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"Echoes", de The Rapture

Publié le par Nébal

Echoes.jpg

 

THE RAPTURE, Echoes.

 

Tracklist :

 

CD 01 (album) :

01 – Olio

02 – Heaven

03 – Open Up Your Heart

04 – I Need Your Love

05 – The Coming Of Spring

06 – House Of Jealous Lovers

07 – Echoes

08 – Killing

09 – Sister Saviour

10 – Love Is All

11 – Infatuation

 

CD 02 (Bonus Tracks) :

01 – Sister Saviour (Black Strobe Remix)

02 – Sister Saviour (DFA Vocal Remix)

03 – House Of Jealous Lovers (Maurice Fulton Remix)

04 – House Of Jealous Lovers (Cosmos Vs The Rapture)

 

L’album dont je vais vous parler aujourd’hui n’est certes pas un chef-d’œuvre. Le pire y côtoie d’ailleurs le meilleur (même si, dans l’ensemble, heureusement, c’est le meilleur qui l’emporte), et il est au moins quatre pistes de l’album que j’ai pris l’habitude de zapper chaque fois que je mets la galette dans ma chaîne. Pourtant, c’est un album important dans l’histoire de la musique récente (pour le meilleur et pour le pire là encore…), puisqu’il a pas mal contribué, en 2003, à générer toute la vague disco-punk et le revival post-punk dans lequel nous continuons de gigoter actuellement.

 

Seulement, si tout n’est certes pas à sauver dans cet album très inégal, il est bien quelques titres qui font que le groupe new-yorkais formé par Luke Jenner, Vito Roccoforte, Matt Safer et Gabriel Andruzzi mérite son nom. Et cela, à mes oreilles en tout cas, s’explique – a posteriori peut-être plus facilement ? – par une raison bien simple. The Rapture, en tout cas avec Echoes (leur deuxième album), c’est l’histoire d’un groupe de pop/punk médiocre transfiguré par sa production. Et qui retrouve-t-on à la production ? Les génies de The DFA, bien sûr ! (Voir ici et ici.) Echoes a été pour James Murphy et Tim Goldsworthy du pain bénit, l’occasion de mettre en place leur son si particulier – entreprise déjà amorcée notamment avec le très bon Gotham! de Radio 4, dont je vous reparlerai peut-être un de ces jours, mais c’est ici bien plus franc ; et c’est bien, en particulier, le son de LCD Soundsystem que l’on voit ici se mettre en place. N’en doutons pas : le rôle de The DFA a été majeur dans l’élaboration et le succès d’Echoes… dont ils ont co-écrit trois des meilleurs titres !

 

Du coup, le tri se fait très vite dans les morceaux d’Echoes : s’il y a de l’électronique et/ou des rythmes disco-punk, c’est bien, voire très bien ; sinon, c’est à chier. La règle ne connaît aucune exception…

 

On attaque les choses de fort jolie manière avec le très beau « Olio »… pas du tout représentatif du reste de l’album, ceci dit, puisque entièrement dénué de guitares. Un très beau morceau de house assez minimaliste, en tout cas, avec une voix qui fait irrésistiblement penser aux Cure. Une réussite incontestable pour une très belle introduction. À la fin, la rythmique monte, monte, monte… On s’attend au meilleur…

 

… et on tombe sur « Heaven » et son intro qui ressemble à du mauvais Offspring (qui a dit « pléonasme » ?). Un morceau punk bidon, sans intérêt. Zap !

 

Suit « Open Up Your Heart ». Pop bidon sans intérêt. L’auditeur, séduit par « Olio », commence à avoir peur… Zap !

 

Les choses s’améliorent avec « I Need Your Love », co-écrit avec The DFA (ça s'entend). J’avouerai cependant que ce morceau sonne trop house à l’ancienne pour pleinement me satisfaire. C’est efficace, mais sans plus. La suite, heureusement, nous réserve bien mieux.

