CR Deadlands Reloaded : The Great Northwest (14)
Quatorzième séance de « The Great Northwest » pour Deadlands Reloaded. Vous trouverez la première séance là, et la séance précédente ici.
Les inspirations essentielles se trouvent dans le scénario Coffin Rock essentiellement, avec quelques éléments issus de la campagne Stone Cold Dead, le tout largement retravaillé de manière plus personnelle.
Tous les joueurs étaient présents, qui incarnaient Beatrice « Tricksy » Myers, la huckster ; Danny « La Chope », le bagarreur ; Lozen, la chamane apache ; Nicholas D. Wolfhound alias « Trinité », le faux prêtre mais vrai pistolero ; et enfin Warren D. Woodington, dit « Doc Ock », le savant fou.
Vous trouverez également l’enregistrement de la séance dans la vidéo ci-dessous.
I : DANS LES VAPS

[I-1 : Lozen : Laughs At Darkness ; Tacheene] Laughs At Darkness, qui était resté à l’écart lors du combat contre le loup-garou, a indiqué aux PJ un corridor dans la direction du sud, et leur dit de les suivre à l’intérieur – il s’y engage sans plus attendre. Ils le suivent, un peu perplexes – Lozen a tout juste le temps de se soigner. Ce n’est visiblement pas un tunnel de la mine, on a l’impression d’un boyau naturel ; mais plus ou moins naturel, en fait… car il débouche enfin sur une salle un peu plus vaste, très profonde, et qui présente de nombreux signes d’aménagement artificiel. Rien à voir avec des travaux miniers, cependant, et ce qui demeure de ces aménagements – colonnes, arches, autels, carrelage… – date à l’évidence de très, très longtemps, bien avant l’arrivée des mineurs… Laughs At Darkness va s’asseoir sur une pierre au centre, étrangement luminescente. Lozen, très intriguée, lui demande où ils se trouvent. En fait, le vieux chaman ne le sait pas vraiment… C’est très ancien, en tout cas – bien plus que les pionniers blancs, bien plus que les Indiens, même : « Je pencherais pour les hommes-serpents de Valusie… » Mais cela n’importe guère. Ce qui compte, c’est son usage plus récent : Laughs At Darkness en a fait sa « kiva », comme disent d’autres Indiens plus au sud. Concrètement, c’est là qu’il se rendait pour entrer en contact avec l’esprit de la nature Tacheene.

[I-2 : Nicholas, Beatrice, Danny : Laughs At Darkness ; Tacheene] « Et pour ça, ben, y a pas 36 000 moyens, hein… » Le chaman dévisage les PJ en souriant, fouille dans son baluchon… et en extrait une longue pipe. Nicholas émet un soupir : ils sont vraiment obligés… Non – ils peuvent partir ; ils sont libres. Mais ceux qui resteront doivent passer une épreuve. Beatrice est inquiète des effets du « rituel » ; Laughs At Darkness, en fait, dit qu’il n’est pas bien sûr de ces effets… Il pense que le positif l’emportera, mais cela va dépendre de la constitution et de l’esprit des PJ. La huckster est sceptique : « Le meilleur guide qu’on ait jamais eu… » Mais le chaman dit n’être qu’un pourvoyeur : le guide, ce sera Tacheene. Danny n’est pas du genre à tergiverser : « Bourrez cette pipe et passez-la-moi, qu’on en finisse ! » Mais Laughs At Darkness, avec un sourire narquois, explique que, la pipe, c’est seulement pour lui : « Vous, vous allez respirer les vapeurs du feu que je vais préparer ici, et qui vont envahir très vite toute la salle… »

