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"Druss la Légende", de David Gemmell

Publié le par Nébal

Druss-la-Legende.jpg

 

GEMMELL (David), Druss la Légende, [The First Chronicles of Druss the Legend], traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Alain Névant, Paris, Bragelonne – Milady, [1994, 2002, 2010] 2011, 507 p.

 

« BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!! »

 

Tout à fait. Merci.

 

De toutes mes lectures festives, déviantes, stupides et vide-crâne, voire carrément perverses, Légende de David Gemmell a sans aucun doute été la moins mauvaise, et même, ne chipotons pas, bande de mauvaises langues, et disons le franchement : la meilleure. Ce qui peut surprendre. Et/ou en dire long sur le niveau du reste… Mais voilà : malgré pas mal de défauts, et, plus étrange, en dépit d’une absence de véritables qualités intrinsèques, j’ai passé un très bon moment à lire ce roman, ne me suis pas ennuyé une seule seconde, et, bref, j’y ai vu un divertissement plus qu’honnête. En fait, c’était sans doute ça que j’entendais de la manière la plus positive par « lectures festives, déviantes, stupides et vide crâne, voire carrément perverses ».

 

D’où une envie d’y retourner, notamment dans le « cycle Drenaï », et plus particulièrement de retrouver Druss et sa putain de grosse hache Snaga. C’est pourquoi je me suis pris d’autres bouquins de Gemmell, et notamment Druss la Légende, dont je vais vous entretenir aujourd’hui. On m’avait prévenu, on m’avait dit qu’il ne fallait surtout pas lire d’autres romans de Gemmell, et notamment du « cycle Drenaï »… mais trop tard. C’est pourquoi, prenant mon courage à deux mains (comme une putain de hache), je me suis lancé dans cette nouvelle aventure de Druss, sorte de préquelle à Légende, contant les premières aventures de Marche-Mort… et la naissance de sa légende. Bien loin du vieux guerrier de Légende, c’est ici, sur l’essentiel du roman, un petit jeunot que nous allons suivre. Mais pas n’importe lequel, déjà.

 

Quand débute le roman, Druss est un bûcheron, sans être pour autant une tarlouze (eh oui). Taciturne, le monsieur n’a pas beaucoup d’amis. Mais il a une femme, la belle et tendre Rowena. Alors, bien évidemment, elle se fait enlever (logique) par des pillards qui chopent toutes les femelles du village et trucident tout le reste. Sauf Druss, parti couper du bois, et qui se débrouille déjà bien avec une hache – hop, six de moins. Il faut dire que Druss a de qui tenir : son grand-père était un authentique psychopathe, tueur, violeur, etc., qui faisait régner la terreur avec sa putain de grosse hache Snaga. Druss s’empare à son tour de la putain de grosse hache, et se lance à la poursuite des pillards. Il ne se doute pas, alors (mais le lecteur de Légende le sait déjà), qu’il s’embarque ainsi pour une quête qui durera sept longues années, et transformera le simple bûcheron en authentique légende vivante. Notamment parce qu’il aura l’occasion de rencontrer Sieben, le Maître des Sagas, qui deviendra son plus proche ami, et s’empressera de rapporter, en les enjolivant, ses innombrables exploits. Mais peu importe pour Druss : au cœur des batailles les plus dantesques, et tandis qu’il fauche les ennemis par paquets de douze, il n’a de pensées que pour sa belle Rowena… et tout de même une crainte qui lui noue parfois le ventre : celle de devenir aussi abject que son méchant ancêtre.

 

Et là, mystère : à l’instar de Légende, mais de manière peut-être encore plus cinglante, Druss la Légende frappe (aïe) tout d’abord par son absence quasi totale d’intérêt : ce n’est pas spécialement bien écrit (et le traducteur fait sans doute un peu trop « glousser » les personnages, ce qui ne fait pas très sérieux), se contentant d’être utilitaire ; ça n’a absolument rien d’original ; l’histoire comme l’univers sont des resucées pures et simples ; les personnages sont d’intérêt variable, mais dans l’ensemble assez archétypaux, quand bien même sympathiques.

