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CR Deadlands Reloaded : The Great Northwest (06)

Publié le par Nébal

Illustration tirée du supplément *Stone Cold Dead*

Illustration tirée du supplément *Stone Cold Dead*

Sixième séance de « The Great Northwest » pour Deadlands Reloaded. Vous trouverez la première séance , et la séance précédente ici. L'enregistrement de la séance est disponible .

 

À ce stade, presque tout provient de la campagne Stone Cold Dead.

 

Tous les joueurs étaient présents, qui incarnaient Beatrice « Tricksy » Myers, la huckster ; Danny « La Chope », le bagarreur ; Nicholas D. Wolfhound alias « Trinité », le faux prêtre mais vrai pistolero ; Rafaela Venegas de la Tore, ou « Rafie », l’élue ; et enfin Warren D. Woodington, dit « Doc Ock », le savant fou.

Vous trouverez dans la vidéo ci-dessous l'enregistrement de la séance.

I : PIÈCE À CONVICTION

 

[I-1 : Danny, Beatrice : Russell Drent, Gamblin’ Joe Wallace] Danny a renoncé à faire son rapport au shérif Russell Drent concernant les événements survenus dans le port – le shérif est visiblement en train de se faire passer un sérieux savon par Gamblin’ Joe Wallace, ce n’est vraiment pas le moment… Danny ne s’attarde donc pas – car il a bien mieux à faire : il a récupéré un foulard sur un des trois cadavres retrouvés dans le bureau du shérif, et souhaite le confier à Beatrice ; car il a vu la huckster tirer de précieux enseignements simplement à manipuler tel ou tel indice…

 

[I-2 : Beatrice, Danny] Beatrice fait donc usage de son Pouvoir de Pressentiment sur le foulard. La vision est perturbante – comme souvent : Beatrice se retrouve en effet à voir par les yeux de la victime, alors qu’elle a déjà reçu la balle dans sa gorge et est en train de se vider de son sang ; elle est donc au niveau du sol, et voit essentiellement des pieds nus qui marchent dans une flaque de sang – des pieds blancs, même maculés de boue. La huckster n’est pas en mesure de diriger le regard fixe du mourant – et sa vision s’interrompt seulement quand l’adjoint meurt, emportant en enfer l’ultime image de ces pieds nus. Beatrice rapporte ce qu’elle a vu à Danny.

 

II : GUEULE DE BOIS

 

[II-1 : Nicholas, Danny, Rafaela, Beatrice : Russell Drent] Le lendemain, après une nuit guère réparatrice car lourde de tensions (Nicholas a veillé quelques heures à la fenêtre de sa chambre du Washington, voyant passer de temps à autres quelques adjoints qui patrouillaient), les adjoints Danny et Rafaela supposent qu’il est bien temps de s’entretenir avec Russell Drent de tout ce qui s’est passé la veille, ainsi que de ses instructions ; Beatrice décide de les accompagner. La ville ne va pas bien – d’une certaine manière, c’est palpable… Une sacrée gueule de bois. Mais Crimson Bay est tout de même active – d’autres adjoints s’occupent de conduire les 125 joueurs inscrits au tournoi à la sortie de la ville, ou à la gare, ou au port ; Danny et Rafaela n’ont pas été contactés à cet effet, mais ils se doutent que cela fera partie des tâches que leur confiera Drent.

 

[II-2 : Danny, Rafaela, Beatrice : Russell Drent] Le shérif est dans son bureau – il a visiblement passé une très mauvaise nuit ; ses traits sont marqués par la colère autant que la fatigue. Danny fait son rapport sur l’attaque de la pieuvre géante. Drent en avait eu quelques échos – le rapport est tardif, mais, effectivement, il n’avait vraiment pas envie qu’on le fasse chier avec ça hier au soir, Danny a bien fait d’attendre. Drent constate que Rafie est blessée : si son adjoint a besoin d’un congé, il ne s’y opposera pas, mais, en même temps, il a vraiment besoin de tout le monde en ce moment… Pas de problème ! Le shérif constate aussi la présence de Beatrice – que veut-elle ? Eh bien, s’il a besoin d’une aide supplémentaire, vu ce qu’il en est du tournoi… Il réfléchit – il n’a pas d’étoile à lui confier, il ne va pas en ramasser une sur le cadavre d’un de ses hommes, mais si elle veut aider, il ne va pas l’en empêcher, certainement pas. Silence, puis le shérif, évacuant l’idée du port, ordonne à ses désormais trois adjoints d’aller s’occuper du départ des joueurs à la gare.