[I-3 : Lozen : Laughs At Darkness ; Tacheene] Le chaman constitue un brasier avec de nombreuses herbes étranges – que Lozen connaît, cependant : elles sont couramment employées dans des cérémonies du même ordre, auxquelles elle a pu assister au cours de ses voyages auprès des différentes tribus ; certaines de ces plantes ont des effets hallucinogènes, et leur combustion peut provoquer la nausée, mais rien de plus dangereux pour autant qu’elle le sache. Laughs At Darkness allume le feu, et les vapeurs commencent à monter ; elles envahissent bientôt la « kiva ». L’inhalation de ces fumées n’est pas agréable, mais tous les PJ se montrent capables de les subir sans vomir ou s’effondrer, et aucun ne ressent le besoin de quitter la caverne. Ils perçoivent, à travers la fumée, le rire un peu moqueur de Laughs At Darkness, qui leur fait tout d’abord l’effet… d’être complètement défoncé. « Vous avez passé la première partie de l’épreuve ! La deuxième, maintenant… » L’effet des vapeurs leur monte à la tête – mais la sensation n’est plus désagréable, à ce stade. Par contre, ils ne distinguent plus rien de ce qui se trouve autour d’eux – leurs camarades comme Laughs At Darkness. Mais apparaît aux yeux de tous, progressivement, une forme très indécise, impossible à décrire – Lozen comprend qu’il s’agit de la forme de Tacheene. À mesure que cette silhouette fluctuante s’impose à eux, l’agréable sensation qui a pris le relais de la nausée des vapeurs s’accroît – tous, ils se sentent… bien ? Et ça fait quelque temps que ça ne leur était pas arrivé – si ça leur était jamais arrivé… La forme ne leur parle pas, mais tous, en s’imprégnant de sa bonté fondamentale et paisible, comprennent cependant que l’esprit de la nature est inquiet et les appelle à l’aide : il est retenu prisonnier quelque part… L’expérience se prolonge, même si les PJ n’ont aucune sensation précise du temps qui s’écoule. Au bout de quelque temps, ils recommencent à distinguer les environs et ce qui se passe autour d’eux… Mais, quand ils reprennent conscience, au fur et à mesure, ils constatent tous qu’ils ne sont plus dans la « kiva » de Laughs At Darkness, mais « ailleurs » ; dans une mine, à l’évidence, mais pas du tout celle de San Lorenzo Point… et le vieux chaman a disparu.
II : UN FILON DE SANG

[II-1 : Nicholas, Danny, Lozen : Tacheene] D’une manière ou d’une autre, ils ont « voyagé », avec tout leur équipement (Nicholas s’en inquiétait tout spécialement), à ceci près qu’ils n’ont plus qu’une seule lampe. L’étrangeté de la situation ne les incite par pour autant à paniquer, car la sensation de bien-être due à la proximité de Tacheene demeure encore un peu, sous-jacente. Danny ne compte pas s’éterniser ici, et veut comprendre ce qu’il s’est produit. Confiant sa lanterne à Lozen (car c’est le personnage le moins « combattant »…), il sort de la pièce par un tunnel aménagé avec bien plus de soin qu’à San Lorenzo Point – impression qui se confirme à mesure qu’ils progressent dans la mine : il y a des étais solides, des rails dans les artères principales, avec des chariots vides çà et là, etc.

[II-2 : Beatrice, Lozen, Danny] Puis, presque tous, les PJ se mettent à discerner… de nouveaux appels à l’aide. Après leur expérience avec le loup-garou, ils sont portés à se méfier, mais ce n’est clairement pas la même chose. Ces appels au secours sont chuchotés, et on distingue plusieurs voix – des voix d’hommes, et qui parlent anglais ; il est par ailleurs impossible de les localiser précisément : ils ont l’impression que ces gémissements viennent de partout autour d’eux. Puis Beatrice croit repérer des mouvements… mais à peine discernables ; et quand Lozen éclaire l’endroit en question, ils ne voient qu’une paroi parfaitement normale, sans le moindre espace pour s’y mouvoir… Puis Danny et Beatrice croient repérer un endroit, au nord, où les appels à l’aide seraient plus « concentrés », et ils prennent cette direction – en constatant que, plus ils avancent, et plus les parois se mettent à « suinter » quelque chose de liquide, et d’un rouge prononcé… qu’ils identifient bientôt comme étant du sang, quand Danny touche la surface humide ; mais il a d’abord eu l’impression déconcertante que son doigt passait à travers la paroi – et il s’en était dégagé par mouvement réflexe. Mais non – c’est seulement du sang… mais en quantités invraisemblables et qui ruisselle de partout.

