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"LCD Soundsystem", de LCD Soundsystem

Publié le par Nébal

LCD-Soundsystem.jpg

 

LCD SOUNDSYSTEM, LCD Soundsystem.

 

Tracklist :

 

CD 01 :

01 – Daft Punk Is Playing At My House

02 – Too Much Love

03 – Tribulations

04 – Movement

05 – Never As Tired As When I’m Waking Up

06 – On Repeat

07 – Thrills

08 – Disco Infiltrator

09 – Great Release

 

CD 02 :

01 – Losing My Edge

02 – Beat Connection

03 – Give It Up

04 – Tired

05 – Yeah (Crass Version)

06 – Yeah (Pretentious Version)

07 – Yr City’s A Sucker (Full Version)

 

Il y a de cela quelques années, lorsque l’on me posait la question fatidique : « Quel est le plus grand groupe du monde ? », je répondais sans l’ombre d’une hésitation : « Ministry » ; voyez par exemple ici, article où je péchais clairement par excès d’enthousiasme : car, ne nous voilons pas la face, Ministry, depuis que Paul Barker a quitté le groupe, c’est quand même ‘ach’ment moins bien (ce qui vient relativiser sans doute un peu le statut de génie de papy Jourgensen…) ; et si l’on y rajoute que le dernier concert du groupe auquel j’ai eu le malheur d’assister était tout simplement catastrophique… Enfin bon, là n’est pas la question.

 

Simplement, si aujourd’hui on me demandait : « Quel est le plus grand groupe du monde ? », je crois bien que je répondrais LCD Soundsystem. Une chose est sûre en tout cas, c’est que le new-yorkais James Murphy, l’âme de LCD Soundsystem et de DFA (voyez par exemple ici), est entré dans mon panthéon personnel ; une fois de plus, il faut voir les choses en face : James Murphy EST Dieu. Louons James Murphy. James Murphy est grand. James Murphy est fort. James Murphy est brillant. James Murphy est un peu enveloppé, aussi, mais là n’est pas la question, et puis qu’est-ce que vous avez tous contre les gens un peu enveloppés bordel de merde ?

 

LCD Soundsystem est donc le projet solo de James Murphy. Ce qui ne veut pas dire qu’il est tout seul pour autant, hein, il a un groupe avec lui. Mais c’est quand même son bébé à lui. L’aventure LCD Soundsystem débute en 2002 avec un premier single (excellent), « Losing My Edge » (on y reviendra), suivi rapidement par une tripotée d’autres de grande qualité. Avant même d’avoir sorti un album, le groupe a su ainsi attirer l’attention de la critique comme du public, avec sa musique unique au croisement de la dance (au sens noble) et du punk, et, bien évidemment, avec sa production typique de DFA, au son si particulier.

 

Le premier album, sobrement intitulé LCD Soundsystem, sort en 2005, et c’est celui dont je vais vous entretenir aujourd’hui. Une belle bête, puisqu’il s’agit d’un double album, le premier disque comprenant de nouveaux titres tandis que le second reprend les anciens singles dans des versions différentes. Et c’est que du bonheur. Succès critique et succès public sont immédiats, et mérités, ce qui est assez rare pour être signalé.

 

Décortiquons donc la bestiole, en commençant par le commencement. C’est-à-dire par « Daft Punk Is Playing At My House », morceau qui a fait un carton immédiat. J’avoue en avoir été surpris. Pour moi, on est très loin ici de ce que LCD Soundsystem a fait de plus intéressant… Mais bon : va comprendre, Charles… On concèdera cependant au morceau une certaine énergie, qui vient compenser son côté un chouia trop répétitif à mon goût (je parle de la version album, plus longue que celle du clip ; et entendons-nous bien : j’aime la musique répétitive, et celle de LCD Soundsystem est souvent d’autant meilleure qu’elle se montre répétitive – on aura l’occasion d’y revenir – ; simplement, ici, le format est trop « pop » à mon sens pour que la répétitivité – yeurk – passe bien).

 

J’y préfère pour ma part le planant et relativement minimaliste « Too Much Love » qui suit immédiatement ; relativement, car, comme on aura souvent l’occasion de le constater, la musique de LCD Soundsystem est souvent bien plus complexe en profondeur qu’il n’y paraît au premier abord. Ce morceau-là ne déroge pas à la règle, loin de là.

 

Mais suit ce qui constitue à mes oreilles la première grande claque de ce premier disque avec l’excellent « Tribulations » (superbe clip, par ailleurs ; Captain Spaulding, vous devriez aimer…) ; très joli morceau de synth-pop emporté par une basse disco irrésistible : la mélodie est très efficace, et le tout constitue un tube imparable.

 

Suit une autre grande réussite, elle aussi récompensée par un clip, mais dans un genre bien différent : le hargneux « Movement » nous montre en effet le versant le plus punk de LCD Soundsystem, et, y’a pas, ça défoule. Une envie irrépressible de secouer la tête s’empare de l’auditeur à l’écoute du morceau, et je mets quiconque au défi d’y résister. Très chouette.

 

Le jour et la nuit, avec « Never As Tired As When I’m Waking Up », petite ballade pop pas désagréable, et à la conclusion fort sympathique ; mais on avouera que ce n’est pas exactement là que l’on attend LCD Soundsystem…

 

Avec « On Repeat », on retrouve ensuite pour notre plus grand plaisir LCD Soundsystem sur un terrain beaucoup plus familier, celui des « grands » singles ayant précédé l’album (voir plus bas) : un morceau long, répétitif, hypnotique, mélangeant adroitement pop/punk et techno/house. Que du bonheur.

