Et si les kangourous avaient des ailes ? (première ébauche)
Nébal, des fois, essaye piteusement de faire de la musique avec sa basse et son PC. En voici un exemple, encore inachevé, looooooooooooong et répétitif et planant ('fin j'espère...) comme je les aime (13,30 mn)... Pour le moment, il n'y a que des claviers (totalement improvisés ; faut-il préciser que je ne sais absolument pas en jouer ?), des boites à rythme (dont un sample de Nine Inch Nails) et de la basse, mais j'aime bien quand même, et autour de moi on aime bien aussi, enfin y paraît. Je compte éventuellement le compléter (avec des percussions plus variées, de nouveaux claviers, voire des cordes, sans doute de la guitare et du field recording, peut-être un peu de chant... et en tout cas un gros triturage de son), mais... est-ce que ça en vaut la peine ? Voila, en fait : si vous pouviez me donner votre avis, ben ça me ferait super plaisir...
A écouter à fort volume, par contre :
http://www.archive-host2.com/membres/up/987314623/Etsileskangourousavaientdesailes.mp3
A vous ! N'hésitez pas à taper dur si nécessaire...
EDIT : En fait, ça sera plus simple sur YouTube...
"Les Martiens", de Kim Stanley Robinson
ROBINSON (Kim Stanley), Les Martiens, traduit de l’américain par Dominique Haas, Paris, Presses de la Cité – Pocket, coll. Science-fiction, [1999-2000] 2007, 538 p.
La « trilogie martienne » de Kim Stanley Robinson (Mars la Rouge, Mars la Verte et Mars la Bleue) a rapidement gagné ses jalons d’incontournable de la science-fiction contemporaine. Cette phénoménale épopée s’étendant sur plusieurs siècles constitue un véritable modèle de hard SF à dimension humaine, assez unique en son genre. Nombre de lecteurs se sont engouffrés avec jubilation dans ces impressionnants pavés retraçant les différentes étapes de la colonisation et de la terraformation de Mars, et l’on pouvait penser que tout avait été dit.
Erreur. Un nouveau pavé doit désormais y être accolé, sobrement intitulé Les Martiens. L’amateur est tout d’abord perplexe : Kim Stanley Robinson aurait-il succombé aux sirènes de la facilité ? C’est quoi, ce truc ? Des fonds de tiroir, surfant sur le succès de la célèbre trilogie ? Ce serait mal connaître l’auteur : ce nouveau livre ne constitue en rien une dérivation bassement mercantile comme on en voit trop souvent. Les nouvelles qui le composent, bien au contraire, parviennent à enrichir encore la saga originale, à lui donner une nouvelle ampleur.
Autant le dire tout de suite : c’est une lecture à mon sens indispensable pour ceux qui ont apprécié la « trilogie martienne ». Et c’est à vrai dire à ceux-là que s’adresse avant tout ce recueil : contrairement à ce que laisse entendre la citation de Serge Lehman en quatrième de couverture, les néophytes n’y trouveront probablement pas leur compte ; il y a tout à parier qu’ils se sentiraient perdus, à se jeter ainsi sans préparation dans cette immense fresque ; de plus, un certain nombre de nouvelles comportent des révélations ou des éclairages nouveaux qui risqueraient de gâcher la lecture ultérieure de la trilogie…
Mais abordons maintenant le vif du sujet : le recueil s’ouvre sur l’excellente nouvelle « Michel dans l’Antarctique », où l’on retrouve avec plaisir un certain nombre des personnages de la trilogie, et en premier lieu l’un des plus touchants, le psychologue français Michel ; c’est l’occasion pour l’auteur d’envisager une version alternative à sa trilogie (mais l’est-elle vraiment ?), qui trouve un prolongement plus loin dans le recueil avec « Michel en Provence » : deux récits d’une justesse émotionnelle rare dans l’austère milieu de la hard SF, assez symptomatiques du talent de Robinson.
La deuxième nouvelle, « Exploration du canyon fossile », nous fait cette fois découvrir de nouveaux personnages, et principalement la jeune étudiante Eileen Monday et le guide de haute montagne Roger Clayborne, lesquels, au cours d’une expédition à haut risque, en viennent à entamer une singulière et enthousiasmante histoire d’amour. Bon sang… C’est moi qui ait écrit ça ? Il est fort, ce KSR… Ben oui. Une histoire d’amour. Touchante et juste. Belle, en un mot. Et qui se poursuit plusieurs siècles plus tard, avec la novella « Mars la Verte », de très loin le plus long texte du recueil, quand les deux tourtereaux se retrouvent, les rôles inversés, dans un paysage transformé par la main de l’homme. Devenir de Mars, des hommes, des sentiments… Les différents thèmes s’imbriquent sans cesse, avec une finesse rare, et s’enrichissent mutuellement de leurs complexes interactions ; et l’on retrouvera Roger et Eileen dans d’autres nouvelles encore, leur relation constituant le véritable fil rouge du recueil, qui prend presque, dès lors, des allures de fix-up.
