"Discovering H.P. Lovecraft", de Darrel Schweitzer (ed.)
SCHWEITZER (Darrel) (ed.), Discovering H.P. Lovecraft, [s.l.], Wildside Press, [1995] 2012, [édition numérique]
Oh ben tiens ! Un petit recueil d’essais sur Lovecraft, pour pas cher ? Je dis : « Banco. »
« Banco ! »
Commençons par le commencement, c’est-à-dire « Introduction. The Eternal Lovecraft », par Darrel Schweitzer, qui n’en est visiblement pas à son coup d’essai. Il va sans dire que je le rejoins dans son constat : quoi qu’en disent les mauvaises langues, « Lovecraft is the most important writer of supernatural horror fiction in English since Poe ». Et personnellement, je ferais bien dans le bourrin ultra-fanique, et j’enlèverais « in English since Poe ». J’assume. C’est que c’est bon, Lovecraft, tout de même.
Robert Bloch, le fameux auteur de Psychose, nous livre ensuite ses souvenirs de vétéran du cercle Lovecraft avec « Notes on an Entity ». On reste chez les Grands Anciens avec Fritz Leiber, Jr. et son « A Literary Copernicus », qui établit bien l’importance définitive du « reclus » de Providence. Tout cela se lit tout seul, même s’il y a de fortes chances pour que cela ne prêche que des convaincus.
Dirk W. Mosig, avec « The Four Faces of the Outsider », se penche (donc) sur « The Outsider » (« Je suis d’ailleurs », si j’ai bien tout compris ?) et ses différentes interprétations : autobiographique, psychanalytique, « antimétaphysique », et plus généralement philosophique. Intéressant et plutôt pertinent.
Avec « The First Lewis Theobald », R. Boerem se penche sur l’inspiration de Lovecraft pour un de ses pseudonymes. Ce qui m’a paru un peu vain…
Suit… H.P. Lovecraft himself, avec « Story-Writing », une lettre qui parle d’elle-même. Évidemment chouette.
Après quoi nous retrouvons Darrel Schweitzer, pour « Character Gullibility in Weird Fiction, or Isn’t Yuggoth Somewhere in Upstate New York? ». Là encore, le sujet de l’article est assez explicite. Ça se lit.
Arthur Jean Cox nous livre ensuite « Some Thoughts on Lovecraft », sur ses talents d’écrivain plus précisément. M’a pas vraiment marqué…
« The Derleth Mythos » de Richard L. Tierney rappelle utilement que bon nombre d’aspects du Mythe de Cthulhu – généralement pas les plus intéressants… – sont en fait l’œuvre d’August Derleth, et fait la part des choses. Un peu convenu, cela dit.
Suit un article que j’ai trouvé vraiment passionnant : « Genesis of the Cthulhu Mythos » de George Wetzel, sur l’impact de la mythologie grecque sur Lovecraft. Salutaire.
« Lovecraft’s Ladies », de Ben P. Indick, cherche à faire mentir la réputation de Lovecraft en ce qui concerne le rôle minime des personnages féminins dans son œuvre. C’est à mon sens un échec complet, à tel point qu’on pourrait y trouver des arguments en faveur de la thèse traditionnelle…
« When the Stars are Right » de Richard L. Tierney, à nouveau, sur les configurations astrologiques dans « The Call of Cthulhu », est le type même de l’article inutile. Nous n’avons pas besoin de cette érudition lovecraftienne-là…
Heureusement, on passe à quelque chose de bien plus intéressant avec « Lovecraft and Lord Dunsany » de re-Darrel Schweitzer, qui établit définitivement et intelligemment l’influence de l’auteur irlandais sur le pôpa de Cthulhu.
Un autre article fort bienvenu, même s’il peut fâcher (d’autant que son propos peut être étendu à la science-fiction en général), est « H.P. Lovecraft and Pseudomathematics » de Robert Weinberg, article qui se fonde essentiellement sur « Dreams in the Witch House » (« La Maison de la sorcière »). Très pertinent.
Après quoi S.T. Joshi, auquel on droit la biographie définitive de Lovecraft qu’il faudra bien que je lise un jour, livre une somme monstrueuse, même si d’un intérêt limité pour le lecteur francophone, avec « Textual Problems in Lovecraft: A Preliminary Survey ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est pointu (j’avais pas idée à quel point). Y a du boulot…
Suit une autre somme, avec « H.P. Lovecraft: The Books », le fameux « catalogue » des livres du Mythe établi par Lin Carter, corrigé et annoté par Robert M. Price & S.T. Joshi. Une aide de jeu bienvenue…
Et re-re-Darrel Schweitzer de conclure avec une bibliographie (anglophone, of course), « H.P. Lovecraft: A Basic Reading List ».
S’il y a du bon et du moins bon, le niveau reste dans l’ensemble très correct. Juste ce qu’il fallait pour les fans décérébrés dans mon genre.
Même si j’en veux encore.
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