser l’ours dans la forêt de Red Sun – la vraie passion de l’ex-trappeur. Il habite normalement à l’étage de son établissement, mais là il doit être quelque part en forêt, Dieu sait où… Nicholas jette tout de même un œil à la porte du Red Bear : elle est verrouillée – mais sans doute pas très solide.

 

[III-5 : Danny, Beatrice, Warren, Nicholas : Mike Jones ; Al Burden, Richard Lightgow] Ne pouvant en apprendre davantage pour l’heure, les PJ décident de se rendre au relais routier Jones, très actif en cette période. Mike Jones est un individu foncièrement désagréable, qui se montre très grossier devant les PJ en refusant d’abandonner son travail pour se consacrer à eux (il ne lève même pas les yeux de ses dossiers), ne répondant à leurs questions que très sèchement, en tamponnant feuille après feuille. Danny se montre quant à lui très poli, et fournit à Jones autant de détails que possible. Le bonhomme ne lui prêtant pas attention, il met en avant son statut d’adjoint du shérif (en exhibant son étoile). Jones ne se montre pas plus aimable, et Danny commence à avoir les poings qui le chatouillent… Mais en précisant la description avec les vêtements, Jones finit par supposer que la personne qu’ils recherchent pourrait être un certain Al Burden, arrivé la veille de Portland, et qui doit repartir dans quelques heures pour Shan Fan « pour affaires ». Seul a priori. Comptait passer la nuit en ville, disait qu’il faisait toujours comme ça parce qu’il n’aimait pas les longs voyages, ce genre de choses. Beatrice lui demande s’il y aurait un groupe de trois personnes de prévu pour cette diligence, mais non, pas a priori. Il y a un problème avec la réservation de ce Mr Burden ? Danny se montre mystérieux, et dit qu’il va attendre de le voir monter dans la diligence. Beatrice et lui vont rester à jouer aux cartes sous un porche, si Jones veut bien lui faire signe quand son client arrive (Warren va travailler sur ses prothèses pour le Dr Lightgow, il fait quelques progrès, l’ambiance est agréable ; Nicholas s’en retourne au Washington). Le temps passe, on prépare la diligence pour Shan Fan : cinq passagers arrivent progressivement, qui n’ont rien de suspect (en dehors d’un vieux couple, il y a trois hommes, mais qui ne voyagent pas ensemble de manière générale, et dont l’allure très disparate ne correspond pas à ce que Beatrice avait entraperçu avec son Pressentiment). Mais Al Burden manque à l’appel… Danny pense avoir identifié la victime, et suppose à bon droit que Mike Jones tient des registres très complets ; il obtient une copie de sa fiche sur le passager absent (qu’il serait bien en peine de lire, mais ses camarades sauront le faire à sa place). Après quoi le grossier bonhomme se replonge dans son travail en maugréant, visiblement désireux qu’on lui foute enfin la paix…

 

[III-6 : Danny, Beatrice : Russell Drent, Shane Aterton, Rafaela ; Mike Jones, Al Burden] Danny et Beatrice se rendent illico au bureau du shérif Russell Drent – s’y trouve également Shane Aterton. Le shérif est bourru, avec toute cette agitation – Danny et Rafaela, dans la semaine qui vient de s’écouler, ont amplement eu l’occasion de constater qu’il n’était pas du genre commode, et n’aimait pas qu’on lui fasse perdre son temps… Il jette un œil à la fiche de Mike Jones, mais le nom d’Al Burden ne lui dit rien (pour la forme, il regarde les affiches « Wanted » qui tapissent le mur de son bureau, mais, non, rien). C’est une avancée, il ne dira pas le contraire – mais qu’ils ne reviennent pas avant d’avoir trouvé des éléments plus probants : il a du travail !

 

[III-7 : Nicholas, Beatrice, Danny : Al Burden] Les PJ se retrouvent, et Nicholas fait méthodiquement le point sur l’itinéraire emprunté par Al Burden : le type est arrivé de Portland par la diligence de 15 h. Il s’est alors rendu au Washington, où il a bu quelques verres, promettant de revenir dans la soirée prendre une chambre, ce qu’il n’a pas fait. Beatrice relève qu’à ce stade il n’avait pas assez bu pour être cuité – ça, il l’a fait plus tard. Au Red Bear ? Peut-être. Mais Danny tend à croire qu’il s’est (d’abord ?) rendu dans un bordel. Pour y passer la nuit ? Au White Tiger, ça aurait été envisageable, car il ferme à l’aube, mais le London et le Paradise ferment quant à eux vers 3 ou 4 h du matin. Les vêtements de qualité de la victime incitent plutôt Danny à chercher du côté du London, la maison de passe la plus cotée de la ville.