Mais il y a, parallèlement, une autre trame narrative, avec les rafraîchissants textes consacrés au « petit peuple rouge » ; comme dans la trilogie, ces brefs contes généralement amusants constituent d’agréables interludes. On aurait tort, ceci dit, de se contenter d’en sourire et de passer rapidement outre : « Le complot archéobactérien » s’insinue dans les autres textes du recueil, jusqu’aux plus hermétiques, comme l’aride « Sélection d’extraits du Journal d’études aréologiques »…
On trouve en effet, en plus des nouvelles évoquées, et de quelques autres gravitant autour (ainsi, par exemple, la sympathique « Comment Arthur Sternbach apporta la balle courbe sur Mars »), un certain nombre de documents, d’un abord parfois ardu, mais qui contribuent grandement au réalisme de la saga, et éclairent parfois sous un nouveau jour la trilogie. Plus ou moins juriste de formation, je ne peux que me réjouir que figure ainsi dans le recueil « La Constitution de Mars », suivie de « Quelques notes de travail et commentaires sur la Constitution, par Charlotte Dorsa Brevia » ; c’est assez rare en SF pour être signalé… même si elle est hélas moins convaincante en l’état que ce qui en ressortait au travers des passionnants débats ayant présidé à son élaboration (dans Mars la Verte, si je ne m’abuse).
On compte ensuite un certain nombre… de poésies. Tiens donc. On passera rapidement sur le recueil « Si Wang Wei vivait sur Mars et autres poèmes », plutôt maladroit (j’avoue : je ne connais rien à la poésie, et ne suis sans doute pas le mieux placé pour porter cette critique. Mais bon…). Plus intéressants, quelques brefs textes (« Odessa », par exemple) peuvent être assimilés à des sortes de poèmes en prose, qui ne sont pas sans rappeler parfois certaines « peintures » de Ballard, toutes choses égales par ailleurs. Mais on sent avec plaisir dans ces textes tout l’amour que porte l’auteur à son sujet, la véritable passion qu’il ressent pour Mars, et qu’il parvient sans difficulté à communiquer aux lecteurs.
Ainsi dans la nouvelle aux allures de postface qui clôt Les Martiens, l’intrigante et forte « Mars la Violette », qui semble bien, cette fois, constituer le point final de la saga.
En refermant l’ouvrage, le lecteur repus garde quelque temps un air ébahi, puis, inévitablement, tourne son regard vers les étoiles. Mars. Si proche et si lointaine…
Mais qu’est-ce qu’on attend pour y aller ?
Projet de thèse
Il s'agit du projet de thèse en histoire du droit et des idées politiques que j'ai soumis en septembre 2006, et sur lequel je travaille à l'heure actuelle, sous la direction de Mme le professeur Christine Menges-Le Pape.
La répression politique en débat durant le premier XIXe siècle (1814-1852)
Du procès du maréchal Ney à la répression de l’insurrection républicaine de décembre 1851, le délicat problème de la justice politique traverse l’ensemble de la période. Que faire des opposants politiques ? Peut-on concevoir, dans un régime libéral, ne serait-ce que l’existence d’infractions politiques ? Faut-il appliquer un statut dérogatoire à ces hommes poursuivis et condamnés avant tout pour leurs idées ? Si oui, doit-il s’agir d’un régime de faveur, compte tenu du caractère désintéressé et « noble » de cette délinquance, ou bien la défense de « l’ordre » justifie-t-elle une sévérité particulière ? Autant de questions qui, au sein des assemblées élues tout au long de cette période particulièrement troublée de l’histoire politique de la France, ne manquent pas de soulever les débats les plus passionnés. A François-Régis de la Bourdonnaye qui, le 11 novembre 1815, réclame « des fers, des bourreaux, des supplices », pastichant plus ou moins consciemment ce Marat qu’il exècre, répond ainsi Victor Hugo, le 5 avril 1850, dénonçant au milieu d’une agitation rare « ces lois de vengeance, que les partis vainqueurs appellent lois de justice dans la bonne foi de leur fanatisme ». A chaque changement de régime, voire après chaque tentative avortée (les attentats de Fieschi, du 15 Mai, du 13 Juin…), les compteurs sont remis à zéro, et c’est l’ensemble de la question qu’il faut revoir de fond en comble.
