"Machiavel entre politique et histoire", d'Eugenio Garin
GARIN (Eugenio), Machiavel entre politique et histoire, [Machiavelli fra politica e storia], traduit de l’italien par Filippo Del Lucchese & Frédéric Gabriel, Paris, Allia, [1992-1993] 2006, 109 p.
Aujourd’hui, à mon grand regret, je vais être obligé de faire très bref. En effet, ce petit ouvrage s’intéressant notamment aux influences de Machiavel et à son rapport à l’histoire à travers deux articles, « Machiavel et Polybe » et « Les Histoires florentines », m’est largement passé au-dessus de la tête.
Sans être moi-même un grand lecteur de Machiavel – je n’ai fait que lire (et relire, et re-relire, etc.) Le Prince, et quelques morceaux choisis des Discours sur la première Décade de Tite-Live et de L’Art de la guerre –, je pensais néanmoins avoir assez de bases pour aborder l’essai d’Eugenio Garin, spécialiste des études renaissantes. J’avais tort… En effet, il me semble que, pour vraiment retirer quelque chose de cet ouvrage, des connaissances superficielles sur le sujet sont insuffisantes : il faut être passablement calé en exégèse machiavélienne (en italien, tant qu’à faire…) et en historiographie de la période, notamment florentine comme de bien entendu. Ce qui est donc loin d’être mon cas.
Aussi n’ai-je finalement pas grand chose à dire de ce petit livre bien plus complexe et pointu qu’il n’y paraît… Quelques vagues pistes, néanmoins : on y situe Machiavel, surtout envisagé en tant qu’historien, au milieu de ses influences, antiques (Polybe au premier chef) comme contemporaines (les historiens humanistes, notamment florentins – et de s’interroger sur l’appartenance ou non de Machiavel à ce courant, en concluant semble-t-il par la négative). On s’interroge également, dans la lignée de l’auteur grec, sur la permanence des choses et de la nature humaine, dans le cycle des régimes politiques, l’anacyklosis, dont le rappel ouvre les Discours. On s’attarde sur les Histoires florentines, ouvrage sans doute méconnu par rapport aux autres œuvres du corpus machiavélien, mais dont l’importance est ici réévaluée. On envisage avec minutie et érudition leur élaboration, et leur sens, avec cette idée fondamentale, « réflexion plus générale sur le métier d’historien : celui qui écrit l’histoire accomplit nécessairement, consciemment ou non, un acte politique ».
…
Voilà. J’en suis vraiment le premier désolé, mais je ne peux guère en dire plus. J’avoue honteusement avoir été bien souvent largué par ce petit essai très précis, et ne peux prétendre en tirer davantage d’enseignements. À réserver à mon sens, peut-être pas aux « spécialistes » de Machiavel pour autant, mais à ceux qui ont tout de même des connaissances relatives à ce sujet dépassant les lieux communs de l’enseignement en histoire des idées politiques et en science politique. Je pensais que c’était mon cas : j’avais tort. Vaincu, le Nébal.
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