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"La Petite Lumière", d'Antonio Moresco

Publié le par Nébal

La-Petite-Lumiere.jpg

 

 

MORESCO (Antonio), La Petite Lumière, traduit de l'italien par Laurent Lombard, [s.l.], Verdier, coll, Terra d'Altri, [2009] 2014, 123 p.

 

 

 

Alors là, je cite :

 

« Figure majeure de la prose narrative contemporaine, Antonio Moresco [...] est sans aucun doute l'un des écrivains les plus inspirés, les plus puissants, les plus imaginatifs, mais aussi les plus délicats de la littérature italienne. »

 

Mazette ! Rien que ça ? Ça doit être bien, alors. Découvrons donc cet auteur jamais traduit en français auparavant, avec ce très court roman qu'est La Petite Lumière, présenté comme une excroissance d'un machin plus maousse.

 

Le narrateur, qui a de fâcheux airs d'écrivain et cause aux oiseaux, s'exile dans un hameau abandonné « pour disparaître ». Il arpente seul les ruines des anciennes habitations, ne retournant à une civilisation toute relative que pour faire quelques courses de temps à autre.

 

Mais il se pourrait bien qu'il ne soit pas le seul à avoir eu cette idée saugrenue. Il est en effet intrigué, tous les soirs, par une petite lumière qui se dessine sur une crête voisine, et dont il ne parvient pas à s'expliquer la provenance. Il va comme de bien entendu enquêter, écarter certaines pistes (les OVNI...), et finalement se rendre lui même sur place pour tirer cela au clair. La quatrième de couverture spoile déjà pas mal, et l'on peut donc bien dire ici qu'il y rencontrera un enfant, la tête rasée, qui vit a priori seul dans cette région désertique...

 

Tout cela, convenons-en, aurait pu fournir la matière à une bonne, voire une très bonne nouvelle fantastique. Mais, étiré ainsi sur environ cent vingt pages, cela se révèle en définitive plus laborieux qu'autre chose...

 

La Petite Lumière est construit comme un « roman de l'attente » (façon Le Rivage des Syrtes, etc.), et tout tarde, du coup. Cela aurait pu susciter une ambiance particulière, mais, n'en déplaise aux zélateurs de ce texte et notamment à celui qui en a rédigé la très laudative quatrième de couverture, ici, ça ne fonctionne tout simplement pas, à mes yeux de béotien en tout cas... et on s'emmerde plus qu'autre chose, au long de scènes répétitives autant qu'inutiles, percluses de descriptions sans attrait et d'une plume terne, quand on ne vire pas carrément aux divagations vaguement pédantes sur la vie, l'univers et le reste dont ne se prive certes pas notre agaçant narrateur.

 

Bref : le cadre sylvestre émaillé de ruines, qui aurait pu être superbe, est finalement anodin. Le propos, obscur, espérons-le du moins, n'arrange pas les choses. Heureusement, il reste cette intrigue minimaliste sur la petite lumière et l'enfant ; on touche sans surprise au fantastique, et c'est ce qui « sauve » en définitive ce texte autrement fort médiocre (toujours à mes yeux de béotien).

 

Inspiré ? Puissant ? Imaginatif ? Délicat ? Ben non, rien de tout ça, Je ne trouve pas, en tout cas. Ceci dit, c'est au final beaucoup moins mauvais que ce que j'ai longtemps redouté, en me faisant suer avec le narrateur paumé... C'est juste anodin. Tristement anodin. Et donc parfaitement dispensable. 

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