 

III : FAKE NEWS

 

[III-1 : Nicholas, Warren : Josh Newcombe ; Danny, Rafaela] Pendant ce temps, Nicholas et Warren vont rendre une petite visite à Josh Newcombe, le rédacteur en chef du Crimson Post. Les bureaux ne payent pas de mine. Le journaliste est assis derrière une table, l’air colérique… et un peu affolé quand il voit Nicholas. Lequel s’étonne de ce que le journal n’ait encore rien dit de ce qui s’est passé la veille ? Le journaliste grogne que le faux prêtre s’y connaît pourtant en entraves à la liberté de la presse ! Un adjoint arrive par la porte de l’imprimerie, et s’installe sur un tabouret, sans un mot, tout sourire, tandis que Newcombe explique que, non, il n’y aura pas d’édition spéciale aujourd’hui – alors qu’il aurait dû y en avoir deux ! Le vol, oui, mais aussi la pieuvre – il avait raison ! Nicholas interrogerait bien le journaliste sur ce qui s’est produit au bureau du shérif, mais, indiquant l’adjoint, Newcombe se contente de répondre qu’on lui interdit d’en parler – avançant seulement que, parfois, la vérité est bien étrange… Nicholas sait qu’il n’en tirera pas davantage – mais, avant de partir, Warren souscrit un abonnement au Crimson Post, ce qui ravit Newcombe, qui offre de lui livrer les éditions spéciales en personne ! Du moins, d’ici trois ou quatre jours, le temps qu’on l’autorise à nouveau à faire son travail… Nicholas et Warren sortent – le scientifique suppose qu’il pourrait être intéressant d’en parler à Danny et Rafaela : peut-être l’un des deux pourrait-il être affecté à la surveillance du journaliste ?

IV : UN TÉMOIGNAGE CLEF

 

[IV-1 : Danny, Rafaela, Beatrice : Kang, Russell Drent, Gamblin’ Joe Wallace] Danny, Rafaela et Beatrice sont à la gare – un petit bâtiment dépendant d’une ligne très secondaire et qui se fera sans doute rapidement absorber par la Iron Dragon de Kang. Seuls deux trains passent chaque jour, un qui vient de Portland et l’autre de Shan Fan. Les voyageurs sont essentiellement des joueurs floués du tournoi de poker, mais il y a quelques autres personnes qui prennent le train pour des raisons qui leur sont propres. Un constat que fait Danny – qui n’en revient pas qu’on les laisse partir sans les fouiller ! Il prend sur lui d’ordonner la fouille des bagages de tous les gens sur le départ ; les autres adjoints sur place concèdent aisément qu’il a sans doute raison, et entreprennent de vérifier les affaires de tout le monde – ce qui n’est pas sans susciter quelques grognements indignés… d’autant que Beatrice, plus habile à convaincre que Danny, a emporté la décision par son bagout ; les joueurs qui ont perdu face à elle n’en sont que davantage agacés, percevant cela comme une humiliation ! Les adjoints s’en moquent, ils ont d’autres préoccupations. La politique de Drent et Wallace visant à évacuer en priorité les éventuels perturbateurs de l’ordre public est-elle vraiment pertinente en pareil cas ? Rafie elle-même dit que, si la décision lui avait appartenu, elle aurait bien au contraire bouclé la ville… Mais les fouilles ne révèlent rien de suspect. Les sarcasmes de Beatrice (« N’hésitez pas à revenir à Crimson Bay ») passent très mal, y compris auprès des autres adjoints… au point où Danny lui donne un coup d’épaule – qu’elle arrête ses conneries…

 

[IV-2 : Rafaela, Danny, Beatrice : Mike Paltron ; Tom Jenkins, Mrs Jenkins] Pendant la fouille, Rafaela est discrètement appelée par un homme qui a l’air nerveux, et se présente comme étant Mike Paltron – celui qui était supposé garder l’atelier de Tom Jenkins la veille, Mrs Jenkins en avait parlé. Ils s’éloignent un peu pour discuter en privé (mais à portée de vue de Danny et Beatrice). Paltron cherche ses mots, il est visiblement très embarrassé… Il explique qu’il ne se passe jamais rien à l’écurie – alors, oui, il a abandonné son poste vers 23 h pour aller boire un verre ou deux au Gold Digger, et assister au tournoi… Mais, en repartant, vers minuit, il dit avoir vu les hommes qui ont attaqué le bureau du shérif : ils étaient trois, avec des cagoules, et des sacs dans les bras. Paltron a entrevu un cadavre dans le bureau, et craint d’être lui aussi sur la liste des bandits, en tant que témoin gênant – il a passé le reste de la nuit à se cacher, sans oser retourner à l’atelier… Paltron insiste sur le fait qu’un des hommes était pieds nus – et il ajoute : « Y a vraiment que des négros pour faire un truc pareil... » Il est formel : les trois hommes étaient des Noirs, on le voyait aux jambes et aux bras.