 

« Thrills » est plus surprenant, et sonne quasiment « industriel » ! Perturbant, mais pourquoi pas, après tout ? Au final, ça marche plutôt bien…

 

Suit « Disco Infiltrator »… et là, j’ai un peu le même problème que pour « Daft Punk Is Playing At My House ». Le morceau n’est pas mauvais, loin de là, mais de là à en faire un single ? J’avoue en avoir été surpris, moi qui le classerais parmi les morceaux moyens de l’album (et donc parmi les moins bons…). ‘fin bon…

 

Le premier disque se conclue enfin sur « Great Release », morceau sans autre prétention que de conclure l’album. Ça met du temps à démarrer, puis ça devient pas mal du tout, mais c’est à prendre pour ce que c’est : un gros panneau « The End ».

 

« The End ? »

 

Meuh non, car il y a le deuxième disque ! Et c’est tant mieux. Parce que, pour être franc, si l’on s’arrêtait au premier, LCD Soundsystem serait juste un bon album, voire un très bon album (si on s’est levé du bon pied). Mais c’est grâce au second disque (dont cinq des sept pistes avoisinent chacune les huit à dix minutes…), à mon sens bien meilleur que le premier, que l’album devient excellent, et même, autant le dire, exceptionnel.

 

On attaque en force avec la meilleure des introductions, le tout simplement parfait « Losing My Edge » (NB : le morceau sur l’album est en gros deux fois plus long que sur le clip ; ce qu’il gagne ici en intensité, il le perd en caractère hypnotique – ce qui est tout de même un comble ! – et en humour…). Un riff de basse génial, des paroles à hurler de rire, une fausse simplicité dans toute sa splendeur… Le premier single du groupe était déjà un coup de maître.

 

Deuxième coup de maître avec l’excellent « Beat Connection », long morceau house qui prend son temps pour s’installer (pour notre plus grand plaisir), porté par un pied monstrueux (très Daft Punk, tiens, justement), avant un finale hystérique et encore une fois assez drôle.

 

Suit « Give It Up », un morceau plus electro-punk, efficace, mais sans plus. On passera assez rapidement dessus, de même que sur le rigolo « Tired », ultra-punk au son tout pourrave : « I DON’T NEED NO ROCK’N’ROLL !!! »

 

Mais retournons aux choses sérieuses.

 

Très sérieuses.

 

Chut.

 

Taisez-vous, et admirez Dieu dans ses œuvres.

 

« Yeah (Crass Version) ».

 

LE Morceau Parfait.

 

Une basse délicieusement disco, chaloupée, groovy au possible ; une rythmique jouissivement sale ; des claviers discrets mais précis ; et tout cela qui se mue insidieusement, au fil des « yeah, yeah, yeah », en une acid house grasse et hystérique, infinie, interminable (et drôle, là encore).

 

La perfection faite dance-punk.

 

L’archétype.

 

Le Morceau.

 

La Pierre Philosophale, qui transmute les infirmes en danseurs, les tapisseries en dancefloors, les guéridons en boules à facettes.

 

Dieu, dans ses œuvres.

 

Non, non, non, non non non non non, je ne m’en lasserai JA-MAIS ! JA-MAIS, VOUS M’ENTENDEZ ! JA-MAIS !!! AH AH AHAHAHAH !!!

 

...

 

(Le pire, c’est que je sais très bien que vous serez nombreux à ne pas du tout aimer ce morceau ; mais je m’en fous, moi je kiffe à donf’ dans la drepou.)

 

 

Suit une autre version du même morceau, plus longue, et baptisée « Yeah (Pretentious Version) ». Longtemps, devant la puissance de la « Crass Version », je n’ai pu que trouver celle-ci un peu fade… Erreur, grave erreur ! Si je continue de la mettre un petit cran en-dessous, parce que bon, merde, j’ai néanmoins appris à aduler également cette version-ci, d’une complexité effarante au fur et à mesure que le morceau progresse. De la belle ouvrage, assurément.

 

Et l’album de se conclure en beauté sur un autre grand morceau avec « Yr City’s A Sucker (Full Version) », particulièrement hypnotique et très drôle. Une conclusion bien vue, pour un album exceptionnel à tous points de vue.

 

Alors, quand je vous dis que James Murphy est Dieu et que LCD Soundsystem est le plus grand groupe du monde, vous me croyez maintenant ?

 

Bien.

 

 

Faudra que je vous cause de Sound Of Silver, un de ces jours. Voire de 45:33.

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B
<br /> J'aime bien leur son en globalement<br /> y a une poignée d'autres morceaux qui me font de l'effet mais pas autant que ce fumeux yeah !<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Tout à fait d'accord avec toi sur l'appréciation du<br /> <br /> Yeah" crass version<br /> <br /> C'est LE morceau absolu<br /> Le cross over dance punk<br /> <br /> Sinon sur la longueur LCD je sais pas trop, mais ce morceau est mortel<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Si, si, sur la longueur, LCD, si.<br /> <br /> <br /> <br />
É
<br /> Je ne désespérais curieusement pas de te voir ressurgir ici. J'en suis bien content. Je vais par contre vite me retrouver à la bourre vu le rythme déjà effrené de la reprise.<br /> Il faudra qu'on se voye, boudu !<br /> <br /> É.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Mais quand tu veux, boudu !<br /> <br /> <br /> <br />