[II-3 : Danny, Lozen : William Wood] Ils arrivent à proximité d’un chariot abandonné… et distinguent alors les silhouettes évanescentes de plusieurs hommes en tenue de mineurs. Danny, méfiant même si pas menaçant à proprement parler, essaye de les toucher avec un morceau de bois qu’il avait retiré des rails après son expérience avec la paroi – et le bâton passe à travers : les mineurs sont des fantômes ! Mais Lozen, à la différence de ses camarades, n’est pas le moins du monde effrayée : elle comprend bien vite qu'ils ne sont pas hostiles. Elle essaye de parler aux fantômes, et de leur soutirer déjà des informations quant à l’endroit où ils se trouvent. Une silhouette, qui dégage une forme d’aura plus marquée, semble plus « solide » que les autres, et elle chuchote, en anglais, expliquant qu’ils sont dans la Cooked Earth Mine. Le fantôme se présente comme étant un certain William Wood. Ses camarades et lui ont été piégés – il faut qu’on les aide… Leurs corps ont « expulsé » leurs âmes ; et, de ces corps, « on » a fait des « horreurs », des « hommes de sang », des « écorchés » qui ruissellent sans cesse, et se livrent à « des rites »… Les répliques du fantôme sont très fugaces, à peine discernables, comme dans un souffle – et souvent interrompues par les mêmes suppliques, de la part de tous les fantômes, qui reviennent sans cesse : « Aidez-nous… »

[II-4 : Danny, Lozen, Beatrice : William Wood ; Tacheene] Danny, qui s’est repris, demande ce qu’ils doivent faire – et où il leur faut se rendre. William Wood s’approche, très lentement, du bagarreur ; il tend le doigt dans sa direction… Il va visiblement le toucher. Danny est effrayé, mais se laisse faire – la main du fantôme s’enfonce dans sa poitrine, et c’est comme si son corps l’aspirait ! La sensation est d’abord très désagréable : c’est comme s’il avait… avalé une âme ? Pourtant, la panique disparaît bien vite : le bien-être accordé par Tacheene permet à Danny de mieux encaisser le choc, et « d’accepter » la situation – notamment la sorte de « double vision » que le fait d’héberger deux âmes induit, ce qui ne rend pas les perceptions visuelles plus complexes, mais, d’une certaine manière, les rend plus limpides, plus lucides. Dans sa tête, Danny entend bien plus clairement les chuchotements de William Wood, qui lui dit de rassurer les autres – pour qu’ils acceptent tous qu’un fantôme intègre leur corps. En effet, les silhouettes des mineurs s’approchent lentement, avec hésitation, des camarades du bagarreur… lequel s’exécute : « Laissez-les faire ; vous verrez… mieux. » Lozen accepte aussitôt, puis les autres, et le même phénomène se reproduit – avec tout de même une conséquence imprévue : maintenant qu’ils abritent tous un fantôme, ils voient mutuellement, par intermittences, comme autant d’écorchés dégoulinant de sang, ou de mineurs fantomatiques, en sus de leur apparence normale ! Toutefois, ils encaissent le choc. Beatrice essaye de communiquer avec « son » fantôme, en « pensant » ses répliques, mais constate qu’elle ne peut pas échanger avec lui de la sorte ; les autres font le même constat – William Wood, qui a intégré le corps de Danny, a visiblement davantage d’assise que ses compères, c’est le seul à pouvoir véritablement échanger avec les vivants. Mais le bagarreur ne se livre pas à des expériences de communication silencieuse : il s’adresse à « son » fantôme à voix haute, même s’il est le seul à entendre ses réponses dans sa tête, qu'il doit ensuite rapporter aux autres – la conversation avec le groupe prend des atours surréalistes…