 

[IV-3 : Rafaela, Danny, Beatrice : Mike Paltron] Rafaela appelle Danny et Beatrice – malgré Paltron, qui souhaiterait que son nom ne soit pas ébruité… Rafie rapporte le témoignage de l’apprenti maréchal-ferrant, que Danny interroge à nouveau pour obtenir davantage de détails : il s’était rendu dans la rue derrière le Gold Digger pour soulager un besoin naturel, les trois hommes sont partis par les ruelles au nord… Rafie insiste sur le fait que le témoin affirme que les coupables étaient des Noirs – Danny et Beatrice, qui savent ce qu’il en est grâce au Pressentiment de la huckster, n’en font pas état de quelque manière que ce soit, même involontairement. Paltron est terrorisé, mais les trois adjoints l’assurent qu’on saura le protéger contre ces brigands encagoulés…

 

[IV-4 : Danny, Nicholas, Warren, Rafaela, Beatrice : Shane Aterton, Mike Paltron ; Russell Drent, Tom Jenkins] Ils le conduisent au bureau du shérif, Danny ayant donné des ordres aux autres adjoints – car il a pu constater avoir acquis une certaine aura auprès des employés subalternes du bureau. Mais Drent est absent, c’est Shane Aterton qui tient l'office – il ne cesse de bâiller ; il lâche que le shérif est au Gold Digger. Danny s’y rend, avec Nicholas et Warren qui les ont rejoints, tandis que Rafie et Beatrice continuent d’interroger Paltron, en dehors de la présence d’Aterton. Il y a des hommes noirs en vile ? Pas en ville même… mais il y a la communauté des anciens esclaves, au nord-est de Crimson Bay, deux à trois kilomètres, par là. Ils viennent de temps en temps pour faire des courses ou vendre des produits de la ferme ; il y a eu quelques incidents, surtout avec les jeunes… D’habitude, ils ne se mélangent pas, heureusement. Pour Paltron, c’est là-bas qu’on trouvera les coupables. Il a rencontré des gens au Gold Digger, qui pourraient corroborer son témoignage ? Oui, sans doute – dont Mr Jenkins, qui, bien loin de le blâmer pour avoir abandonné son poste, lui a offert un verre ; il était saoul… Paltron a peur – cet interrogatoire, bien trop public à son goût, le plonge dans la panique… Rafie constate alors que Shane Aterton s’était approché sans qu’ils y prennent garde : il a sans doute entendu une partie de l’interrogatoire.

 

[IV-5 : Danny : Slim Jim Carrighan, Gamblin’ Joe Wallace, Russell Drent] Pendant ce temps, Danny se rend donc au Gold Digger – peu ou prou vide, et qui n’a pas fermé de la nuit. Slim Jim Carrighan est visiblement épuisé, de même pour Wallace, affalé sur une table au milieu de la pièce, l’air désespéré, et parfaitement saoul après avoir vidé quantité de verres de whisky. Russell Drent, lui, semble avoir récupéré un peu – ou du moins fait-il davantage illusion. Il s’étonne d’abord de ce que Danny ne soit pas à la gare, mais ce dernier explique qu’ils ont un témoin du vol… Drent se lève et les suit à son bureau.

 

[IV-6 : Nicholas, Warren, Rafaela, Danny, Beatrice : Russell Drent, Shane Aterton, Mike Paltron] Russell Drent, Shane Aterton (qui continue de bâiller et s’amuse en même temps visiblement à faire flipper un Mike Paltron aux abois), et les trois PJ adjoints pénètrent à l’intérieur du bureau, laissant Nicholas et Warren dehors. L’interrogatoire reprend : pourquoi Paltron ne s’est-il pas directement adressé au bureau du shérif ? Parce qu’il savait que l’adjoint Rafael s’était rendu à l’atelier de Tom Jenkins dans la nuit et y avait appris son nom… Il refait le même témoignage, en apportant quelques précisions : ils devaient avoir quatre ou cinq sacs en mains, il y en avait deux qui avaient des couteaux, il a bien entendu un coup de feu, rétrospectivement, mais très étouffé, et il n’avait pas compris sur le moment… Rafie ne cesse de le presser sur les heures qu’il a mentionnées, en lui tendant quelques pièges – dans lesquels Paltron ne tombe pas. Drent comprend ce petit jeu sans intervenir – Aterton trouve ça très amusant. Ce dernier dit enfin qu’ils vont garder Paltron, pour assurer sa sécurité, en posant une grosse patte sur l’épaule du témoin...