 

[III-8 : Danny, Beatrice : Gamblin’ Joe Wallace, Slim Jim Carrighan ; Al Burden] En début de soirée, les PJ se rendent au Gold Digger dans l’espoir de voir Gamblin’ Joe Wallace. Le maire est débordé… Il supervise l’aménagement du saloon, où vingt-cinq tables de cinq joueurs doivent être mises en place, et en profite pour revoir certains aspects de la décoration. Tandis que Slim Jim Carrighan et ses serveuses enchaînent les commandes, Wallace fait sa tournée habituelle des clients, mais pour la forme : il ne peut pas consacrer plus d’une minute à qui que ce soit. Danny laisse Beatrice prendre l’initiative d’aborder le maire – qui ne cache pas être pressé. Mais la huckster relève que Wallace a la réputation d’accueillir tout le monde en ville – en principe, oui, mais il y a beaucoup d’arrivants en ce moment… Certes – mais le nom d’Al Burden lui dirait-il quelque chose ? Le maire prend le temps d’y réfléchir ; mais, non, ce n’est pas le cas.

 

[III-9 : Danny, Nicholas, Beatrice : Ms Worthington ; Al Burden, Jeff Liston] Danny n’y croyait pas, de toute façon ; il emmène les autres au London. Nicholas, un peu paranoïaque, se demande s’ils ne sont pas suivis, mais a priori non – ceci dit, il y a tellement de monde en ville… La propriétaire et gérante du London est une certaine Ms Worthington, C’est de toute évidence un établissement de qualité, tenu avec soin, avec une décoration du meilleur goût, des filles absolument sublimes… et une clientèle uniformément blanche ; la carte des tarifs est à l’avenant (avec notamment des alcools de qualité, très coûteux, en provenance directe de la cave du Gold Digger). Beatrice aborde la gérante, qui dirige les opérations depuis sa place derrière le comptoir – un peu à la manière d’un chef-d’orchestre. D’abord un peu sceptique, Ms Worthington se montre plus aimable quand Beatrice précise accompagner l’adjoint au shérif, Danny – la mère maquerelle s’était méprise sur son compte, croyant tout d’abord que Beatrice venait lui proposer ses services, ce qui était hors de question… Tricksy décrit Al Burden, en précisant son nom – ce dernier ne dit rien à Ms Worthington, mais la description lui évoque, sans grande certitude, un « gentleman » effectivement passé la veille, dès l’ouverture – il avait sollicité une fille, « Clara » sauf erreur. Il avait réglé la passe comptant, bu plusieurs verres d’un de ses meilleurs whiskys mais pas au point d’être véritablement enivré, après quoi il était monté avec la fille, qu’il a traitée avec tous les égards dus à une dame : « Un client idéal. » Il est reparti seul vers 21 h. Beatrice souhaiterait s’entretenir avec Clara – elle est disponible : si c’est une enquête pour le bureau du shérif… La fille est splendide, souriante, très polie, très coopérative – son client n’était pas du genre à s’épancher, mais, à peine un peu éméché, il avait l’alcool joyeux ; elle lui a proposé de rester autant qu’il le souhaitait, mais il avait d’autres projets : il parlait d’aller jouer aux cartes. Vu ce qu’il cherchait au juste, Clara lui a conseillé le Red Bear. Danny échappe un : « Ah ! Quand même ! » qui perturbe un peu la prostituée… Ce client avait de l’argent, elle lui avait donc d’abord conseillé le Gold Digger, mais il a expliqué préférer les choses plus « simples », « pittoresques » : l’établissement de Jeff Liston lui paraissait tout désigné. Beatrice et Danny remercient leurs interlocutrices (Ms Worthington précisant qu’elle souhaite compter bientôt « Mr Cody » parmi les clients de son établissement), et prennent aussitôt la direction du Red BearDanny d’un pas très décidé.

