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"Jennifer Strange, dresseuse de quarkons", de Jasper Fforde

Publié le par Nébal

Jennifer-Strange--dresseuse-de-quarkons.JPG

 

 

FFORDE (Jasper), Jennifer Strange, dresseuse de quarkons, [The Song of the Quarkbeast], traduit de l’anglais par Michel Pagel, Paris, Fleuve Noir, coll. Territoires, [2011] 2012, 307 p.

 

Ma chronique se trouve dans le Bifrost n° 68 (pp. 99-100).

 

Je vais tâcher de la rapatrier dès que possible… mais ça ne sera pas avant un an.

 

En attendant, vos remarques, critiques et insultes sont les bienvenues, alors n’hésitez pas à m’en faire part…

 

EDIT : Hop :

 

 Et c’est à nouveau sous une couverture totalement à côté de la plaque (et accessoirement – ou pas – sous un titre français plus qu’approximatif) que le Fleuve Noir publie, dans sa collection « young adult » « Territoires », le deuxième tome de la trilogie  « Jennifer Strange » de l’excellent Jasper Fforde.

 

Le premier tome,  Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de Dragons, était tout à fait sympathique, même si l’on pouvait en sortir un brin déçu, eu égard aux attentes que l’on pouvait placer sur un écrivain de la trempe de Jasper Fforde, qui a su nous régaler notamment avec sa fameuse série des  « Thursday Next », ou plus récemment avec  « la Tyrannie de l’arc-en-ciel ». On sentait en effet la différence de public visé, ce qui se traduisait par un délire moindre, plus contrôlé.

 

Avec ce deuxième tome, toutefois, on a rapidement l’impression que l’auteur ouvre les vannes, et s’autorise cette fois tous les excès dans le but de susciter le rire. C’est donc très vite avec un grand plaisir que nous retrouvons les Royaumes Désunis, et plus précisément le royaume de Hereford.

 

L’enfant trouvée Jennifer Strange y dirige toujours, en l’absence du Grand Zambini, l’agence magique Kazam. Et, depuis ses exploits du premier tome, qui ont eu une influence sans pareille sur la magie mondiale (l’énergie sorciérique, ou « crépite »), on peut dire qu’elle ne chôme pas. Néanmoins, elle doit faire face à la concurrence acharnée d’iMagie (oui, parce que tout est tellement plus cool précédé d’un « i »), l’autre agence, dirigée par l’Étonnant Blix, qui se donne du Tout-Puissant Blix, mais parvient difficilement à faire oublier qu’il est le petit-fils de Blix le Hideusement Barbare. Il y a beaucoup de contrats à la clé, dont celui, particulièrement juteux, de la réactivation du réseau de téléphonie mobile… et tous les coups sont permis dans cette lutte de pouvoirs. Kazam se retrouve bientôt dans une fâcheuse situation, alors même que le différend entre les deux entreprises doit se solder par un tournoi de magie.

 

Accessoirement, un quarkon rôde dans les environs, qui pourrait être le double de celui que Jennifer Strange a perdu en Dragonie. Ah, et puis il y a aussi cette histoire d’anneau maudit – mais ça n’a probablement aucune importance, n’est-ce pas ?

 

Sans oublier l’élan transitoire.

 

Jennifer Strange, dresseuse de quarkons s’inscrit résolument dans la foulée de  son prédécesseur. Aussi en reproduit-il largement tant les défauts que les qualités. On notera cependant (et pourquoi pas en bas de page, procédé dont l’auteur use et abuse pour notre plus grand plaisir) que, dans ce roman sans véritable trame générale – ou disons qu’elle reste discrète –, le délire est plus franc, et s’exprime dans une succession de gags tous plus improbables les uns que les autres.

 

Parallèlement, Jasper Fforde garde à l’esprit qu’il s’adresse à un public « young adult », et son art se plie aux contraintes nécessaires de ce cœur-de-cible. Mais sans que cela devienne jamais ennuyeux pour un lecteur plus âgé.

 

Au final, et même s’il n’est pas sans défauts, Jennifer Strange, dresseuse de quarkons convainc en fait davantage que le premier tome – grâce à ses héros sympathiques, ses méchants insupportables d’arrogance, et surtout cette ambiance générale de joyeux délire s’exprimant dans un cadre de fantasy uchronique tout à fait enchanteur (et un brin, juste un brin, subversif). C’est donc une lecture des plus agréables, même si l’on n’en fera pas un achat indispensable.

 

Juste une chose : comme on le dit très justement dans la Perfide Albion, il ne faut pas juger un livre à sa couverture ; c’est le moins qu’on puisse dire dans le cas présent…

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