 

[IV-7 : Rafaela, Danny : Russell Drent ; Mike Paltron, Gamblin’ Joe Wallace] Pour Drent, ce témoignage change tout : ils ont maintenant des suspects, et ils peuvent agir. Rafie n’en est pas convaincu : c’est un témoignage bien flou, simplement dire que des Noirs avaient fait le coup ne permet pas de suspecter véritablement qui que ce soit… d’autant plus que c’est un témoignage unique, en tant que tel insuffisant. Drent la regarde, l’air amusé : « Sans déconner ? Testis unus, testis nullus… Il m’est arrivé d’entendre ça dans l’Est, mais alors j’aurais jamais cru que quelqu’un le ressortirait à Crimson Bay ! » Non, il ne va pas s’embarrasser de ces délicatesses procédurales : il va enquêter, c’est son boulot, on verra si le témoignage est confirmé ou pas. Rafael a un problème avec ça ? Danny intervient avant que sa camarade ne réponde : non, non, pas de problème… Mais Rafie ne lâche pas l’affaire : elle veut faire une enquête de voisinage – peut-être y a-t-il d’autres témoins qui, comme Paltron, ont eu peur de parler ? Le shérif ne s’y opposera pas – et concède que ça pourrait être utile ; quant à lui, il va discuter de ce témoignage avec Wallace, pour déterminer la suite des opérations.

 

[IV-8 : Beatrice, Danny : Shane Aterton, Mike Paltron] Au bureau du shérif, les sarcasmes de Beatrice ne font plus rire Aterton – qui devient agressif et lui dit de dégager… Elle sort – mais Danny, de son côté, fait le tour du bureau et parvient à attraper quelques mots de la conversation entre Aterton et Paltron : l’adjoint multiplie avec jubilation les insinuations, sur un ton menaçant – Paltron n’est pas allé le voir lui en premier ? Il s’en souviendra… Mais Danny n’entend pas de coups ou quoi que ce soit d’autre.

V : COMPLÉMENT D’ENQUÊTE

 

[V-1 : Rafaela : Mr Talbott] Rafaela compte travailler méthodiquement, et se rendre notamment dans les commerces du voisinage du bureau du shérif – ceux du moins dont les gérants vivent sans doute à l’étage. Elle se rend tout d’abord à l’épicerie de Mr Talbott. C’est un magasin général de base – beaucoup de choses à vendre, très diverses (dont « le meilleur café de Crimson Bay ! »), pas mal de matériaux de construction… Une réserve abrite du charbon et du bois, dont Mr Talbott fait régulièrement des livraisons à travers toute la ville. Le gérant est très aimable… mais n’a absolument rien à dire sur ce qui s’est passé la veille : il était au Gold Digger, « comme tout le monde ». Il est veuf, par ailleurs… Il n’y avait personne chez lui.

 

[V-2 : Nicholas, Warren : Mr Fong, Gamblin’ Joe Wallace] De leur côté, Nicholas et Warren se rendent à l’usine de munitions, au nord de la ville, à un peu moins de deux kilomètres de là. Il y a du trafic – par exemple pour livrer les blouses à nettoyer à la blanchisserie de Mr Fong. L’usine n’est pas entourée d’un grillage ou quoi que ce soit d’autre, mais deux hommes armés montent la garde à l’entrée. Warren se présente, déroulant ses diplômes : Mr Wallace a dû leur en parler ? Il devait venir pour jeter un œil aux machines… Un premier garde dit que Wallace n’a pas mentionné le scientifique, dont il se moque : « Ça doit êt’ parce que moi chuis jus' diplômé d’l’université d’mon cul... » Mais l’autre est plus conciliant : oui, le maire leur a parlé de « ce type avec le harnais dans le dos, avec ses bras mécaniques bizarres »… Mais, après ce qui s’est passé hier, ils n’ont aucune envie de prendre le moindre risque – si le savant peut revenir avec une autorisation de Wallace ? Ils jettent aussi un œil à Nicholas – le prêtre avec le chouette sermon comme quoi c’est bien d’aller aux putes. Elle est pas lourde, cette croix ? Nicholas tend à se montrer agressif… Mais le premier garde est trop bête pour comprendre vraiment qu’on se fout de sa gueule. L’autre sourit, mais sa position demeure : pas de visite sans un mot spécial de Wallace.

 

[V-3 : Rafaela : Samantha Goggins] Rafie poursuit son enquête de voisinage, et se rend à la boutique de Samantha Goggins. C’est une échoppe relativement petite vue de l’extérieur, mais très bien aménagée. Il s’agit surtout d’un commerce de vêtements, pour hommes et pour femmes, pour tous les usages, pour toutes les bourses. Les manières de la pimpante propriétaire, la soixantaine, laissent suggérer qu’elle a déjà fait sa vie et mis pas mal d’argent de côté ; elle aime son métier et fait preuve d’un goût très sûr. C’est aussi une redoutable commère, qui, après avoir servi le thé à Rafie, l’abreuve de ragots en tous genres faisant toujours intervenir le même groupe de cinq « sources », des petites vieilles curieuses et bigotes dans son genre. Mais impossible d’en tirer quoi que ce soit de concret ou a fortiori d’utile...