IV : DANS LA TANIÈRE DE L’OURS ROUGE

 

[IV-1 : Danny, Beatrice, Nicholas : Jeff Liston, Russell Drent] Le Red Bear est bien sûr toujours fermé. Quelques clients potentiels, déjà un peu allumés, ont la mauvaise surprise de trouver le tripot dans cet état, et semblent hésiter sur l’endroit où aller… Danny n’y prête pas vraiment attention, et va frapper à la porte du bouge de Jeff Liston. Pas de réponse. Il colle son oreille à la paroi, mais n’entend rien. Les PJ avaient par ailleurs pu constater que le saloon n’avait pas de fenêtres. Beatrice rappelle tout de même que rien n’incrimine forcément Liston… mais cette absence est décidément suspecte. Danny demanderait bien au shérif Drent l’autorisation de perquisitionner légalement le Red Bear, mais sait très bien que son supérieur l’enverrait chier… Nicholas n’a pas ce genre de scrupules : Danny est la loi ! Oui, mais il y a des passants… Le bagarreur préfère attendre que l’affluence diminue : le temps de prendre un bon dîner.

 

[IV-2 : Danny] Les PJ reviennent vers minuit. Il n’y a plus de passage à cette heure-là – justement parce que le Red Bear est fermé. Danny s’appuie contre la porte pour tâter sa résistance : elle cédera facilement. Par précaution, il tape à nouveau à la porte – toujours pas de réponse. Danny donne un bon coup d’épaule, puis un second : la porte est ouverte, pas au point d’être sortie de ses gonds, mais ce sera tout de même visible.

 

[IV-3 : Nicholas, Danny, Beatrice : Jeff Liston, Al Burden] Nicholas enjoint ses camarades à la prudence : un trappeur, ça sait poser des pièges… Danny prend par ailleurs soin de bloquer la porte avec une table. La pièce est totalement obscure, mais il y a des lampes à huile sur chaque table. C’est vraiment miteux – mal, voire pas, nettoyé depuis la veille. Ils regardent d’un autre œil les nombreux massacres d’ours suspendus aux murs – réalisés par un taxidermiste accompli. Nicholas cherche un fusil accroché à un râtelier, comme font souvent les chasseurs, mais non. Par contre, derrière le comptoir, Beatrice trouve très vite un autre fusil, solide mais pas des plus approprié pour la chasse – c’est une grosse pétoire, qui fait beaucoup de bruit, et éventuellement beaucoup de dégâts sur les clients récalcitrants ; Beatrice prend soin d’en retirer les cartouches. Elle trouve aussi un pistolet à côté – mais elle et Nicholas s’y connaissent en armes de poing, et celle-ci est probablement hors d’usage ; elle n’est d’ailleurs même pas chargée – mais des traces sur la crosse laissent supposer qu’on a pu l’utiliser comme arme contondante. Les réserves d’alcool sont derrière le comptoir également – des trucs infâmes, dont la « recette spéciale » que Liston avait mentionnée comme n’étant pas « une boisson de fillettes ». Une porte près du comptoir donne sur une sorte de réserve – qui s’avère être plutôt l’atelier de taxidermie du tenancier, avec ses nombreux outils, et un râtelier d’armes presque vide. À l’étage se trouve l’appartement de Jeff Liston : il est vide, et on n’y a pas dormi la nuit précédente. Danny y cherche des affaires ayant pu appartenir à Al Burden, mais rien ne semble coller – tout va dans le sens de la vie qu’ils peuvent supposer être celle de l’ex-trappeur (dont le matériel de chasse est absent). Danny suppose que Liston est bien parti dans la forêt de Red Sun, il n’a peut-être rien à voir avec tout ça, c’est peut-être effectivement une coïncidence… Mais il est possible aussi que des clients du Red Bear soient coupables.

 

[IV-4 : Beatrice, Nicholas : Jeff Liston] Beatrice use à nouveau de son Pouvoir de Pressentiment sur le râtelier d’armes de l’atelier ; elle a la sensation de Jeff Liston en faisant régulièrement usage, et voit un fusil de chasse très impressionnant – rien à voir avec la pétoire sous le comptoir. La huckster, à la suggestion de Nicholas, réitère son sort sur l’affiche placardée sur la porte – sans doute la dernière chose que Liston a touchée ici. Elle a une vision du trappeur qui la cloue ; c’est la nuit, juste un peu avant l’aube ; il a un gros sac sur le dos, et son fusil de chasse ; il a l’air un peu fatigué, mais aussi content – et pas le moins du monde nerveux. Ils ne s’attardent pas davantage, et vont se coucher dans leur hôtel.

V : PIÉTINER… OU PAS ?

