"Fixed", de Nine Inch Nails
NINE INCH NAILS, Fixed.
Tracklist :
01 – Gave Up (remixed by Coil with Danny Hyde)
02 – Wish (remixed by J.G. Thirlwell)
03 – Happiness In Slavery (remixed by T. Reznor and Chris Vrenna with P.K.)
04 – Throw This Away (assembled by T. Reznor and C. Vrenna with Butch Vig)
05 – Fist Fuck (remixed by J.G. Thirlwell)
06 – Screaming Slave (Reznor/Vrenna/Kennedy/Beavan/Brumbach/Flanagan)
Fixed, comme son nom l’indique, est l’album de remixes de Broken. Il inaugure une tradition qui sera respectée à chaque fois par la suite : chaque album de Nine Inch Nails, pour autant que je sache, sera suivi d’un album de remixes (ou, s’il y a des exceptions, elles sont anecdotiques, et s’expliquent par le caractère singulier de leur production : Quake, Still, The Slip, Ghosts I-IV).
Mais, pour moi, Fixed, c’est aussi et surtout – et avant tout, devrais-je dire – l’album par lequel j’ai découvert – fort indirectement donc, et comme par hasard – Nine Inch Nails, « groupe » que je ne connaissais que de réputation. J’étais tombé sur la bête chez un disquaire qui le bradait à un prix dérisoire, je me suis dit « allez, hop », et donc hop.
Alors autant le dire de suite : ce n’est certainement pas le meilleur moyen de découvrir Nine Inch Nails, et je déconseille fortement aux néophytes de renouveler mon expérience. Mais le fait est que sur moi, ça a très bien marché malgré tout, sans doute parce que j’étais déjà suffisamment déviant à l’époque pour ça…
Et, accessoirement, c’est aussi comme ça, du coup, que j’ai eu mon premier contact, là encore indirect, avec Coil et Fœtus. Décidément, ce Fixed a donc beaucoup compté pour moi… Rien d’étonnant, dès lors, à ce que je lui accorde une place toute particulière dans ma discographie de Nine Inch Nails. Je le considère à vrai dire comme étant le meilleur album de remixes du « groupe », car le moins inégal et le plus industriel. Sur les six pistes de ce mini-album, cinq me paraissent hautement fréquentables ; quant à la sixième… bon, on aura le temps d’en parler.
Mais commençons à décortiquer la bête. On entame les hostilités avec « Gave Up (remixed by Coil with Danny Hyde) ». Coil ; rien que ça. Un remix de « Gave Up » très efficace, qui, passée l’intro, s’amuse énormément avec la voix de Trent Reznor ; ça expérimente un tantinet (eh ! c’est Coil !), mais pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Et là, pour le coup, on voit en quoi ce morceau peut être qualifié d’industriel. Un très bon remix, bien différent de l’original, mais qui le vaut bien en qualité.
On enchaîne sur le long « Wish (remixed by J.G. Thirlwell) », d’environ neuf minutes, sachant que monsieur J.G. Thirlwell est plus connu sous le nom de scène de Fœtus et que c’est là le premier – et le plus long – de ses deux remixes de « Wish ». Ici, il s’éclate notamment comme un petit fou avec – l’excellente, il faut bien le dire – rythmique du morceau, après tout pas forcément éloignée de son propre cabaret punk indus. Et s’il conserve une partie de l’original, il sait s’en éloigner régulièrement pour en tirer la substantifique moelle, d’une manière finalement assez technoïde. Pas mal du tout, même si peut-être un peu trop long quand même…
Suit « Happiness In Slavery (remixed by T. Reznor and Chris Vrenna with P.K.) », bien différent de l'original et purement electro-indus. Mais c’est une vraie réussite, avec une petite mélodie insidieuse, qui rentre dans le crâne et n’en ressort pas, et une rythmique parfaite, tandis que ne sont conservés du chant de l’original que les « slavery » hurlés. De la fort belle ouvrage, qui n’a presque plus rien à voir avec l’original, mais le vaut bien par certains aspects.
« Throw This Away (assembled by T. Reznor and C. Vrenna with Butch Vig) » ne conserve de « Last » que sa toute fin, et se construit entièrement en crescendo sur une ligne de basse immuable, avec une rythmique industrielle qui monte, qui monte, qui monte... Ça sonne très bien… Jusqu’à ce qu’on arrive à un palier final réduit à sa plus simple expression. Un morceau bien meilleur que l’original à mon goût, même s’il donne étrangement une impression de transition.
Transition vers le subtilement nommé « Fist Fuck (remixed by J.G. Thirlwell) » (mmmh, ça va attirer plein de gens bien sur mon blog, ça…), second remix de « Wish » par Fœtus, qui cette fois s’approprie le morceau et sa rythmique pour plus résolument les accommoder à sa propre sauce industrielle glauque, tribale et répétitive. Le résultat est très bon, aucun doute à cet égard.
…
Euh…
…
Et puis il reste « Screaming Slave (Reznor/Vrenna/Kennedy/Beavan/Brumbach/Flanagan) ».
Et là, autant vous le dire tout de suite, ce nouveau remix « d’Happiness In Slavery », c’est du lourd. Du très lourd. De l’industriel au sens strict. Du bruitiste, et méchamment encore. De l’expérimental, et bien comme il faut. Du pas facile d’accès, quoi. Du qui demande d’être dans un certain état d’esprit pour être apprécié, et encore… Probablement le morceau le plus rude jamais enregistré par Nine Inch Nails, et de loin.
Mais si l’on excepte cette dernière piste pour le coup particulièrement hermétique (et sans doute un peu trop), Fixed est bel et bien un chouette mini-album de remixes, qui fait honneur à Broken. À mon sens, il est le plus intéressant, globalement, de tous ceux que Nine Inch Nails a pu livrer (avec Further Down The Spiral plus loin derrière, et les autres dans le peloton quelques bons kilomètres plus loin). Mais vous allez dire que je suis de parti pris… et vous n’auriez peut-être pas tort. Mais bon, je suis CHEZ MOI, et j’écris QUE C’QUE J’VEUX, d’abord. Merde.
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