 

[V-4 : Danny, Beatrice : Tom Jenkins ; Mike Patron] Danny et Beatrice, quant à eux, se rendent à l’atelier de Tom Jenkins, le maréchal-ferrant, qui a visiblement une terrible gueule de bois : « Pas si fooooooort... » Il multiplie les promesses d’ivrogne : plus – jamais – ça… Danny l’interroge sur Mike Paltron, mais Jenkins ne saurait dire s’il l’a croisé au Gold Digger la veille. Il ne lui manque pas de chevaux, non… « Il y a toujours quelqu’un pour surveiller, vous savez... » Beatrice sourit – et en obtient l’adresse de Mike Paltron, dans la partie sud-ouest de la ville.

 

[V-5 : Nicholas, Warren : Richard Lightgow ; Josh Newcombe, Jon Brims] Accompagné de Nicholas, Warren, déçu par sa tentative infructueuse à l’usine de munitions, et tout autant au port (le cadavre de la pieuvre géante, s’il y en a un, a coulé, impossible de l’étudier – les hommes de la capitainerie sont maussades, suite à la mort d’un des leurs), se rend à son laboratoire dans la clinique du Dr Lightgow. Il ne dérange pas outre mesure ce dernier, mais évoque tout de même avec lui la justesse des « prédictions » de Josh Newcombe ; le docteur ne le prend pas au sérieux pour autant : « Même une horloge cassée indique la bonne heure deux fois par jour... » Mais ce n’est pas un mauvais bougre, certes. Et le docteur relève qu’un jour Jon Brims lui avait tenu un discours assez similaire – comme quoi le journaliste, parfois, « verrait » bien des choses qui s’avéraient étrangement fondées. L’inviter aux réunions de leur petit cercle ? Pourquoi pas… dès l’instant qu’il ne s’agit pas de se moquer de lui ! Warren rassure le médecin, ça n’est certes pas son intention. Après quoi le savant fou se rend donc dans l’atelier, où il travaille sur une idée qui lui trotte dans la tête depuis quelque temps : la conception d’un outil destiné à aveugler les adversaires – et de lunettes spéciales qui lui permettraient de ne pas en être affecté. Il entend mettre Nicholas à contribution – mais le faux prêtre est obsédé par l’idée d’une « machine à bénir »… Idée qui stupéfie le savant fou.

 

[V-6 : Danny, Beatrice : Jeff Liston ; Shane Aterton, Russell Drent] Nouvelle étape de l’enquête, du côté de Danny et Beatrice : le Red Bear, dont le patron Jeff Liston l’a un peu mauvaise – lui qui comptait avoir plein de clients en raison du tournoi de poker, et ce dès l’inauguration… Mais Danny aimerait surtout parler d’Aterton – il en obtient l’adresse, « pas un grand secret ». Mais Liston, qui devine les intentions de Danny, le met en garde : Aterton est un type dangereux… Mieux vaut réfléchir avant d’agir, hein ? Beatrice le comprend très bien – il fait visiblement peur à tout le monde en ville… La pique atteint Liston : il n’en a pas peur, lui, non ; il sait que, tout crétin qu’il soit, Aterton a tout de même un certain instinct de survie… Mais le quidam de Crimson Bay ne bénéficie pas de la carrure de l'ex-trappeur. Alors, oui, les gens ont peur de l'adjoint – mais comme ils ont peur de Drent, dans un style différent. Wallace n’a pas peur du shérif, non, il a décidé une bonne fois pour toutes de détourner les yeux des affaires de police dans sa ville, mais les autres… Justement : Beatrice a du mal à comprendre pourquoi Drent garde Aterton dans ses rangs. « Parce que c’est un molosse. Bien méchant. Prêt à faire toutes les crasses sans discuter, il est dénué de tout sens moral. Et c’est aussi un petit chef, trop con pour avoir de l’ambition. Mais les petits chefs, c’est souvent pire que les chefs. »

 

[V-7 : Warren : Jon Brims ; Richard Lightgow] Warren, qui a relevé les mots de Richard Lightgow, décide d’aller rendre une visite de courtoisie au croque-mort, Jon Brims – en plein travail, et appliqué : la famille de Warren a fait fortune dans la fabrication de cercueils, et le savant fou peut en juger, c’est du bon boulot. Il évoque le cas de Josh Newcombe, ce qui laisse le taciturne croque-mort indifférent…