Or cet important débat ne saurait être confiné dans l’enceinte des assemblées parlementaires. Nombreux sont alors les essayistes (juristes, philosophes ou autres) qui entendent prendre part à la réflexion sur la répression politique : on peut par exemple évoquer François Guizot, publiant en 1821-1822 Des conspirations et de la justice politique, puis De la peine de mort en matière politique (la littérature abolitionniste est alors abondante, et réclame souvent, si ce n’est la suppression générale, du moins l’abolition de la peine de mort en matière politique, finalement votée en 1848 ; rappelons que Beccaria, le « père des abolitionnistes », considérait pourtant que la peine de mort ne saurait être justifiée qu’en matière politique, justement…) ; mais on pourrait de même mentionner les innombrables auteurs ayant traité de la réforme pénitentiaire, Tocqueville et Beaumont en tête, et qui ne pouvaient faire l’impasse sur ce « mode d’incarcération spécifique », étudié par Jean-Claude Vimont, qu’est la prison politique, surtout après l’institutionnalisation de la détention en 1832 ; et la littérature concernant la déportation, opposant apologistes et détracteurs de Botany Bay, est tout aussi importante. Les auteurs de fiction, enfin, ne sont pas en reste, et brodent très souvent sur ces thèmes.
La question de la répression politique est donc au cœur des débats durant le premier XIXe siècle. C’est pourquoi, au travers d’une étude au carrefour de l’histoire des idées politiques et juridiques et de l’histoire du droit pénal, nous souhaiterions nous intéresser aux argumentaires développés par les différents protagonistes de ce débat, toujours d’actualité, et à l’évolution des idées en la matière, ce qui nous permettra de mettre en lumière la définition progressive du statut de l’opposant politique et des mesures de répression qu’il encourt.
Ce projet de recherche est encore à l'heure actuelle susceptible de connaître des modifications. Peut-être vais-je être contraint de me limiter à une seule période (probablement la Restauration, dans ce cas, même si j'avoue être davantage intéressé par la IIe République) ; je ne sais pas non plus s'il me sera possible d'envisager les auteurs de fiction, ce qui serait sans doute passionnant, mais risque d'accroître inconsidérément le corpus de sources...
On verra bien.
Bientôt le mémoire de Master 2...
Je vais essayer, dès que possible, de mettre en ligne mon mémoire de Master 2 Histoire du droit et des institutions : La répression politique sous la IIe République. De l'élaboration des principes à leur application en Haute-Garonne (sous la direction de Mme le professeur Christine Menges-Le Pape). Je n'arrive pas pour l'instant à en faire un .pdf correct (problèmes de mise en page...). J'espère y parvenir le plus tôt possible.
"Musique de la Grèce antique"
Dans l'ensemble, il s’agit d’une musique plutôt sobre, voire minimaliste, assez éthérée, et très... comment dire... « évocatrice », peut-être ; elle suscite des images, une atmosphère particulière, teintée d’onirisme. Mais cela vient sans doute du parti pris délibéré des maîtres d'œuvre de cet enregistrement, qui ont dû pour une part, aussi minime fut-elle, faire appel à leur imagination pour compléter les fragments antiques (les lacunes, quand elles se voient comblées – le silence est parfois la meilleure solution, et elle est ici souvent retenue –, le sont le plus souvent par le biais du maintien de la note afin de lier les fragments, ce qui crée des dissonances agréables et bienvenues). Au final, l’auditeur se laisse porter dans un univers lointain et jusqu’alors inaccessible, un peu comme à la lecture d’un excellent ouvrage de fantasy, dont ce disque constituerait par ailleurs une bande son idéale…
L'idéologie parlementaire : l'opposition politique systématique à l'époque moderne
Dans le cadre du cours d'histoire du droit public donné par M. le professeur Jacques Krynen pour le Master 2 Histoire du droit et des institutions de l'Université des Sciences Sociales Toulouse 1 (ouf...), il nous avait été demandé de réaliser un certain nombre d'exposés. Pour ma part, je faisais partie d'un groupe chargé de travailler sur l'idéologie parlementaire (c'est bien entendu des Parlements d'Ancien Régime qu'il s'agit ici) ; je me suis chargé de la deuxième partie de l'exposé, consacrée à l'opposition politique systématique à l'époque moderne. L'exposé avait rencontré un écho favorable, et cette partie pourrait très bien constituer un exposé indépendant. C'est pourquoi je la fais figurer ici (accompagnée d'une bibliographie et de documents concernant l'ensemble de l'exposé, mais quand même plus particulièrement cette partie) ; cela pourrait éventuellement être utile à des étudiants en 1ère année de Droit galérant en histoire des institutions, mais aussi, pourquoi pas, au-delà (ce n'est pas excessivement technique, quelqu'un qui n'a jamais fait d'histoire du droit devrait pouvoir s'y retrouver). Encore une fois, n'hésitez pas, servez-vous, c'est fait pour, et ça se trouve ici.
Et n'hésitez pas, là encore à me faire part de vos remarques, critiques, etc. !