[II-5 : Beatrice, Nicholas, Lozen, Danny : William Wood ; Tacheene] Beatrice demande alors à William Wood ce qu’ils doivent faire pour aider les mineurs – et pour libérer Tacheene ? Ils connaissent ce nom – c’est l’esprit qu’ils ont dérangé en creusant la mine… Il est sous la garde des hommes de sang – c’est-à-dire des propres corps des mineurs, qu’ils ont « volé ». Il leur faut récupérer leur corps – pour reposer en paix. Mais comment faire ça, se demandent Nicholas et Lozen ? Les fantômes n’ont pas de réponse – mais ils leur demandent de les conduire auprès des hommes de sang. William Wood guidera Danny dans la bonne direction.

[II-6 : Danny, Nicholas : William Wood] Tous suivent donc Danny – ou William Wood ? À mesure qu’ils progressent, ils commencent à entendre des sons différents – indices d’une activité inconnue dans la direction où ils se rendent. Nicholas ne peut pas se montrer trop précis, mais suffisamment tout de même pour déterminer qu’il y a plusieurs « choses » qui se meuvent dans une pièce un peu plus loin. Il a la sensation qu’on les « attend »… et l’esprit dans la tête de Danny lui transmet un peu de sa panique – la proximité de son corps volé et souillé… Ils atteignent enfin la pièce où les attendaient quatre hommes de sang – les corps des mineurs, mais transfigurés en quelque chose de résolument non humain, et répugnant ; comme des sortes d’ « élémentaires » qui seraient faits d’un sang ruisselant sans cesse ! Et les créatures se jettent sur eux…

[II-7 : Danny, Beatrice, Lozen, Nicholas, Warren : William Wood] Le combat est rude – et long : les créatures encaissent ! Et font mal… Par ailleurs, elles émettent une forte chaleur, très déconcertante, ainsi que Danny en fait bientôt l’expérience – en fait, il comprend que cette chaleur est telle qu’elle pourrait bien mettre le feu à tout ce que les hommes de sang parviennent à toucher ! Beatrice doit vider ses chargeurs pour faire des dégâts – mais elle parvient enfin à en abattre un. Lozen, par contre, est en difficulté – les esprits de la nature la réprimandent, pour quelque raison qu’eux seuls connaissent ; peut-être un manque d’application dans l’exécution des rituels, depuis qu’elle s’est lancée dans cette aventure auprès de Blancs ? Sa Médecine tribale en est affectée… même si elle parvient en dernier ressort à maintenir une Armure sur Nicholas. Danny repousse ses assaillants contre les parois – et le fantôme de William Wood plonge dans l’un des hommes de sang ; cela ne met pas fin au combat, mais le bagarreur comprend que son ennemi est ainsi affaibli, même si d’une manière qu’il ne comprend pas très bien… Il parvient à le communiquer aux autres, mais Nicholas, même s’il sent que le fantôme dans son corps cherche à sortir, ne parvient pas à créer l’occasion lui permettant de le faire… Mais Beatrice parvient à abattre un autre homme de sang, tandis que Warren fait usage de son bras mécanique Roselyne pour garder les autres hommes de sang à distance. Danny se déchaîne, frénétique, et en massacre un autre – tous ensemble, ils viennent à bout du dernier. Les corps des hommes de sang se liquéfient, dans une masse brûlante, non sans avoir d’abord absorbé les fantômes des mineurs, qui quittent les corps des PJ. Les chuchotis cessent aussitôt : fantômes et hommes de sang ne sont plus qu’un mauvais souvenir…
III : AU FOND DU PUITS