VI : LA JUSTICE EN MARCHE

 

[VI-1 : Nicholas : Gamblin’ Joe Wallace, Russell Drent, Shane Aterton, Glenn Cabott, Mike Paltron, Denis O’Hara, Edgar Tomlick, Mike Jones ; Cordell] Alors que les PJ se réunissent, un messager réclame les trois adjoints (mais Nicholas s’invite dans le lot) : ils sont convoqués au Gold Digger. Le saloon est fermé à la clientèle, enfin, et gardé par des adjoints subalternes. Une réunion est en cours : parmi les présents, Gamblin’ Joe Wallace, le shérif Russell Drent et ses adjoints Shane Aterton et Glenn Cabott, le témoin Mike Paltron, et quelques notables de Crimson Bay, incluant le père Denis O’Hara et le banquier Edgar Tomlick ou encore Mike Jones, du relais de diligences. Wallace a l’air désespéré – mais Drent le presse d’agir, il a clairement de l’ascendant sur lui – et Aterton en rajoute : au bureau, ils ont plein de plaintes sur ces nègres qui foutent le bordel en ville, il est bien temps d’aller traiter le mal à la racine… Les PJ restent silencieux. Drent leur présente la communauté des anciens esclaves – et leur chef, un certain Cordell. « Shane a pas tort, y a des ennuis, des fois, avec ces types – les jeunes, surtout… En temps normal, ma politique, c’est la même que pour Chinatown : chacun ses oignons. Mais là, c’est comme s’ils avaient déclaré la guerre à la ville, en ruinant le tournoi, les ambitions de Mr Wallace... Le maire sait bien qu’il faut agir – avec célérité. » Wallace, soumis, acquiesce timidement, en se resservant un whisky.

 

[VI-2 : Rafaela, Beatrice, Danny, Nicholas : Russell Drent, Mike Paltron] Mais, pour Rafie (mise au courant de la vision de Beatrice), impossible de simplement acquiescer : elle y revient, ils n’ont qu’un seul témoignage, et des plus suspect – d’un homme qui s’avouait ivre au moment des faits. Ce qui fait rire DrentPaltron ne parlait que de deux ou trois pintes… Et il n’y a pas d’autre piste ! Il compte bien se rendre sur place pour enquêter. Ça lui pose un problème ? Danny, une fois de plus, cherche à prendre de vitesse sa camarade – mais elle ne se laisse pas faire : elle rend son étoile – ça sera sans elle. Le shérif prend l’étoile, et la fait voler dans les mains de Beatrice, qui se dit prête à partir. Ils ont une heure pour se préparer…

 

[VI-3 : Beatrice, Rafaela, Warren, Danny : Shane Aterton, Russell Drent, les cousins Sannington] Une heure que Beatrice (dont le pire cauchemar est de retomber dans l’esclavage) entend bien mettre à profit. Elle rattrape vite Rafie, qui était partie en claquant la porte : ils peuvent se rendre à la communauté des anciens esclaves avant le shérif et ses hommes ! Le temps d’attraper Warren... Le problème est que ça risque de ne pas être très discret. Qu’importe, en ce qui concerne Rafie ! Elle est prête à porter le chapeau, n’étant plus adjoint – Beatrice viendra avec son propre cheval, par une voie séparée, et rejoindra l’expédition ensuite. Danny reste en ville, lui, il n’en pense pas moins, mais ne doit pas compromettre sa position – il espère en même temps attirer les regards, qu’ils ne s’attardent pas sur l’absence de ses camarades… Lesquels prendront les ruelles de Chinatown, qui ne sont pas surveillées par les hommes du shérif (mais ils croisent le Chinois massif à la chemise rouge sang, qui semble les avoir repérés à l’instant même où ils ont pénétré dans le quartier) ; cela leur permet de quitter la ville loin au-dessus de son entrée Est, dont ils savent qu’elle est forcément gardée. En chemin, tandis qu’ils suivent la piste Rockwell, qui passe à proximité du cimetière de Crimson Bay, Beatrice échange aussi à propos d’Aterton et de Drent : elle n’a pas davantage confiance en ce dernier, qui a tout l’air d’être une crevure lui aussi… Pas question de le voir appliquer la « justice » comme il l’a fait à la ferme des cousins Sannington – ces derniers, au moins, leur culpabilité ne faisait aucun doute !

