"Madman Bovary", de Claro
CLARO, Madman Bovary, Arles, Gallimard – Actes Sud, coll. Babel, [2008] 2011, 195 p.
Je ne connaissais jusqu’à présent, et seulement un peu, Claro qu’en tant que traducteur (d’excellents bouquins d’excellents auteurs) ; mais je n’avais jamais eu l’occasion de découvrir Claro romancier. Certes, CosmoZ dort dans ma commode de chevet depuis sa sortie, mais j’ai finalement jeté mon dévolu sur Madman Bovary pour entrapercevoir le travail du bonhomme. Ne serait-ce que parce que le sujet me parlait énormément, et que, à l’instar de l’auteur et du narrateur, ben, je kiffe veugra Flaubert (même si, personnellement, j’avoue une préférence pour L’Éducation sentimentale, mais c’est une autre histoire). A priori, l’histoire de cet homme qui, sous le choc d’une rupture, relit pour la énième fois Madame Bovary jusqu’à s’y noyer m’intéressait donc.
…
Aïe.
Autant le dire tout de suite : j’ai abandonné ce bouquin à mi-chemin, chose que je ne fais normalement jamais, même pour les pires merdes (et vous avez pu constater récemment qu’il m’arrive d’en lire par pure perversion). Puis-je pour autant qualifier Madman Bovary de « pire merde » ? Je n’en suis pas certain.
Ce dont je suis certain, par contre, c’est que je n’ai (une fois de plus, dirons les mauvaises langues…) rien panné à ce machin (cette « graphomanie post-moderne en roue libre », m’a-t-on dit). Il est vrai que, déjà, à la base, bon, mais en plus, j’ai récemment lu du Gemmell, ce qui n’arrange rien. Quoi qu’il en soit, au bout de cent pages, j’en étais à me demander depuis quelque temps déjà pourquoi je continuais à lire ce délire absolument vain à mes yeux de profane. Et j’ai reposé le bouquin pour m’emparer d’un Orwell. Ce qui m’a paru tout de même vach’ment plus sain.
Dans un premier temps, j’avais pensé illustrer ce bête et lapidaire compte rendu d’une lecture avortée par quelques extraits de ce Madman Bovary, pris au hasard ou en tête de chapitre, que sais-je. Mais ça ne fonctionnait pas vraiment. Alors autant sauter directement à la conclusion.
Si j’étais méchant-bourrin, je chercherais sans doute à pasticher bêtement et sans talent la plume de Claro, et finirais probablement sur quelque chose comme AAAAAAAAAaaaaaaaaaah putain c’est bon ça, quand je m’entends écrire je oh je Estée S.T. ester oh je je jejejeje tremble, frémis, bande, hurle, j’en fous partout (par-tout)
((((Oh !))))
je désire-délire-suppure-suppute, PUTE
Il souffla bien fort ce jour-là
Et le court jupon s’envola !
Ici-là. LA LA LA.
Extase (Continuons, brodons, Homais à la maison, Homais-tépafou SI ! Madman Bovary, tovaritch !!!)
Et le nouveau avec sa casquette qui. Art scénique. C’est re-bon ça (rebond, boing) oui, quand je, ah, quand je, oh, Emma M.A. aima EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEMMA je oh mets-moi ton doigt littéraire dans le cul critique je sens que je vais je vais je vais jevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisjevaisJEVAIS
STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP !!!
Calmons-nous.
N’écrivons pas, nous, le cancre, que Madman Bovary n’est rien d’autre à nos yeux qu’une triste fumisterie bobo-branchouillo-pédante illisible et vaine.
Ce qui serait méchant-bourrin, or je ne suis pas méchant-bourrin. Je suis gentil-con.
Je vais donc me contenter de noter que, en dépit des apparences, Madman Bovary n’était de toute évidence pas un livre pour moi.
Et que moi, bon, vous, hein, c’est vous qui voyez, hein, mais moi, perso, moi, je préfère Flaubert.
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