[III-1 : Danny, Lozen, Beatrice, Warren : Tacheene, Laughs At Darkness] Mais il faut encore que les PJ libèrent Tacheene. Ils continuent de progresser dans la mine – Danny, à tout hasard, appelle : « Darkie ! » C'est le petit nom qu'il avait attribué à Laughs At Darkness... Mais c'est sans succès. Ils arrivent enfin dans un cul-de-sac. Au milieu de cette ultime pièce se trouve une sorte de bassin. Quand ils se penchent dessus, ils voient qu’il est rempli de sang bouillonnant – Lozen comprend sans peine que c’est ici qu’il s’agit de libérer Tacheene, même si elle n’est pas certaine de ce qu’il faut faire au juste pour purifier cet endroit ; elle pense cependant que l’exécution de ses rituels (pendant trois heures au moins – peut-être plus, en raison de la sanction que les esprits lui ont infligé peu avant) et l’usage de quelques éléments contenus dans sa bourse à médecine, elle devrait pouvoir parvenir à quelque chose. Elle en informe ses camarades – qui, quant à eux, ne savent absolument pas quoi faire ; et Beatrice aimerait bien trouver comment partir d’ici… En jetant un œil dans le puits, elle distingue, tout au fond, une sorte d’image – celle, vue de l’intérieur, d’une église brûlée, qui fait penser à celle de Crimson Bay ; mais elle sait, au fond d’elle-même, qu’il ne s’agit pas de l’église de Crimson Bay.

[III-2 : Danny, Warren] Danny, de son côté, va explorer le reste de la mine – après avoir ramassé un peu de bois sur les rails pour faire un feu dans la salle du puits de sang. Warren ne l’avait pas attendu… Mais le bagarreur trouve ainsi l’entrée de la mine – en fait, il est surpris qu’il y en ait une ! Il sort jeter un œil à l’extérieur ; il fait nuit – mais la lune est gibbeuse, qui éclaire assez bien les environs ; ils sont dans une région montagneuse, mais pas celle où ils se trouvaient à San Lorenzo Point ; en fait, sans pouvoir en être sûr, il a le sentiment de se trouver de l’autre côté des montagnes, sur le flanc est… En contrebas, il distingue une petite ville, silencieuse dans la nuit, à deux ou trois kilomètres de distance ; mais, juste à côté, il y a des bâtiments abandonnés de la compagnie minière, un peu comme à San Lorenzo Point, et Danny y trouve des lampes, qu’il ramène aux autres – après quoi il revient vers l’entrée pour y établir un campement où ils pourront récupérer le temps que la nuit s’achève.

[III-3 : Lozen : Tacheene, Laughs At Darkness] À l’intérieur, Lozen achève enfin son rituel, après plusieurs heures uniquement consacrées à cette tâche. Il n’y a pas d’effet spectaculaire, mais elle a la conviction que Tacheene est libre désormais. Mais absent ? Eux sont toujours au même endroit… Peut-être y aurait-il d’autres rites à accomplir pour partir d’ici ? Lozen ne le sait pas – mais, s’il y en a, ils ne sont pas forcément à sa portée ; à celle de Laughs At Darkness éventuellement… qui est absent lui aussi de toute façon.

[III-4 : Beatrice, Nicholas, Danny] Mais Beatrice jette à nouveau un œil dans le puits – où le sang a été changé en eau. Au fond, le reflet de l’église est maintenant parfaitement visible par tous. Nicholas touche l’eau, qui est fraîche (rien à voir avec le sang bouillonnant peu avant) : rien, si ce n’est des cercles concentriques à la surface du liquide. Il fait un signe de croix : rien non plus. Beatrice lui suggère de faire un « saut de la foi »… Le faux prêtre n’est pas très motivé. Danny, de retour, constate également le phénomène – et le reflet de l’église lui fait penser à celle de la ville qu’il a vue en contrebas de la mine : il est même à peu près sûr que c’est la même. Ils n’ont qu’à attendre que la nuit passe, après quoi ils iront y faire un tour…