Tiens, j'en fais une de mon côté, d'ailleurs : cet exposé ne présente pas les parlemntaires sous leur meilleur jour, suivant en cela la majorité des écrits contemporains les concernant ; il ne faudrait toutefois pas en tirer un tableau trop noir : M. Krynen, notamment, a publié un certain nombre d'articles et d'ouvrages moins négatifs à leur encontre, qu'il pourrait être utile de consulter pour rééquilibrer un peu les choses... Enfin, on notera que le dénigrement des parlementaires est souvent fait dans une optique favorable à la monarchie administrative. Mais ce n'est pas nécessairement ainsi que j'envisageais pour ma part les choses, et c'est pourquoi il m'a paru opportun de conclure cet exposé sur la vision qu'avaient les premiers révolutionnaires français de l'idéologie parlementaire (l'accent est ainsi mis, non sur le caractère justifié ou non de l'opposition parlementaire face à la monarchie administrative, mais sur la sincérité du libéralisme revendiqué par les Parlements pour justifier leur opposition, et la nuance me semble de taille...)
Morale et politique chez les grands sophistes
Cette catégorie est destinée à l'hébergement de mes travaux divers et variés, en principe dans un cadre universitaire.
On commence avec mon mémoire de Maîtrise en Science politique : Morale et politique chez les grands sophistes.
Bon, c'est un mémoire de méthodologie, hein, et c'est donc très scolaire ; y'a aussi un certain nombre de trucs critiquables dedans (même si ne crois pas avoir dit de trop grosses conneries pour autant)... L'approche, enfin, est plus socio-historique que philosophique (la directrice de recherche était trèèèèèèèèèèèès hostile à la philosophie).
Même si j'en ai un peu honte maintenant, c'est quand même pas complètement nul, même plutôt pas mal m'a-t-on dit, et, du moins j'ose l'espérer, relativement intéressant.
Du coup, si ça vous dit, n'hésitez pas, piochez, c'est fait pour ! Pas de problème pour s'y référer non plus dans un autre mémoire, ou quelque chose du genre (c'est peu probable, mais sait-on jamais...) : si vous pouviez juste le mentionner, par contre, dans ce cas...
Allez hop, c'est au format .pdf (je n'ai pas réussi à y faire passer la numérotation des pages, par contre, désolé... mais on la retrouvera facilement : la page 1 est celle de l'introduction - page 3 du document - et la pagination s'arrête à la dernière page de bibliographie ; il y a une table des matières et un index des noms propres à la fin du document). Vous pouvez le consulter sur place ou le télécharger ici.
Eventuellement, même si ce n'est plus vraiment d'actualité en ce qui me concerne, n'hésitez pas à me faire parvenir vos remarques, critiques, etc. !
Stormquest
Chronique de Stormquest, d'Alex Sessa, sur Nanarland :
http://xit.easy-hebergement.info/nanarland/viewtopic.php?t=12738
Et la revoici, sans les caps :
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Stormquest.
Titres alternatifs : Kimbia la cité des femmes, El Ojo de la Tormenta.
Réalisateur : Alex Sessa (i.e. Alejandro Sessa).
Année : 1987.
Pays : Argentine / Etats-Unis.
Genre : Le Deuxième sexe en mousse (épique, catégorie : heroic fantasy).
Durée : 1h26.
Acteurs principaux : Brent Huff, Kai Baker, Monica Gonzaga, Linda Lutz, Rocky Giordani, Duduzile Mkhize, Ana Maria Ricci, Christina Whitaker…
CHRONIQUE
Les Chroniques de Nâhnâr, épisode IV
C’était il y a bien longtemps, durant cette sombre époque de chaos que les Annales des Anciens nous ont appris à craindre sous le nom d’Années 80. Affalé sur un trône en contreplaqué sis dans la plus haute tour de son château en mousse, le vieux roi Aleksessa se morfondait. Devant ses yeux fatigués défilaient sans cesse les images épiques du glorieux Âge des Héros, inauguré lorsqu’un étrange magicien tout de treillis vêtu et répondant au signifiant sobriquet de Milicien avait conquis la terre entière avec une puissante rune du nom de Conan le Barbare. Les imitateurs étaient nombreux, en ce temps-là, et bientôt déferlèrent des hordes d’apprentis de moindre envergure, dont les enchantements mineurs ne parvenaient qu’à un bien piètre résultat ; mais ce n’étaient que torses musculeux, dragons et héroïnes en strings de cuir, et le vieux roi y trouvait tout son content. Las, elle était bien morte, cette époque d’aventure et de bravoure, et, en dépit d’efforts périodiques, nul ne parvenait à la ressusciter…
- Des ninjas, des cyborgs… Baste ! Qui cela pourrait-il bien aguicher ? », s’époumonait le roi. « Il faudra bien pourtant revenir un jour aux saines vertus des récits épiques ! Et si personne, dans la riche Holiwoudie ou dans la lointaine Ithalia, ne daigne s’y atteler, eh bien, qu’il en soit ainsi ! J’accomplirai cette quête ! Nul obstacle ne saurait être infranchissable pour celui qui entame son périple armé de sa passion et de sa bonne foi ! »
Et le roi Aleksessa, qui jusqu’alors se contentait de fournir subsides et matériel à ceux qui étaient animés de la même flamme que lui (ainsi en co-produisant Kaine le mercenaire), de se mettre lui-même au travail, assisté de son fidèle scribe Charles Saunders (il venait du lointain Orient, d’où ce nom étrange). Las, leur œuvre, intitulée Amazons, ne rencontra guère de succès… Et nos deux vaillants héros de succomber une fois encore à l’accablement.