 

[V-1 : Jeff Liston] Le lendemain soir, ce sera l’inauguration du grand tournoi de poker. La ville est fébrile et active. Les PJ, quant à eux, ont un peu le sentiment d’être dans une impasse… Leur enquête a plutôt bien progressé au départ, mais que faire maintenant ? Le retour de Jeff Liston semble constituer la prochaine étape, mais elle ne dépend donc pas d’eux…

 

[V-2 : Nicholas, Danny : Tom Jenkins, Steve] Mais la nuit porte conseil, et Nicholas n’est pas du genre à rester les bras croisés. Dans la matinée, il se rend à l’atelier du maréchal-ferrant, Tom Jenkins – il sait qu’il s’y trouve toujours quelqu’un, la nuit, pour surveiller les chevaux ; or l’atelier est très proche du Red Bear, on en voit aisément l’entrée… C’est une piste intéressante aux yeux de Danny, qui accompagne le faux prêtre. Le patron est un peu rougeaud – il est très enthousiaste à la perspective du tournoi, et, dans les jours qui précèdent, on l’a beaucoup vu au Gold Digger, où il payait tournée sur tournée, l’air absolument ravi (et gentiment lourdingue, du genre qui fait sourire et un peu ricaner plutôt qu’il n’agace). Les PJ lui demandent qui avait monté la garde deux nuits plus tôt – il s’agissait de Steve, le gamin qui les avait accueillis à Crimson Bay, un des apprentis du maréchal-ferrant. Ils l’interrogent sur ce qu’il a pu voir ou entendre l’avant-veille du côté du Red Bear… Mais absolument rien de spécial ! Danny en est parfaitement démoralisé… Ils n’ont plus qu’à attendre le retour de Jeff Liston.

 

[V-3 : Beatrice, Danny : André de Fonteville, Ace Plinkett, Sam « Royal » Bernstein, Russell Drent, Rafaela] La journée s’écoule… Les « stars » du tournoi de poker sont arrivées, chacune de son côté : André de Fonteville, Ace Plinkett et Sam « Royal » Bernstein – ils ne sont pas passés inaperçus. Il y a certes 122 autres participants… mais ils sont d’une tout autre catégorie. Parmi les inscrits figure donc Beatrice. Elle a pris soin d’étudier le règlement, et constaté deux choses : une politique très particulière, assurée par le shérif Russell Drent, impliquera de faire quitter la ville aux perdants au fur et à mesure de leurs défaites (plus exactement, ils ont droit à une dernière nuit en ville ; un crédit particulièrement élevé semble pouvoir légitimer des exceptions, de même que la résidence à Crimson Bay) – ceci afin d’éviter que ne se forment des attroupements de mécontents susceptibles de faire du grabuge, et tout autant de circonvenir les « fausses inscriptions » de desperados qui auraient d’autres choses que le poker en tête… En fait, ce sera une tâche non négligeable des adjoints du shérif dans les jours qui viennent – Danny et Rafaela inclus. Par ailleurs, une clause sibylline du règlement n’est véritablement compréhensible que par ceux, rares, qui sont concernés : les hucksters ne seront pas tolérés – ce dont la huckster prend bonne note…

 

[V-4 : Danny, Beatrice, Nicholas : Jeff Liston] Puis se produit l’événement que Danny attendait avec tant d’impatience : le retour en ville de Jeff Liston, qui remplace son affiche sur la porte (défoncée, mauvaise surprise à l’arrivée…) du Red Bear, par une autre, laquelle constitue une sorte d’appel du pied, incitant ceux qui ne pourraient pas se permettre de consommer outre mesure au Gold Digger de venir le faire dans son bouge, où tout est beaucoup, beaucoup moins cher… Nul doute qu’il y aura des affaires à faire dans les jours qui viennent ! Danny s’y rend aussitôt, accompagné de Beatrice et Nicholas.

 