 

Et ce, immédiatement, avec « The Coming Of Spring », morceau très énervé porté par une basse puissante. Là, on voit ce que disco-punk ou dance-punk veut dire, et pour le mieux. Et ça commence à être l’extase…

 

Mais l’extase vient surtout au morceau suivant, tout simplement parfait, et constituant LE tube de The Rapture : « House Of Jealous Lovers » (j'aime beaucoup ce clip, par ailleurs). Basse ronde et groovy qui entraîne le morceau, rythmique implacable, riff de guitare simple au possible, chant semi-hurlé… La perfection dans le genre. Rien que pour ce morceau, l’album vaut le coup/coût.

 

Et c’est le moment où les réussites s’enchaînent, décidément, puisque suit immédiatement « Echoes » : une fois de plus, c’est la basse, monstrueuse, qui mène la danse ; et l’auditeur de se laisser entraîner, parce qu’il ne peut pas faire grand chose pour résister…

 

On calme un peu (mais juste un peu) le jeu, sans diminuer pour autant la qualité, avec « Killing » (co-écrit avec The DFA), un morceau plus sobre et répétitif, reposant sur une note infiniment répétée ; très efficace.

 

Puis suit une autre belle composition en duo avec The DFA, le tubesque mais plus pop et plus résolument disco que tout ce qui a pu précéder « Sister Saviour ». Joli et bien fait.

 

On aurait presque pu pardonner les deux incartades du début, les oublier devant cette enfilade de perles… mais voilà que les déchets se rappellent à nos mauvais souvenirs en fin d’album, hélas. Deux infâmes bouses viennent en effet le conclure, l’insupportable « Love Is All » (zap !), et le pénible « Infatuation » (stop !).

 

Quatre morceaux de trop, pour un album qui aurait pu être parfait sans cela. Car il faut bien reconnaître que le reste est impressionnant, tout de même, et enchaîne les tubes avec une aisance assez phénoménale. Et, surtout, surtout, il y a ce son, ce son extraordinaire, cette patte DFA, qui deviendra bientôt immédiatement reconnaissable, et qui fera les ravages que l’on sait… Il est en tout cas indéniable à mes yeux que The DFA, co-auteurs de trois des sept bons morceaux de l’album et producteurs géniaux de l’ensemble, sont responsables pour au moins 50 %, si ce n’est plus, de l’intérêt d’Echoes.

 

Mais continuons un peu à décortiquer, avec le mini CD de bonus de l’édition limitée, comprenant quatre remix (deux de « Sister Saviour », et deux de « House Of Jealous Lovers »).

 

On commence avec « Sister Saviour (Black Strobe Remix) ». C’est un peu froid, pas mal, sans plus. Disons que ça ne fait guère avancer le schmilblick.

 

Sans surprise, on y préfèrera le plus rigolo « Sister Saviour (DFA Vocal Remix) », très sympathique, et qui accentue encore la dimension disco du morceau original. Cela dit, ça ne casse pas des briques pour autant…

 

On pourra par contre sans hésitation faire l’impasse sur « House Of Jealous Lovers (Maurice Fulton Remix) », centré essentiellement sur la rythmique, et franchement nul.

 

Là encore, on y préfèrera le second, « House Of Jealous Lovers (Cosmos Vs The Rapture) », non exempt de maladresses et un peu décousu, mais finalement assez correct, et, surtout, porté par une bonne grosse basse bien profonde.

 

Non, Echoes (enfin, cet Echoes-là…) n’est pas un chef-d’œuvre, pollué qu’il se trouve par quatre vilains grumeaux qu’on peut supposer être des erreurs de jeunesse. On comprend néanmoins l’importance déterminante de cet album dans l’histoire de la musique récente, car il contient amplement de quoi foutre quelques baffes. Il est inégal, certes. Il comprend le meilleur comme le pire. Mais le meilleur est vraiment le meilleur.

 

 Et cette expérience auprès de The DFA a indéniablement servi The Rapture (outre qu’elle leur a apporté une notoriété inespérée). Ce qu’ils ont fait par la suite, sans être aussi bon, n’est pas si mal que ça. D’ailleurs, une fois n’est pas coutume, j’ai envie de vous quitter sur un morceau complètement crétin, mais que j’aime beaucoup, de leur album suivant… Allez, hop : « Whoo! Alright Yeah… Uh Huh ».

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