Soudain le roi bondit de son trône et se frappa le front du plat de la main :
- Fou que je suis ! C’est que nous avons oublié le principal ! Chaaaaaaaaaaaaaarles ?!
Le scribe surgit dans le dos du roi : « Oui, Maîrtre ? »
- Rassemble sur-le-champ 300 lamas ! Nous devons sacrifier aux dieux pour triompher dans notre tâche ! Nul ne saurait réaliser un film épique sans l’assistance miséricordieuse de Frik, Gorh, Sesk et Hesséfix !
- Bien, Maîrtre.
Et ainsi firent-ils. Las, les jours et les semaines passèrent sans que les dieux ne se manifestassent.
- Tragédie ! Oncques ne vit cercle d’invocation plus désert ! », se lamenta le roi.
- Oncques, oncques, oncques », surenchérit le scribe anglois, et de jurer par le plus pervers des animaux : « Phoque ! »
Le vieux roi se jeta à terre : « C’est trop injuste ! Ne pourrais-je donc jamais faire mon film épique ? »
- Tu le pourras, ô mon roi, et cochon qui s’en dédit !
Un petit homme malingre et bossu, un mégot de cigare humide fiché au coin des lèvres, était apparu dans le cercle ; c’était lui qui avait prononcé, d’une voix sifflante et aiguë, ces paroles fatidiques.
- Qui es-tu ? », lui demanda le roi, interloqué.
- Je suis NÂHNÂR LE PURULENT ! Un dieu méconnu mais puissant, qui vient en aide à ceux de ton espèce, que les autres dieux délaissent. Je suis prêt à te venir en aide, ô roi Aleksessa ; il te suffit de signer ici, et ici, ah, et ici aussi, parapher en marge, merci, date et signature à la… Quoi ? Les petits caractères, là ? C’est sans importance… signature là voilà cet exemplaire est pour vousjegardecelui-cimerci, BIEN ! Nous pouvons commencer… »
Il avait un sourire mauvais. Le scribe se tourna vers son roi, et lui dit : « Maîrtre, je crois que fouf affez fait une connerie. »
Nâhnâr fit un saut périlleux et reprit : « Alors, on commence par le cadre. Deux royaumes, Kimbia et Ishtan, parfaitement similaires d’aspect. Ici, vous avez des tas de forêts et des super cascades, parfait, on va pas multiplier les décors non plus ! Pour l’extérieur des châteaux, pas de souci, j’ai fait un peu de tourisme. » Il brandit deux photos. « Tu insères ça dans la pelloche, ils y verront que du feu. Et pour l’intérieur, trois murs en contre-plaqué, ça fera bien l’affaire, t’as qu’à voir…
« De toute façon, un conseil de pro : pour cacher la misère, sous-expose tout le film ou presque ; ah, et, tant qu’on y est, pour les scènes « d’action » (à nouveau ce sourire mauvais), contentes-toi d’agiter la caméra dans tous les sens, ça marche aussi…
« Maintenant, l’univers. Bon, vu ton précédent bouzin, j’parie que t’aimes bien les amazones.
- Eh bien…
- Ta gueule (le roi fit la moue devant ce langage si peu royal, mais s’abstint de relever, terrorisé qu’il était par le nabot mal embouché). Des amazones. Ca appâtera le chaland ; t’as qu’à commencer sur des femmes en cage, ça plait toujours.
« Par contre, vu que Sesk n’a pas osé répondre à ton invocation, ne fais surtout pas de plans nichons.
- Comment ? Mais… c’est impossible !
- Mais si, mais si ; de toutes façons, elles seront court vêtues, ça sera tout comme ; et puis si tu te débrouilles bien, tu pourras multiplier les plans sur leur cul.
- Ah. Quand même. C’est mieux.
- Ta gueule, on s’égare, là. Des amazones, donc. Kimbia et Ishtan sont deux sociétés matriarcales, libérées du joug des mâles (ce qui te permet d’apporter une forme de « critique sociale », un « message politique », ce que tu veux, on s’en branle). A Kimbia, il n’y a carrément pas de mecs, on ne commerce avec eux que pour leur « semence ». A Ishtan, par contre, il y en a, mais ce sont, soit des esclaves décérébrés, soit des « étalons » pour le sérail de la reine et de ses copines. Et c’est là qu’est l’astuce, mon gars. Faudra utiliser tout ça pour saturer le film de connotations érotiques sans faire de la fesse pour autant (sinon Sesk risque de s’énerver, et t’as pas envie qu’elle s’énerve, crois-moi ; pis comme ça ton film sera tout public, tu pourras jouer sur deux tableaux) : du coup, tu me fous des symboles tout pourris dans les décors tout pourris eux aussi ; du catch féminin, bien sûr ; et des femmes en cage, donc, fouettées de temps à autre, mais aussi des hommes attachés sur un lit.