[V-5 : Danny, Nicholas : Jeff Liston, Rafaela ; Al Burden, Shane Aterton, Keith Rim, John Lowry] Liston travaille derrière son comptoir – son bouge est presque vide. Il ne se fait pas d’illusions : en début de soirée, tout le monde sera au Gold Digger pour l’inauguration ; après, par contre… Danny commande une bière : bonne chasse ? Oui… Bientôt un nouveau trophée au mur, qui surveillera les clients… Danny veut orienter la conversation sur un autre sujet, mais Liston l’interrompt, l’appelant « Monsieur l’adjoint » avec un regard plus sombre : il a une plainte à formuler… Il comptait aller au bureau du shérif, mais « puisque Monsieur l’adjoint est là »… On a forcé sa porte pendant son absence. Ce sont des choses qui ne se font pas. Danny l’assure qu’il transmettra – Rafaela notera la déposition. Liston explique qu’on ne lui a rien volé, mais, cette intrusion dans son domicile, quand même… On ne peut pas tolérer ce genre de choses à Crimson Bay. Danny acquiesce – mais, jouant le jeu, il ajoute aussitôt qu’il aurait quelques questions à lui poser à propos d’un de ses clients, la nuit de son départ… Liston ne sait rien de la mort d’Al Burden – et on n’en a pas vraiment parlé en ville. Mais Danny lui explique le meurtre, et en rajoute : peut-être l’intrusion au Red Bear a-t-elle un rapport avec ça… Liston lui demande une description de la victime – oui, il l’a vu la nuit du meurtre, il jouait aux cartes ici. Est-ce qu’il a fait un esclandre ? Non : il était complètement bourré, ça oui, mais pas le moins du monde agressif ; il avait perdu, mais s’en foutait complètement ; il est parti, seul, en laissant un très gros pourboire : dix dollars ! Et les types avec qui il avait joué ? Ils étaient partis avant : il y avait Shane Aterton… Et puis… Liston se braque : il n’aime pas balancer les noms de ses clients. Mais Danny insiste : c’est une affaire du bureau du shérif – ce dont le trappeur semble se contrefoutre. Danny remarque que ça pourrait jouer très défavorablement sur son établissement – s’il a accueilli des meurtriers et leur victime… Liston ne mange pas de ce pain : il a des principes. Nicholas s’y met – plus menaçant, même indirectement : si la paroisse apprenait que… Et, contre toute attente, même si avec une certaine gêne, Liston cède enfin : si c’est d’un meurtre qu’il s’agit, il ne peut pas se permettre de bloquer l’enquête… Même s’il n’aime pas ça. Bon… Les autres joueurs étaient donc Aterton, Keith Rim – un ouvrier de l’usine –, et John Lowry, un assureur. Des clients réguliers – et il répond d’eux… enfin, pas d’Aterton. Lui s’est barré vers 3 h, les deux autres un peu plus tard. Burden a été le dernier à quitter les lieux, sur les 4 h du matin. Il était bourré – pas méchant, juste un peu lourd… Mais Liston devait préparer sa partie de chasse, alors il a fermé, raccompagnant le bonhomme gentiment à la porte. Puis il s’est occupé de ses affaires. Danny interroge le barman sur Aterton, plus précisément – il est donc parti bien avant, il était torché, il avait perdu… Mais il n’était pas aussi agressif que de coutume ; il est pourtant du genre à avoir l’alcool mauvais, lui – très, très mauvais… Là, il avait l’air content – tant mieux. Danny remercie Liston ; il comprend ses principes, qui l’honorent, et il va transmettre sa plainte au bureau du shérif.

 

[V-6 : Danny, Beatrice : Jeff Liston ; Shane Aterton, Glenn Cabott, Russell Drent] Ils commencent à s’éloigner… mais Liston, après une certaine hésitation, demande à parler en privé avec « l’adjoint ». Danny revient donc en arrière, et laisse partir ses amis. Liston explique qu’il l’a à la bonne – il a été un chouette client, avant de devenir adjoint du shérif. Le truc… C’est qu’il a pas confiance en les adjoints du shérif. Danny sait comment ça se passe, dans ce genre de bouges. Y a des cris, y a des coups de poing qui volent… Rien de bien méchant, au fond. Mais les adjoints… Ils croient que leur étoile leur donne tous les pouvoirs. Aterton, tout particulièrement ; il débarque, il s’en prend à un pauvre type, lui explose la gueule sans que Liston puisse intervenir, le jette dehors et lui pisse dessus, tant qu’à faire. « Quand vous avez pris votre étoile, j’me suis dit : un d'plus… Mais j'crois qu’vous valez mieux qu'ça. Comme vous parlez, tout ça. Ça s’rait bien qu’ça continue. Et on m'fait pas chier chez moi. » Danny le comprend, le rassure – et lâche qu’il a lui aussi une très mauvaise image d’Aterton… Des choses à dire sur Cabott, ou Drent ? Non – ils viennent pas ici ; et il aime pas balancer… enfin, sauf concernant Aterton. À demi-mots, Liston revient sur le problème de sa porte… et Danny lui explique aussi franchement que lui-même ce qui s’est passé. Le patron du Red Bear s’en doutait. En temps normal, il lui aurait explosé la gueule… mais, d’une certaine manière, il comprend – et il apprécie la franchise de Danny. Qui lâche un billet pour les réparations… et fait signe à Beatrice de rendre à Liston les cartouches prises dans le fusil sous le comptoir. « Petits malins... » grommelle Liston – mais pas forcément de manière agressive : il semble disposé à ce que Danny demeure un bon client, même après tout ça.

 

À suivre…

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