[III-5 : Nicholas, Beatrice] Les PJ vont se reposer à l’entrée de la mine d’ici-là. Seulement voilà : la nuit dure… Les premiers à être de garde, Nicholas et Beatrice, prennent bientôt conscience de ce que des heures se sont écoulées sans que le tableau offert par le paysage ne change : la position de la lune ne varie pas, il n’y a pas de lueurs de l’aube à l’est… Rien de tout ça : la nuit, permanente, immuable. Les PJ contiennent leur effroi, mais ils sont profondément mal à l’aise ; et l’endroit devient de plus en plus flippant du fait même qu’il ne change pas…

[III-6 : Danny, Beatrice, Nicholas, Lozen, Warren : Tacheene] Ils retournent à la salle du puits. Danny s’attache une corde autour de la taille, qu’il assure à un chariot de la mine ; Beatrice s’accroche à lui, et ils descendent ensemble dans le puits. Ils flottent à la surface, puis plongent, et, au bout d'une moment, ils se sentent attirés par le fond ; mais impossible de distinguer quoi que ce soit dans ces conditions : de l'eau au fond d'un puits dans une mine... Beatrice fait signe à Danny qu’il vaut mieux remonter. Avec Nicholas, ils assemblent leurs cordes avec une pierre pour sonder le fond du puits. La pierre s’enfonce un bon moment, mais, après un certain temps, le poids disparaît ; ils remontent la corde, qui est coupée net. Lozen est portée à croire que le fond du puits est un « portail », qui envoie qui le franchit dans cette église ; elle cherche à s’en assurer auprès de Tacheene, mais n’obtient pas de réponse… Beatrice emballe bien ses affaires, pour qu’elles ne prennent pas l’eau ; comme elle voit l’image de l’église dans le puits, elle suppose être en mesure d’employer son Pouvoir de Téléportation pour atteindre le portail et l’emprunter – elle disparaît… Les PJ sont hésitants, car ils ne savent rien de son sort, mais Danny se prend une bonne rasade de whisky et saute à la suite de la huckster : il disparaît également. Lozen songe à gagner la petite ville à pied, en jouant la prudence, et Nicholas lui dit que, quoi qu’elle décide, il l’accompagnera ; mais à peine a-t-il dit cela que Warren se jette à son tour dans le puits… Dans ces conditions, Lozen et Nicholas font finalement la même chose : mieux vaut rester ensemble…
IV : COFFIN ROCK = VILLE MAUDITE !!!

[IV-1 : Beatrice] Beatrice est donc arrivée la première – en opérant, en fait, une « double téléportation », situation perturbante mais qu’elle a bien encaissée. Elle est à l’intérieur d’une église en ruines, incendiée, avec des bancs renversés, le clocher détruit, etc. Elle se trouve à la lisière d’une petite ville silencieuse, voire déserte : pas un chat dehors. Elle est bientôt rejointe par les autres.

[IV-2 : Danny, Lozen : Josh Newcombe ; Laughs At Darkness] Danny observe les environs, puis, de sa voix chargée d’alcool, il crie : « Darkie ! » Mais nulle réponse de Laughs At Darkness… Sortant de l’église, ils s’avancent vers la ville, et constatent que nombre de bâtiments présentent sur leurs murs la même inscription à la peinture rouge : « COFFIN ROCK = VILLE MAUDITE !!! » Avec un nombre de points d’exclamation variable. Puis Lozen remarque une silhouette dans la nuit – celle d’un homme vêtu de noir, un pot de peinture à la main… C’est lui le responsable des inscriptions. La chamane est déconcertée – mais finit par l’indiquer aux autres ; et Danny se précipite alors dans la direction de la silhouette emmitouflée ; d'une voix avinée : « Darkie, c’est toi ? » L’homme se retourne… et le bagarreur reconnaît Josh Newcombe. Stupéfait, il lui demande ce qu’il fait là. Le journaliste, interloqué, répond : « Eh bien, j’informe mes concitoyens ! Mais… Qui êtes-vous ? »
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