« Et tu me fais des « chiens humains » harnachés de cuir, les yeux bandés, et tenus en laisse par de fières amazones (en cuir, oui), tant qu’on y est.
« Ah, et puis, les « étalons », en fait, c’est tous que des grosses tapettes.
- HEIN ?! Mais pourquoi ?
- Devine.
- … Noooooooooooooooooooooon.
- Si. Ta gueule. Bon, on a le cadre. L’histoire et les personnages, à partir de là, c’est facile. Tu me prends quatre jolies filles de Kimbia. D’abord, trois qui sont condamnées à mort, Kinya, Asha et Tani.
« Kinya, la noire, tu lui colles un accent chelou, genre elle roule les "r", ça sera la sage prêtresse de service, qui a commis un « blasphème » ; la blonde Asha, c’est parce qu’elle a forniqué ; la brune Tani, parce que c’est une voleuse. La quatrième, c’est Ara, la sœur d’Asha (tu suis toujours ? bien) ; elle les libère en se battant avec son épée en plastique, et elle est aidée par des hommes, parce qu’il faut pas déconner non plus.
- Des hommes ? Mais je croyais que…
- Ta gueule. C’est des rebelles, voilà. Super balaises, en plus, ils grimpent une falaise de cinquante mètres de haut en quinze secondes montre en main… Le beau gosse, dans le tas, t’as qu’à prendre Brent Huff pour le jouer, c’est un bon gars, fiable, il a déjà joué dans Nine Deaths Of The Ninja, alors je l’connais bien. Comme ça tu pourras avoir une histoire d’amour et UNE, je dis bien UNE, scène vaguement érotique. Sous-exposée bien entendu.
« La suite, du coup, ben c’est évident. Les grognasses et les mecs vont s’allier pour combattre l’injustice, tout ça, dans les deux royaumes. Comme ça, Brent – t’as qu’à l’appeler Zar, c’est un bon nom de fantasy, ça, Zar –, ben, à la fin du film, il pourra tenir un discours poignant dont voici l’intégralité : « La supériorité d’un sexe sur l’autre, c’est mal ! C’est aussi ridicule ! »
« T’en fais pas, à la fin, il épouse sa blonde, et il devient roi quand même.
« Bon, Tani, c’est une voleuse, elle est brune, donc elle les trahit. Elle rejoint les forces du royaume d’Ishtan. Et c’est là que tu vas pouvoir rajouter un super élément comique : les grosses dondons. Ca fait toujours rire, les gros. Alors d’abord Cora, qui sera le bouffon de service, son casque en permanence sur les yeux et qui foire tout ce qu’elle entreprend.
« Et ensuite et surtout la reine, au goût vestimentaire très sûr (déjà que les autres, hein, bon, on fera comme on pourra…). Tu la feras jouer par Linda Lutz.
« Les deux, tu leur dis de cabotiner comme des truies, de surjouer la grosse tout le temps. Mais alors un vrai concours, hein ! Faut que ça soit in-sup-por-table ! Des rires gras, des éclats de cantatrice, de la transpiration qui suinte, des bourrelets qui s’agitent… Et à côté, plein plein plein d’allusions au fait qu’elles sont grosses. Dans les vannes, notamment : « Truie », « Porcelette », « Votre Obésité », rien de vulgaire, hein, rien qui dépasse le niveau du bac à sable ; un film tout public, t’entends ?!? Tiens, un exemple : la reine réclame en sautillant comme une gamine trop gâtée « le tapis » ; ses étalons très grecs, voire moustachus, s’allongent sur les marches de l’escalier, et elle descend en leur écrasant les parties.
« Tiens, tant qu’on y est, pour les bruitages, tu utiliseras ça. » Nâhnâr sortit un étrange instrument de sa poche. « On appelle ça un synthétiseur. Celui-là, il est tout pourri, et il fait des sons tout pourris eux aussi. Par exemple, si tu appuies sur cette touche, ça fait un bruit d’os qui craque ; ou de chips écrasées, comme tu veux. Bon en tout cas, tu l’utilises à chaque marche du « tapis », et tu trouveras bien d’autres occasions pour l’utiliser, n’est-ce pas ? Pareil pour cette touche-ci – bruit d’épée en plastique –, cette touche-là – bruit de « fouet », enfin y parait –, ah, et là, ça fait un ricanement de farfadet, tu pourras l’utiliser pour ton serpent en plastique (oui, je sais, c’est con un serpent qui fait « hihihihihihihihi », mais bon, c’est ça ou rien) ; et tu verras, après, t’as des bruits de chevaux, de flèches, plein de trucs marrants. T’amuses pas à les modifier, hein, ou même à les varier, tout le monde y verra que du feu…
« L’avantage, c’est que tu peux t’en servir aussi pour faire toute la musique. Oui, ça sonnera comme… comme… j’ose même pas dire comme quoi, tiens. Mais bon, ça créera une ambience. Ah, et puis, pour chaque blague pas drôle ou scène supposée burlesque avec les deux grosses, t’as qu’à utiliser des petits jingles ridicules, genre un faux tuba qui fait « tagada-tsoin-tsoin » ; abuses-en bien comme il faut, et je te jure que regarder ton film deviendra une expérience inoubliable.