 

[VI-4 : Rafaela, Beatrice, Nicholas, Warren : Cordell ; Fedor] Ils arrivent bientôt à la communauté des anciens esclaves – un petit hameau d’une dizaine de maisons, à l’écart, dans un endroit assez bucolique, un peu encaissé. Des Noirs travaillent dans de petits champs ou des potagers, typiques d’une agriculture de subsistance ; ils sont un peu surpris par l’équipage des PJ, mais pas le moins du monde hostiles ou effrayés. Les nouveaux venus s’arrêtent au milieu du hameau, et Rafaela dit vouloir parler au responsable – on lui indique un certain Cordell, dans une maison un peu plus grande que les autres, mais sans rien d’ostentatoire. Cordell est un bel homme, doté d’un charisme certain. Rafie lui résume à gros traits la situation – ils ne savent pas grand-chose de ce qui s’est produit en ville dans la nuit ; simplement, ils ont eu de vagues échos d’un vol ? Rafaela confirme... et un témoignage les en accuse. Cordell se braque un peu, redoutant d’abord que les visiteurs soient venus pour les incriminer ! Mais Rafie explique qu’ils sont justement venus en avance parce qu’ils ne sont pas du tout persuadés de leur culpabilité – le chef de la communauté n’a aucun doute quant à lui, les siens sont innocents. Quoi qu’il en soit, les hommes du shérif arriveront d’ici une demi-heure... Cordell, plus confiant après ces explications, remercie Rafie pour son initiative, mais que faire dans un délai aussi court ? Se préparer à se défendre, dit Beatriceet Nicholas l’appuie : il s’y connaît en martyrs… Mais Cordell frémit à cette idée : prendre les armes ? « S’il le faut. » Un suicide, pour Cordell – le meilleur moyen d’envenimer encore les choses. Mais Warren a une autre suggestion : au moins, qu’ils profitent de ce délai pour mettre les femmes et les enfants à l’abri, de crainte que les choses ne dérapent… Ce qui convainc Cordell, qui dépêche un gamin pour qu’il aille avertir un certain Fedor, à charge pour ce dernier de mettre les femmes et les enfants en sécurité en dehors du hameau. Cordell est totalement démoralisé : il craint pour les siens, mais aussi pour ces gens qui ont pris sur eux de le prévenir – à un moment ou un autre, le shérif saura ce qu’il en est…

 

[VI-5 : Rafaela, Warren, Nicholas, Beatrice] Rafie, Warren et Nicholas retournent à Crimson Bay, en repassant par Chinatown. Beatrice, quant à elle, fait un détour, mais maîtrise assez bien son cheval pour retourner relativement discrètement en ville avant le départ de l’expédition.

 

[VI-6 : Danny : Mike Paltron] À Crimson Bay, pendant ce temps, Danny use de son ascendant pour que l’adjoint qui surveille Mike Paltron lui permette d’avoir une petite conversation en privé avec le témoin. Jouant de sa masse corporelle pour l'intimider, il lui demande s’il est bien certain de ce qu’il a raconté – que les coupables étaient des Noirs. Paltron, terrifié, le confirme – sûr et certain ! Danny le regarde droit dans les yeux – il a conscience de ce que ce témoignage pourrait avoir des conséquences très graves ? Qu'il sache qu'il en portera la responsabilité…

VII : PERQUISITION DANS LA COMMUNAUTÉ DES ANCIENS ESCLAVES

 

[VII-1 : Danny, Beatrice : Russell Drent, Shane Aterton, Glenn Cabott, Cordell] Outre Danny et Beatrice, participent à l’expédition le shérif Russell Drent, ses adjoints principaux Shane Aterton et Glenn Cabott, ainsi que sept autres adjoints subalternes ; ils sont tous à cheval. Danny prend soin de rester aux côtés d’Aterton. Ils empruntent le même itinéraire que les PJ auparavant. Dans la communauté, quand les adjoints arrivent, sont présents, dehors, Cordell et une quinzaine d’hommes.

 

[VII-2 : Danny : Russell Drent, Cordell, Shane Aterton] Drent descend de cheval et s’approche de Cordell. Sans préambule, et d’un ton très sec, il lui dit de rendre l’argent. Cordell est moins surpris qu’il n’aurait dû l’être, ayant été prévenu ; il proteste de son innocence… Mais Drent le coupe sans cesse : « Rends l’argent ! » Cordell persistant à vouloir « discuter d’un malentendu », le shérif donne l’ordre à ses hommes de fouiller partout. Tous descendent de cheval et s’attellent à la tâche (Danny reste à côté d’Aterton)… mais les anciens esclaves sont ulcérés, ils n’ont aucune envie de ce que l’on viole ainsi leur logis ! Et le ton monte – surtout du côté d’Aterton. Cordell veut croire qu’il est encore possible d’en discuter, mais, alors qu’il appelle ses hommes au calme, tournant le dos au shérif, celui-ci lui assène un violent coup de crosse sur la nuque ! Les esclaves stupéfaits lâchent un cri, et Aterton dégaine son pistolet : sans plus attendre, il abat d’une balle en pleine tête l’homme qui lui résistait !