 

Par ailleurs, les défauts ne manquent pas : outre une tendance au bourrinage peut-être un chouia exacerbée (…), on pourra relever ainsi quelques scènes franchement pas vraisemblables, que la suspension d’incrédulité, ben, elle se fait la malle (je pense notamment au discours de Gorben en plein camp ennemi…) ; on pourra aussi regretter que la fin (décidément…) soit aussi bâclée (alors qu’il s’agit de la fameuse bataille de la Passe de Skeln, tout de même… qui fait un peu figure de cheveu sur la soupe rajouté in extremis pour gonfler le roman, en même temps) ; de même, on pourra soupirer devant le moralisme gnangnan du roman (même s’il parvient à éviter le manichéisme, dans l’ensemble ; mais le « code » que suit Druss est à hurler de rire…) et sa pénible idéologie « You can get it if you really want », voire – mais là j’abuse peut-être un peu – renacler devant certains aspects un brin puants : décidément, je trouve ça un peu faf, quand même, et, en tout cas, sérieusement macho, voire misogyne.

 

Et pourtant…

 

Ben, ça marche.

 

Sur moi, en tout cas.

 

Avec Druss la Légende, David Gemmell livre à nouveau un roman incontestablement « professionnel » (ce qui peut pourtant avoir tendance à m’agacer, d’habitude), placé sous le sceau de la seule efficacité. Mais, oui, à ce compte-là, on en a pour son argent (7 €) : de l’aventure, de l’action, de la baston, du panache… Et ça marche. Comme une sorte de type idéal du divertissement bière-pop corn, sans autre prétention que de faire passer un bon moment au lecteur. Alors que demande le peuple ? Pour ma part, je m’en satisfais très bien, et suis d’ores et déjà prêt à en redemander. Aussi, en dépit des avertissements contraires, je ne pense pas en avoir fini avec David Gemmell et le « cycle Drenaï », et lirai sans doute très prochainement La Légende de Marche-Mort, histoire de retrouver encore une fois Druss et sa putain de grosse hache. Parce que (tous en chœur) :

 

« BEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARH !!! »

 

Eh oui.

Commenter cet article

N
Druss est un bucheron, pas un barbier ! :p
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U
Qu'on rase gratis ?
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N
N'écoute pas ces faquins qui disent du mal de Druss et des romans de Gemmell ! :p<br /> Tu en as trouvé tout l'intérêt et la substantifique moelle (qui est de divertir, amuser et défouler à coup de putain de grosse hache). Que demander de plus ?<br /> NicK.
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E
Nébal, si tu arrives à écrire du bien des deux précédemment cités alors là... les bras m'en tomberont (sûrement suite à un coup de hache bien placé).<br /> Pour les testostérone, faudrait encore que ce type de bouquin s'assume jusqu'au bout et ne sauve pas les personnages chouchous in extremis (Légende, Waylander).
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L
BEUUUUUUUUUARRRRRRRRHHHHHH !<br /> <br /> Ah, je suis content de voir les bouquins de Gemmell pris pour ce qu'ils sont : des trucs bourrins, bas du front, pleins de testostérone, caricaturaux, racontant toujours plus ou moins la même<br /> chose, mais... ben ça marche. Sur moi aussi.<br /> <br /> Oui j'avoue, j'aime Gemmell. Je prends du plaisir en lisant du Gemmell.<br /> <br /> BEUAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRHHHHHHH !!!!!!
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E
Ok, si tu insistes. Promis ce week-end je vais farfouiller à la cave et j'en sors Waylander et Le Roi sur le Seuil, que je laisserai à ton attention à Scylla dès que possible.
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N
<br /> <br /> Merci, c'est gentil, mais je les ai déjà, fou que je suis... <br /> <br /> <br /> <br />