« Bon. On a le cadre, les personnages, l’histoire, les combats d’épée en plastique, la tension érotique sous-jacente, les bruitages et la musique, qu’est-ce qu’il nous reste ? …Ah. Ouais. La fantaisie, le merveilleux, tout ça… »
Nâhnâr se mit à faire les cent pas ; le roi et le scribe, terrés dans leur coin, n’osaient pas dire un mot.
- Bon, on a déjà un serpent en plastique qui fait « hihihihihihihihi », donc…
Le gnome se dirigea vers la fenêtre et regarda la forêt :
- … T’as des mygales, dans ta zone ?
Le roi hésita, puis :
- Heu… oui.
- Bien. Tu m’en mettras deux, et tu les feras revenir aussi souvent que possible. Les gens aiment pas ça, les mygales. Surtout certains chroniqueurs. Très bien, les araignées, tout ça… Penses à la petite musique pourrie chaque fois qu’on les voit.
Nâhnâr reprit sa déambulation. Il fixa une peau de lionne accrochée au mur :
- La prêtresse black, là… Comment, déjà… Ouais, Kynia. Bon, sa déesse, c’est une lionne, ou un machin du genre. T’en prends une vraie, gentille comme une grosse chatte, pour les trente secondes où on la voit vraiment. Et pour les scènes d’action, tu jettes une peluche dans les bras de la victime, qui l’agite dans tous les sens. Ca a très bien marché avec une pieuvre dans La Fiancée du monstre.
« Et pis à la fin, tu me fais la même chose avec un faux crocodile tout pourri qui a tout le temps la gueule ouverte.
« Et voilà ! » Nâhnâr fit une galipette, un petit bond, trois pas de danse et prit enfin la pose, bras écartés et un grand sourire sur les lèvres (on voyait fort bien ses chicots). Le roi n’en croyait pas ses oreilles :
- Et… C’est tout ?
- Ouais. Enfin, y’aura aussi des mannequins en mousse.
- Mais… et les dragons ? Et la magie ? Et les trolls ?
Nâhnâr éclata de rire : « Tu me rappelles ton budget ? »
Le roi ne trouva rien à répondre, et tourna le film en respectant à la lettre les instructions de Nâhnâr. Le fourbe gnome, une fois de plus, avait triomphé des passions humaines.
Et le roi Aleksessa de se morfondre à nouveau. Il attribua l’échec de son film aux changements dans les goûts du public. « Les épées, tout ça, c’est bien… C’est le cadre passéiste qui ne va pas, en fait. Il faudrait faire un peu la même chose, mais dans un cadre davantage contemporain, voire futuriste… » Il y eut un grand bruit et une explosion de bombinette à fumée. C’était Nâhnâr, qui tendait un nouveau contrat au roi :
- Ah ben ça tombe bien ! Ca te dirait de co-produire Highlander 2 ?
NOTE : 1,5/5
RARETE : 2/trouvable.
- Dis-moi, Nâhnâr, on en fera un DVD zone 2, de Stormquest ?
- Mais bien sûr ! Avec un visuel un peu sobre, genre Seigneur des anneaux, tu vois. Presque pas de photos sur la jaquette, un texte qui évoque plein de « jolies créatures »… Nickel. Parfait pour envahir les puissants royaumes voisins des Kasheconvertaires et des Bâkhasoldes.
- Et dedans, y’a quoi ?
Nâhnâr éclata de rire :
- Le director’s cut et un making-of, bwahahahaha ! Nan, j’déconne. T’y fous le film, mon gars ; dans une copie pourrie, son mono, VF uniquement. Nan, même pas de menu, t’es fou, ça coûte trop cher…
Les bouquins à Nébal
Là aussi, donc, il devrait en principe y avoir des "chroniques"... Enfin, c'est un bien grand mot. Disons, des remarques sur les bouquins qui ont pu me passer entre les mains.
