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"L'Appel de Cthulhu : Les Secrets de Marrakech"

Publié le par Nébal

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L’Appel de Cthulhu : Les Secrets de Marrakech

 

C’était pas prévu, mais je poursuis dès aujourd’hui mes comptes rendus de lecture de la gamme des « secrets » de L’Appel de Cthulhu avec le très mal nommé Les Secrets de Marrakech (c’est en fait tout le Maroc sous protectorat français qui est envisagé dans ce supplément assez bref : Rabat et Casablanca se voient accorder autant de développements que Marrakech, et il n’y a que Tanger et le protectorat espagnol qui ne sont pas décrits).

 

Et là, problème : l’auteur n’est autre que William Jones, qui avait déjà commis le passablement mauvais Les Secrets de New York. D’où l’on pouvait craindre d’y retrouver les mêmes défauts… Mais je suis naïf, et j’accorde régulièrement des secondes chances…

 

Ben j’aurais pas dû.

 

N’y allons pas par quatre chemins : Les Secrets de Marrakech est encore pire que Les Secrets de New York. C’est même à l’heure actuelle le seul supplément pour L’Appel de Cthulhu que j’ai lu et trouvé mauvais du début à la fin.

 

Inutile de rentrer dans les détails, cette petite merde ne le mérite pas. Je me contenterai de dire que ce supplément (par ailleurs vraiment traduit avec les pieds, ce qui explique de savoureuses boulettes ; le pauvre Lyautey, notamment, doit s’en retourner dans sa tombe, lui qui se voit systématiquement prénommé « Marshal »…) reproduit, de manière encore plus grotesque, les travers des Secrets de New York : cette « monographie », comme l’auteur la désigne en introduction, est un mauvais guide touristique, dans lequel les éléments « mythiques » sont bien trop rares. Alors on se promène dans Rabat, Casablanca et Marrakech, puis dans l’arrière-pays, et on repère les monuments, deux-trois boutiques, quelques bâtiments administratifs, les jardins…

 

Le Mythe ? Tenez-vous bien : il y a des goules dans les cimetières. Étonnant, non ?

 

(Il y en a même dans les Tombeaux saadiens, ce qui est assez balaise, pour le souvenir que j’ai de cet endroit magnifique.)

 

Ah, et puis on croise un immortel. Et il y a des tablettes remontant à l’Antiquité mésopotamienne.

 

Et.

 

C’est.

 

Tout.

 

J’exagère à peine, promis. On croise bien un Sombre Rejeton de Shub-Niggurath lors de ce qui est présenté comme un « mini-scénario » (consistant en cette seule rencontre !), mais pour le reste, pas l’ombre d’un tentacule.

 

Alors William Jones meuble : en véritable champion pour ce qui est d’enfoncer des portes ouvertes, il multiplie les variations, à chaque page ou presque, sur le thème « le gardien est libre de ne pas tenir compte de ceci » ou « le gardien est libre de développer cela ». Sans déconner ? Deuxième manière de meubler : les règles optionnelles toutes plus stupides les unes que les autres, et, ce qui va avec, d’interminables descriptions de jets de dés à effectuer pour la moindre des actions, ou le moindre déplacement. On croit rêver…

 

Dans Les Secrets de New York, on trouvait au moins un bon scénario pour sauver les meubles (ou presque). Ici, même pas : les deux scénarios qui nous sont proposés sont totalement dénués d’intérêt. Le premier est plus un squelette qu’autre chose, mais est tellement artificiel qu’il me paraît difficilement jouable ; le second, qui commence de manière ultra banale, se termine peu ou prou en donj’. On croit rêver, bis

 

Un supplément plein de vide, donc. Si vous tenez vraiment à faire une campagne au Maroc, procurez-vous plutôt un guide touristique et/ou un bouquin sur l’histoire du pays : ça sera sans aucun doute plus riche, plus intéressant et mieux écrit (et éventuellement moins américano-centré, aussi ; au passage, je ne sais pas si cela procède d’une intention délibérée, mais les Français dans ce supplément sont tous des salauds ou des escrocs…). Dans la mesure où les rares éléments « mythiques » des Secrets de Marrakech ne sauraient véritablement constituer une valeur ajoutée, cela reste encore la meilleure des solutions.

 

Je me répète : c’est là le plus mauvais supplément pour L’Appel de Cthulhu qu’il m’a été donné de lire, et le seul qui m’ait paru dénué d’intérêt de la première à la dernière page. J’espère que ce sera le dernier… Et tant qu’on est dans les vœux pieux, j’espère aussi que Les Secrets du Kenya saura redresser la barre ; parce que l’Afrique cthulhienne mérite assurément mieux que ça.

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C
<br /> Je n'ai pas lu les suppléments de Cthulhu, mais à un moment j'hésitais à le masteriser et en me renseignant sur l'époque où je voulais jouer j'ai lu du bien du supplément sur le Kenya. Maintenant,<br /> je te garantie rien ^__^<br /> J'aurais bien joué avec le supplément Etranges Epoques aussi, qui paraissait super sympa pour des one shots.<br /> Mais finalement je me suis mis à COPS (pas du tout le même genre).<br /> <br /> <br />
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