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"Lovecraft Studies", no. 11

Publié le par Nébal

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Lovecraft Studies, no. 11 (vol. IV, no. 2), West Warwick, Necronomicon Press, Fall 1985, 40 p.

 

Lovecraft Studies, suite. Robert M. Price, dans « The Revision Mythos » (un article dont une première version était parue dans Crypt of Cthulhu) s’intéresse aux apports de Lovecraft à son Mythe dans ses « révisions », et ils sont loin d’être négligeables. On voit ainsi comment le maître de Providence lui-même a joué de l’intertextualité en infusant ses créations dans les textes qu’il « corrigeait », mais aussi en faisant de même pour les inventions (« dieux », grimoires, lieux…) de ses petits camarades. Un texte fort instructif à plus d’un titre, et indubitablement érudit.

 

Donald R. Burleson livre ensuite un très bref article, « A Note on Lovecraft and Rupert Brooke », s’interrogeant, à partir d’un témoignage de Sonia Davis, sur l’influence qu’a pu avoir le poète Rupert Brooke (que j’avoue ne pas connaître) sur l’œuvre de Lovecraft. Le lien est surtout fait avec « L’Appel de Cthulhu ». Je ne suis pas qualifié pour en juger véritablement.

 

S. T. Joshi poursuit alors (et en principe conclut temporairement) son gros travail de synthèse avec « The Development of Lovecraftian Studies, 1971-1982 (Part III) ». Il s’intéresse cette fois à la critique lovecraftienne. Après avoir cassé pas mal de sucre sur le dos de « l’ancienne école » initiée et grandement influencée par August Derleth, l’auteur fait l’éloge de la « nouvelle école » qui s’en est émancipée (le mot est faible). L’occasion de saluer quelques précurseurs (dont Maurice Lévy, Joshi dit beaucoup de bien de son Lovecraft ou du fantastique), de faire coucou aux copains (comme Robert M. Price et Donald R. Burleson), et de s’envoyer à lui-même pas mal de fleurs (à juste titre, hein). Toujours enrichissant, et sans doute nécessaire pour aller plus loin, et développer l’ambitieux programme évoqué ici par Joshi, consistant à faire sortir les études lovecraftiennes du seul champ du fandom.

 

Une bizarrerie, ensuite, avec « Dagon in Puritan Massachusetts » de Will Murray, qui s’interroge sur l’origine de la référence à Dagon dans la nouvelle éponyme, mais plus encore à sa résurgence sous la forme de l’Ordre ésotérique de Dagon dans « Le Cauchemar d’Innsmouth »… et trouve une explication pour le moins déconcertante dans l’histoire du Massachusetts, à peu près contemporaine des procès de Salem. J’avoue être pour le moins perplexe : si c’est une blague, elle est assez bien tournée et plutôt rigolote ; si c’est « authentique » (?), c’est alors assez fascinant…

 

Suit un très bref texte (une liste, en fait) de H. P. Lovecraft, « Instructions in Case of Decease ». Sans commentaire…

 

Et l’on conclut traditionnellement, à part quelques brèves notes, sur plusieurs critiques. Peter Cannon se penche en des termes auxquels j’adhère volontiers sur The Private Life of H. P. Lovecraft de Sonia H. Davis (texte repris en français dans les Lettres d’Innsmouth). S. T. Joshi s’amuse à « prendre au sérieux » le Lovecraft’s Book de Richard A. Lupoff (qui deviendra Marblehead, si je ne m’abuse). Donald R. Burleson dit beaucoup de bien de l’Autobiographical Memoir de Frank Belknap Long. Steven J. Mariconda, enfin, se penche longuement et de manière pertinente sur le très intéressant In Defence of Dagon de H. P. Lovecraft (également repris en français dans les Lettres d’Innsmouth).

 

Suite au prochain numéro.

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