D'abord, pour ce qui est de la littérature, une liste de quelques auteurs qui m'intéressent plus particulièrement (nette prédominance SF / fantasy / fantastique, mais aussi un peu de "littérature générale", quand même...) :
Douglas Adams, Brian W. Aldiss, Aristophane, Isaac Asimov, Paul Auster, J.G. Ballard, Clive Barker, Stephen Baxter, Ambose Bierce, Michael Bishop, Pierre Boulle, Ray Bradbury, Poppy Z. Brite, Fredric Brown, John Brunner, Charles Bukowski, Anthony Burgess, William Burroughs, Albert Camus, Orson Scott Card, Emmanuel Carrère, Lewis Carrol, Ted Chiang, Arthur C. Clarke, Colette, August Derleth, Philip K. Dick, Paul Di Filippo, Dostoïevski, Catherine Dufour, Umberto Eco, Greg Egan, Bret Easton Ellis, Andreas Eschbach, Gustave Flaubert, Jeffrey Ford, Neil Gaiman, Martin Gardner, William Gibson, Goethe, Robert A. Heinlein, Frank Herbert, Michel Houellebecq, Robert E. Howard, Victor Hugo, Aldous Huxley, Joris-Karl Huysmans, Yasuhi Inoue, Franz Kafka, Daniel Keyes, John King, Stephen King, Choderlos de Laclos, R.A. Lafferty, Ursula K. Le Guin, Primo Levi, Howard Philips Lovecraft, Richard Matheson, Xavier Mauméjean, Guy de Maupassant, Yukio Mishima, Montesquieu, Michael Moorcock, Vladimir Nabokov, Akiyuki Nosaka, Yôko Ogawa, George Orwell, Terry Pratchett, l'abbé Prévost, Arthur Rimbaud, Keith Roberts, Kim Stanley Robinson, Rudy Rucker, Sade, Antoine de Saint-Exupéry, Mary Shelley, Lucius Shepard, Delia Sherman, Clifford D. Simak, Dan Simmons, Sophocle, Norman Spinrad, Stendhal, Bruce Sterling, Lawrence Sterne, Bram Stoker, Theodore Sturgeon, Michael Swanwick, Thackeray, Hunter S. Thompson, J.R.R. Tolkien, John Kennedy Toole, Jack Vance, Jeff VanderMeer, Jules Verne, H.G. Wells, Irvine Welsh, Oscar Wilde, Walter Jon Williams, Robert Charles Wilson, Roger Zelazny, Emile Zola...
Pas exclu qu'on y trouve aussi de temps à autres des essais et autres ouvrages "scientifiques" divers et variés... Quelques "penseurs", là encore, toutes disciplines et époques confondues :
Antiphon, Antisthène, Aristote, Bakounine, Jeremy Bentham, Louis Blanc, Pierre Bourdieu, Albert Camus, Jean Carbonnier, Jean-Jacques Chevallier, Pierre Clastres, Critias, Démocrite, Diderot, Diogène le Cynique, Léon Duguit, Emile Durkheim, Jacques Ellul, Epicure, E.E. Evans-Pritchard, Paul Feyerabend, Charles Fourier, Sigmund Freud, Louis Gernet, Gorgias, Simone Goyard-Fabre, François Guizot, Maurice Hauriou, Hayek, Héraclite, Thomas Hobbes, David Hume, Kamo no Chômei, John Maynard Keynes, Thomas Kuhn, Ihering, La Boétie, Paul Lafargue, La Mettrie, Bartolome de Las Casas, Ledru-Rollin, Lénine, Leucippe, Claude Levi-Strauss, John Locke, Lucrèce, Machiavel, Jean Malaurie, Bronislaw Malinowski, Thomas Robert Malthus, Karl Marx, Charles Maurras, Jules Michelet, Montesquieu, Friedrich Nietzsche, Platon, Karl Popper, Ilya Prigogine; Protagoras, Pierre-Joseph Proudhon, Pyrrhon, Ernest Renan, David Ricardo, Jaqueline de Romilly, Jean-Jacques Rousseau, Sade, Saint-Simon, Carl Schmitt, Arthur Schopenhauer, Sextus Empiricus, Adam Smith, Georges Sorel, Hippolyte Taine, Gabriel Tarde, Thrasymaque, Thucydide, Alexis de Tocqueville, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet, Max Weber...
Et puis de la BD, aussi (nette prépondérance anglo-saxonne) ; quelques auteurs (scénaristes et / ou dessinateurs) :
Brian Michael Bendis, John Bolton, Alberto Breccia, John Buscema, John Byrne, Chris Claremont, Robert Crumb, Guy Davis, Steve Ditko, Will Eisner, Warren Ellis, Garth Ennis, Neil Gaiman, Gotlib, Gene Ha, Bryan Hitch, Alexandro Jodorowsky, Jack Kirby, Andy Kubert, Stan Lee, David Mack, David Mazzuchelli, Todd McFarlane, Dave McKean, Mike Mignola, Mark Millar, Frank Miller, Moebius, Alan Moore, Grant Morrison, Kevin Nowlan, Kevin O'Neill, Katsuhiro Otomo, Eric Powell, Hugo Pratt, Joe Quesada, Frank Quitely, John Romita Sr, John Romita Jr, Alex Ross, Marjane Satrapi, Charles M. Schulz, Bill Sienkiewicz, Jeff Smith, Art Spiegelman, Jim Starlin, Tanaka, Lewis Trondheim, Brian K. Vaughan, J.H. Williams III, Bill Willingham...