 

[VII-3 : Beatrice, Danny : Russell Drent, Glen Cabott, Shane Aterton] Drent et Cabott ont l’air surpris… Mais il est bien tard pour les regrets ! C’est l’escalade. Les anciens esclaves saisissent ce qu’ils ont sous la main – des instruments agricoles essentiellement – pour tenter de résister aux hommes du shérif. Cabott se sert de ses poings, et étale un ancien esclave pour le compte. Beatrice hurle à Drent de maîtriser ses hommes – et tente de s’interposer face à Aterton, sur lequel se précipite Danny, qui le plaque contre un mur en hurlant à tout le monde d'arrêter les conneries. Mais les anciens esclaves, choqués, n’ont plus envie de discuter eux non plus – plusieurs s’avancent sur Drent, d’autres sur Cabott, tandis que certains cherchent à mettre Cordell en sécurité ; un autre se penche sur le cadavre de la victime d’Aterton, en sanglotant… Beatrice continue les appels au calme – mais n’en sort pas moins son revolver. Danny fait lâcher son arme à Aterton, et rugit : sa voix puissante fige les combattants alentour. Mais, de l’autre côté de la place, Cabott assomme un autre ancien esclave d’un coup de gourdin. Drent réagit enfin : les mains écartées en signe de paix, même brandissant un revolver, il dit à tout le monde de se calmer. Il veut fouiller le village, c’est tout ! Les adjoints obéissent – mais Danny ne lâchera pas Aterton, qui a abattu froidement un homme désarmé sous ses yeux ; que les autres fouillent si c’est c’est ce que veut Drent. Mais les anciens esclaves, choqués par ce qui s’est produit, ne se calment pas aussi facilement, et deux s’en prennent à Cabott, tandis qu’un autre avance sur Danny et Aterton... Beatrice tente de les raisonner : ils n’arriveront à rien ainsi ! En vain… Et certains s’avèrent avoir des pistolets – la huckster tire sur l’un d’entre eux, qu’elle blesse à l’épaule. Danny lâche brièvement Aterton, et s’en prend à son assaillant : faisant d’une pierre deux coups, il le saisit et le plaque contre l’adjoint sadique – les deux sont ainsi immobilisés, et l'adjoint est même assommé. Drent multiplie les appels au calme ; cette fois, cela produit un minimum d’effet sur les anciens esclaves, qui retournent auprès de Cordell en train de reprendre conscience, et qui cherche lui aussi à calmer le jeu, même s'il est encore très faible.

 

[VII-4 : Danny, Beatrice : Glenn Cabott, Russell Drent, Shane Aterton] C’est alors que résonne la voix de Glenn Cabott – il s’était éloigné dans la partie est du hameau, et dit avoir « trouvé quelque chose » dans un des bâtiments. Il revient vers le centre, accompagné de deux adjoints – ils ont dans les mains deux sacs correspondant à l’argent volé dans le bureau du shérif… Les anciens esclaves, dont Cordell, sont stupéfaits. Drent et ses adjoints, dont Danny (qui porte Aterton inconscient sur ses épaules) et Beatrice, se dirigent dans la direction de Cabott, qui jette les sacs plein d’argent par terre : « Il y en a d’autres, ils sont tous là... » Les traits de Drent se durcissent ; il saisit Cordell au col, d’un geste violent, puis le repousse au sol, et grogne à Cabott : « Brûlez tout. »

 

[VII-5 : Danny : Cordell, Russell Drent, Shane Aterton] Les adjoints obéissent aussitôt ; les cheminées étant allumées dans les maisons, trouver de quoi mettre le feu n’est pas un problème – et les anciens esclaves sont désemparés ; certains tentent bien de s’interposer, mais les adjoints, revolver en main, les repoussent – et Cordell, navré, retient ses hommes : ils ne parviendront à rien… Danny, furieux, approche de Drent avec le corps inconscient d’Aterton sur ses épaules ; le shérif le regarde un instant, sans dire un mot, et Danny poursuit son chemin – il va déposer Aterton dans une maison qui commence à bien flamber. Il n’est certainement pas discret, plusieurs des adjoints, outre le shérif lui-même, le voient faire, mais personne ne pipe mot. L’adjoint sadique périra dans les flammes. Les autres adjoints ont rassemblé l’argent volé au centre du hameau, lequel brûle très vite ; il n’en restera presque plus rien. Cordell et ses hommes se sont éclipsés, l’air désabusé – personne n’a pris soin de les arrêter ni même de les suivre, où qu’ils se soient rendus…

 

À suivre...

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